20 Déc

Primaire à gauche : la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, dans le staff de Manuel Valls

Manuel Valls vient de présenter son équipe de campagne. Un directeur, le président du groupe PS au Sénat, Didier Guillaume, deux co-présidents, huit porte-parole et..deux personnalités d’Occitanie. Le président du département de l’Aude, André Viola et la présidente de la Région, Carole Delga intègrent le staff du candidat à la primaire.

Carole Delga et Manuel Valls en septembre 2015 Photo : MaxPPP

Carole Delga et Manuel Valls en septembre 2015 Photo : MaxPPP

En Occitanie, ce sont les « hollandais » historiques qui forment la garde rapprochée de Manuel Valls. André Viola et Carole Delga ne sont pas de « purs » vallistes. Le socialiste audois a participé activement à la campagne présidentielle de 2012 et a soutenu fortement François Hollande. Du côté de la présidente de la Région, l’ancrage auprès du locataire de l’Elysée passe par une (vraie) proximité avec le plus hollandais des hollandais : Stéphane Le Foll.

Le ministre de l’agriculture est beaucoup plus réservé que Carole Delga. Stéphane Le Foll n’a pas publiquement exprimé ses préférences pour la primaire. La présidente de Région est beaucoup plus claire. Carole Delga était présente à une réunion publique organisée par Manuel Valls, mardi 12 décembre. Mais le soutien ne se limite pas à un affichage. Selon nos informations, Carole Delga a décroché son téléphone pour solliciter le parrainage de plusieurs maires. Des parrainages indispensables pour participer à la primaire.

Au sein de l’institution régionale, la présidente a également donné le ton.

Les élus régionaux qui ne soutiennent pas Manuel Valls sont priés d’être discrets et invités à ne pas s’afficher aux côtés d’Arnaud Montebourg ou de Vincent Peillon.

Cette consigne vise particulièrement une figure de proue du Conseil Régional, « montebourgeoise » déclarée : Nadia Pellefigue.

Carole Delga n’appartient pas à la « task force » de Manuel Valls. Ce sont les 8 porte-paroles de l’ancien premier ministre qui vont monter au front et porter le flambeau médiatique.

La présidente d’Occitanie (comme André Viola) figure dans la catégorie « pôle territoire/élus » du comité de soutien de Manuel Valls.

Mais cette place n’interdit pas les actions (souterraines) de soutien.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Législatives : des candidats Macron sur les 3 circonscriptions tarnaises

A quelques jours de Noël, le mouvement d’Emmanuel Macron dans le Tarn ne fait pas dans la trêve des confiseurs. En Marche 81! organise une conférence de presse ce mardi 20 décembre à Albi. L’hypothèse planait et inquiétait des responsables socialistes. Emmanuel Macron va présenter des candidats aux législatives sur les 3 circonscriptions du département du Tarn. Cette annonce est plus une intention (exprimée localement) qu’une décision validée nationalement. Mais c’est la première fois en Occitanie que se concrétise des candidatures « macronistes » pour les prochaines législatives.

Clément Baller, référent d'Emmanuel Macron dans le Tarn

Clément Baller, référent d’Emmanuel Macron dans le Tarn

Clément Baller met en avant les objectifs d’En Marche81 ! : « libérer les énergies bridées…faire sauter les verrous…sortir du bipartisme« . Sa déclaration sur les législatives est une simple phrase au milieu d’une longue présentation sur la philosophie et les buts du mouvement « macroniste ». Mais c’est évidemment ce point qui retient l’attention. Les propos du jeune chef d’entreprise vont particulièrement résonner entre les quatre murs de la Fédération du PS tarnais.

Le parti socialiste du Tarn traverse une période une période agitée. Démission du 1er fédéral. Incertitude et coup de tonnerre sur la 3eme circonscription. Le PS81 traverse une mauvaise passe. L’annonce de candidats « macronistes » pour les prochaines législatives ne va pas calmer les tensions. Formellement, il s’agit, comme le précise le référent d’Emmanuel Macron, d’une intention. Clément Baller insiste sur un point : « fin janvier, il y aura des appels à candidatures. C’est ce qui est prévu au niveau national. Une chose est certaine. Il n’y aura pas de candidats auto-proclamés ou de candidats désignés d’office ». 

Pas de noms. Mais il semble évident que Clement Baller puisse être parmi les candidats en piste. Un retour de l’ancien 1er fédéral du PS, Samuel Cebe, circule également.

A suivre

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

17 Déc

Législatives Tarn : une candidate élue par les militants rétoquée par le PS national

Coup de théâtre dans le Tarn. Les instances nationales du PS ne valident pas la désignation par les militants de la candidate sur la 3ème circonscription. Ce samedi 17 décembre, à 11 heures 30, le bureau de ratifications pour les législatives n’a pas validé la candidature de Lysiane Louis. Formellement, en langage « Solférinien », il s’agit d’une suspension de procédure et les instances nationales du PS déclarent avoir enregistré le vote des militants tarnais. Mais cette décision laisse présager un retournement de situation et l’investiture de la députée sortante, Linda Gourjade. Une députée (Frondeuse) qui a refusé de se soumettre au vote des militants.

Photo @MaxPPP

Photo @MaxPPP

C’est une fusée à deux étages. Au PS, la mise en orbite des candidatures aux législatives passe par un double processus. Un vote local et une ratification par les instances nationales. Un candidat désigné par les militants peut être retoqué la rue de Solférino.

C’est ce qui se passe sur la 3eme circonscription. Selon nos informations, la décision de la commission de ratification repose sur les conditions de l’élection de Lysiane Louis. Plusieurs sections n’ont pas organisé de vote. Cette fronde s’est traduite par un faible nombre de votants et une élection avec une faible majorité des inscrits. 82 voix et 35% des inscrits. Petite précision. La candidate était seule en piste.

Un autre point a également pesé dans la balance. Selon une source, le patron des élections du PS, a pointé un déficit de notoriété. Face au maire LR de Lavaur, Bernard Carayon, Lysiane Louis ne ferait pas le poids. Dans un contexte extrêmement difficile pour le PS, Christophe Borgel aurait donc plaidé pour la stabilité et une certaine sécurité : une reconduction de la députée sortante. Seul espoir pour sauver la 3ème circonscription face au candidat « bulldozer » de la droite.

Linda Gourja est une « serial » Frondeuse. La parlementaire s’est signalée durant son mandat par la signature d’une motion de censure contre le gouvernement de Manuel Valls. Mais son tempérament frondeur concerne également la vie interne du parti socialiste. Linda Gourjade n’a pas respecté les statuts du PS et a refusé de se soumettre au vote des militants. Mais, avant des législatives périlleuses, les textes passent après les calculs électoraux. De plus, sur les conseils de son stratège et collaborateur parlementaire, Marc Gauché, la députée sortante a judicieusement a annoncé son intention d’être candidate, avec ou sans l’étiquette PS. La tactique a visiblement fonctionné.

Christophe Borgel ne pouvait pas rester insensible à un risque de dissidence. Surtout que dans le Tarn, comme ailleurs, des candidats d’Emmanuel Macron risquent d’entrer dans la danse. Pour toutes ces raisons, la suspension  a toutes les chances de se transformer en une invalidation ferme et définitive.

Pas de calendrier ou d’échéancier. La trêve des confiseurs s’applique également aux instances nationales du PS.

Le couperet tombera probablement une fois que les sapins et les bourriches d’huitres seront remisés.

En attendant, la décision du PS national n’est pas un cadeau (de Noël) pour l’ancien 1er fédéral du Tarn.

Patrick Vieu a démissionné après l’échec de sa propre candidature aux législatives. C’est maintenant au tour d’une candidate qu’il a sélectionné et soutenu d’avoir la tête sur le billot.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

16 Déc

La région Occitanie va-t-elle passer Noël ?

Et si l’Occitanie vivait son premier et dernier Noël. Le scénario paraît surréaliste. Mais la Région Occitanie née en janvier 2016 pourrait ne pas survivre (dans sa forme actuelle) à l’élection présidentielle de 2017 C’est inscrit (noir sur blanc) dans le programme de François Fillon. Le candidat de la droite souhaite revoir les nouvelles frontières régionales. Un de ses portes paroles intègre l’Occitanie dans les régions concernées. La Nouvelle-Aquitaine, l’Auvergne-Rhône-Alpes sont dans la liste. Mais le territoire issu de la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon est également cité. Quels sont les contours de cette réforme programmée ? Peut-elle devenir réalité et secouer un édifice qui existe depuis le 1er janvier 2016 ? Eléments de réponse.

Photo MaxPPP

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« Parmi les nouvelles régions, certaines sont équilibrées, d’autres sont notoirement trop vastes. Il faudra les réduire« . Dans le programme de François Fillon, l’intention est claire. Le candidat de la droite à l’Elysée et favori des sondages, veut revenir sur la création des grandes régions. François Fillon était opposé à la réforme menée par François Hollande. Le vainqueur de la primaire passe de l’opposition verbale aux promesses de campagne et annonce la couleur.

Une question essentielle restait en suspens. Quelles sont les régions concernées ? La réponse a été donnée, le 12 décembre, par le porte parole national et délégué aux territoires de François Fillon. Dans les colonnes d’un site régional d’information, Yves d’Amécourt déclare :

Il faudra revoir le redécoupage des plus grandes régions, cela concerne notamment la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie.

Ces nouveaux coups de ciseaux passent par un « redécoupage à la marge, en bordure des régions« . Concrètement, il s’agit de faire glisser des départements. Yves d’Armécourt évoque le Gard (« les gens se sentent divisés entre l’Occitanie et Paca« ), les Pyrénées-Orientales (« les gens se posent des questions« ) et le Gers.

Le calendrier n’est pas encore défini mais l’objectif sera de mettre en évidence le sentiment des départements vis-à-vis de leur appartenance aux différentes régions.

Le président du bureau de l’assemblée régionale d’Occitanie; Gérard Onesta, est plus que sceptique sur la faisabilité d’une telle réforme :

Détacher le Gers ? Pour le donner à qui, vu que Fillon trouve déjà la Nouvelle Aquitaine trop grande ? Et quid de la Lomagne qui est totalement tournée vers Toulouse. Détacher les Pyrénées-Orientales ? Pour les rattacher à qui ? A PACA sans continuité territoriale ? A la Generalitat de Catalunya ? Pour leur donner une autonomie avec statut régional plein et entier ? Chiche ! Et quid du Fenouillèdes qui n’est en rien catalan ? Détacher le Gard ? Mais quid des Cévennes et du Vidourle qui sont totalement languedociens ?

Gérard Onesta ne récuse pas l’idée d’un ajustement. Mais le représentant de la Région Occitanie récuse la  méthode Fillon :

On peut toujours imaginer d’utiles ajustements mais raisonner par département « en bloc » sans comprendre qu’il faut une approche plus fine par bassins de vie, avec consultation des populations et pas simplement des élus, ajouterai des aberrations à des aberrations de la loi NOTRe (ndlr loi nouvelle organisation des territoires de la République). Ré-ouvrir le dossier territorial par le prisme de la cartographie serait ridicule.

A Toulouse, dans la plus grande métropole d’Occitanie, la réaction est également négative. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, plaide pour la stabilité.

Trop souvent, à chaque changement de majorité, on défait ce que la majorité précédente a fait. La France a besoin de stabilité pour mieux grandir

Un reformatage de l’Occitanie est totalement virtuel. C’est de la (pure) politique fiction. Pour devenir réalité, François Fillon va devoir remporter l’élection présidentielle. Mais, plus difficile encore, le potentiel futur président devra surmonter un obstacle redoutable : l’épreuve du pouvoir. Avant même de rentrer à l’Elysée, François Fillon a du mettre de l’eau dans sa potion électorale sur la sécurité sociale. L’organisation territoriale est beaucoup moins sensible et mobilisatrice que l’assurance santé. Mais c’est une évidence. Il existe toujours un fossé (et parfois un gouffre) entre les paroles et les actes.

Le début d’un (éventuel) quinquennat Fillon risque d’être marqué par d’autres priorités que les frontières de l’Occitanie ou de la Nouvelle Aquitaine. François Fillon veut supprimer les 35 heures et réviser la fiscalité. Ces priorités peuvent fournir l’excuse d’un joli enterrement de premier classe.

D’ailleurs, contacté par France 3 Midi-Pyrénées, l’entourage de François Fillon se contente d’une réaction : « le redécoupage des régions, tout cela est prématuré ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Primaire de la gauche : Valérie Rabault soutient Vincent Peillon

Neuf candidats sur la ligne de départ. C’est fini pour le dépôt des candidatures à la primaire de la Belle Alliance. Mais, pour le soutiens, ça continue. En Occitanie, plusieurs personnalités ont fait leur choix. L’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, soutient Benoît Hamon. La présidente de Région, Carole Delga, a participé à une réunion de parrainage de Manuel Valls. C’est au tour de la députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, d’afficher le choix de son candidat : Vincent Peillon.

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne. Photo : Pierre Andrieu AFP

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne. Photo : Pierre Andrieu AFP

Valérie Rabault est membre, au sein du PS, du courant La Fabrique. Un courant que la rapporteure du budget anime avec la députée des Hautes-Alpes, Karine Berger. La députée du Tarn-et-Garonne motive son ralliement à Vincent Peillon par un choix programmatique :

Nous avons travaillé depuis l’été à un programme qui a été validé par l’ensemble des militants qui nous ont rejoints. Ce programme s’articule autour de 5 piliers : l’engagement européen, l’exemplarité politique, la réforme démocratique, l’identité dans la République française, l’urgence sociale et démocratique. Depuis l’automne, nous avons soumis ces propositions aux candidats de la primaire, déclarés ou pressentis. Vincent Peillon est le seul à nous avoir indiqué vouloir faire siennes la plupart de ces propositions

Valérie Rabault ne manque pas de sens politique. La rapporteure du budget a senti que la fiscalité des retraités (modestes) pose problème. Valérie Rabault a ferraillé avec le gouvernement pour obtenir une baisse de la CSG pour une catégorie de la population rudement frappée par la hausse des impôts.

Visiblement, le « flair » de la parlementaire socialiste concerne également la vie de son parti. La candidature de Vincent Peillon est une candidature « surprenante » liée au retrait surprise de François Hollande.

Député européen, Vincent Peillon entre dans la course après deux ans d’absence sur la scène politique française. Ce retour (conjoncturel) alimente, d’ailleurs, des spéculations sur un éventuel téléguidage. Un téléguidage tourné contre Manuel Valls. Martine Aubry dément être à la manœuvre. Mais un fait est avéré. Depuis son entrée en campagne, Vincent Peillon cible Manuel Valls.

Ce positionnement ne va pas forcément déplaire à Valérie Rabault. Manuel Valls a fait sa rentrée politique en Haute-Garonne.

Pendant ce temps, la députée du Tarn-et-Garonne est restée dans sa circonscription.

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Déc

Sylvia Pinel candidate à la primaire : les dessous d’un revirement

C’est non et finalement c’est oui. Le 26 novembre dernier, Sylvia Pinel annonce sa candidature à l’élection présidentielle. Cette décision (issue d’une convention du PRG) repose sur un refus : pas question de participer à la primaire. Moins d’un mois après, le 14 décembre, la présidente des radicaux de gauche est candidate à…la primaire.

Cette marche arrière marque un cap. Le PRG a toujours pratiqué les « vrais-faux » départs du gouvernement ou les « vraies-fausses » candidatures à des scrutins. Mais c’est la première fois que les grandes manœuvres concernent une élection présidentielle. Pourquoi ? Comment expliquer le retournement express du parti de Sylvia Pinel ? Réponse(s).

Sylvia Pinel, présidente du PRG. Photo : Xavier Leoty/AFP

Sylvia Pinel, présidente du PRG. Photo : Xavier Leoty/AFP

Les coups d’éclats et de bluff, les pirouettes et les virages sur l’aile ne sont pas réservés au PS. Mais les radicaux de gauche ont un vrai talent en la matière. Véritable orfèvre, Jean-Michel Baylet a plusieurs fois actionné la ficelle d’un départ du gouvernement. C’est devenu une marque de fabrique. Mécontentement autour de la réforme territorialegrincement de dents au sujet d’un accord électoral, à chaque fois, c’est la même technique et le résultat est identique. Le PRG menace de faire cavalier seul et finit par rentrer dans le rang.

Le PRG de Sylvia Pinel reprend la formule. Après avoir claquer la porte de la primaire, les radicaux de gauche décident de participer à cette même primaire. Cette décision est une décision de Sylvia Pinel. Pour sauver les apparences, la présidente du PRG évoque et invoque le choix des militants. En réalité, dans le micro-parti PRG (plus que dans tout autre parti), c’est la direction qui tranche et la base valide. C’était parfaitement évident et criant à l’époque de Jean-Michel Baylet. Cela reste vrai avec Sylvia Pinel.

Un vote « sous contrôle »

Preuve de ce « centralisme démocratique », le vote ratifiant la participation à la primaire s’est déroulé à mains levées et avec une (grosse) majorité de pouvoirs : 85 présents et  213 votes. Plus de la moitié des votants n’ont pas participé au vote. D’ailleurs, selon nos informations, aucune vérification ou contrôle des pouvoir n’a été effectué. En réalité, le vote était acquis avant de se dérouler. Des coups de téléphones et arrangements de couloir expliquent la faiblesse des participants. Inutile de se déplacer, les jeux sont faits. Pour Guilhem Porcheron (ancien candidat à la présidence du PRG), « pour des délégués venir à Paris, cela suppose du temps et des frais, les gens le font que si il y a un véritable enjeu ». 

Le 8 décembre, une semaine avant la réunion du comité directeur, Sylvia Pinel a annoncé la couleur dans un courrier adressé aux militants :

Nous avons initié une candidature indépendante en considérant, dès juin dernier,  que les primaires de la gauche, en présence d’un Président sortant, étaient une anomalie. Cette hypothèse est désormais caduque.

La lettre de Sylvia Pinel se contente, d’ailleurs, de formaliser une position exprimée, le 6 décembre, lors du bureau national. En réalité, le participation à la primaire est dans les tuyaux depuis plus d’une quinzaine de jour. Le retrait et le ralliement étaient réglés bien avant le vote du comité directeur. Un comité directeur qui, d’ailleurs, n’est pas statutairement compétent pour se prononcer sur la position du parti. Peu importe la forme, sur le fond le PRG s’est aligné sur la ligne de sa présidente.

En définitive, la seule véritable question est : pourquoi Sylvia Pinel s’engage dans la primaire ?

La réponse a été donnée à la tribune du comité directeur par le 1er vice-président exécutif, Guillaume Lacroix. Le PRG est en pleine négociation avec le PS pour les législatives.

La primaire : une monnaie d’échange et plus si affinités

Un deal avec Manuel Valls. Une monnaie d’échange pour obtenir le retrait du PS sur la 2eme circonscription du Tarn-et-Garonne. Le revirement du PRG alimente toutes les hypothèses. Elles ont une part de vérité. La proximité de Jean-Michel Baylet, Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix avec Manuel Valls est de notoriété publique. D’ailleurs, la présidente du PRG ne cache pas son sa conviction. Sylvia Pinel est convaincue de la victoire de Manuel Valls. S’agissant des législatives, Guillaume Lacroix a clairement mis dans la balance (lors d’une intervention devant le comité directeur) la participation à la primaire et les négociations pour les législatives. Le numéro 2 du PRG a mis en garde : pas de primaire plomberait les tractations.

En revanche, il existe également un paramètre extra-politique. Selon plusieurs sources, Sylvia Pinel est convaincue qu’elle a un rôle à jouer dans la primaire. Dans ses interventions au sein du PRG, la présidente du parti insiste sur son profil : une femme jeune, la seule femme à la tête d’un parti en France, ses racines modestes. Le lendemain de sa candidature à la primaire, Sylvia Pinel a pu vérifier que sa candidature ne passe pas inaperçu. Seule candidatE de la primaire, la présidente du PRG a eu droit à de nombreux titres dans la presse nationale. Des titres qui mettent en avant un fait : Sylvia Pinel féminise une primaire jusqu’alors exclusivement masculine.

Avant de changer d’opinion, Sylvia Pinel qualifiait les primaires de « parodies » et « simulacres ». Sa conversion évite que les primaires soient, en plus, caricaturales.

Le verdict des urnes, en janvier prochain, mesurera le poids de l’équation personnelle de Sylvia Pinel. Au temps de sa candidature présidentielle, il y a moins d’un mois, les sondages créditaient Sylvia Pinel de 0% d’intentions de vote. Il existe une marge de progression. La « magie » de la primaire peut opérer et transformer une candidature Pinel en capital électoral. Mais, d’une certaine manière, ce n’est pas l’essentiel. Quelle que soit l’issue du scrutin, le PRG aura obtenu la bienveillance du PS.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Ces associations qui financent Jean-Luc Moudenc et Laurence Arribagé

Tous les 6 mois, les Toulousains et les Toulousaines reçoivent un « drôle » de tract dans leur boite à lettres. Un tract avec le logo « Toulouse Métropole Ensemble » qui comporte un bulletin d’adhésion et propose une cotisation. Les habitants de la ville rose sont également invités à rejoindre « Celles et Ceux« . Derrière ces initiatives, deux personnalités politiques. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et la députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé.

A quoi correspondent « Toulouse Ensemble Métropole » et « Celles et ceux » ?

Enquête.

Jean-Luc Moudenc et Laurence Arribagé

Jean-Luc Moudenc et Laurence Arribagé (Photo : AFP)

Le 27 novembre dernier, au milieu des bulletins de vote pour François Fillon et Alain Juppé, les électeurs toulousains ont eu droit à des tracts (totalement) extérieurs à la politique nationale. « Toulouse Métropole Ensemble » a profité du second tour de la primaire de la droite pour faire campagne. Ce n’est pas la première fois que les Toulousains croisent le nom de l’association. Elle s’invite régulièrement dans le courrier des quartiers de la Côte-Pavée, de Saint-Michel ou des Chalets. La nature des documents ne laisse planer aucun doute. Il s’agit de soutenir Jean-Luc Moudenc. Photo digne d’une affiche électorale et mise en avant de l’action municipale. Mais un détail fait toute la différence et donne lieu, parfois, à des sarcasmes du Facebook. Ainsi, un Toulousain ayant reçu un bulletin d’adhésion a posté une remarque amusée : « Merci, j’ai déjà donné en payant mes impôts locaux« .

Il y a une part de vérité dans cette ironie. « Toulouse Ensemble Métropole » sert bien à collecter de l’argent. Déclarée en préfecture le 2 décembre 2014, l’association « a pour but exclusif de récolter des fonds destinés au financement des activités politiques« . En fait, il s’agit de l’une des 200 associations de financement qui existe en France. Le président de l’association, Jean-Michel Lattes, rappelle sa vocation :

Il ne s’agit pas simplement de financer des campagnes électorales mais aussi des opérations qui sont menées dans les quartiers. C’est le cas, par exemple, de la galette des rois de Mermoz (NDLR une salle municipale) et qui réunit plus de 1000 personnes ou encore des tracts qui sont distribués tous les 6 mois ».

Nombre d’adhérents et montant du budget ? Jean-Michel Lattes ne souhaite pas communiquer les chiffres. Des chiffres qui sont transmis à un commissaire aux comptes et à la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP). Cette procédure permet de décrocher un précieux sésame : un quitus fiscal offrant aux (générateurs) donateurs une défiscalisation des sommes versées (7500 euros maximum). Mais l’accès aux comptes et aux fichiers n’est pas public.

Jean-Michel Lattes précise toutefois la principale ressource de « Toulouse Métropole Ensemble » : les contributions des élus municipaux. Chaque élu du groupe « Toulouse Ensemble«  verse, tous les mois, un pourcentage de ses indemnités. Les élus ne sont pas simplement une manne. C’est également une ressource privilégiée par Jean-Michel Lattes : « avec les élus on connait la provenance de l’argent. C’est transparent et sûr« .

Avant la création de « Toulouse Métropole Ensemble« , Jean-Luc Moudenc disposait d’une autre structure : « Toulouse Avenir« . Ce précédent permet de lever un peu le voile sur le montant des sommes collectées par Jean-Luc Moudenc. « Toulouse Avenir » a déposé ses comptes auprès de la CNCCFP. Des comptes publiés au Journal Officiel et qui mentionnent 43 610 euros pour les dons de personnes physiques.

L’autre micro-parti/association de financement toulousaine est celle de la députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé. La vocation et les missions sont identiques à la structure de Jean-Luc Moudenc. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Yoann Rault-Wita :

Celles et Ceux a été créée afin de permettre de fédérer les soutiens de Laurence Arribagé. Certains donnent de leur temps. D’autres participent financièrement en fonction de leur envie et de leur possibilité. Celles et Ceux qui s’engagent financièrement permettent à Laurence de communiquer plus largement sur son action comme nous l’avons fait en distribuant dans les 52 000 boîtes à lettres de la circonscription son journal de mandat« .

Comme pour « Toulouse Ensemble », pas de détails sur les chiffres, les fichiers et les comptes. Mais un même objectif : récolter de l’argent et des soutiens tout au long du mandat, ce qui peut se révéler très utiles au moment de la campagne !

Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Déc

Sylvia Pinel candidate à la primaire de la gauche

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate à l'élection présidentielle. Photo : François Guillot/AFP

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate à l’élection présidentielle. Photo : François Guillot/AFP

Sylvia Pinel sera candidate à la primaire organisée par le PS et retire donc (officiellement) sa candidature à la présidentielle. C’était parfaitement prévisible. Sylvia Pinel a annoncé lors du dernier bureau national du PRG son intention. Le comité directeur vient de voter. 85 délégués étaient présents. Avec les pouvoirs, cela représentait plus de 200 votants. 152 voix se sont conformés à la ligne de Sylvia Pinel et ont validé une participation à la primaire. 49 voix se sont prononcés pour un maintien de la candidature présidentielle de Sylvia Pinel.

Le revirement du PRG et de sa présidente ne fait pas l’unanimité. Une partie des radicaux des gauches refusent de participer à la primaire.

La crainte de plusieurs élus et cadres est de se retrouver lié par le résultat du vote de janvier prochain.

Les soutiens d’Emmanuel Macron au sein du PRG sont (notamment) sur cette ligne.

Conformément aux statuts de la primaires, les battus doivent s’engager à soutenir le vainqueur. Quel que soit le vainqueur, qu’il s’appelle Manuel Valls ou (véritable chiffon rouge) Arnaud Montebourg.

Visiblement, Sylvia Pinel n’est pas inquiète. Selon plusieurs sources, la présidente du PRG est convaincue que Manuel Valls va l’emporter. Cette assurance explique probablement que Sylvia Pinel s’engage dans une voie qu’elle refusait d’emprunter il y a moins de deux mois. La voie des primaires.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Primaire de la gauche : Carole Delga soutient Manuel Valls

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En Occitanie, on trouve des soutiens à Arnaud Montebourg. Il n’en manque pas à la fédération PS de la Haute-Garonne. Dans l’Aveyron et sur l’agglomération toulousaine, les sponsors à Emmanuel Macron sont faciles à trouver. Le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra et la sénatrice (PRG) Françoise Laborde ne se cachent pas. Du côté de Benoit Hamon, un doute existait. Après le ralliement d’hamonistes (historiques) à Arnaud Montebourg il était possible de s’interroger. Le ralliement de l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, lève le voile.

Un seul « présidentiable » ou candidat à la primaire ne pouvait afficher de soutiens régionaux : Manuel Valls.

Le manque est réparé. Le message se réduit à une image. Aucune déclaration et pas de commentaire.

Mais les photos et une courte légende, sur Twitter, parlent d’elles mêmes. La présidente de Région, Carole Delga, et le députée de la Haute-Garonne, Christophe Borgel ont assisté à une réunion de soutien de Manuel Valls.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Christophe Borgel précise, toutefois, « en tant qu’organisateur de la primaire, je ne parraine personne.J’ai un devoir de réserve. Je me contente de participer à des événements »

Les organisateurs et les participants sont moins subtils. Le compte Twitter de Manuel Valls parle d’une réunion de parrainage. Mais, c’est vrai, il existe une différence entre soutenir et parrainer. Le soutien et la proximité de Christophe Borgel avec l’ancien premier ministre ne font pas de doute. En revanche, l’organisateur de la primaire ne peut devenir le parrain de l’un des compétiteurs de la primaire.

Ils étaient tous les deux présents mardi soir à la Maison de la Chimie à Paris dans la région des élus et parlementaires soutiens de l’ancien premier ministre pour la primaire :

Laurent Dubois (@laurentdub)

L’Occitanie, une terre anti-Mélenchon… chez les communistes !

La base contre l’appareil. Le 26 novembre dernier, les militants communistes ont contredit les instances nationales du PCF. Ils ont voté en faveur d’un soutien de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017. En Occitanie, les deux plus importants départements de la Région (la Haute-Garonne et l’Hérault) sont à rebours de la tendance nationale et se sont massivement exprimés contre une candidature du tribun de la gauche de la gauche.

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

La Haute-Saône offre son plus beau score (national) à Jean-Luc Mélenchon :  82,31 %. Dans les 13 départements d’Occitanie, 2527 militants communistes ont voté « pour » l’option Mélenchon. Mais les votes « contre » sont plus nombreux : 2 796. L’Ariège (65,41%), l’Aude (51,82%), l’Aveyron (77,72%), le Gard (66,91%), le Gers (54,45%), le Lot (55,08%), la Lozère (70,19%), le Tarn (64,39%) et le Tarn-et-Garonne (56,7%) placent Jean-Luc Mélenchon en tête.

Mais les deux plus importantes fédérations communistes d’Occitanie font basculer la Région dans le vote anti-Mélenchon. Le PCF 31 s’est prononcé à 72,46% pour une candidature issue du parti communiste et le PCF 34 est sur la même ligne avec 57,81%.

Ces résultats étaient prévisibles. Le patron des communistes en Haute-Garonne, Pierre Lacaze est un « anti-mélenchon » notoire. Mais, sur le fond, les conséquences sont limitées ; Jean-Luc Mélenchon a réuni plusieurs dizaines milliers

personnes place du Capitole, lors d’un meeting en 2012. Le « capital » médiatique et l’équation personnelle de Jean-Luc Mélenchon sont réels. Le tribun n’a pas besoin pour exister d’une force militante, prête à coller des affiches et à porter la bonne parole.

Néanmoins, le soutien des communistes est vital pour Jean-Luc Mélenchon. La Belle Epoque du PCF est révolue. Fini les bataillons d’élus, les bastions de banlieue et le quadrillage du terrain syndical ou associatif. Mais, dans toutes les batailles électorales, le nerf de la guerre reste intendance et les relais locaux. Sans parler du fameux sésame des 500 signatures pour participer à l’élection présidentielle. Sur ces points, Jean-Luc Mélenchon est fort…dépourvu.

Les relations entre le leader de la « France Insoumise » et le PC ressemble à un mariage de raison.

Jean-Luc Mélenchon apporte son image et les communistes fournissent l’intendance.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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