07 Juil

La Peau de l’ours, de Zidrou et Oriol. Editions Dargaud. 14,99 euros.

Pas facile de repousser les avances de Silvana. Tous les jours, la jeune femme attend Amadeo à la sortie du village. Jupe retroussée. Mais rien à faire, Amadeo doit remplir sa mission quotidienne : aller chez le vieux bigleux de Don Palermo et lui lire son horoscope, particulièrement la section « amour ». Après tout, comme le dit Don Palermo lui-même, « en amour il n’y a pas de date de péremption ». Et de raconter sa vie, sa jeunesse comme montreur d’ours dans un cirque de pacotille, sa rencontre avec un chef mafieux terriblement sanguinaire dont il deviendra le bras droit. Et puis l’amour, la trahison, la mort qui rode…

Zidrou, connu pour ses récits jeunesse parus chez Dupuis, Casterman ou Le Lombard (Sac à puces, Tamara, L’élève Ducobu…), signe ici un récit coup de poing pour adultes, une histoire d’amour impossible ou plus exactement interdite qui finira mal bien évidemment, dans la trahison, la vengeance et le sang. La Peau de l’ours est une histoire noire, très noire, violente et sans concession, redoutablement efficace sur le plan narratif. Et que dire du graphisme ? Oriol Hernandez délivre un trait anguleux, franc, direct et expressif qui nous hâpe littéralement pour ne nous lâcher que la dernière page tournée. Et encore. Magnifique ! EGuillaud