28 Juil

Les essentielles de l’été #3/3

Troisième et dernière partie des Essentielles de la saison estivale. Plongez dans cette sélection de quatre albums pour les plus jeunes … Visitez également la sélection des 20 indispensables, par l’ACBD, l’Association de Critiques et journalistes de Bandes Dessinées … « C’est l’été, lisez des BD ! »

 

Orignal par Max de Radiguès – Shampoing

 

ORIGNAL par Max de Radiguès – Shampoing

En ces temps de canicule qui fait transpirer l’Europe, un vent frais souffle depuis une petite ville d’Amérique du Nord. Orignal, c’est le titre de roman graphique ; c’est aussi le nom d’un animal superbe, une sorte d’élan qui vit au Canada et ponctue ce récit peu commun.

Joe est un adolescent qui, comme tous ceux de son âge, se rend à l’école. Mais lui est tous les jours en retard. Il prend des chemins buissonniers à travers la forêt enneigée. Sa façon à lui d’éviter son tortionnaire, un garçon de sa classe qui le rackette et le martyrise jusqu’à l’extrême. Il y a ceux qui ferment les yeux (les copains, les infirmières), ceux qui devinent (le professeur) et ceux qui s’interrogent ( les parents). Tous seront toutefois impuissants à l’aider.

OrignalL par Max de Radiguès – Shampoing

Par petites touches et avec peu de dialogues, l’auteur fait évoluer son récit hors des sentiers battus. A l’image de son héros, il est un fin observateur de la nature et des beautés qu’elle recèle. Le trait est limpide, dans un noir et blanc simplifié, pour toucher droit au but le lecteur. Le thème abordé est fort et jusqu’à la chute finale traité sans manichéisme. Max de Radiguès (Frangins, 520 Km) est sans conteste un auteur à découvrir – et à suivre pour ceux qui ne le connaissent pas encore.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Take me somewhere Nice Mogwaï

Le point de vue le presse spécialisée : PlanéteBD CoinBD

 

 

 

 

Beauté (3tomes) par Kerascoët & Hubert – Dupuis

Dès qu’elle apparaît, les hommes, qu’ils soient roi ou simple manant, sont aimantés. Par la force d’un puissant charme, la jeune fille, que tout son village avait coutume d’appeler Morue – en raison de l’odeur de poisson qui lui colle à la peau – est devenue la Reine Beauté. Physiquement elle n’a pas changé, son visage manque toujours de grâce; mais c’est la perception que chacun a d’elle qui s’en trouve modifiée.

 

 

C’est une magnifique fable morale que nous livre là le tandem Hubert et KerascouëtEn fait ils sont trois puisque les Kerascouët sont deux, il s’agit d’un nom de plume partagé par deux dessinateurs Marie Pommepuy et Sébastien Cosset. Après le très drôle Miss Pas Touche, ils récidivent, toujours avec humour, pour nous conter les bonnes et mauvaises fortunes de cette Reine, ivre du succès et du pouvoir qu’elle obtient avec ses nouveaux attraits.

Beauté par Kerascoët & Hubert – Dupuis

Ce conte, prévu au départ pour un public adulte, s’est assagi dans sa forme quand le magazine Spirou a souhaité le pré-publier. Mais comme le confirment les auteurs, le fond n’a pas changé et c’est toute la force de cette trilogie de jouer sur plusieurs registres, de la douceur de l’enfance à la cruauté du monde adulte. Cette richesse se retrouve dans la narration graphique, tant le talent du couple Kerascouët est grand et multiforme. Pour accentuer la beauté de leur héroïne, elle est dessinée tout en courbes, avec un trait fin et épuré, et avec de grands yeux noirs.

Beauté par Kerascoët & Hubert – Dupuis

La Reine Beauté rend fous les hommes et jalouses les femmes, mais Beauté est à lire par tous car c’est tout simplement un merveille graphique qui s’inscrit dans la grande tradition des contes jusqu’à son dénouement plus que réussi.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Lover Undercover – Melody Gardot

Le point de vue le presse spécialisée : Télérama (avec une très bonne itw des auteurs) ActuaBD

 

Jérôme K. Jérôme Bloche (t23) par Dodier – Dupuis

 

Jérôme K. Jérôme Bloche – Post Mortem t23 par Dodier – Dupuis

Cela fait déjà bientôt 30 ans que ce drôle de détective existe. Il agit dans nos mémoire comme une madeleine de l’enfance. Jérome K. Jérome Bloche est une sorte d’éternel adolescent qui se déplace dans Paris en vélo solex et qui mène des enquêtes de proximité. Cet album nous relate sa 23ème enquête. Cette fois-ci, il a affaire à un maitre chanteur qui demande à être payé en chèque ! Le secret des confessions de l’église de Clignancourt, à coté du domicile du détective, est en jeu. Habillé à la façon d’un privé américain des années 40, ce jeune « Bogey », nonchalant et lunaire, surprend toujours le lecteur par la subtilité des thèmes abordés (racisme, intégrisme, parentalité …).

Jérôme K. Jérôme Bloche – Post Mortem t23 par Dodier – Dupuis

Sans à priori, et sans porter de jugement sur ses clients, comme sur ceux qu’il finit toujours par arrêter, ce personnage est à l’image de son auteur Dodier : un héros très discret qui mérite sa place, après tant d’années, au Panthéon du 9ème art.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

As Time goes by – Dooley Wilson

Le point de vue le presse spécialisée : Les petits Bouquins Scénario

 

 

Les Ados Laura & Ludo (l’intégrale) par Florence Cestac – Dargaud

Ces ados, ce sont les nôtres, les vôtres, celui ou celle que tout un chacun a un jour été. Des adolescents, Françoise Dolto disait qu’ils sont « comme le homard pendant la mue, sans carapace, confronté à tous les dangers et à la nécessité d’en «suinter» une autre. Vulnérable à toute sortes de sollicitations, l’adolescent(e) tend alors parfois à compenser son manque de défense par des changements d’attitudes soudains et variés, des comportements excessifs, voire déviants. »

Cette intégrale de la grande Florence Cestac (elle nous a réjoui récemment avec sa soixantaine héroïque dans son Démon du Soir), reprend les planches publiées toutes les semaines depuis 2002 dans Le Monde des Ados. Rassemblées en un unique album, cela devient une sorte de mode d’emploi pour les ados et leurs parents, un manuel de survie dans ce qui peut devenir un ouragan familial, laissant peu de monde intact.

Les Ados Laura & Ludo (l’intégrale) par Florence Cestac – Dargaud

Cette BD de Cestac veut fêter la force de vie des adolescents, comme Dolto en son temps, lorsqu’ elle s’adressait directement à eux plutôt que de parler sur eux. Elle croyait en leur capacité à inventer l’avenir, car, disait elle : «la société changera sous la pression des jeunes ».

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

So Much Trouble – Izia

Le point de vue le presse spécialisée : BDgest Le Parisien

06 Mai

Spécial Jeunesse #3

Jeangot, Renard Manouche par Joann Sfar & Clément Oubrerie - Gallimard

Jeangot, Renard Manouche par Joann Sfar & Clément Oubrerie – Gallimard

Le Jeangot guitariste du titre c’est Django Reinhardt, l’inventeur du Swing de Paris, l’artiste de génie qui a donné à la capitale sa bande-son idéale. Qui mieux pour lui rendre un hommage truculent en 3 volumes que Joann Sfar ? L’auteur du Chat du Rabin sait aussi le mieux rendre la substantifique moëlle d’une biographie, en toute liberté, sans hagiographie ni fidélité historique à la lettre (Gainsbourg, Chagall, Pascin ..). Le malicieux dit être parti de la pochette du premier 78 tours enregistré, celle où le nom du musicien a été transformé en « Jiango Renard, Banjoiste ! » Le style réinventé de Clément Oubrerie (Pablo, Aya de Yopougon) permet de récréer le Paris de l’entre-deux-guerres. Sous ses crayons, ce goupil de Jeangot prend vie, entouré de tout un bestiaire digne du célèbre fabliaux du moyen-âge, le Roman de Renart. Une vie de manouche riche en péripéties et facéties, à suivre dès 13 ans. Une magnifique initiation au jazz dont les notes surgissent des pages au fil des cases et des bulles.

Jeangot, Renard Manouche par Joann Sfar & Clément Oubrerie - Gallimard

La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir :

Les Yeux Noirs – Django Reinhardt

Le point de vue de la presse spécialisée : Bulles & Onomatopées Bodoï

Lou ! (t6) par Julien Neel - Glénat

Lou ! L’Age de Cristal (t6) par Julien Neel – Glénat

« Tout change, tout reste pareil » … est-il dit pour ce nouvel épisode des aventures de la jeune Lou. Cette héroïne est une des rares dans le monde du 9ème art à avoir la particularité de grandir à chaque nouvel album. Nous la retrouvons cette fois-ci dans l’année de ses 16 ans, deux années se sont écoulées depuis le précédent album. La série, multiprimée pour ses qualités, dont le Prix Jeunesse du Festival d’Angoulême en 2005 et 2010, rassemble des dizaines de milliers de fans ((400 000 exemplaires du tome 1 ont été vendus), des filles surtout, mais aussi des garçons, qui évoluent avec Lou depuis près de 10 ans (1,6 million d’albums de la série au total).

Qu’est ce que devenir adulte ? Quelles peurs et angoisses cela suscite-t-il ? Tel est le thème de cet opus. L’auteur Julien Neel, fait le choix de dérouter totalement ses lecteurs habituels et peut-être d’en séduire de nouveaux. Une sensation ouateuse, un flottement incertain, ainsi est décrite l’entrée dans la vie adulte du personnage, à l’image du décor étrange de cristaux roses qui envahissent de façon anarchique la ville. Cela peut être aussi vu comme un hommage appuyé à L’écume des Jours de Boris Vian, tout comme l’incursion du fantastique dans le réel présent dans l’oeuvre du romancier japonais Haruki Murakami (Kafka sur le rivage, 1Q84), deux auteurs de chevet pour Julien Neel.

Ne manquez pas la séquence très réussie graphiquement de la boîte de nuit, pendant laquelle la mise en couleurs alternées respecte la rythmique à 4 temps de la musique électro. Gageons que cette histoire prendra tout son relief et son sens avec les tomes suivants. Patience donc ! L’auteur a d’ores et déjà annoncé qu’il y aurait 8 albums au total et qu’il sait où il va (« Je sais déjà ce qu’il y aura dans les deux dernières pages du tome 8. »), même si le chemin pour y parvenir reste à inventer pour lui.

Lou ! (t6) par Julien Neel - Glénat

La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir :

Devil or Angel – Lou Doillon

Le point de vue de la presse spécialisée : Du9 PlanéteBD

Spirou et Fantasio - Les Pirates du Silence - A.Franquin - Marsu Productions

Spirou et Fantasio : Les Pirates du Silence (t10) de Franquin & Maurice Rosy – Marsu Productions

Pépite mal connue, cet album est à découvrir par tous les amateurs de belles voitures et de courses poursuites. A l’occasion des 75 printemps de son célèbre groom, Marsu Productions, récemment repris par Dupuis, publie dans la série « Version Originale« , l’intégrale des planches de travail du génial Franquin. Du crayonné à la couleur, toute l’évolution de sa palette est là, en format XXL. Un régal pour découvrir le maître à l’oeuvre pour sublimer par son dessin la vitesse. Ce qui ne gâche rien, le véritable héros de cette aventure, c’est bien le marsupilami qui nous dévoile un talent jusque-là bien caché, une nouvelle source de gags.

A ne pas manquer pour tous ceux qui ont ont connu ces années-là, les années 50, et qui souhaitent les faire découvrir à leurs enfants et petits enfants.

Spirou et Fantasio - Les Pirates du Silence - A.Franquin - Marsu Productions

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir :

Bullit – Lalo Schifrin

07 Avr

Last Man de Balak, Michaël Sanlaville & Bastien Vivès – KSTR

Lastman de Balak, Vivès & Sanlaville - KSTR

Dans l’atelier Manjari de Paris 11e, un vent nouveau souffle sur le manfra. Le manga à la française, comme nous avons pris l’habitude d’appeler cette BD hybride depuis 2005, renaît avec l’expérience Lastman. Cette série pourrait bien réussir là où les autres tentatives avaient échouées. Derrière la tablette graphique (exit la gomme et le crayon), pas un auteur, mais un trio : Balak, Michaël Sanlaville & Bastien Vivès.

Des trois, Bastien Vivès est le plus connu du grand public depuis ses multiples succès en solitaire ou en groupe, du Goût du Chlore à Polina, et jusqu’au récent La grande Odalisque. Comme pour ce dernier album multiprimé, l’artiste, en perpétuelle évolution, tente l’expérience du travail à 6 mains, mais cette fois-ci en atelier selon la méthode japonaise.

Lastman de Balak, Vivès & Sanlaville - KSTR

Depuis le 11e ardt de Paris, la triplette détourne avec humour leur aventure façon télé-réalité, à suivre en ligne. Des coulisses qui révèlent comment produire les centaines de planches nécessaires en un temps record pour suivre le rythme imposé par les mangakas des titres phares comme Naruto ou One Piece plébiscités par les amateurs.

Balak, Bastien Vivès et Michaël Sanlaville - KSTR © Mathieu Zazzo

Balak (Lord of Burger) s’occupe du story-board et du découpage des planches, alors que Michaël Sanlaville (Le Fléau vertRocher rouge et Hollywood Jan) se partage le dessin avec Bastien Vivès, qui dirige aussi l’écriture. Objectif : exécuter un chapitre, soit vingt planches par semaine qui ont été prépubliées sur le site Delitoon. Et c’est la seconde clé du succès potentiel. Après déjà plus de 120 000 vues sur le net, le tome en version papier se vend maintenant très bien en librairie : l’ impression initiale de 30 000 exemplaires est déjà augmentée de 10 000 albums.

Lastman de Balak, Vivès & Sanlaville - KSTR

L’histoire est simple : celle d’un gamin de 12 ans qui rêve de participer au tournoi annuel de combat organisé dans une ville indéterminée, à une époque qui ressemble à celle du Moyen-Age. Sans partenaire, il se retrouve à faire équipe avec un homme solitaire de passage, une brute plus attirée par les femmes et l’argent que par la défense d’un garçonnet dont tous se moquent. Le regard de cet étranger changera avec la découverte du personnage féminin central, la jolie mère de l’enfant.

Lastman de Balak, Vivès & Sanlaville - KSTR

Un simplisme assumé, comme la rapidité des dessins produits – le copié-collé de certaines cases pourrait agacer les plus exigeants – pour une aventure au long cours sur 12 à 58 tomes comme les shônen, les mangas destinés aux ados (comme Dragon Ball ou Yu-Gi-Oh!).

Les auteurs promettent d’apporter de la profondeur dans les prochains albums, avec le développement de la relation mère fils, de la notion d’apprentissage … Ce premier tome se lit avec un plaisir accrocheur; le lien avec les personnages est immédiat, l’humour présent jusque dans les scènes de combat, comme l’apparition des mentons des frères Bogdanov, armes redoutables.  Cette nouvelle série pourrait bien se révéler créatrice de nouvelles oeuvres originales, mi-européennes, mi-asiatiques : le 9e art n’a plus de frontières !

Lastman de Balak, Vivès & Sanlaville - KSTR

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

My Name is StainShaka Ponk

Pour découvrir les premières planches de l’album : KSTER

Site officiel de :    Bastien Vivès Balak Michaël Sanlaville

Le point de vue de la presse spécialisée :

PlanéteBD BDzoom Le Monde Les Echos

12 Mar

Spécial Jeunesse #2

Boule et Bill t53 - Dargaud

Boule et Bill – Un Amour de Cocker – t34 – Dargaud

Un amour de Cocker : deux attitudes possibles face à un tel titre.

Soit vous aimez les animaux et vous avez gardé la nostalgie de vos premières lectures franco-belges. Vous découvrirez alors que le dessinateur Laurent Verron est digne de prendre la succession de Jean Roba. L’ex-assistant du créateur de la série Boule et Bill s’est glissé dans les traces de son maître. L’illusion est parfaite au niveau graphique et l’esprit des gags originaux conservé par les scénaristes Pierre Veys et Cric, aidés de Diego Aranega.

Soit vous êtes allergique aux opérations commerciales bien orchestrées et vous n’irez pas voir le film sorti sur les écrans ce mois ci. Une consécration cinématographique que Jean Roba n’aura pas vu, il est décédé en 2006.

Jean Roba - Dargaud

Ce 34e album de la série reprend les codes du cinéma avec un humour grand public et familial. Une BD qui plaira sans nul doute aux plus jeunes de vos enfants.

Boule et Bill t53 - Dargaud

Le site de Dargaud

Le point de vue de la critique : PlanéteBd CoinBD

Spirou et Fantasio t53 - Dupuis

Spirou et Fantasio – Dans les Griffes de la Vipère – t53 – Dupuis

Crise de la presse oblige, le Journal de Spirou va mal et il vient de perdre un procès. Inscrit dans l’actualité, le scénario de cette nouvelle aventure donne du sens à l’habituelle course poursuite du sympathique héros. Lorsque le journal est renfloué par un mystérieux investisseur VIPER, Spirou ne s’appartient plus à lui-même. Sa quête pour reconquérir sa liberté permet de retrouver des personnages qui l’ont déjà aidé depuis 75 ans : Seccotine, le maire et le comte de Champignac.

Une bonne idée des auteurs Yoann et Fabien Velhmann (Green Manor et Seuls). Après avoir affûté leurs crayons sur le 1er tome de la série parallèle Le Spirou de …, les deux compères réussissent à donner un souffle nouveau à la série originale à leur 3ème tentative (Alerte aux Zorkons, La Face Cachée du Z). Une modernisation du style tout en respectant une certaine tradition mise en place par Franquin, tel est le point d’équilibre que semble avoir enfin trouvé ce nouveau duo, pour perpétuer le plaisir de lire les aventures du célèbre groom.

Spirou et Fantasio t53 - Dupuis

Même si le dénouement de l’histoire est bien trop rapide (Ah la contrainte des 48 pages !!!), ce nouvel opus reste un album de qualité avec une couverture surprenante, à acheter et à offrir à tous, en attendant la suite déjà annoncée à la fin en guise de « à suivre » …

La Véritable Histoire de Spirou - Dupuis

Pour le plaisir, les nostalgiques comme ceux qui souhaitent retourner au code source de La Véritable Histoire de Spirou et de son journal, il y a 75 ans du coté de Charleroi en Belgique, Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault ont réalisé une enquête fouillée et richement documentée sur 312 pages à partir des archives de l’entreprise familiale Jean Dupuis.

Vous en saurez plus sur son créateur Rob-Vel, de son vrai nom Robert Velter, et comment, dans les années 20, il a eu l’idée de ce personnage quand il était lui-même groom sur de grands paquebot, le transatlantique Ile-de-France notamment où ceux qui apportaient les messages et cigarettes aux passagers étaient vêtus de rouge.

La Véritable Histoire de Spirou - Dupuis

Le site de Dupuis

Le point de vue de la critique : BDgest CoinBD

Nelson t13 - Mini Cataclysme - Dupuis

Nelson t13 – Mini cataclysme de Bertschy – Dupuis

Des gags en 3 cases : l’essence du strip. Un format qui convient bien à Nelson, ce diablotin orange, compagnon de Julie, une jeune trentenaire aussi perdue que son loustic est excité. Pour avoir volé au bureau un rouleau de papier toilette, elle a été condamnée à vivre avec ce diable immature et farceur, qui ne pense qu’à remplir sa panse… Les qualificatifs manquent en fait pour décrire cette mini calamité ambulante… Bêtises et galères sont les deux ressorts de l’humour du suisse Christophe Bertschy.

Au départ publié dans le journal helvète Le Matin, donc pour un public plutôt adulte, c’est en étant édité par les éditions Dupuis, que Nelson est devenu tout public.

Nelson t13 - Mini Cataclysme - Dupuis

Ce 13e album ne décevra pas les fans qui retrouveront le naïf labrador Floyd, souffre douleur de Nelson ainsi que Stupidon, une version drôle et stupide de Cupidon. Les nombreuses références cinématographiques et littéraires permettent un plaisir de lecture pour tous. A l’instar du diable, le comique se cache aussi dans les détails.

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Le site de Dupuis

Le point de vue de la critique : BoDoï ActuaBD

30 Jan

Esteban t4 de Matthieu Bonhomme – Dupuis

Le Grand Paris de la BD n° 9  – Spécial Angoulême 2013 – France 3

Rencontre avec Matthieu Bonhomme, un dessinateur parisien, primé en 2003 pour son Age de Raison, il reçoit l’Alph-Art du meilleur premier album.

Esteban - Prisonniers du bout du monde (T4) - Bonhomme / Dupuis

Il a publié le tome 4 d’Esteban, une très bonne série à succès, qui raconte les aventures d’un jeune indien devenu baleinier au Cap Horn. Cet album fait partie de la sélection Jeunesse d’Angoulême 2013. Matthieu Bonhomme était aussi l’invité d’honneur du Salon du Livre jeunesse de Montreuil 2012. Avec son compère Lewis Trondheim, un autre habitué d’Angoulême et de Montreuil, il a publié un étonnant album sur les archétypes du western, une bd à l’humour décalé, un régal pour les amateurs du grand ouest. Interview dans son atelier du 10e ardt et sur les quais du canal Saint-Martin, en plein travail sur les nouvelles planches du tome 5 d’«Esteban».

Matthieu Bonhomme - Dupuis

Là on est dans un décor typiquement parisien avec des immeubles, un métro et le canal Saint-Martin. Qu’est ce qui fait que ce n’est pas une source d’inspiration pour vous ?

C’est très étrange effectivement. Je suis un parisien de naissance, mes parents sont parisiens, mes arrières grands parents sont parisiens. Je pense que je suis venu à la Bd par un désir d’évasion. Ce n’est pas comme si j’avais délaissé mon environnement mais pour moi Paris n’a pas l’exotisme qu’il pourrait y avoir éventuellement dans une histoire d’aventure.

Et donc votre inspiration vous la puisez où si ce n’est pas dans le quotidien ?

C’est dans mes rêveries, dans mon imaginaire, dans mes lectures, dans la consultation de livres de photos et de film, des choses comme ça.

Vous avez quand même réalisé un album sur Paris et dans un décor urbain, Omnivisibilis. Pourquoi ce choix ?

Ce livre cela a été vraiment un défi qui m’a été proposé par le scénariste Lewis Trondheim. Il m’a dit on va changer tes habitudes. Effectivement comme j’avais l’habitude de ne rien faire à Paris, d’un seul coup, c’est devenu un des arguments de la différence je dirais. J’ai beaucoup dessiné Paris dans ce livre là. Il y a plein de choses qui étaient différentes de mes habitudes aussi : le format, le nombre de page, la façon de raconter. Cela a été l’occasion de m’exercer à de nouvelles choses.

Vous y avez pris plaisir ou c’était juste une parenthèse ?

Une parenthèse c’est vrai, mais j’y ai pris beaucoup de plaisir. J’ai constaté qu’effectivement c’était très pratique d’avoir toute la documentation en bas de chez moi. Effectivement cela faisait une différence par rapport à mes autres projets.

Texas Cowboys - Bonhomme-Trondheim / Dupuis

Matthieu Bonhomme, votre dernier album c’est Texas Cowboys . Vous même, vous êtes plutôt pied tendre ou vrai cowboy ?

Moi je suis un pied tendre mais je suis passionné des cowboys. Un vrai pied tendre.

Cela n’aide pas pour dessiner un vrai album de cowboys ?

C’est-à-dire que moi j’aurais aimé être un cowboy évidemment. Je vais chercher mon inspiration dans les films, dans les photos, dans la documentation que je peux trouver sur des images de l’ouest.

Mais aussi chez des maitres de la Bande dessinée comme Jean Giraud ou d’autres ?

Oui bien sur, je suis venu à la bande dessinée parce que j’ai découvert Blueberry, Lucky Luke. C’est vraiment le western qui m’a amené à la bande dessinée. Aujourd’hui faire cet album sur les cowboys, c’est comme un retour à mes inspirations premières.

Mais vous avez aussi d’autres maitres qui sont plus surprenants comme Peyo, l’auteur des Schtroumpfs ?

Oui c’est-à-dire qu’évidemment je me suis nourri de plusieurs sources d’inspiration. Il y a vraiment évidemment Jean Giraud avant tout, mais il y a également Peyo pour sa simplicité. Je trouve que dans chaque auteur qui m’a vraiment marqué, il y avait toujours des petits trucs à récupérer dans leur savoir faire. Cela m’a beaucoup aidé pour avancer dans le métier.

Esteban & Matthieu Bonhomme - France Télévisions

Certains de vos admirateurs disent que vous êtes la synthèse entre la ligne claire franco-belge et la nouvelle bande dessinée. Qu’est ce que vous en pensez ?

Je ne suis pas le seul dans ce cas là, mais c’est vrai j’ai grandi en me nourrissant de toute la Bd franco-belge et puis j’ai continué mon apprentissage et ma culture de la bande dessinée, étant jeune adulte, et en lisant beaucoup ce qui se faisait dans ma génération. Donc tout cela est entré en moi, et j’ai du en faire une synthèse plus ou moins consciente.

Qu’est que l’on peut trouver dans votre carnet que vous emportez partout ?

Dans mes carnets, on trouve un petit peu tout. Il n’y a pas que des dessins. Je suis dessinateur mais aussi scénariste. En fait c’est aussi un compagnon de route. Il y a énormément de textes, par exemple il y des pages comme ça remplies de textes qui sont mes idées. Au quotidien je flâne souvent et dès que j’ai une idée qui m’arrive pour écrire un scénario, à ce moment là je la note pour qu’elle ne s’envole pas. Et puis à la fin, ça c’est ma matière première pour l’écriture.

Esteban - Prisonniers du Bout du Monde - Bohomme / Dupuis

Est-ce que vous pensez à vos lecteurs quand vous écrivez un scénario, quand vous dessinez ?

Oui je pense beaucoup aux lecteurs, mais je sais aussi que pour fournir aux lecteurs l’évasion, dont il a besoin, il faut que moi déjà je m’évade. Et donc je suis en permanence avec mes personnages dans un coin de ma tête à me demander ce qui se passe, ce qui se pourrait se passer, ce qui serait bien qui se passe, ce que l’on aurait envie de voir dans cette histoire.

Est-ce que vous pensez différemment à un lecteur enfant ou un lecteur adulte ?

Moi je ne fais pas cette distinction là. Je fais une BD tout public, donc j’ai vraiment l’impression d’écrire pour moi, mais autant pour moi que pour mon fils, pour ma femme, pour mon frère et pour des gens d’âges différents. Je suis un peu dans la tradition, je dirais, de Tintin. J’essaie de faire des histoires qui me ressemble, où il y aura une importance donnée à l’émotion des personnages et partir à l’aventure avec eux, de les accompagner dans leur émotions et dans tout ce qui va les révéler.

Matthieu Bonhomme dans son atelier - France Télévisions

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Twisted Nerve de Bernard Herrmann

Le reportage de France télévisions : Culturebox

Pour découvrir les premières planches de l’album : Esteban – Editions Dupuis

Le point de vue de la presse spécialisée :

BDgest ActuaBD

19 Nov

Bienvenue t2 de Marguerite Abouet & Singeon – Collection Bayou – Gallimard

Le Grand Paris de la BD n° 6


Bienvenue dans la nouvelle série signée Marguerite Abouet, l’auteur révélée par « Aya de Yopougon ». Le Paris actuel remplace l’Afrique enchantée d’Abidjan des années 1970-80. Les deux héroïnes ont de nombreux points communs ; le plaisir de lecture est donc tout aussi fort pour cet album.

Bienvenue. Le prénom de cette héroïne est incongru aux oreilles de ses contemporains et bien peu l’apprécient. Pourtant, comme elle aime à le souligner, il fait partie de notre calendrier (le 30 octobre).

Bienvenue est une jeune étudiante des Beaux-Arts. Sans argent, elle multiplie les petits boulots et surtout les services à son entourage. C’est toute la force de la scénariste Marguerite Abouet de nous rendre attachante une Parisienne dans sa vie quotidienne tout en multipliant les personnages et les épreuves à surmonter.

Dans ce deuxième tome, la découverte du test de fertilité par un Hindou, qui ne peut avoir d’enfant, est un des passages les plus drôles. Ce roman graphique tient du livre choral, où l’on suit parallèlement aux aventures de Bienvenue la vie des autres personnages qui gravitent autour d’elle. Le talent de Marguerite Abouet est de ne réduire aucun d’eux à une simple caricature.

La mise en images est servie par un dessinateur dont c’est l’une des premières séries : Singeon. Son trait est simple, sa mise en case dynamique ; elle va à l’essentiel, à l’image de l’héroïne, dont la séduction et le charme n’est pas la priorité.

Le passage de l’adolescence à l’âge adulte chez les filles est une thématique rarement abordée dans la bande dessinée. L’album de Daniel Clowes, paru à la fin des années 1990, Ghost World, en constitue la référence incontournable. Une période pourtant propice à l’imagination, où tout est à construire, loin des parents, avec des étapes clés comme le premier rendez-vous amoureux, ou bien la découverte de la mort des proches. Des moments sensibles décrits sans complaisance et avec une grande subtilité dans l’album Bienvenue.

Dans l’actualité de Marguerite Abouet, un livre de cuisine d’Afrique et d’humour à offrir ou s’offrir pour les fêtes ou à lire pour le plaisir si vous avez aimez les recettes des 6 tomes d’Aya de Yopougon, vous connaîtrez par exemple le secret du Maggi ou comment dessaouler son mari en moins d’une heure.

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« Délices d’Afrique » illustré par Agnès Mauprééditions alternatives

La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Imany, « Take Care » de l’album « The Shape of a Broken Heart »

Pour découvrir les premières planches de l’album : éditions Gallimard collection Bayou

Le point de vue de la presse spécialisée :

planète BD – bodoïcoinbd


30 Oct

Spécial Jeunesse #1

Le Grand Paris de la BD n° 4

Nouveauté de la rentrée 2012 : les vacances de la Toussaint durent plus longtemps ! Voici donc une sélection de trois albums, une tri-thérapie d’humour contre la grisaille de cet automne hivernal …

Game Over – Cold Case t8 de Midam & Adam – Madfabrik

Beaucoup de parents pourraient hésiter à acheter une bande dessinée sans paroles ou presque. Certes les phylactères sont rares dans les aventures de ce petit Barbare, l’avatar de kid Paddle dans le monde du jeu vidéo, un autre personnage du dessinateur Midam. Un petit Barbare qui vit dans l’espoir, renouvelé à chaque planche, de sauver sa princesse Brindille. Deux personnages dont la fin est toujours connue, puisque toujours la même : Game Over – une fin de partie où ils se retrouvent écrabouillés, décapités, dévorés, voire plus si affinités. A partir de cette trame narrative des plus simples, les deux scénaristes font preuve d’inventivité pour charmer leurs lecteurs, de sorte que le rire est systématiquement au rendez-vous. D’ailleurs si vous même avez des idées de gag, n’hésitez pas à leur en faire part : nombreux sont les internautes à avoir proposé une planche. Alors, pourquoi pas vous ? Si cela vous tente : gameoverforever

Grrreeny – Vert un jour, Vert toujours de Midam – Madfabrik

Midam encore, avec un nouveau venu dans la galerie des personnages de sa Mad Fabrik, sa propre maison d’édition. Une sorte de cousin de Kid Paddle, un cousin de la jungle, un tigre devenu vert après avoir nagé dans un lac radioactif. L’idée de départ est séduisante : alerter sur les risques écologiques de la planète. Mais cette bonne intention ne suffit pas pour que le message soit compris. Dès que la démarche est trop ouvertement militante, cela ne fonctionne plus. Le discours environnemental plaqué bloque le rire. Quelques gags sont néanmoins réussis, souvent les moins bavards, comme celui où Grrreeny multiplie les cadeaux à base d’objets récupérés et qui se voit offrir au final un container pour trier et recouvrer. Gageons que si l’auteur murit une suite à ce premier album encore un peu trop vert, il saura s’entourer de gagmen ou fera peut-être appel, comme pour Game Over, aux internautes. La préservation de notre caillou commun le mérite.

Titeuf :  A la folie t13 de ZepGlénat

La bonne nouvelle de cette rentrée. Titeuf a refait son apparition dans nos cours de récréation. Treizième album, celui de la maturité. Cela se sent que son auteur Zep a fait l’école buissonnière pendant quatre ans. Celle d’Happy Sex, suivi de deux rééditions : Happy Rock et Happy Girls. Trois univers adultes où la liberté de ton est assumée, comme dans ses carnets intimes.

Pour notre pré-ado à la houppe rebelle, c’est donc un retour en grande forme. Comme le suggère le sous-titre A la folie, Titeuf est encore amoureux, mais plus de Nadia, la bêcheuse qui lui distribue beigne sur beigne depuis toujours. Une nouvelle demoiselle fait son apparition dans la classe : Ramatou, une migrante échappée de la misère et de la guerre d’un pays qui pourrait être l’Angola. Le moment le plus gracieux de la rencontre entre ces deux ados naissants, c’est – au sens littéral – quand ils décollent pour marcher sur les nuages. Un subtil instant de poésie graphique. Que les amateurs de « caca prout », marque d’humour consubstantielle du monde de l’enfance, se rassurent. Cet ingrédient est toujours là, dès les premières cases : un long récit ouvre l’album. Titeuf n’est plus un gars, il est confronté à l’angoisse ultime de la perte du zizi. Cela fera 20 ans en décembre que Titeuf a trouvé sa place dans tous les cartables. Un plaisir renouvelé à partager en famille.

Quelques planches à découvrir de Titeuf

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Zep - Glénat

27 Oct

Le magasin des Suicides d’Olivier Ka & Domitille Collardey – Delcourt

Le Grand Paris de la BD n°2

Ne cherchez pas, une boutique comme celle ci vous ne la trouverez pas sur les Champs Elysées, quand bien même, si pour les grecs anciens, ces champs étaient une succursale des enfers. Ils considéraient même le suicide comme une souillure. L’iconoclaste romancier Jean Teulé sait nous surprendre, avec lui, le suicide devient une activité commerciale fort lucrative. Depuis 10 générations, la famille Tuvache propose des kits pour finir sa vie, succès garanti. « Le Magasin des Suicides » est le livre le plus vendu de son auteur Jean Teulé, traduit en 19 langues, un auteur qui s’est aussi fait connaître avec ses bandes dessinées à base de photos retouchées. Cette fois ci ce n’est pas lui qui est au pinceau, et cet album n’est pas d’avantage une déclinaison papier de l’adaptation papier du film d’animation adapté par le cinéaste Patrice Leconte, lui aussi auteur de BD à ses débuts.

Le magasin des suicides planche 3

C’est en fait à l’auteur de inspiré de « Pourquoi j’ai tué Pierre » Olivier Ka que l’on doit cette version BD. Les gags mis en cases font toujours autant mouche : « Vous avez raté votre vie ? Réussissez votre mort ! » L’humour est servi noir : « Payer à crédit ? Vous plaisantez ! Pourquoi pas une carte de fidélité ! » Mais n’y voyez pas une ode au suicide, bien au contraire, sous le crayon de Domitille Collardey, Alan le dernier né de la famille Tuvache prend vie en couleur. Ses parents ont choisi son prénom en hommage à Alan Turing, un suicidé célèbre considéré comme le père fondateur des premiers ordinateurs à qui Apple pourrait rendre hommage avec sa pomme croquée. Mais Alan est très différent de son frère Vincent (référence au peintre suicidé Van Gogh) et de sa sœur Marilyn (Monroe). Lui est dessiné en couleur, quand eux sont sombres et suicidaires, lui est plein de vie et va bousculer toute la vie de la famille. Ce qui n’est vraiment pas bon pour les affaires. Le dessin suit se bouleversement et le cadre des cases disparaît, la mise en planche rappelle la liberté dont faisait preuve Winsor McCay pour « Little Nemo ».

Alors si cette nouvelle version du « Magasins des suicides » convainc par son invention graphique, le scénario démarre fort avec la reprise du catalogue drôle des mille et une façons de mourir, mais cela ne suffit pas à compenser la faiblesse de la seconde partie. Reste ce qui fait la force du roman : une invitation à vivre.

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La BO à se mettre entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Dominique A « Rendez nous la lumière » de l’album « Vers les lueurs »

Pour découvrir les premières planches de l’album :

Editions Delcourt

Le point de vue de la presse spécialisée

bdgest.com

actualitte.com/critiques-bd

sceneario.com/bd

La bande annonce du film de Patrice Leconte sortie en salle mercredi 26 sept 2012 :

25 Oct

Masqué – Bienvenue à Paris Métropole t1&2 de Serge Lehman & Stéphane Créty – Delcourt

Masqué 2 Le jour du Fuseur

Le tome 2 de la tétralogie est signé Serge Lehman et Stéphane Créty. C’est un Grand Paris noir et angoissant qui est la toile de fond de cette aventure de super-héros.

Le Grand Paris : une capitale à la mesure des grandes mégapoles mondiales. Tel est le décor que Serge Lehman et Stéphane Créty ont choisi pour dérouler les aventures d’un nouveau super-héros : l’Homme Masqué.

L'Observatoire de Meudon

« Paris Métropole » : nombreux sont ceux qui en rêvent. Le Grand Paris : une capitale à la mesure des grandes mégapoles mondiales. Tel est le décor que Serge Lehman et Stéphane Créty ont choisi pour dérouler les aventures d’un nouveau super-héros : l’Homme Masqué. « We don’t need another Hero », chantait Tina Turner en 1985. Si les Etats-Unis en disposent à profusion, la France est toujours à la recherche de la cape d’un super-homme. Si Gotlib, avec Jacques Lob, avaient tenté de relever le défi en 1972 avec Super-Dupont, c’était dans une veine parodique, pas de quoi forger un nouveau mythe moderne.

Tel est donc le défi que s’est lancé Serge Lehman pour le scénario de sa tétralogie « Masqué ». Dans le premier tome toutes les bases et le contexte de la création d’un nouveau mythe sont posés.

L’histoire, c’est celle du militaire Braffort (la traduction en français d’Armstrong, une référence au héros de l’espace) qui après avoir été blessé dans une mission dans le Caucase, regagne Paris. Il découvre la capitale transformée en une métropole rétro-futuriste. Dans son dessin, Stéphane Créty inscrit la ville entre deux références, l’actuel mouvement Steam-punk, en mixant les époques et le gigantisme de l’architecture de Blade Runner, le film de Ridley Scott des années 80. Paris compte désormais dans ses arrondissements La défense, Saint-Denis, ou encore la colline de Meudon et son Observatoire, le décor d’ouverture de ce second tome.

Le préfet Beauregard

La métropole est gérée par le préfet Bauregard, un préfet de Police inspiré de l’actualité francilienne, auquel s’oppose Michèle Caprice, le maire du premier district, Parisville, correspondant au Paris intra-muros actuel. L’histoire s’inscrit dans une contestation sociale, proche de celle des « Anonymous », augmentée par l’apparition d’anomalies, « des êtres-machines  qui s’auto-assemblent et évoluent ». Apparaît alors le super-héros : le sergent Braffort chargé d’une énergie qu’il découvre dans les entrailles de Montmartre, reprend les habits du Fantôme, le Fantômas original du feuilleton de la Belle Epoque, rendu célèbre par le cinéaste Louis Feuillade.

En deux albums, les auteurs réussissent déjà à développer une vision stupéfiante d’un Grand Paris. A la croisée de Tardi, pour la précision dessinée de la géographie des lieux, et de Bilal, pour l’imaginaire débridé, cette bande dessinée propose une approche nouvelle de notre capitale dans le choc anachronique volontaire des objets et des époques.

Reste à trouver un véritable nom à ce nouveau super héros français :« l’Homme Masqué» est un peu court. Le tome 3 à paraitre cet automne donnera peut être une réponse.

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>> Masqué – tome 2 – « Le jour du fuseur » aux Editions Delcourt .
Un scénario de Serge LEHMAN sous la plume de Stéphane Créty

La BO à se glisser entre les oreilles pour prolonger le plaisir de cette BD :

Caravane Palace « Rock it for me »

Pour plus d’informations : éditions Delcourt

Portrait de Serge Lehman sur France 3 IDF