09 Jan

Un cadre socialiste démissionne du PS Tarnais et rejoint Emmanuel Macron

La section de Castres est une des plus importantes sections du PS tarnais. Ce lundi 9 janvier, elle perd son secrétaire. Dans une lettre adressée aux militants, Olivier Pinel présente sa démission et justifie son ralliement à Emmanuel Macron.

Après la démission du 1er fédéral et en plein tumulte sur la 3eme circonscription, le PS du pays de Jaurès subit une nouvelle secousse.

Photo @MaxPPP

Photo @MaxPPP

Un pilier du PS castrais rend sa carte. Après 10 ans de militantisme et 2 ans au secrétariat de la section, Olivier Pinel démissionne. Le futur ex cadre socialiste justifie sa décision par l’état du PS :

La rigidité des personnes et des sensibilités a complètement paralysé le fonctionnement du parti qui s’est progressivement replié sur lui même en oubliant son rôle : celui d’être une force de proposition et d’action. A mes yeux le parti socialiste est un parti bloqué, en fin de vie, déconnecté des réalités du monde.

Après l’état des lieux et le constat, Olivier Pinel passe aux conséquences :

Mon engagement au parti socialiste n’est plus possible dans la mesure ou je ne crois plus en sa capacité à rassembler les gauches et à construire un projet pour la France. Je ne souhaite pas pour les mêmes raisons être engagé dans l’organisation de la primaire. Quel est le sens de la primaire ? Rassembler ceux qui n’ont pas réussi à gouverner ensemble ?

Olivier Pinel ne se contente pas de claquer la porte et de déchirer sa carte. L’ancien cadre du PS tarnais annonce qu’il « souhaite assumer et défendre ses idées » dans la cadre du Mouvement En Marche d’Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

Le maire de Toulouse poursuit en justice un responsable du FN

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a porté plainte contre un responsable du Front National. La procédure en diffamation vise un article publié par le secrétaire national à la culture du FN. Un article publié le 18 novembre 2016 sur le site Boulevard Voltaire et intitulé  « Comment Toulouse est-elle passée de ville Rose à ville verte islamique ?« .

Jean-Luc Moudenc Photo MaxPPP

Jean-Luc Moudenc Photo MaxPPP

Le responsable du Front National a récupéré la citation à comparaître vendredi dernier, le 14 janvier, chez un huissier. Pour Gabriel Robin aucun doute la procédure intentée (en son encontre) par le maire de Toulouse est une atteinte à la liberté d’expression. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Gabriel Robin déclare : « si je suis jugé coupable, il faudra poursuivre tous les autres éditorialistes« .

Un serial chroniqueur de « Boulevard Voltaire »

Le jeune responsable du Front National  entretient (volontairement) une certaine confusion entre son statut de militant politique et ses activités médiatiques. Mais Gabriel Robin n’est pas  journaliste de profession ou de formation. En revanche, c’est un « professionnel » des médias. Ou du moins de certains médias. Gabriel Robin écrit régulièrement des tribunes sur le site régional Politic Région. Il est surtout un « serial » chroniqueur de Boulevard Voltaire. Un site crée en 2012 par le maire de Béziers, Robert Ménard. Depuis le début de l’année 2017, Gabriel Robin a écrit pour Boulevard Voltaire 6 textes. Pratiquement un par jour. En 2016, les chroniques portent quasi exclusivement sur l’Islam (9 textes sur les moins d’octobre, novembre, décembre), le terrorisme et les migrants.

Gabriel Robin croise dans les colonnes de ce media qui récuse l’étiquette d’un media d’extrême droite : Renaud Camus ou Alain de Benoist. Deux figures de la droite radicale et nationaliste.

Sur le fond du dossier, le responsable frontiste estime n’avoir commis aucun délit. Gabriel Robin insiste sur un point : « J’ai utilisé le conditionnel« . Le responsable frontiste estime avoir mis les formes pour éviter précisément toute accusation de diffamation. C’est loupé. Dans la citation à comparaitre, le maire de Toulouse vise une phrase qui (même au conditionnel) est considérée par Jean-Luc Moudenc comme attentatoire à son honneur.

L’allusion à une collusion entre Jean-Luc Moudenc et des islamistes

Le sort judiciaire de Gabriel Robin est lié à une phrase. Une phrase insérée dans un paragraphe  :

(Toulouse) une ville connue pour ses nombreuses mosquées islamistes, dont les imams ont longtemps servi de supplétifs à des forces de l’ordre aussi débordées qu’abandonnées par les pouvoirs publics. C’est peut-être à ce prix que Jean-Luc Moudenc a acheté la paix sociale et son élection en tant que maire de Toulouse ?

C’est ce texte que la justice va devoir examiner. Comme toujours en matière de diffamation, la lettre n’est pas seule en cause. L’esprit des propos pèsera également dans la balance. Notamment l’intention de nuire et la volonté d’entacher l’honneur du « diffamé ».

Gabriel Robin ne comprend pas la riposte judiciaire du Capitole. Le responsable du FN dénonce un « procès politique ». Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, la mairie de Toulouse se contente d’une position de principe :

Nous ne ferons aucun commentaire dans l’attente d’un jugement définitif.

En revanche s’agissant de l’accusation d’un procès politique, un proche de Jean-Luc Moudenc déclare :

Y voir un procès politique, c’est n’importe quoi ! Si tel était le cas, nous aurions médiatisé toute cela.

En amateur éclairé des sites d’information, c’est Gabriel Robin qui s’est chargé de la médiatisation.

Plusieurs rédactions ont reçu des messages et copie de la citation à comparaitre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

06 Jan

Où est passé l’opposition de droite au Conseil Régional ?

Un an après sa création, le groupe Union des Elus de la Droite et du Centre est en mode « service minimum ». Des tweets, des communiqués de presse et parfois des coups d’éclats. Mais l’opposition régionale manque de souffle et de visibilité. La disparition brutale de l’ancien président de groupe, Dominique Reynié, peut expliquer cette léthargie. Néanmoins, c’est une raison politique qui est déterminante. Deux conceptions de l’opposition s’opposent. Des élus du groupe plaident pour un choc frontal et direct. D’autres sont adeptes d’un style plus soft.

Christophe Rivenq, président du groupe de l'Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Christophe Rivenq, président du groupe de l’Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Séance plénière à Montpellier. Sur consigne de son président, Christophe Rivenq, l’opposition quitte la salle. Comparé au Front National (principale force d’opposition dans l’hémicycle Régional), ce geste reste bon enfant. Mais cela prouve que la droite et le centre savent donner de la voix. Ce coup d’éclat reste toutefois exceptionnel. S’agissant d’une action au long cours, c’est plutôt morne plaine. Dans l’ancienne région Midi-Pyrénées, l’opposition au socialiste Martin Malvy menait une bataille rangée. Y compris sur le terrain judiciaire.

Ce sont deux élus d’opposition qui sont à l’origine de l’affaire AWF. Une affaire impliquant le conseil régional et ayant découché sur la démission du ministre Kader Arif et l’ouverture d’une information judiciaire.

Dans la nouvelle Grande Région, la nouvelle opposition est beaucoup plus timide. Un seul exemple. La presse a révélé l’existence d’un marché entre le groupe de presse de Jean-Michel Baylet et la Région Occitanie. Malgré un vrai tohu-bohu médiatique, le communiqué de presse est sorti tardivement. Selon nos informations, l’opposition de droite a manqué ne pas réagir publiquement. Le président du groupe, Christophe Rivenq, aurait invoqué un risque (juridique) de diffamation. Le dossier étant sur la place publique, le risque était totalement virtuel et même inexistant. La prudence traduisait en réalité une réticence.

Pour un élu régional, l’exemple du marché entre la Région et le groupe La Dépêche du Midi révèle une vraie différence (culturelle). Et même une véritable divergence sur le fond. Les conseillers régionaux ex-Languedociens seraient des adeptes d’une opposition light. Moins active et agressive que celle prônée par leurs collègues ex-Midi-Pyrénéens. Une autre source ajoute un élément conjoncturel. L’opposition (musclée) de l’époque Malvy reposait sur une task-force. Notamment un secrétaire général affûté. Ancien Directeur Général de Service de plusieurs collectivités, Jean-Pierre Villespy disposait d’une capacité d’expertise. Sans cette cheville ouvrière, l’affaire AWF et d’autres patates chaudes seraient restées au frigo.

Un responsable du Centre met également en avant le président de groupe :

On n’a pas de chef. Rivenq devrait être dans la presse régionale deux ou trois fois par semaine ».

Un responsable de la droite est franchement incisif et pointe une proximité entre le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau, et le patron de la droite régionale.

La discrétion médiatique de Christophe Rivenq peut se justifier par un agenda surchargé. En effet, le président de groupe cumule plusieurs casquettes. Conseiller régional, chef de cabinet de la mairie d’Alès, directeur général de services d’une commune et d’une agglomération. A gauche, le président du groupe PS cumule mandat régional et de député. S’agissant de Christophe Rivenq ce ne sont pas les mandats qui s’additionnent mais les fonctions qui s’empilent.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, son entourage dément l’idée d’un président en sous-régime :

Christophe Rivenq a des contacts quotidiens avec le groupe. Il commence ses journées très tôt et reste joignable très tard. A la différence de Dominique Reynié, il connaît très bien les dossiers locaux. Il organise des réunions avant chaque commission sectorielle et chaque assemblée plénière. Il a organisé aussi des séminaires de travail, avec des actions de formation, pour les élus et un séminaire de travail pour les collaborateurs.

Comme la majorité, l’opposition de droite essuie les plâtres d’une Région forte de 13 départements et qui ne facilite pas les contacts entre les élus. Des élus issus d’horizons différents et qui ne partagent ni la même culture politique ni la même histoire. Avec le temps, l’approche ex-Midi-Pyrénéenne d’une opposition frontale finira peut-être par l’emporter.

Rendez-vous dans un an, pour le second anniversaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Haute-Garonne : révélations autour du patrimoine et des intérêts de Georges Méric

Dans son premier numéro de l’année, Marianne s’intéresse à la Haute-Garonne. L’hebdomadaire national consacre deux pages au président du plus important département d’Occitanie. Le titre de l’article donne immédiatement le ton : « Un président transparent…mais pas trop ! ». Les revenus fonciers et les affaires familiales de Georges Méric sont passées au crible.

Le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

L’enquête de Marianne débute par une absence. Le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne, Georges Méric, ne mentionne pas l’existence de 8 sociétés civiles immobilières (SCI) dans la déclaration d’intérêt prévue par la loi. Mais l’hebdomadaire parisien pointe surtout un point : Georges Méric perçoit des loyers par l’intermédiaire de SCI qui louent des locaux à des maisons de retraite dont le président du département a cédé les parts… à ses filles.

Le conseil départemental de la Haute-Garonne réfute toute absence de transparence et conteste formellement l’oubli de 8 SCI :

Le président du Conseil départemental a établi dès le début de son mandat, conformément aux lois relatives à la transparence de la vie publique, des déclarations d’intérêts et de patrimoine auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), qui sont accessibles au public, où figure l’intégralité de son patrimoine immobilier et mobilier. La totalité des activités de Georges Méric a été déclarée.

Pour le président de la Haute-Garonne, tout est clair et transparent. Néanmoins, une question reste en suspens. En effet, les déclarations d’intérêts sont consultables sur le site de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Politique (HATVP). Aucune mention de Société Civile Immobilière dans le document rempli et envoyé par Georges Méric à la HATVP. Le président du conseil départemental affirme pourtant avoir déclaré « l’intégralité de son patrimoine immobilier et mobilier ».

Mais un fait est avéré. La déclaration d’intérêt déposée auprès de la HATVP est incomplète. Cela peut poser un problème juridique. En effet, des poursuites et des sanctions sont prévues : « le fait d’omettre une partie substantielle de son patrimoine est puni par le code pénal ».

La balle est dans le camp de la HATVP. C’est elle qui peut transmettre le dossier au parquet. Le conseil départemental invoque l’existence d’une déclaration de patrimoine. Une déclaration de patrimoine qui n’est pas publique et qui mentionnerait l’existence des SCI. Selon nos informations, la Haute Autorité admet une certaine tolérance. Les revenus d’une SCI doivent normalement apparaître dans la déclaration d’intérêt. Mais si le déclarant mentionne l’existence de SCI dans la seconde déclaration obligatoire (à savoir la déclaration de patrimoine), la HATVP estime que l’obligation de déclaration est respectée.

Georges Méric devrait donc bénéficier de la souplesse de la  » jurisprudence » de la HATVP. Si les SCI pointées par Marianne sont mentionnées dans la déclaration de patrimoine, il ne devrait pas y avoir de suite et de poursuites.

En revanche, une question est beaucoup plus épineuse. Ce n’est pas l’axe principal des révélations de Marianne. Mais il existe un risque de « conflit d’intérêts ». En effet, Georges Méric a vendu, à ses filles, les parts dont il disposait dans plusieurs maisons de retraites. Des maisons de retraites qui peuvent bénéficier de financement du conseil départemental. Du côté de Georges Méric, c’est un faux problème. Le service de presse du conseil départemental précise : les maisons de retraites en question (situées en Haute-Garonne et au nombre de 3) ne bénéficient pas de subventions. Seul(e)s les pensionnaires perçoivent une aide, la fameuse Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA).

De plus, le conseil départemental déclare avoir consulté un avocat. L’expertise juridique sollicitée par Georges Méric se serait soldée par un feu vert.

Néanmoins, un avocat spécialisé contacté par France 3 Midi-Pyrénées, est catégorique :

Si une personne croit se mettre à l’abri d’un conflit d’intérêt en cédant des parts détenus dans une maison de retraite ou dans tout autre établissement ayant des relations avec la collectivité qu’il dirige, à un membre de sa famille, il se trompe. La jurisprudence est archi-claire et constante. Soi-même, une fille ou une conjointe, c’est pareil. Une prise d’illégalité d’intérêt n’est pas constituée uniquement par des avantages personnels et matériels. Un simple intérêt symbolique suffit. Le responsable d’un exécutif local peut tomber sous le coup d’une prise illégale d’intérêt même s’il ne perçoit pas directement de revenus.

Dans son enquête Marianne précise que Georges Méric perçoit des loyers liés aux maisons de retraites dirigées par ses filles.

L’affaire, pour le moment, se limite à un dossier médiatique et politique. Mais la seule et véritable issue (pour déterminer s’il existe un véritable conflit d’intérêt) ne pourrait venir que de la justice.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Jan

Mais où est passé le groupe socialiste au Conseil Régional ?

Le député de l’Hérault, Christian Assaf fête sa première année à la tête de la plus importante formation du conseil régional. L’anniversaire ne prend pas (forcément) un air de fête. Le groupe PS paraît absent des écrans radars. Peu de communiqués de presse. Pas de déclaration qui attire les lumières médiatiques.  A la différence du passé et notamment de la présidence Malvy, le groupe PS manque de visibilité et semble ne pas exister.

Fausse impression ou réalité ? La double casquette de Christian Assaf, député et président du groupe, est-elle un handicap pour les socialistes de la Région ?  Enquête.

Christian Assaf, député de l'Hérault et président du groupe PS au Conseil Régional Occitanie. Photo : MaxPPP

Christian Assaf, député de l’Hérault et président du groupe PS au Conseil Régional Occitanie. Photo : MaxPPP

De nouvelles frontières et un nouveau nom. Mais, côté coulisses, la toute jeune grande région a également accouché d’un groupe socialiste (historiquement) important. Dans l’ex-Midi-Pyrénées, l’ancien groupe Socialiste et Républicain (issu des élections régionales de 2010) comptait 36 élus. En ex-Languedoc-Roussillon, Fabrice Verdier était à la tête de 31 élus socialistes. Le groupe socialiste d’Occitanie comporte, quant à lui, 49 conseillers régionaux. Politiquement, il n’a pas la majorité absolue. Il faut l’appui et l’appoint des radicaux de gauche et du groupe Nouveau Monde de Gérard Onesta pour que la socialiste Carole Delga puisse diriger et gérer la région.

Néanmoins, arithmétiquement, le groupe de Christian Assaf reste numériquement le plus important. Ce poids (en terme d’effectifs) contraste avec la présence du groupe dans le débat public et sur la scène médiatique. Les socialistes du conseil régional n’ont jamais été aussi nombreux. Mais ils semblent plus effacer que jamais.

Une léthargie relative

Sous la présidence de Martin Malvy, le président du groupe PS, Thierry Suaud, faisait régulièrement entendre sa voix. A la tribune du conseil régional, comme le fait actuellement son successeur Christian Assaf, c’était normal. Mais, surtout, dans les médias régionaux. Les communiqués de presse du groupe socialiste arrivaient quasiment à flux tendu dans les rédactions. Des réactions ou des déclarations sur le plan rail, la réforme territoriale ou les questions économiques.

Néanmoins, il faut replacer cet « activisme » dans son contexte. Comme le précise Thierry Suaud :

Il n’est pas possible de comparer deux périodes différentes. L’expression du groupe était liée à une forte actualité nationale. Les retraites. La réforme du conseil territorial défendue par Nicolas Sarkozy. Le parti socialiste était dans l’opposition et, en accord avec Martin Malvy, nous défendions nos positions. Maintenant (ndlr : sous la présidence de Carole Delga), le groupe est concentré sur les intérêts régionaux.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Christian Assaf est sur la même ligne :

L’expression du groupe socialiste alors que le gouvernement est socialiste et que la présidente est socialiste c’est de défendre les propositions et l’action du conseil régional.

Pour le président du groupe PS, le principal travail est un travail en amont avec les élus du groupe :

Une grande partie de nos élus ne sont pas membres de l’exécutif ou de la commission permanente (ndlr instance de décision). Une trentaine des élus du groupe, c’est la loi qui le prévoit, participent uniquement 4 à 5 fois par an aux assemblées plénières. Il faut donc faire preuve de pédagogie pour expliquer les dossiers. C’est un gros travail.

Un président de groupe député

Pour Christian Assaf, la communication et les déclarations publiques ne constituent pas l’essentiel de son travail de président de groupe. En tant que député de l’Hérault, le conseiller régional s’exprime dans la presse sur la théorie du genre à l’école ou la crise grecque. Mais, s’agissant de l’animation du groupe PS au conseil régional, Christian Assaf insiste sur un travail de fond, loin des projecteurs et en profondeur. Un travail mené en liaison directe et permanente avec Carole Delga et son cabinet

Les réunions de groupe se font quasi exclusivement en présence de Carole Delga. Je rencontre toutes les semaines le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau. Mais au minimum 2 fois par an, j’organise des réunions de groupe territorialisées, Gard-Lozère ou Pyrénées-Orientales-Aude et systématiquement un chargé de mission du cabinet est présent.

Présence constante de la présidente de Région, communication permanente avec le cabinet de Carole Delga. Ce mode de fonctionnement fait la force de Christian Assaf. Le président du groupe PS ne risque pas de conflit ou de mésentente avec sa présidente. Mais cette proximité a fatalement un coût : une absence d’autonomie.

Pour un membre de la majorité régionale, le « système Assaf »souffre surtout un handicap.  C’est une présidence à temps partiel : « au delà des qualités de Christian Assaf, le fait d’avoir un président de groupe député, ce n’est pas un gage d’animation du groupe. Surtout à l’approche des législatives, jusqu’en juin prochain, son agenda n’est pas régional ».

Christian Assaf ne peut pas nier une évidence. A la différence de son prédécesseur ex-midi-pyrénéen, le président du groupe cumule sa fonction avec un mandat parlementaire. Mais Christian Assaf estime que les deux casquettes sont parfaitement conciliables :

C’est quelque chose qui s’organise. En gros, je suis 3 jours sur Paris et je consacre une journée et demie par semaine au groupe.  Alternativement je passe alternativement à Toulouse et à Montpellier avec les élus et les collaborateurs de groupe.

Une navette en Toulouse et Montpellier

Une source confirme l’existence d’une navette Toulouse-Montpellier. Christian Assaf est régulièrement aperçu dans les couloirs et les salles de réunion de l’Hôtel de Région toulousain. L’Héraultais Assaf vient régulièrement à  Toulouse pour rencontrer ses élus ex-midi-pyrénéens. Malgré des déclarations de principe, l’équilibre des territoires et l’égalité « Toulouse-Montpellier » ne sont pas toujours respectés. C’est du moins ce qu’expriment et ressentent les élus ex-midi-pyrénéens. Mais, du côté de Christian Assaf, les deux ex-régions sont sur un pied d’égalité.

Ce souci des équilibres risque d’être bousculé par la campagne des législatives. Plus que jamais, le centre de gravité politique de Christian Assaf va se trouver dans la 8ème circonscription de l’Hérault.

Mais les législatives vont finir par appartenir au passé et le mandat régional de Christian Assaf reste d’actualité pendant les 5 prochaines années.

Cela laisse du temps pour reprendre les (bonnes) habitudes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

« L’audace » : le slogan de Sylvia Pinel pour la primaire… emprunté à Manuel Valls

« De l’audace pour la France« . C’est le slogan de la seule candidate à la primaire, Sylvia Pinel. Pas d’annonce à la tribune ou de conférence de presse. Le slogan s’affiche uniquement sur les réseaux sociaux de la représentante du PRG. Et il émane du vocable favori de l’ex-premier ministre.

Manuel Valls et Sylvia Pinel (Photo : MaxPPP)

Manuel Valls et Sylvia Pinel (Photo : MaxPPP)

Demain, jeudi 5 janvier, Sylvia Pinel doit présenter son programme. Ce sera peut-être l’occasion d’officialiser son slogan de campagne. Mais, en attendant, « De l’audace Pour la France »  sert d’étendard sur Facebook. Manuel Valls a choisi « Une République Forte, Une France Juste ». Ce choix vaut d’ailleurs à l’ancien premier ministre une volée de sarcasmes pour cause de plagiat.

Sylvia Pinel ne risque pas une telle mésaventure. Mais elle utilise toutefois un des slogans favoris…de Manuel Valls.

La proximité politique entre le PRG et l’ancien locataire de Matignon est claire. L’emprunt du vocabulaire vallsiste est probablement involontaire. Mais il n’est pas complément innocent.

Sylvia Pinel marque toutefois sa différence en déclinant le slogan « De l’audace« . L’expression est ainsi accolée à la conquête de nouveaux droits (De l’audace pour conquérir de nouveaux droits) : droit de vote pour les étrangers, mourir dans la dignité, procréation médicale assistée).

 

Mais, en réalité, le slogan « De l’audace » va bien au-delà d’un affichage programmatique et d’un plan com.

« De l’Audace » est quasiment une devise existentielle pour Sylvia Pinel.

C’est une vraie audace pour la présidente du PRG de participer à la primaire.

Avant de se lancer dans la compétition, Sylvia Pinel était créditée de 0% d’intention de vote dans les sondages.

Laurent Dubois (@laurendub)

03 Jan

Présidentielle : Marie-Pierre Vieu dégaine « Mortelles Primaires » 

Alors qu’elle démarre véritablement cette semaine et que les débats télé sont attendus, la Primaire de la gauche a fait déjà couler beaucoup d’encre… et de sang. Dans un recueil de nouvelles où l’on retrouve notamment la signature de Didier Daeninckx et édité par la maison d’édition Arcane17 basée dans les Hautes-Pyrénées, l’élue communiste et ses acolytes se lâchent.

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22 cibles et personne n’est oublié. Des plus hauts personnages de l’état, François Hollande (même s’il n’est plus en course) ou Manuel Valls, aux éphémères ministres ou leaders de courants et y compris les leaders du Front de Gauche comme Jean-Luc Mélenchon ou Pierre Laurent, aucune composante de la gauche n’est épargnée.

Inspiré du « Couperet »

«Nous nous sommes inspirés du roman policier de Donald E.Westlake, « le couperet » » précise Marie-Pierre Vieu. Dans cet ouvrage ensuite adapté au cinéma par Costa Gavras, un cadre de papeterie licencié décide d’éliminer tous les concurrents éventuels qui pourraient l’empêcher de retrouver un travail.

Derrière l’empreinte très noire du polar, les messages politiques sont omniprésents. Le récit visant François Hollande par exemple est un véritable plaidoyer contre l’action mais aussi le comportement du chef de l’Etat. Un plaidoyer cruel à souhait comme cette description qui est faite de l’ancien patron du PS avec son chien : « on ne saura jamais qui est le maître de l’autre ».

La bande du 49.3″

Abattu d’une balle, renversé par une voiture, victime d’un accident de plongée, chaque candidat potentiel rappelle l’adage : la fin justifie les moyens. Mais on relève aussi beaucoup de ratages. Actes manqués ? «Nous avons d’abord repoussé la parution du livre. En période d’attentats, on ne souhaitait pas non plus passer pour des gens qui veulent la peau des politiques » explique Marie-Pierre Vieu.

Les auteurs n’ont pas digéré la loi travail et le 49.3 dégainé pour la faire passer, alors ils dégainent à leur tour. Ce n’est pas une coïncidence mais plutôt un symbole si la dernière cible de cet ouvrage de fiction est Myriam El Khomri. Une opération menée par « la bande du 49.3 » qui se targue de vouloir « effacer la gauche du paysage ». Après une tentative d’assassinat par écrasement sous une pile de code du travail, la bande est éliminée de façon brutale. Ce qui vaut cette phrase de conclusion au présentateur du JT du soir : « La gauche disparue, la présidentielle 2017 pouvait commencer ».

« Mortelles primaires », Editions Arcane 17.

Patrick Noviello

02 Jan

Présidentielle : un meeting de Marine Le Pen à Toulouse juste avant le premier tour

Plutôt discrète sur la fin d’année 2016, Marine Le Pen finalise son agenda de campagne. Parmi les dates cochées, celles de ses futurs meetings. L’un d’entre eux est prévu à Toulouse le 15 avril, soit huit jours à peine avant le premier tour. Le lieu de cette réunion publique n’est pas encore communiqué. « C’est le siège de campagne national qui a directement géré la réservation des salles » précise Julien Léonardelli.

Marine Le Pen (Photo : MaxPPP)

Marine Le Pen (Photo : MaxPPP)

Le secrétaire départemental du parti en Haute-Garonne confirme que la campagne va bel et bien être lancée dans les semaines qui viennent. « Une première réunion publique verra la venue de Bruno Gollnish à Blagnac fin janvier. D’autres seront organisées dans tout le département avec des personnalités comme Gilbert Collard, Florian Philippot ou encore David Rachline » poursuit le conseiller régional FN.

Le point d’orgue de la campagne sera sans aucun doute ce meeting toulousain du 15 avril. Pourtant, la ville rose est une cité qui n’a jamais donné de résultats éclatants pour les frontistes. Marine Le Pen y avait péniblement franchi la barre des 10% au premier tour de la Présidentielle 2012. Quant aux dernières régionales, Louis Aliot avait obtenu 17,24% des voix au 1er tour.

Mais ce sont aussi et surtout des militants de tout Midi-Pyrénées qui sont attendus, notamment du Tarn et Garonne où les scores du FN n’ont cessé de progresser ces dernières années. De nombreux cars sont donc attendus sur Toulouse comme en 2012. « En espérant que la neige ne soit pas de la partie, comme il y a quatre ans » plaisante Julien Léonardelli.

Au-delà des intempéries, ce meeting sera sans nul doute placé sous surveillance policière. La dernière réunion publique de Marine Le Pen à Toulouse en 2012 avait vu manifester contre elle entre 300 et 500 manifestants. Mais la contestation anti-FN n’est plus ce qu’elle était dans la capitale d’Occitanie comme ailleurs en France.

En 1998, le journal « Libération » qualifiait Toulouse d’ « épicentre de la mobilisation anti-FN ». Début mars de cette même année, un meeting de Jean-Marie Le Pen avait réuni pas moins de 15 000 manifestants selon la Police. Deux ans plus tard, ils n’étaient plus qu’une centaine, toujours pour accueillir, à leur façon, l’ancien chef des frontistes.

Les temps changent. Ils seront aussi une centaine, mais de journalistes cette fois-ci, mercredi prochain au siège de campagne parisien du FN, pour les vœux de Marine Le Pen.

Patrick Noviello (avec AFP)

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