26 Déc

Législatives en Haute-Garonne, pas de trêve des confiseurs pour les investitures à droite

Pas de répit et de repos à droite. A droite, en Haute-Garonne, le sujet des investitures aux législatives est sur la table même en période de réveillons. Ce vendredi 23 décembre, sur le Blog politique de France3 Midi-Pyrénées, la présidente LR31, Laurence Arribagé affiche sa conviction : la victoire à la primaire de François Fillon ne va pas bouleverser les investitures attribuées l’été dernier.

Le représentant de François Fillon en Haute-Garonne, Jean-Marie Belin, répond à la parlementaire toulousaine.

François Fillon et Jean-Marie Belin à Toulouse. Photo : @CotéToulouse

François Fillon et Jean-Marie Belin à Toulouse. Photo : @CotéToulouse

Au niveau national, le ton est donné et la ligne est claire. Début janvier, François Fillon va ouvrir le dossier des investitures aux législatives. Sur le papier, les jeux sont faits depuis plus de six mois. 472 investitures ont été attribuées lors d’une commission nationale en juillet dernier. Seules 80 circonscriptions (sur 577) sont gelées et doivent faire l’objet d’une décision. Mais, « détail » qui change tout, ces arbitrages remontent à une autre époque. Celle de la présidence de Nicolas Sarkozy.

L’ancien patron des Les Républicains est à la retraite (forcée) depuis sa (cuisante) défaite à la primaire. Le nouvel homme fort de la droite souhaite prendre la main. Exclu des instances de l’appareil depuis des années (en raison du violent conflit avec Jean-François Copé puis du retour de Nicolas Sarkozy à la tête du parti), François Fillon veut récupérer les manettes. Des manettes qu’on lui refusaient et qui lui échappaient.

Jean-Marie Belin insiste sur la légitimité d’un retour de François Fillon dans le jeu des investitures :

De quel droit peut-on refuser au candidat investi et « patron » de fait des LR, de passer en revue, une par une, toutes les désignations dans toutes les circonscriptions de France ?

Le représentant de la François Fillon en Haute-Garonne ne contente pas de défendre la ligne nationale de François Fillon. Jean-Marie Belin estime que le plus grand (et peuplé) département de l’Occitanie n’échappe pas à la règle commune pour tous les départements de France et de Navarre.

L’extra-territorialité de la Haute-Garonne n’est pas encore avérée…Elles (ndlr les investitures) avaient été faites par d’autres et sans lui (ndlr François Fillon), il y a des mois. Restons démocrates.

Malgré ce recadrage, Jean-Marie Belin, ne plaide pas (forcément) pour une remise en cause des investitures.

Depuis quand une revue des effectifs, un passage en revue, un peignage sont-ils synonymes de remise en cause ? Cette confusion lexicale montre-t-elle une absence de certitude sur la qualité des pré-désignés ? Nous ne croyons pas à l’amalgame entre un tour d’horizon légitime et une remise en question !

Les précautions (oratoires) et les précisions (lexicales) de Jean-Marie Belin n’enlèvent rien au fond. Nationalement, François Fillon revendique le droit d’évaluer la qualité et la pertinence des investitures attribuées au temps de LR version Sarko. Localement, en Haute-Garonne, Jean-Marie Belin évoque également « un réexamen pour déterminer qu’elles sont les candidatures les plus efficaces« .

Cette précision a de quoi animer le reveillon des candidats en Haute-Garonne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Déc

Autoroute Castres-Toulouse : les conseils muncipaux votent « pour »

 L’autoroute Castres-Toulouse à l’ordre du jour des derniers conseils municipaux de 2016. A Albi, Castres et Graulhet les élus tarnais se sont prononcés sur le projet. Lavaur ferme le ban. Jeudi 22 décembre, par 28 voix et 3 abstentions, le conseil municipal de Lavaur a voté un avis favorable. Cette ultime consultation n’intervient pas dans le cadre (juridique) de la procédure d’enquête publique ouverte le 5 décembre dernier. Les conseils municipaux ont décidé (librement) de formuler des vœux. Des voeux qui émanent de communes qui ne sont pas toutes concernées par le tracé du projet.  Analyse et réactions.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

A Albi, Castres, Mazamet et Lavaur une majorité d’élus locaux se prononcent en faveur de la liaison autoroutière. A Mazamet, le vote a été unanime. Dans les 4 principales communes du Tarn, le projet autoroutier est soutenu par les conseils municipaux. Les votes « contre » sont rares. La gauche choisit massivement l’abstention. Ainsi, à Castres, deux élus PS et 1 élu radical se sont abstenus. Deux élus du Front de Gauche ont voté « contre ». Au PS, c’est l’abstention qui prévaut. Néanmoins à Mazamet, Castres et Albi, trois élus PS se sont exprimés « pour » et ont ainsi rejoint des majorités de droite.

Mais, à Albi, Patrice Bédier, conseiller municipal et candidat aux législatives, s’est abstenu.

L’élu albigeois explique sa position. Dans le PS tarnais, une seule personnalité est ouvertement et frontalement contre le principe d’une autoroute. Il s’agit de la députée dont la circonscription est concernée par le tracé : Linda Gourjade. De son côté, Patrice Bédier soulève uniquement des réserves sur les modalités du projet :

Je ne suis absolument pas contre le projet. Mais j’ai des réserves sur les projet tel qu’il est présenté. Le péage à 15 euros aller/retour pose vraiment problème et à ce tarif le projet n’est pas viable.

Patrice Bédier souhaite que le sujet du tarif soit mis sur la table. Du côté des opposants au projet, le vote des conseils municipaux tarnais est accueilli avec scepticisme. Le vice-président du Conseil Régional, Guillaume Cros, déclare :

Il y a des gens très raisonnables qui soutiennent le projet d’autoroute. Mais le projet d’autoroute a un côté irrationnel. Il faut être pour sans forcément disposer de tous les éléments. Je me demande d’ailleurs sur quelles bases se prononcent les conseils municipaux. Il existe un projet alternatif avec un réaménagement de l’existant c’est-à-dire de la RN 126. Je ne suis pas certain que tous les élus connaissent tous les éléments du dossiers

Un opposant au projet enfonce le clou s’agissant du côté irrationnel soulevé par Guillaume Cros :

Cela fait trente ans que le dossier est dans les cartons et il n’a pas vu le jour. On aurait choisi d’aménager la RN 126 le désenclavement du Sud du Tarn serait déjà fait. Mais il est impossible de dire non à l’autoroute. Il est impossible de s’opposer. La venue de François Hollande en 2012 et la promesse faite à Pierre Fabre rend toute contestation impossible, y compris au PS. On est dans la pensée unique.

Les élus locaux défavorables au projet autoroutier ont été entendus par la commission d’enquête le 20 décembre dernier. Ils ont présenté aux commissaires enquêteurs une étude alternative financée par une dizaine de communes et le conseil général de la Haute-Garonne. Cette étude doit être rendue publique en janvier prochain.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Primaire de la gauche : Sylvia Pinel reprend le thème de la légalisation du cannabis

Une passation de témoin en forme de joint. Sylvia Pinel met ses pas dans ceux de Jean-Michel Baylet. La candidate PRG à la primaire de 2017 reprend le flambeau de l’ancien candidat à la primaire de 2011 : la légalisation du cannabis. Le thème a valu une bouffée de notoriété à l’actuel ministre de François Hollande lors de la précédente primaire. Sylvia Pinel reprend, à son compte, un sujet qui devient un véritable marqueur des radicaux de gauche.

Jean-Michel Baylet et Sylvia Pinel Photo AFP/Pascal Pavani

Jean-Michel Baylet et Sylvia Pinel Photo AFP/Pascal Pavani

Le score de Jean-Michel Baylet a la primaire de 2011 n’a rien de stupéfiant : 0,64%. Mais la participation du patron du PRG s’est tout de même soldée par un bilan positif. Jean-Michel Baylet a gagné en notoriété nationale et en surface médiatique. Ce succès est (principalement) du à une question sociétale : la légalisation du cannabis. Visiblement, Jean-Michel Baylet a compris l’intérêt et la portée du filon. Une fois les primaires terminées, le président du PRG a continué à prôner la cause. Ainsi, en juin 2012, Jean-Michel Baylet  plaide, sur l’antenne de RTL, pour la vente du cannabis en Pharmacie :

Je considère qu’il faut légaliser le cannabis. Ma proposition, c’est de le vendre en pharmacie. C’est contrôlé, c’est de la bonne qualité et c’est dosé de façon un peu moins forte

Sylvia Pinel est moins précise que Jean-Michel Baylet. La candidate PRG à la primaire évoque une légalisation « encadrée », sans donner plus de détails. Sylvia Pinel reste sur un constat et une position de principe :

Est-ce qu’on continue à rester sans rien faire et à se voiler la face ? Aujourd’hui la légalisation du cannabis, c’est finalement une question de santé publique, parce qu’on sait très bien que les drogues consommées sont souvent trafiquées…Elles sont dangereuses

En 2012,un an après la primaire, François Hollande est élu et entre à l’Elysée. Jean-Michel Baylet réaffirme sa position alors qu’il est membre d’une majorité qui dispose de l’Assemblée et de ministres au gouvernement. C’est un veto de la part de ses alliés et la légalisation est enterrée. En 2017, une victoire de la gauche à la présidentielle est fortement aléatoire et même improbable. Sylvia Pinel risque de subir  le même sort que son prédécesseur à la primaire : des propos de campagne qui restent des propos de campagne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives en Haute-Garonne, Laurence Arribagé : « les investitures ne bougeront pas »

A droite la trêve des confiseurs va être courte. Le 14 janvier, un conseil national des Les Républicains doit entériner les investitures pour les législatives de 2017. François Fillon a chargé un de ses proches, Jean-François Lamour, de passer au crible chaque circonscription. En Haute-Garonne, la perspective d’une redistribution des cartes échauffe les esprits et enflamme les réseaux sociaux. Le message du Capitole est simple et pas vraiment convaincant : Jean-Luc ne s’occupe pas des législatives. Mais dans les rangs de la droite locale s’opposent (frontalement et brutalement) deux lignes. Les tenants du statu quo (« nous ne sommes pas concernés »). Et celle du représentant de François Fillon en Haute-Garonne, Jean-Marie Belin : c’est possible et même normal.

Dans ce tableau, il manquait la position de la présidente de la Fédération Les Républicains de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé. Verbatim.

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne. Photo AFP/Pascal Pavani

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne. Photo AFP/Pascal Pavani

Pour Laurence Arribagé la question des investitures aux législatives est réglée depuis l’été dernier :

Les investitures ont été attribuées par une commission représentant l’ensemble des sensibilités du mouvement. Aucune circonscription n’a fait l’objet d’un « gel » de Paris. J’y vois là un signe d’unité autour de nos candidats et candidates.

La députée de la Haute-Garonne balaye l’hypothèse d’un remaniement effectué par l’équipe de François Fillon :

En tant que membre du Bureau Politique et de la commission Executive des Républicains, je n’ai jamais entendu parler de cette hypothèse pour la Haute-Garonne. François Fillon sait que nos candidats et nos candidates sont derrière lui, c’est l’essentiel. Contrairement à ce que certains veulent faire croire, la priorité de François Fillon n’est pas de détricoter la Haute-Garonne mais d’avoir un maximum de députés des Républicains dans ce département.

Pour Laurence Arribagé, la conclusion est donc évidente :

Les investitures ne bougeront pas

La réponse officielle de la commission nationale des investitures nouvelle mouture (chapottée par les fillonistes) interviendra mi-janvier.

Laurent Dubois (@laurentdub)

22 Déc

Guérilla judiciaire autour d’une crèche de la Nativité à la mairie de Balma (31)

Noël peut se terminer devant les tribunaux. La Fédération de La Libre Pensée en Haute-Garonne saisit la justice administrative au sujet d’une crèche de la Nativité. Une crèche installée dans le hall de la mairie de Balma. L’association, représentée par son président départemental Pierre Gueguen, a demandé un retrait de l’objet du litige. La mairie a apporté des aménagement en supprimant notamment l’archange Gabriel. Mais La Libre Pensée de la Haute-Garonne dénonce « une provocation » et a déposé un recours en excès de pouvoir devant le Tribunal administratif de Toulouse.

Photo MaxPPP

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C’est devenu quasiment une tradition. Tous les ans, à l’approche des fêtes de Noël, les crèches déclenchent une guérilla judiciaire. En 2016, l’Occitanie est concernée par une contestation qui frappe l’ensemble de l’Hexagone. Le tribunal administratif de Montpellier a été saisi au sujet de la ville de Béziers. L’affaire s’est d’ailleurs terminée par le rejet d’une requête déposée par la Ligue des Droits de l’Homme. C’est au tour des juges administratifs toulousains d’être saisis.

Du côté de la mairie de Balma, aucun commentaire. L’entourage du maire, Vincent Terrail-Novès, se contente de préciser :

Nous sommes dans la ligne de la jurisprudence du Conseil d’Etat. La crèche a un caractère cultuel et festif.

Dans un arrêt du 9 novembre 2016, la plus haute juridiction administrative française mentionne effectivement « le caractère festif, culturel ou artistique » d’une crèche pour accepter son installation dans un établissement public. Le juge toulousain va devoir vérifier si la crèche de Balma correspond à ces critères. Des critères relativement flous et subjectifs.

Evidemment, du côté de la plaignante, l’association de La Libre Pensée, la messe est dite. Pour la requérante, le maire de Balma contrevient à la Constitution et à la fameuse loi de 1905, instaurant une séparation entre l’Eglise et l’Etat. L’argumentation de La Libre Pensée n’est pas toujours juridique. L’association (qui reproche, dans ses statuts, aux religions de dégénérer en fanatisme, impérialisme et mercantilisme) utilise un vocabulaire inadapté au prétoire : « le maire de Balma se comporte en autocrate et fait de l’hôtel de ville une annexe de l’église« . Le président de La Libre Pensée établit même un parallèle entre Vincent Terrail-Novès et le maire FN de Hénin-Beaumont.

Le juge administratif de Toulouse se situera évidemment à un autre niveau et statuera en droit. Ce qui d’ailleurs n’exclut pas des considérations de fait : existence ou non d’un précédent, condition d’installation de la crèche, lieu d’exposition…Mais, en attendant le verdict, un point est avéré. La Libre Pensée de la Haute-Garonne n’a pas saisi le juge des référés. Un juge qui statut en urgence lorsqu’une liberté fondamentale est en cause. L’absence d’une procédure en référé dans l’affaire de Balma s’explique (probablement) par une série de décisions dans lesquelles plusieurs tribunaux administratifs refusent de considération que l’installation d’une crèche constitue une urgence. Bref, c’était perdu d’avance.

Mais, du coup, la décision du tribunal administratif va prendre du temps et intervenir…après le démontage de la crèche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Le FN accuse Carole Delga de jouer la Mère Noël avec des migrants : les dessous d’une campagne douteuse

« La Mère Noël Delga offre des téléviseurs et des ordinateurs à des clandestins« . C’est le nom de la campagne choc menée par le Front National. Caricature à l’appui, le groupe FN de la région Occitanie dénonce des cadeaux faits, avec de l’argent régional, à des migrants résidents dans une commune ariégeoise. Des migrants qualifiés de « personnes issues de l’immigration économique massive économique et illégale« .

Le Front National est passé maître dans les opérations « limites ». Des opérations qui virent (parfois) à la désinformation et relèvent (tout bonnement) de la manipulation. Très organisé et actif sur les réseaux sociaux, le parti de Marine Le Pen franchit (parfois) la ligne jaune. La campagne visant ,à quelques jours de Noël, Carole Delga relève clairement de cette catégorie. Fact-checking.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie Photo MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie Photo MaxPPP

Pour le Front National, l’argent du contribuable va permettre d’offrir des cadeaux de Noël à des clandestins logés dans une commune ariégeoise. En réalité, les clandestins sont des migrants d’origine afghane. Ils sont âgés de 13 à 17 ans. Comme tous les migrants ils sont suivis par les services sociaux et l’administration. Mais, surtout, le conseil régional ne va pas leur offrir de cadeau de Noël sous forme de MacBook de PC, d’I Pad ou de Samsung Tab.

La subvention visée par le Front National et votée par le conseil régional s’élève à 1 664 euros.

Il s’agit d’une subvention exceptionnelle et qui a  été demandée par la commune. Selon nos informations, la somme n’a pas été encore versée.

Mais surtout elle ne profitera pas directement aux migrants. Les 1 664 euros vont permettre d’acheter un ordinateur et une imprimante. D’ailleurs le montant de l’enveloppe ne permet pas d’aller au-delà de ces achats. Précision. Un I Mac (entrée de gamme) coûte (prix catalogue décembre 2016) : 1249 euros. Un PC (entrée de gamme et sans écran) coûte dans le 300 euros. Si, comme le prétend le Front National, une subvention régionale offrait des ordinateurs aux migrants, le montant alloué ne serait pas de 1 664 euros.

De plus, l’équipement financé par le Conseil Régional n’est pas destiné aux 29 mineurs isolés qui séjournent dans la commune ariégeoise. L’ordinateur et l’imprimante vont être utilisés par les éducateurs et la responsable du centre d’accueil.

Le Front National évoque également l’achat de téléviseurs. Selon nos informations, il existe bien une télévision (et une parabole) dont bénéficient les migrants.

Mais cette installation a été financée sur les fonds privés de la députée Frédérique Massat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Législatives dans le Tarn : la candidate PS élue par les militants refuse de laisser sa place à la « frondeuse », Linda Gourjade

En terre tarnaise, la période des fêtes n’est pas synonyme de trêve des armes. Dans le camp socialiste, la 3eme circonscription est toujours en ébullition. Samedi 17 décembre, les instances nationales du PS ont suspendu l’investiture de la candidate aux législatives. Lysiane Louis a pourtant été élue par les militants. Mais la rue de Solférino s’est contentée d’enregistrer le vote sans valider la candidature. Ce coup de théâtre remet en selle la députée sortante, Linda Gourjade. Mais, nouveau rebondissement, la candidate « officielle » refuse de laisser sa place et entre en résistance.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Entre Mazamet, Puylaurens, Dourgne et Lavaur, la vie du PS est loin d’être pavée de roses. C’est plutôt une couronne d’épines pour les législatives. La députée sortante, Linda Gourjade, a refusé de se soumettre au vote des militants. Une autre candidate s’est présentée devant le vote des sections. Mais, au final, c’est la parlementaire « frondeuse » qui est bien partie pour décrocher l’investiture. Face à ce scénario, la candidate désignée par les militants réplique. Lysiane Louis déclare :

Nous affirmons solennellement notre décision irrévocable de nous présenter aux élections législatives de 2017 en qualité de candidats officiels du parti socialiste, légitimement investis par les militants de la 3ème circonscription du Tarn.

Pour appuyer sa contre-attaque, la candidate à l’investiture et son suppléant invoquent le vote des militants et dénoncent les manœuvres de leur adversaire :

Nous avons obtenu 100% des suffrages exprimés. Nous tenons à  souligner le caractère massif du vote, plus de 87 % des militants en droit de participer au vote se sont déplacés pour nous témoigner leur soutien, et ce dans 7 sections sur 9 . 2 secrétaires de section acquis à la cause de la députée sortante ayant… refusé d’organiser le scrutin !

La résistance de Lysiane Louis est symbolique. Son sort est entre les mains des instances nationales du PS et la candidate tarnaise ne dispose pas des relais nécessaires pour défendre sa cause. Lysiane Louis est présentée comme une « inconnue au bataillon » par ses propres camarades. La consultante de profession bénéficiait de l’appui de l’ancien 1er fédéral du PS. Mais ce dernier a démissionné suite à son échec sur la 1ere circonscription.Son seul appui dans l’appareil a disparu.

En revanche, la concurrente de Lysiane Louis, dispose de puissants et influents avocats au niveau national. Le patron des élections du PS, Christophe Borgel, plaiderait en faveur d’une investiture de Linda Gourjade. Mais ce n’est pas tout. Le bras droit de la députée dispose de nombreux relais et entrées au PS. Homme de confiance et stratège du président du département, Thierry Carcenac, pendant des années, Marc Gauché tire des ficelles. Dans ce contexte, Lysiane Louis est un David face à un Goliath. Mais la fronde et l’agilité sont entre les mains du tandem Gourjade-Gauché.

Selon nos informations, le verdict ne tombera pas avant la trêve des confiseurs. Il va falloir attendre courant janvier pour connaitre le denouement.

Mais, pour Lysiane Louis, l’issue semble fatale.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

21 Déc

Primaire à gauche : Kader Arif conseiller du candidat Peillon

Les annonces continuent à un rythme soutenu. Avant la trêve des confiseurs, les candidats à la primaire de la gauche affichent leurs équipe de campagne. Le 14 décembre, Manuel Valls a révélé son comité de soutien. Un comité auquel appartient la présidente de Région, Carole Delga. Une semaine après, ce mercredi 21 décembre, c’est au tour de Vincent Peillon de dévoiler son organigramme. L’ancien ministre et député de la Haute-Garonne Kader Arif va occuper la fonction de conseiller auprès du candidat.

Vincent PEILLON et Kader ARIF, Photo : MaxPPP

Vincent PEILLON et Kader ARIF, Photo : MaxPPP

L’Occitanie est particulièrement bien représentée. Le 1er fédéral de la plus importante fédération PS de la Région, Sébastien Vincini est en charge de l’organisation et des déplacements. Le député de l’Hérault, Sébastien Denaja est un des porte-paroles de Vincent Peillon. La Tarn-et-garonnaise Valérie Rabault s’occupe de l’Economie et des Finances. La députée de la Haute-Garonne, Martine Martinel, est chargée de la culture et le député européen, Eric Andrieu, est le « monsieur agriculture » de l’équipe.

En haut de l’organigramme, au milieu des personnalités d’Occitanie, Kader Arif occupe une place à part. L’ancien ministre est présenté comme le conseiller de Vincent Peillon.

Ce titre est plus qu’un titre. C’est un véritable message politique. Kader Arif a été un ministre de Manuel Valls. L’ancien secrétaire d’Etat aux anciens combattants a été « démissionné » suite à une affaire judiciaire impliquant ses proches. Mais le passage de Kader Arif au gouvernement ne l’a pas transformé en vallsiste. La preuve irréfutable est apportée par son intégration dans l’équipe de campagne de Vincent Peillon.

Jospinien de souche, Kader Arif rejoint un candidat anti-Valls.

Selon plusieurs sources, la candidature Peillon est lancée par des » Hollandais anti-Valls ». Un responsable socialiste déclare :

Chez les Hollandais, Stéphane Le Foll en tête, on estime que Valls a planté Hollande et c’est impardonnable. Le silence de Le Foll est éloquent. Il refuse de soutenir officiellement un candidat. Mais il est très en colère. Avec d’autres, il a sorti Peillon de son hibernation et il le met dans les pattes de Valls.

François Hollande n’a pas de relations privilégiées avec Kader Arif. Dans le fameux livre-confession « Un président ne devrait pas dire ça« , le chef de l’Etat traite (même) son ancien ministre de « boulet ». Le ralliement de Kader Arif à Vincent Peillon ne traduit pas un « Hollandisme » viscéral. Comme le précise un proche de Lionel Jospin :

Kader Arif n’a pas de cheminement particulier avec Vincent Peillon. Peillon a été vaguement jospiniste. Mais c’est loin et c’est tout. En fait, c’est un ralliement conjoncturel. Il fallait bien que Kader soit quelque part.

C’est bien connu. En politique, les racines n’ont pas besoin d’être profondes pour exister.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Brigitte Barèges perd sa vice-présidence du conseil départemental du Tarn-et-Garonne

Dans le Tarn-et-Garonne, malgré la période des fêtes, l’ambiance n’est pas aux cadeaux. Mardi 20 décembre, Brigitte Barèges a perdu sa vice-présidence au conseil départemental. Une démission judicieusement organisée et téléguidée par ses « amis » de la majorité est à l’origine de ce débarquement. Mais ce n’est pas tout. Une atmosphère de règlement de comptes a également frappé la gauche départementale. Le PRG a refusé de s’entendre avec son ‘allié » socialiste. Les radicaux de gauche ont offert un siège à la…droite tarn-et-garonnaise.

Comble de l’ironie, l’heureux élu est…le concurrent de la présidente du PRG aux législatives. Retour sur ce festival de Noël.

Brigitte Barèges, maire de Montauban. Photo : MaxPPP

Brigitte Barèges, maire de Montauban. Photo : MaxPPP

Une simple démission peut conduire à une série  d’évictions. Une élue a démissionné de la commission permanente (CP) du conseil départemental. Cette démission a débouché sur l’élection d’une nouvelle CP et une redistribution des vice-présidences. C’était le but de la manœuvre. Par un effet domino, il s’agissait de rebattre les cartes et d’évincer Brigitte Barèges. La maire de Montauban a joué un rôle majeur dans l’élection de l’actuel président du Tarn-et-Garonne. Avec le sénateur Yvon Collin, Brigitte Barèges a contribué à la chute de Jean-Michel Baylet. Mais ses anciens alliés souhaitaient se débarrasser de la maire de Montauban.

Brigitte Barèges, une alliée devenue indésirable

Les temps ont changé et les relations se sont tendues entre Christian Astruc et Brigitte Barèges.En début de mandat, la maire de Montauban souhaitait obtenir les finances et la gestion des ressources humaines du département. Le nouveau patron de l’exécutif départemental s’est opposé à ces revendications. Réplique de Brigitte Barèges, une abstention sur le vote du budget. C’est d’ailleurs cet argument qui est invoqué par l’entourage de Christian Astruc pour justifier le limogeage de la maire de Montauban :

On ne peut pas prétendre appartenir à la majorité et refuser de voter lebudget.

Brigitte Barèges a anticipé un échec programmé. Afin d’éviter une défaite en rase campagne, la maire de Montauban n’a pas présenté de candidature. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées,Brigitte Barèges déclare, avant le vote « fatidique » du mardi 20 décembre :

Je ne suis candidate à rien, ni à une vice-présidence, ni à la commission permanente

En réalité, Brigitte Barèges a compris que les jeux sont faits. Pour éviter une défaite dans les urnes, la maire de Montauban déclare forfait. Cette attitude rappelle le comportement de Jean-Michel Baylet. L’ancien président du département s’est également retiré pour éviter d’être battu. D’ailleurs, Brigitte Barèges partage (désormais) autre chose avec Jean-Michel Baylet. Les deux élus sont de simples conseillers départementaux, sans responsabilité dans l’exécutif du Tarn-et-Garonne.

L’histoire aurait pu se limiter à la « chronique d’une chute programmée ». Mais l’attitude du groupe PRG au conseil départemental ajoute un autre chapitre. En refusant de faire liste commune avec le PS, les radicaux de gauche ont permis l’élection de l’adversaire aux législatives de Sylvia Pinel.

Les Radicaux de Gauche favorisent l’élection de l’adversaire de…Sylvia Pinel

La politique tarn-et-garonnaise est (parfois) aussi brumeuse que le brouillard écossais. Le groupe PS du conseil départemental pouvait passer un accord à son « partenaire » radical de gauche. Cette alliance devait permettre à la gauche départementale de gagner un siège supplémentaire au sein de la commission permanente. La bénéficiaire de l’opération aurait été une socialiste, Cathie Boudoncle, mais l’élue forme un ticket (parité oblige) avec un radical de gauche, José Gonzalez. De plus, en raison des règles sur la parité, il fallait une élue et les radicaux de gauche ne disposaient pas d’un tel profil dans leurs rangs.

Malgré tout, le PRG a refusé. Selon nos informations,  l’initiative d’une liste commune viendrait des radicaux de gauche. Mais Jean-Michel Baylet aurait mis son veto à l’opération. Selon plusieurs sources, c’est un proche du ministre, Jean-Luc Deprince qui aurait fédéré et fomenté, sur ordre de Jean-Michel Baylet, le front du refus.

C’est un élu Les Républicains, Mathieu Albugues qui profite de la situation et sauve sa peau. Détail « croustillant », le conseiller départemental est le candidat de la droite sur la 2eme circonscription du Tarn-et-Garonne. Une  circonscription détenue par…Sylvia Pinel.

Dans le Tarn-et-Garonne, les relations entre le PS et le PRG sont toujours très difficiles et même conflictuelles. Les radicaux de gauche accusent les socialistes d’être à l’origine de la double chute (défaite aux sénatoriales et aux départementales) de Jean-Michel Baylet. Une candidature socialiste face à Sylvia Pinel est même d’actualité. Mais l’épisode de décembre 2016 au conseil départemental frise la farce…de Noël.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

20 Déc

L’Occitanie oubliée par François Fillon ?

L’équipe de campagne de Manuel Valls suscite la « jalousie » de…la droite régionale. Des élus Les Républicains ont fait le compte. 3 personnalités d’Occitanie entourent  le candidat de la primaire de gauche. En revanche, une seule personnalité régionale est présente dans le staff de François Fillon. Il s’agit du député UDI du Tarn, Philippe Folliot. L’absence remarquée de la droite régionale dans la « fillonie » a-t-elle un sens politique ? Est-elle dommageable ? Réponse(s).

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, et le président du département de l’Aude, André Viola sont dans l’entourage proche d’un présidentiable. Mais, à droite, en dehors d’un élu centriste, l’Occitanie brille par son absence. Sur les réseaux sociaux et dans la droite régionale, certains déplorent un déficit de représentation et un manque à gagner. Un élu de l’Hérault déclare : « Je dis bravo à Delga et à Viola. Si Valls gagne la présidentielle. Viola est capable de faire venir le TGV entre Carcassonne et Toulouse grâce à ses appuis« .

Il existe toujours une (large) part de fantasmes sur les leviers parisiens. Il ne suffit pas d’avoir « porte ouverte » à l’Elysée pour décrocher une ligne grande vitesse ou une nouvelle rocade. Néanmoins, cela peut aider. En cas de victoire de François Fillon, l’Occitanie peut paraître handicapée. En réalité, c’est un « faux-semblant ». Avant sa victoire surprise à la primaire de la droite, François Fillon ne disposait pas de relais régionaux. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a refusé de se positionner. La seule députée de droite du plus grand département d’Occitanie, Laurence Arribagé, soutenait Nicolas Sarkozy. Dans la seconde ville de Midi-Pyrénées, Montauban, c’est encore une terre Sarkozyste.

En fait, François Fillon dispose en Occitanie de très peu d’historiques. Des historiques c’est-à-dire des soutiens qui ne se sont pas révélés et réveillés le soir du 2nd tour, une fois la victoire acquise. Ces « historiques » se comptent sur les doigts d’une main : Stéphan Rossignol dans l’Hérault, Jean-Marie Belin en Haute-Garonne, le sénateur Bonhomme dans le Tarn-et-Garonne.

Comme le précise Jean-Marie Belin le casting de François Fillon et l’absence de représentants de l’Occitanie ressort d’un simple fait : « Qui aurait-il pu nommer ? ».

Au delà d’un problème de ressources humaines, c’est surtout une question politique qui est mise en avant pour justifier la sous représentation de l’Occitanie. Un élu tarnais déclare :

La représentation géographique n’a rien à voir avec la composition de l’équipe de campagne de François Fillon. Le but est d’amorcer un rassemblement et de représenter tous les courants et les sous-courants

Un autre représentant de la droite régionale relativise l’importance des nominations :

Franchement les titres sont beaucoup moins importants que l’influence réelle que peut avoir telle ou telle personne. Cela passe par la capacité à fournir des idées et le travail. Franchement les « chapeaux à plumes » et la présence ou non dans une armée mexicaine, ce n’est vraiment pas essentiel

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

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