06 Jan

Haute-Garonne : révélations autour du patrimoine et des intérêts de Georges Méric

Dans son premier numéro de l’année, Marianne s’intéresse à la Haute-Garonne. L’hebdomadaire national consacre deux pages au président du plus important département d’Occitanie. Le titre de l’article donne immédiatement le ton : « Un président transparent…mais pas trop ! ». Les revenus fonciers et les affaires familiales de Georges Méric sont passées au crible.

Le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

L’enquête de Marianne débute par une absence. Le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne, Georges Méric, ne mentionne pas l’existence de 8 sociétés civiles immobilières (SCI) dans la déclaration d’intérêt prévue par la loi. Mais l’hebdomadaire parisien pointe surtout un point : Georges Méric perçoit des loyers par l’intermédiaire de SCI qui louent des locaux à des maisons de retraite dont le président du département a cédé les parts… à ses filles.

Le conseil départemental de la Haute-Garonne réfute toute absence de transparence et conteste formellement l’oubli de 8 SCI :

Le président du Conseil départemental a établi dès le début de son mandat, conformément aux lois relatives à la transparence de la vie publique, des déclarations d’intérêts et de patrimoine auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), qui sont accessibles au public, où figure l’intégralité de son patrimoine immobilier et mobilier. La totalité des activités de Georges Méric a été déclarée.

Pour le président de la Haute-Garonne, tout est clair et transparent. Néanmoins, une question reste en suspens. En effet, les déclarations d’intérêts sont consultables sur le site de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Politique (HATVP). Aucune mention de Société Civile Immobilière dans le document rempli et envoyé par Georges Méric à la HATVP. Le président du conseil départemental affirme pourtant avoir déclaré « l’intégralité de son patrimoine immobilier et mobilier ».

Mais un fait est avéré. La déclaration d’intérêt déposée auprès de la HATVP est incomplète. Cela peut poser un problème juridique. En effet, des poursuites et des sanctions sont prévues : « le fait d’omettre une partie substantielle de son patrimoine est puni par le code pénal ».

La balle est dans le camp de la HATVP. C’est elle qui peut transmettre le dossier au parquet. Le conseil départemental invoque l’existence d’une déclaration de patrimoine. Une déclaration de patrimoine qui n’est pas publique et qui mentionnerait l’existence des SCI. Selon nos informations, la Haute Autorité admet une certaine tolérance. Les revenus d’une SCI doivent normalement apparaître dans la déclaration d’intérêt. Mais si le déclarant mentionne l’existence de SCI dans la seconde déclaration obligatoire (à savoir la déclaration de patrimoine), la HATVP estime que l’obligation de déclaration est respectée.

Georges Méric devrait donc bénéficier de la souplesse de la  » jurisprudence » de la HATVP. Si les SCI pointées par Marianne sont mentionnées dans la déclaration de patrimoine, il ne devrait pas y avoir de suite et de poursuites.

En revanche, une question est beaucoup plus épineuse. Ce n’est pas l’axe principal des révélations de Marianne. Mais il existe un risque de « conflit d’intérêts ». En effet, Georges Méric a vendu, à ses filles, les parts dont il disposait dans plusieurs maisons de retraites. Des maisons de retraites qui peuvent bénéficier de financement du conseil départemental. Du côté de Georges Méric, c’est un faux problème. Le service de presse du conseil départemental précise : les maisons de retraites en question (situées en Haute-Garonne et au nombre de 3) ne bénéficient pas de subventions. Seul(e)s les pensionnaires perçoivent une aide, la fameuse Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA).

De plus, le conseil départemental déclare avoir consulté un avocat. L’expertise juridique sollicitée par Georges Méric se serait soldée par un feu vert.

Néanmoins, un avocat spécialisé contacté par France 3 Midi-Pyrénées, est catégorique :

Si une personne croit se mettre à l’abri d’un conflit d’intérêt en cédant des parts détenus dans une maison de retraite ou dans tout autre établissement ayant des relations avec la collectivité qu’il dirige, à un membre de sa famille, il se trompe. La jurisprudence est archi-claire et constante. Soi-même, une fille ou une conjointe, c’est pareil. Une prise d’illégalité d’intérêt n’est pas constituée uniquement par des avantages personnels et matériels. Un simple intérêt symbolique suffit. Le responsable d’un exécutif local peut tomber sous le coup d’une prise illégale d’intérêt même s’il ne perçoit pas directement de revenus.

Dans son enquête Marianne précise que Georges Méric perçoit des loyers liés aux maisons de retraites dirigées par ses filles.

L’affaire, pour le moment, se limite à un dossier médiatique et politique. Mais la seule et véritable issue (pour déterminer s’il existe un véritable conflit d’intérêt) ne pourrait venir que de la justice.

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Déc

Autoroute Castres-Toulouse : les conseils muncipaux votent « pour »

 L’autoroute Castres-Toulouse à l’ordre du jour des derniers conseils municipaux de 2016. A Albi, Castres et Graulhet les élus tarnais se sont prononcés sur le projet. Lavaur ferme le ban. Jeudi 22 décembre, par 28 voix et 3 abstentions, le conseil municipal de Lavaur a voté un avis favorable. Cette ultime consultation n’intervient pas dans le cadre (juridique) de la procédure d’enquête publique ouverte le 5 décembre dernier. Les conseils municipaux ont décidé (librement) de formuler des vœux. Des voeux qui émanent de communes qui ne sont pas toutes concernées par le tracé du projet.  Analyse et réactions.

Photo MaxPPP

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A Albi, Castres, Mazamet et Lavaur une majorité d’élus locaux se prononcent en faveur de la liaison autoroutière. A Mazamet, le vote a été unanime. Dans les 4 principales communes du Tarn, le projet autoroutier est soutenu par les conseils municipaux. Les votes « contre » sont rares. La gauche choisit massivement l’abstention. Ainsi, à Castres, deux élus PS et 1 élu radical se sont abstenus. Deux élus du Front de Gauche ont voté « contre ». Au PS, c’est l’abstention qui prévaut. Néanmoins à Mazamet, Castres et Albi, trois élus PS se sont exprimés « pour » et ont ainsi rejoint des majorités de droite.

Mais, à Albi, Patrice Bédier, conseiller municipal et candidat aux législatives, s’est abstenu.

L’élu albigeois explique sa position. Dans le PS tarnais, une seule personnalité est ouvertement et frontalement contre le principe d’une autoroute. Il s’agit de la députée dont la circonscription est concernée par le tracé : Linda Gourjade. De son côté, Patrice Bédier soulève uniquement des réserves sur les modalités du projet :

Je ne suis absolument pas contre le projet. Mais j’ai des réserves sur les projet tel qu’il est présenté. Le péage à 15 euros aller/retour pose vraiment problème et à ce tarif le projet n’est pas viable.

Patrice Bédier souhaite que le sujet du tarif soit mis sur la table. Du côté des opposants au projet, le vote des conseils municipaux tarnais est accueilli avec scepticisme. Le vice-président du Conseil Régional, Guillaume Cros, déclare :

Il y a des gens très raisonnables qui soutiennent le projet d’autoroute. Mais le projet d’autoroute a un côté irrationnel. Il faut être pour sans forcément disposer de tous les éléments. Je me demande d’ailleurs sur quelles bases se prononcent les conseils municipaux. Il existe un projet alternatif avec un réaménagement de l’existant c’est-à-dire de la RN 126. Je ne suis pas certain que tous les élus connaissent tous les éléments du dossiers

Un opposant au projet enfonce le clou s’agissant du côté irrationnel soulevé par Guillaume Cros :

Cela fait trente ans que le dossier est dans les cartons et il n’a pas vu le jour. On aurait choisi d’aménager la RN 126 le désenclavement du Sud du Tarn serait déjà fait. Mais il est impossible de dire non à l’autoroute. Il est impossible de s’opposer. La venue de François Hollande en 2012 et la promesse faite à Pierre Fabre rend toute contestation impossible, y compris au PS. On est dans la pensée unique.

Les élus locaux défavorables au projet autoroutier ont été entendus par la commission d’enquête le 20 décembre dernier. Ils ont présenté aux commissaires enquêteurs une étude alternative financée par une dizaine de communes et le conseil général de la Haute-Garonne. Cette étude doit être rendue publique en janvier prochain.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

22 Déc

Guérilla judiciaire autour d’une crèche de la Nativité à la mairie de Balma (31)

Noël peut se terminer devant les tribunaux. La Fédération de La Libre Pensée en Haute-Garonne saisit la justice administrative au sujet d’une crèche de la Nativité. Une crèche installée dans le hall de la mairie de Balma. L’association, représentée par son président départemental Pierre Gueguen, a demandé un retrait de l’objet du litige. La mairie a apporté des aménagement en supprimant notamment l’archange Gabriel. Mais La Libre Pensée de la Haute-Garonne dénonce « une provocation » et a déposé un recours en excès de pouvoir devant le Tribunal administratif de Toulouse.

Photo MaxPPP

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C’est devenu quasiment une tradition. Tous les ans, à l’approche des fêtes de Noël, les crèches déclenchent une guérilla judiciaire. En 2016, l’Occitanie est concernée par une contestation qui frappe l’ensemble de l’Hexagone. Le tribunal administratif de Montpellier a été saisi au sujet de la ville de Béziers. L’affaire s’est d’ailleurs terminée par le rejet d’une requête déposée par la Ligue des Droits de l’Homme. C’est au tour des juges administratifs toulousains d’être saisis.

Du côté de la mairie de Balma, aucun commentaire. L’entourage du maire, Vincent Terrail-Novès, se contente de préciser :

Nous sommes dans la ligne de la jurisprudence du Conseil d’Etat. La crèche a un caractère cultuel et festif.

Dans un arrêt du 9 novembre 2016, la plus haute juridiction administrative française mentionne effectivement « le caractère festif, culturel ou artistique » d’une crèche pour accepter son installation dans un établissement public. Le juge toulousain va devoir vérifier si la crèche de Balma correspond à ces critères. Des critères relativement flous et subjectifs.

Evidemment, du côté de la plaignante, l’association de La Libre Pensée, la messe est dite. Pour la requérante, le maire de Balma contrevient à la Constitution et à la fameuse loi de 1905, instaurant une séparation entre l’Eglise et l’Etat. L’argumentation de La Libre Pensée n’est pas toujours juridique. L’association (qui reproche, dans ses statuts, aux religions de dégénérer en fanatisme, impérialisme et mercantilisme) utilise un vocabulaire inadapté au prétoire : « le maire de Balma se comporte en autocrate et fait de l’hôtel de ville une annexe de l’église« . Le président de La Libre Pensée établit même un parallèle entre Vincent Terrail-Novès et le maire FN de Hénin-Beaumont.

Le juge administratif de Toulouse se situera évidemment à un autre niveau et statuera en droit. Ce qui d’ailleurs n’exclut pas des considérations de fait : existence ou non d’un précédent, condition d’installation de la crèche, lieu d’exposition…Mais, en attendant le verdict, un point est avéré. La Libre Pensée de la Haute-Garonne n’a pas saisi le juge des référés. Un juge qui statut en urgence lorsqu’une liberté fondamentale est en cause. L’absence d’une procédure en référé dans l’affaire de Balma s’explique (probablement) par une série de décisions dans lesquelles plusieurs tribunaux administratifs refusent de considération que l’installation d’une crèche constitue une urgence. Bref, c’était perdu d’avance.

Mais, du coup, la décision du tribunal administratif va prendre du temps et intervenir…après le démontage de la crèche.

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Déc

Brigitte Barèges perd sa vice-présidence du conseil départemental du Tarn-et-Garonne

Dans le Tarn-et-Garonne, malgré la période des fêtes, l’ambiance n’est pas aux cadeaux. Mardi 20 décembre, Brigitte Barèges a perdu sa vice-présidence au conseil départemental. Une démission judicieusement organisée et téléguidée par ses « amis » de la majorité est à l’origine de ce débarquement. Mais ce n’est pas tout. Une atmosphère de règlement de comptes a également frappé la gauche départementale. Le PRG a refusé de s’entendre avec son ‘allié » socialiste. Les radicaux de gauche ont offert un siège à la…droite tarn-et-garonnaise.

Comble de l’ironie, l’heureux élu est…le concurrent de la présidente du PRG aux législatives. Retour sur ce festival de Noël.

Brigitte Barèges, maire de Montauban. Photo : MaxPPP

Brigitte Barèges, maire de Montauban. Photo : MaxPPP

Une simple démission peut conduire à une série  d’évictions. Une élue a démissionné de la commission permanente (CP) du conseil départemental. Cette démission a débouché sur l’élection d’une nouvelle CP et une redistribution des vice-présidences. C’était le but de la manœuvre. Par un effet domino, il s’agissait de rebattre les cartes et d’évincer Brigitte Barèges. La maire de Montauban a joué un rôle majeur dans l’élection de l’actuel président du Tarn-et-Garonne. Avec le sénateur Yvon Collin, Brigitte Barèges a contribué à la chute de Jean-Michel Baylet. Mais ses anciens alliés souhaitaient se débarrasser de la maire de Montauban.

Brigitte Barèges, une alliée devenue indésirable

Les temps ont changé et les relations se sont tendues entre Christian Astruc et Brigitte Barèges.En début de mandat, la maire de Montauban souhaitait obtenir les finances et la gestion des ressources humaines du département. Le nouveau patron de l’exécutif départemental s’est opposé à ces revendications. Réplique de Brigitte Barèges, une abstention sur le vote du budget. C’est d’ailleurs cet argument qui est invoqué par l’entourage de Christian Astruc pour justifier le limogeage de la maire de Montauban :

On ne peut pas prétendre appartenir à la majorité et refuser de voter lebudget.

Brigitte Barèges a anticipé un échec programmé. Afin d’éviter une défaite en rase campagne, la maire de Montauban n’a pas présenté de candidature. Contacté par France 3 Midi-Pyrénées,Brigitte Barèges déclare, avant le vote « fatidique » du mardi 20 décembre :

Je ne suis candidate à rien, ni à une vice-présidence, ni à la commission permanente

En réalité, Brigitte Barèges a compris que les jeux sont faits. Pour éviter une défaite dans les urnes, la maire de Montauban déclare forfait. Cette attitude rappelle le comportement de Jean-Michel Baylet. L’ancien président du département s’est également retiré pour éviter d’être battu. D’ailleurs, Brigitte Barèges partage (désormais) autre chose avec Jean-Michel Baylet. Les deux élus sont de simples conseillers départementaux, sans responsabilité dans l’exécutif du Tarn-et-Garonne.

L’histoire aurait pu se limiter à la « chronique d’une chute programmée ». Mais l’attitude du groupe PRG au conseil départemental ajoute un autre chapitre. En refusant de faire liste commune avec le PS, les radicaux de gauche ont permis l’élection de l’adversaire aux législatives de Sylvia Pinel.

Les Radicaux de Gauche favorisent l’élection de l’adversaire de…Sylvia Pinel

La politique tarn-et-garonnaise est (parfois) aussi brumeuse que le brouillard écossais. Le groupe PS du conseil départemental pouvait passer un accord à son « partenaire » radical de gauche. Cette alliance devait permettre à la gauche départementale de gagner un siège supplémentaire au sein de la commission permanente. La bénéficiaire de l’opération aurait été une socialiste, Cathie Boudoncle, mais l’élue forme un ticket (parité oblige) avec un radical de gauche, José Gonzalez. De plus, en raison des règles sur la parité, il fallait une élue et les radicaux de gauche ne disposaient pas d’un tel profil dans leurs rangs.

Malgré tout, le PRG a refusé. Selon nos informations,  l’initiative d’une liste commune viendrait des radicaux de gauche. Mais Jean-Michel Baylet aurait mis son veto à l’opération. Selon plusieurs sources, c’est un proche du ministre, Jean-Luc Deprince qui aurait fédéré et fomenté, sur ordre de Jean-Michel Baylet, le front du refus.

C’est un élu Les Républicains, Mathieu Albugues qui profite de la situation et sauve sa peau. Détail « croustillant », le conseiller départemental est le candidat de la droite sur la 2eme circonscription du Tarn-et-Garonne. Une  circonscription détenue par…Sylvia Pinel.

Dans le Tarn-et-Garonne, les relations entre le PS et le PRG sont toujours très difficiles et même conflictuelles. Les radicaux de gauche accusent les socialistes d’être à l’origine de la double chute (défaite aux sénatoriales et aux départementales) de Jean-Michel Baylet. Une candidature socialiste face à Sylvia Pinel est même d’actualité. Mais l’épisode de décembre 2016 au conseil départemental frise la farce…de Noël.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

20 Déc

L’Occitanie oubliée par François Fillon ?

L’équipe de campagne de Manuel Valls suscite la « jalousie » de…la droite régionale. Des élus Les Républicains ont fait le compte. 3 personnalités d’Occitanie entourent  le candidat de la primaire de gauche. En revanche, une seule personnalité régionale est présente dans le staff de François Fillon. Il s’agit du député UDI du Tarn, Philippe Folliot. L’absence remarquée de la droite régionale dans la « fillonie » a-t-elle un sens politique ? Est-elle dommageable ? Réponse(s).

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, et le président du département de l’Aude, André Viola sont dans l’entourage proche d’un présidentiable. Mais, à droite, en dehors d’un élu centriste, l’Occitanie brille par son absence. Sur les réseaux sociaux et dans la droite régionale, certains déplorent un déficit de représentation et un manque à gagner. Un élu de l’Hérault déclare : « Je dis bravo à Delga et à Viola. Si Valls gagne la présidentielle. Viola est capable de faire venir le TGV entre Carcassonne et Toulouse grâce à ses appuis« .

Il existe toujours une (large) part de fantasmes sur les leviers parisiens. Il ne suffit pas d’avoir « porte ouverte » à l’Elysée pour décrocher une ligne grande vitesse ou une nouvelle rocade. Néanmoins, cela peut aider. En cas de victoire de François Fillon, l’Occitanie peut paraître handicapée. En réalité, c’est un « faux-semblant ». Avant sa victoire surprise à la primaire de la droite, François Fillon ne disposait pas de relais régionaux. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a refusé de se positionner. La seule députée de droite du plus grand département d’Occitanie, Laurence Arribagé, soutenait Nicolas Sarkozy. Dans la seconde ville de Midi-Pyrénées, Montauban, c’est encore une terre Sarkozyste.

En fait, François Fillon dispose en Occitanie de très peu d’historiques. Des historiques c’est-à-dire des soutiens qui ne se sont pas révélés et réveillés le soir du 2nd tour, une fois la victoire acquise. Ces « historiques » se comptent sur les doigts d’une main : Stéphan Rossignol dans l’Hérault, Jean-Marie Belin en Haute-Garonne, le sénateur Bonhomme dans le Tarn-et-Garonne.

Comme le précise Jean-Marie Belin le casting de François Fillon et l’absence de représentants de l’Occitanie ressort d’un simple fait : « Qui aurait-il pu nommer ? ».

Au delà d’un problème de ressources humaines, c’est surtout une question politique qui est mise en avant pour justifier la sous représentation de l’Occitanie. Un élu tarnais déclare :

La représentation géographique n’a rien à voir avec la composition de l’équipe de campagne de François Fillon. Le but est d’amorcer un rassemblement et de représenter tous les courants et les sous-courants

Un autre représentant de la droite régionale relativise l’importance des nominations :

Franchement les titres sont beaucoup moins importants que l’influence réelle que peut avoir telle ou telle personne. Cela passe par la capacité à fournir des idées et le travail. Franchement les « chapeaux à plumes » et la présence ou non dans une armée mexicaine, ce n’est vraiment pas essentiel

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

16 Déc

La région Occitanie va-t-elle passer Noël ?

Et si l’Occitanie vivait son premier et dernier Noël. Le scénario paraît surréaliste. Mais la Région Occitanie née en janvier 2016 pourrait ne pas survivre (dans sa forme actuelle) à l’élection présidentielle de 2017 C’est inscrit (noir sur blanc) dans le programme de François Fillon. Le candidat de la droite souhaite revoir les nouvelles frontières régionales. Un de ses portes paroles intègre l’Occitanie dans les régions concernées. La Nouvelle-Aquitaine, l’Auvergne-Rhône-Alpes sont dans la liste. Mais le territoire issu de la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon est également cité. Quels sont les contours de cette réforme programmée ? Peut-elle devenir réalité et secouer un édifice qui existe depuis le 1er janvier 2016 ? Eléments de réponse.

Photo MaxPPP

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« Parmi les nouvelles régions, certaines sont équilibrées, d’autres sont notoirement trop vastes. Il faudra les réduire« . Dans le programme de François Fillon, l’intention est claire. Le candidat de la droite à l’Elysée et favori des sondages, veut revenir sur la création des grandes régions. François Fillon était opposé à la réforme menée par François Hollande. Le vainqueur de la primaire passe de l’opposition verbale aux promesses de campagne et annonce la couleur.

Une question essentielle restait en suspens. Quelles sont les régions concernées ? La réponse a été donnée, le 12 décembre, par le porte parole national et délégué aux territoires de François Fillon. Dans les colonnes d’un site régional d’information, Yves d’Amécourt déclare :

Il faudra revoir le redécoupage des plus grandes régions, cela concerne notamment la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie.

Ces nouveaux coups de ciseaux passent par un « redécoupage à la marge, en bordure des régions« . Concrètement, il s’agit de faire glisser des départements. Yves d’Armécourt évoque le Gard (« les gens se sentent divisés entre l’Occitanie et Paca« ), les Pyrénées-Orientales (« les gens se posent des questions« ) et le Gers.

Le calendrier n’est pas encore défini mais l’objectif sera de mettre en évidence le sentiment des départements vis-à-vis de leur appartenance aux différentes régions.

Le président du bureau de l’assemblée régionale d’Occitanie; Gérard Onesta, est plus que sceptique sur la faisabilité d’une telle réforme :

Détacher le Gers ? Pour le donner à qui, vu que Fillon trouve déjà la Nouvelle Aquitaine trop grande ? Et quid de la Lomagne qui est totalement tournée vers Toulouse. Détacher les Pyrénées-Orientales ? Pour les rattacher à qui ? A PACA sans continuité territoriale ? A la Generalitat de Catalunya ? Pour leur donner une autonomie avec statut régional plein et entier ? Chiche ! Et quid du Fenouillèdes qui n’est en rien catalan ? Détacher le Gard ? Mais quid des Cévennes et du Vidourle qui sont totalement languedociens ?

Gérard Onesta ne récuse pas l’idée d’un ajustement. Mais le représentant de la Région Occitanie récuse la  méthode Fillon :

On peut toujours imaginer d’utiles ajustements mais raisonner par département « en bloc » sans comprendre qu’il faut une approche plus fine par bassins de vie, avec consultation des populations et pas simplement des élus, ajouterai des aberrations à des aberrations de la loi NOTRe (ndlr loi nouvelle organisation des territoires de la République). Ré-ouvrir le dossier territorial par le prisme de la cartographie serait ridicule.

A Toulouse, dans la plus grande métropole d’Occitanie, la réaction est également négative. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, plaide pour la stabilité.

Trop souvent, à chaque changement de majorité, on défait ce que la majorité précédente a fait. La France a besoin de stabilité pour mieux grandir

Un reformatage de l’Occitanie est totalement virtuel. C’est de la (pure) politique fiction. Pour devenir réalité, François Fillon va devoir remporter l’élection présidentielle. Mais, plus difficile encore, le potentiel futur président devra surmonter un obstacle redoutable : l’épreuve du pouvoir. Avant même de rentrer à l’Elysée, François Fillon a du mettre de l’eau dans sa potion électorale sur la sécurité sociale. L’organisation territoriale est beaucoup moins sensible et mobilisatrice que l’assurance santé. Mais c’est une évidence. Il existe toujours un fossé (et parfois un gouffre) entre les paroles et les actes.

Le début d’un (éventuel) quinquennat Fillon risque d’être marqué par d’autres priorités que les frontières de l’Occitanie ou de la Nouvelle Aquitaine. François Fillon veut supprimer les 35 heures et réviser la fiscalité. Ces priorités peuvent fournir l’excuse d’un joli enterrement de premier classe.

D’ailleurs, contacté par France 3 Midi-Pyrénées, l’entourage de François Fillon se contente d’une réaction : « le redécoupage des régions, tout cela est prématuré ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Déc

Sylvia Pinel candidate à la primaire : les dessous d’un revirement

C’est non et finalement c’est oui. Le 26 novembre dernier, Sylvia Pinel annonce sa candidature à l’élection présidentielle. Cette décision (issue d’une convention du PRG) repose sur un refus : pas question de participer à la primaire. Moins d’un mois après, le 14 décembre, la présidente des radicaux de gauche est candidate à…la primaire.

Cette marche arrière marque un cap. Le PRG a toujours pratiqué les « vrais-faux » départs du gouvernement ou les « vraies-fausses » candidatures à des scrutins. Mais c’est la première fois que les grandes manœuvres concernent une élection présidentielle. Pourquoi ? Comment expliquer le retournement express du parti de Sylvia Pinel ? Réponse(s).

Sylvia Pinel, présidente du PRG. Photo : Xavier Leoty/AFP

Sylvia Pinel, présidente du PRG. Photo : Xavier Leoty/AFP

Les coups d’éclats et de bluff, les pirouettes et les virages sur l’aile ne sont pas réservés au PS. Mais les radicaux de gauche ont un vrai talent en la matière. Véritable orfèvre, Jean-Michel Baylet a plusieurs fois actionné la ficelle d’un départ du gouvernement. C’est devenu une marque de fabrique. Mécontentement autour de la réforme territorialegrincement de dents au sujet d’un accord électoral, à chaque fois, c’est la même technique et le résultat est identique. Le PRG menace de faire cavalier seul et finit par rentrer dans le rang.

Le PRG de Sylvia Pinel reprend la formule. Après avoir claquer la porte de la primaire, les radicaux de gauche décident de participer à cette même primaire. Cette décision est une décision de Sylvia Pinel. Pour sauver les apparences, la présidente du PRG évoque et invoque le choix des militants. En réalité, dans le micro-parti PRG (plus que dans tout autre parti), c’est la direction qui tranche et la base valide. C’était parfaitement évident et criant à l’époque de Jean-Michel Baylet. Cela reste vrai avec Sylvia Pinel.

Un vote « sous contrôle »

Preuve de ce « centralisme démocratique », le vote ratifiant la participation à la primaire s’est déroulé à mains levées et avec une (grosse) majorité de pouvoirs : 85 présents et  213 votes. Plus de la moitié des votants n’ont pas participé au vote. D’ailleurs, selon nos informations, aucune vérification ou contrôle des pouvoir n’a été effectué. En réalité, le vote était acquis avant de se dérouler. Des coups de téléphones et arrangements de couloir expliquent la faiblesse des participants. Inutile de se déplacer, les jeux sont faits. Pour Guilhem Porcheron (ancien candidat à la présidence du PRG), « pour des délégués venir à Paris, cela suppose du temps et des frais, les gens le font que si il y a un véritable enjeu ». 

Le 8 décembre, une semaine avant la réunion du comité directeur, Sylvia Pinel a annoncé la couleur dans un courrier adressé aux militants :

Nous avons initié une candidature indépendante en considérant, dès juin dernier,  que les primaires de la gauche, en présence d’un Président sortant, étaient une anomalie. Cette hypothèse est désormais caduque.

La lettre de Sylvia Pinel se contente, d’ailleurs, de formaliser une position exprimée, le 6 décembre, lors du bureau national. En réalité, le participation à la primaire est dans les tuyaux depuis plus d’une quinzaine de jour. Le retrait et le ralliement étaient réglés bien avant le vote du comité directeur. Un comité directeur qui, d’ailleurs, n’est pas statutairement compétent pour se prononcer sur la position du parti. Peu importe la forme, sur le fond le PRG s’est aligné sur la ligne de sa présidente.

En définitive, la seule véritable question est : pourquoi Sylvia Pinel s’engage dans la primaire ?

La réponse a été donnée à la tribune du comité directeur par le 1er vice-président exécutif, Guillaume Lacroix. Le PRG est en pleine négociation avec le PS pour les législatives.

La primaire : une monnaie d’échange et plus si affinités

Un deal avec Manuel Valls. Une monnaie d’échange pour obtenir le retrait du PS sur la 2eme circonscription du Tarn-et-Garonne. Le revirement du PRG alimente toutes les hypothèses. Elles ont une part de vérité. La proximité de Jean-Michel Baylet, Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix avec Manuel Valls est de notoriété publique. D’ailleurs, la présidente du PRG ne cache pas son sa conviction. Sylvia Pinel est convaincue de la victoire de Manuel Valls. S’agissant des législatives, Guillaume Lacroix a clairement mis dans la balance (lors d’une intervention devant le comité directeur) la participation à la primaire et les négociations pour les législatives. Le numéro 2 du PRG a mis en garde : pas de primaire plomberait les tractations.

En revanche, il existe également un paramètre extra-politique. Selon plusieurs sources, Sylvia Pinel est convaincue qu’elle a un rôle à jouer dans la primaire. Dans ses interventions au sein du PRG, la présidente du parti insiste sur son profil : une femme jeune, la seule femme à la tête d’un parti en France, ses racines modestes. Le lendemain de sa candidature à la primaire, Sylvia Pinel a pu vérifier que sa candidature ne passe pas inaperçu. Seule candidatE de la primaire, la présidente du PRG a eu droit à de nombreux titres dans la presse nationale. Des titres qui mettent en avant un fait : Sylvia Pinel féminise une primaire jusqu’alors exclusivement masculine.

Avant de changer d’opinion, Sylvia Pinel qualifiait les primaires de « parodies » et « simulacres ». Sa conversion évite que les primaires soient, en plus, caricaturales.

Le verdict des urnes, en janvier prochain, mesurera le poids de l’équation personnelle de Sylvia Pinel. Au temps de sa candidature présidentielle, il y a moins d’un mois, les sondages créditaient Sylvia Pinel de 0% d’intentions de vote. Il existe une marge de progression. La « magie » de la primaire peut opérer et transformer une candidature Pinel en capital électoral. Mais, d’une certaine manière, ce n’est pas l’essentiel. Quelle que soit l’issue du scrutin, le PRG aura obtenu la bienveillance du PS.

Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Déc

Sylvia Pinel candidate à la primaire de la gauche

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate à l'élection présidentielle. Photo : François Guillot/AFP

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate à l’élection présidentielle. Photo : François Guillot/AFP

Sylvia Pinel sera candidate à la primaire organisée par le PS et retire donc (officiellement) sa candidature à la présidentielle. C’était parfaitement prévisible. Sylvia Pinel a annoncé lors du dernier bureau national du PRG son intention. Le comité directeur vient de voter. 85 délégués étaient présents. Avec les pouvoirs, cela représentait plus de 200 votants. 152 voix se sont conformés à la ligne de Sylvia Pinel et ont validé une participation à la primaire. 49 voix se sont prononcés pour un maintien de la candidature présidentielle de Sylvia Pinel.

Le revirement du PRG et de sa présidente ne fait pas l’unanimité. Une partie des radicaux des gauches refusent de participer à la primaire.

La crainte de plusieurs élus et cadres est de se retrouver lié par le résultat du vote de janvier prochain.

Les soutiens d’Emmanuel Macron au sein du PRG sont (notamment) sur cette ligne.

Conformément aux statuts de la primaires, les battus doivent s’engager à soutenir le vainqueur. Quel que soit le vainqueur, qu’il s’appelle Manuel Valls ou (véritable chiffon rouge) Arnaud Montebourg.

Visiblement, Sylvia Pinel n’est pas inquiète. Selon plusieurs sources, la présidente du PRG est convaincue que Manuel Valls va l’emporter. Cette assurance explique probablement que Sylvia Pinel s’engage dans une voie qu’elle refusait d’emprunter il y a moins de deux mois. La voie des primaires.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Primaire à gauche : Pierre Cohen, l’ancien maire de Toulouse, choisit Benoît Hamon

Alors que la clôture des candidatures à la primaire intervient jeudi 15 décembre, le candidat Hamon a annoncé mardi qu’il avait reçu le soutien de Pierre Cohen.

Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

Membre du courant aubryiste au PS, en mal de candidats en l’absence de la maire de Lille ou de Christiane Taubira, Pierre Cohen, ancien maire PS de Toulouse (2008-2014), conseiller municipal et métropolitain d’opposition, a choisi d’apporter son soutien à Benoît Hamon dans la course à la primaire de la gauche qui aura lieu en janvier.

C’est le député des Yvelines qui l’a annoncé lui-même mardi soir :

Cette initiative de Pierre Cohen ressemble assez à son propre parcours au sein du PS : ancien membre du Cedes de Jean-Pierre Chevènement, loin des courants plus « droitiers » incarnés par exemple par Manuel Valls.

Cette annonce ne présage pas d’une adhésion massif des proches de Martine Aubry à la candidature de Benoît Hamon. Mais en Haute-Garonne, plusieurs élus ont embrayé mercredi dans le sillage de Pierre Cohen notamment ses proches : Hélène Mignon, ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale, les conseillères municipales Vincentella De Commarmond et Isabelle Hardy, qui sera aussi la candidate socialiste sur la 3ème circonscription aux législatives ; la conseillère départementale Christine Stébenet ou encore le maire de Ramonville Christophe Lubac.

Dans un communiqué, ces signataires expliquent leur soutien à Benoît Hamon : « Il est à notre sens le candidat le plus à-même de défendre les couleurs de la gauche face à une droite classique ou extrême, et de rassembler au sein même de notre famille. (…) Son projet a le mérite d’être offensif et innovant sur bien des aspects : un revenu universel d’existence pour éradiquer la pauvreté et surtout pour donner un nouveau sens au travail, un droit d’initiative et de contrôle citoyen pour revitaliser la démocratie, le renforcement de la coopération européenne pour redéfinir un modèle social, une transition énergétique volontariste, sobre en carbone et riche en emplois, une adaptation de la puissance publique pour répondre aux attentes de nos concitoyens et aux nouveaux besoins engendrés par une société en pleine mutation numérique… A notre sens, le projet présenté par Benoît Hamon réenchante la politique et redonne du sens à la chose publique et aux choix collectifs. Il correspond aux valeurs de la République et à celles qui ont historiquement fondé notre parti ».

Elle intervient aussi dans une fédération PS, celle de la Haute-Garonne, où les cadres ont majoritairement choisi Arnaud Montebourg, mais où leurs candidats à l’investiture pour les législatives n’ont pas tous rencontré le succès lors du vote des militants la semaine dernière.

FV (@fabvalery)

07 Déc

Sondage : Sylvia Pinel créditée de 0% d’intention de vote pour la présidentielle

C’est le premier sondage après l’annonce de la candidature de Sylvia Pinel à l’Elysée. Réalisé par l’IFOP le 6 décembre dernier pour iTélé, Paris Match et Sud Radio, l’enquête teste deux hypothèses de 1er tour : avec une candidature d’Arnaud Montebourg et avec une candidature de Manuel Valls.

Dans tous les cas, les scores obtenus par la candidate du PRG restent quasiment les mêmes. Ils oscillent entre 0 et 0,5%.

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate à l'élection présidentielle. Photo : François Guillot/AFP

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate à l’élection présidentielle. Photo : François Guillot/AFP

L’enquête de l’IFOP est intitulé : « Présidentielle 2017 : les rapports de force électoraux à cinq mois du scrutin« . Le sondage mesure les intentions de vote. Les têtes d’affiche de la droite, de la gauche et du FN sont testés. François Fillon, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg et Manuel Valls appartiennent au panel. Mais les petits candidats sont également intégrés. Dans cette catégorie figure l’écologiste Yannick Jadot, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, la représentante de Lutte Ouvrière Nathalie Arthaud ou encore le candidat de NPA, Philippe Poutou.

Parmi les « poids-plumes » de la présidentielle, c’est la Radicale de Gauche, Sylvia Pinel, qui récolte (avec Jacques Cheminade) le score le plus faible. L’ancienne ministre de François Hollande est créditée de 0% d’intention de vote dans l’hypothèse d’un PS représenté par Manuel Valls. L’IFOP a également réalisé un sondage avec une candidature d’Arnaud Montebourg. Sylvia Pinel bénéficie, dans ce cas de figure, d’une très légère embellie : 0,5 point.

Cette arithmétique est assez ironique. Le PRG refuse de s’engager dans le processus de la primaire de la gauche pour éviter de soutenir (en cas de victoire du monsieur « made in France » du PS), Arnaud Montebourg. Et ce même Arnaud Montebourg « offre » son meilleur score à la candidate des Radicaux de Gauche.

Evidemment un sondage reste un sondage. Il s’agit d’un simple « instantané » pris à un « moment T ». La campagne présidentielle n’a pas encore commencé et les lignes vont bouger. Mais le score de Sylvia Pinel est dans la ligne du résultat obtenu par Jean-Michel Baylet à la primaire de 2011 : 17 055 voix et 0,65% des votes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

*Sondage Ifop-Fiducial pour ITELE, Paris Match et Sud Radio. Deux échantillons. 1 882 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 2 007 personnes. 1 401 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 1 500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 28 au 30 novembre et du 2 au 3 décembre 2016.