01 Août

Pages d’été. Ceux qui me touchent : de l’amour, de l’art et du cochon

Ne le cherchez pas dans l’immédiat sur les étals de votre librairie préférée, Ceux qui me touche ne sortira officiellement que le 23 août. Nous avons cependant eu le privilège de découvrir l’album en avant première, de quoi vous mettre l’eau et pourquoi pas l’art à la bouche…

Fabien rêvait de devenir artiste, il travaille finalement dans un abattoir, regardant défiler toute la journée des centaines de carcasses de cochons, la « grande fabrique de viande » comme il l’appelle. Aude, de son côté, bosse dans un hôpital public au service des soins palliatifs, à voir mourir les petits vieux les uns après les autres avec « de moins en moins de moyens pour les soulager ».

Bref, rien de vraiment folichon dans leur vie professionnelle. Et côté perso, ce n’est pas beaucoup mieux. Fabien et Aude ne se voient pas, se croisent à peine, juste le temps d’échanger quelques mots. Leur seule lumière ? Élisa, cette fille qu’ils ont eu tant de mal à avoir. Insémination artificielle, fécondation in vitro, plusieurs fausses couches et puis le miracle… Aujourd’hui, Élisa a 5 ans.

© Grand Angle / Marie & Bonneau

Alors bien sûr, avec la petite, plus question de jouer les artistes. Il faut payer le loyer, régler les factures. Pour Fabien, le boulot à l’abattoir qu’il pensait provisoire prend des allures de définitif. Jusqu’au jour où il tombe sur un cochon tatoué. Pas le genre de marque pour identifier l’éleveur, non, un tatouage, un vrai, réalisé avec une intention artistique. 

Ce cochon-là sera le dernier pour lui. Marre du sang, marre de l’odeur, marre de donner la mort. Fabien rend son tablier et embarque la bête, persuadé que celle-ci va changer le cours de sa vie…

© Grand Angle / Marie & Bonneau

Après Ceux qui me restent, un album réalisé en 2014 sur la thématique de la maladie d’Alzheimer, Damien Marie et Laurent Bonneau se retrouvent autour d’une histoire qui interroge, nous interroge, sur l’existence, le sens qu’on veut ou qu’on peut lui donner. On y parle de mal être au travail, de relation père-fille, d’amour, de destin, de changement de vie, d’engagement, de solidarité, de passion, d’art et de cochons, rien que ça, avec un scénario qui reste malgré tout très digeste et une mise en images singulière, un trait vif tendance croquis relevé par une bichromie évolutive. Une histoire qui devrait en toucher plus d’un !

Eric Guillaud

Ceux qui me touchent, de Damien Marie et Laurent Bonneau. Grand Angle. 24,90€ (en librairie le 23 août)