01 Déc

Hollande : « une infinie tristesse » pour Philippe Martin… et autres réactions dans la région

François Hollande et Philippe Martin à L'Elysée, lundi 28 novembre 2016

François Hollande et Philippe Martin à L’Elysée, lundi 28 novembre 2016

C’est une première sous la Ve République. Un locataire de l’Elysée renonce à briguer un second mandat. François Hollande se retire de la course à la présidentielle.

L’ancien ministre de l’Ecologie de François Hollande, Philippe Martin réagit :

Une infinie tristesse. Un sentiment de gâchis et pas mal de haine pour tous ceux qui lui doivent tant et qui, ces dernières semaines, ont tout fait pour l’empêcher de faire ce qu’il voulait par dessus : défendre un bilan qui est une fierté collective »

Jean-Michel Baylet, Ministre de l’aménagement du territoire :

Justice lui sera vite rendue, François Hollande est un grand Président de la République »

Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse :

Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier :

Je salue sa lucidité, son courage d’admettre qu’il n’était pas en situation de rassembler les Français. (…) Il est grandement l’heure de « Réparer la République ».

Georges Méric, Président (PS) du conseil départemental de Haute-Garonne

La décision de François Hollande de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle est un acte courageux, respectable, qui témoigne d’une grande dignité.Dans un contexte de crise économique et politique profonde, François Hollande a fait le choix d’assumer la fonction présidentielle jusqu’à son terme, en renonçant à une campagne qui aurait été difficile pour l’ensemble de la gauche »

Le PCF 31 :

C’est sur la base des échecs de sa politique que Hollande s’en va et le constat sera le même pour Valls. Il faut créer les conditions d’un candidat unique sur des bases claires même si certains ont du mal à retirer leur candidature »

Sylvia Pinel, candidate PRG à l’élection présidentielle :

François Hollande laisse le pays dans une situation assainie et offre à la gauche de nouvelles perspectives pour rassembler les français »

Pierre Medevielle, Président de l’UDI 31 :

La renonciation de François Hollande à une nouvelle candidature est une preuve de lucidité mais aussi signe l’échec du quinquennat. »

Francis Daspe, responsable départemental Parti de Gauche 66 :

Le 2 décembre est la date anniversaire du sacre de Napoléon 1er (en 1804) et de la victoire d’Austerlitz (en 1805). Pour François Hollande, Waterloo s’est déroulé avant Austerlitz avec, ce 1er décembre 2016, sa déclaration de renoncement à se présenter aux prochaines élections présidentielles.

A l’étroit, le Conseil Régional d’Occitanie va acheter un bâtiment à Montpellier

La fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon pose un problème immobilier. Les hôtels des deux ex-régions sont trop petits et les conseillers régionaux sont trop nombreux. Pour faire face au problème, depuis 11 mois, la présidente de la nouvelle Région Occitanie a choisi l’option d’une location de salles. Chacune des assemblées plénières se déroule au Parc des Expositions de Pérols, près de Montpellier. Face au montant de la facture, Carole Delga, a décidé d’acquérir un bâtiment.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.Photo : MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Photo : MaxPPP

L’opération va coûter plusieurs millions d’euros. Un élu régional défend le projet d’achat d’un bâtiment pour héberger les conseillers régionaux  : « ce n’est pas possible de continuer à dépenser 300 à 400 000 euros pour se réunir à Montpellier. Au moins si on acquiert un bâtiment ce sera un investissement et il sera rapidement amorti« .

La nouvelle politique immobilière de Carole Delga remonte à plusieurs mois. Comme le précise le président du bureau de l’Assemblée Régionale :

J’ai abordé le sujet avec la présidente bien avant l’été. Je confirme le projet mais je me suis engagé à conserver la conversation et les échanges en OFF et je tiens ma parole. Je connais le bâtiment concerné. Mais je n’en dirai pas plus. Parce que je l’ai promis à Carole Delga. Mais aussi pour éviter toute spéculation immobilière.

Les propos de Gérard Onesta font suite à une déclaration du Directeur Général des Services de Carole Delga. Dans les colonnes de l’hebdomadaire L’Express, Simon Munch présente la location de salles comme une solution de « moyen terme » et lance :

Nous ne resterons pas locataire en permanence et il faudra acter une stratégie immobilière

Il est encore trop tôt pour connaître les détails du nouveau logement des 158 conseillers régionaux.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le conseil régional n’a pas souhaité s’exprimer.

Mais deux faits apparaissent. D’abord, le projet immobilier est sur Montpellier. Ce choix est conforme au souhait de Carole Delga de tenir les assemblées plénières dans la préfecture du Languedoc. Un souhait exprimé lors de la campagne des régionales, réaffirmé en début de mandat, acté par le vote d’une délibération et donc renouvelé une nouvelle fois.

Ensuite, second point confirmé, le futur bâtiment ne sortira pas de terre. Il s’agit de l’achat d’un bien immobilier. Cette acquisition supposera (probablement) d’effectuer des aménagements. La création d’un hémicycle n’aurait rien de surprenant. Néanmoins, il ne s’agit pas de construire un nouvel édifice. Cette formule est économique. il est souvent moins cher d’aménager de l’existant que de construire. Un achat est également (et peut-être surtout) symbolique et même politique. Un grand chantier peut renvoyer l’image de travaux pharaoniques. Carole Delga et son directeur de cabinet (le très communiquant Laurent Blondiau) ne peuvent ignorer le caractère sensible de l’opération « un toit pour les conseillers régionaux ». L’opinion publique est allergique au marbre et l’opposition marche sur du velours quand il s’agit de crier à la folie des grandeurs.

Néanmoins, le déménagement-aménagement des élus d’Occitanie va faire des heureux : les élus eux-mêmes. De droite et de gauche, dans la majorité ou dans l’opposition, des voix s’élevent pour dénoncer le « campement » auquel ils sont condamnés depuis le début du mandat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Nov

Jean-François Galliard futur président du Conseil départemental de l’Aveyron

Jean-Claude Luche passant la main courant 2017 pour rester sénateur du département, une « primaire » était organisée ce mardi au sein du groupe majoritaire. Et c’est Jean-François Galliard qui sera le futur président du département.

Jean-Claude Luche et Jean-François Galliard (Photo : L. Tazelmati / France 3)

Jean-Claude Luche et Jean-François Galliard (Photo : L. Tazelmati / France 3)

C’est une primaire au sein de la droite et du centre, mais celle-ci n’a pas mobilisé des millions d’électeurs. Seuls les membres du groupe majoritaire du Conseil départemental de l’Aveyron étaient appelés à voter ce mardi matin. Il s’agissait de désigner le futur président du Conseil départemental qui devra succéder au printemps prochain à Jean-Claude Luche, touché par le cumul des mandats et qui a décidé de conserver seulement son mandat de sénateur.

Et du concile de la trentaine d’élus de la majorité est sortie une fumée blanche : c’est Jean-François Galliard, conseiller départemental de Millau 2, qui succédera en 2017 à Jean-Claude Luche à la présidence du département.

Il a été choisi par la majorité, après trois tours de scrutin. Quatre autres candidats étaient en lice : le maire UDI de la Primaube, conseiller départemental de Nord-Lévézou, Jean-Philippe Sadoul ; le maire de Laguiole, Vincent Alazard, conseiller départemental d’Aubrac-Carladez, élu depuis 2011 ; le conseiller départemental de Rodez 2 et ex-président de l’union nationale des arbitres français (UNAF) Bernard Saules et Jean-Claude Anglars, maire de Sébrazac et conseiller départemental de Lot-et-Truyère.

FV (@fabvalery)

28 Nov

Le maire de Toulouse aimerait connaître la liste des agents municipaux « fichés S »

Jean-Luc Moudenc trouverait « normal » que les maires aient accès à la liste des membres du personnel municipal « fichés S » pour radicalisation ou risque d’attenter à la sûreté de l’Etat.

Jean-Luc Moudenc avec des policiers municipaux (Photo : MaxPPP)

Jean-Luc Moudenc avec des policiers municipaux (Photo : MaxPPP)

Le maire LR de Toulouse a indiqué ce lundi 28 septembre devant des journalistes réunis au Capitole qu’il était favorable à la communication par l’Etat aux maires de la liste des membres de leur personnel municipal fichés S, c’est-à-dire suspectés de pouvoir attenter à la sûreté de l’Etat.

« Je trouve que cela serait normal, a-t-il précisé, pour les personnels municipaux ou métropolitains. En revanche, je pense que les maires n’ont pas à connaître la liste de l’ensemble des personnes fichés S de leur commune ». En prenant ce type de position, Jean-Luc Moudenc se démarque de certaines personnalités de sa propre famille politique, notamment sa collègue Brigitte Barèges, maire LR de Montauban, qui avait demandé au ministre de l’Intérieur à avoir accès à la liste des fichés S de sa commune. Refus poli mais ferme de Bernard Cazeneuve.

Jean-Luc Moudenc, qui est aussi président de « France Urbaine », l’association des communautés d’agglomérations et des métropoles, rappelle que les élus luttent aussi contre la radicalisation. Une convention a été signée avec le ministre de l’Intérieur en 2016, qui prévoit notamment des modules de formation du personnel municipal en contact avec le public pour détecter les signes de radicalisation. Un cas aurait été depuis communiqué par la ville de Toulouse aux services de l’Etat, selon Jean-Luc Moudenc.

Quant à la communication aux maires de la liste des fichés S parmi le personnel municipal, ce n’est pas à l’ordre du jour du côté de la place Beauvau.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

21 Nov

Les socialistes du Tarn entrent en campagne contre François Fillon

La primaire de la droite fait jaser… une partie de la droite au sujet de la participation des électeurs de gauche. Des organisateurs de la primaire dénoncent un véritable hold-up. En revanche, la gauche ne parle pas beaucoup de la primaire de la droite. Depuis dimanche et les résultats du 1er tour, c’est silence radio en Occitanie.

Les premiers socialistes a réagir publiquement sont tarnais. Le PS 81 entre dans la campagne du 2nd tour. La fédération du département de Jaurès fait circuler une affiche sur les réseaux sociaux. Une affiche en forme d’épouvantail et qui pointe (et même crucifie) le programme de François Fillon : suppression des services publics, fin des 35 heures…

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Le leitmotiv de cette campagne pourrait être « vous avez adoré détester Sarkozy, vous allez aimé maudire François Fillon ».

La primaire de la droite et du centre a mobilisé les électeurs tarnais.

Elle mobilise également les socialistes du Tarn.

En revanche, on peut s’interroger sur les limites de l’exercice. Les électeurs regardent les programmes de loin. Il ne suffit pas de dire « vos aurez du sang et des larmes » pour faire bouger les lignes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Nov

Primaire de la droite : la bonne participation suscite des sentiments mitigés

C’est le premier chiffre de la (première) primaire (ouverte) de la droite et du centre : 1,1 million. Plus d’un million d’électeurs ont voté ce matin, dimanche 20 novembre. Ce niveau de mobilisation est élevé. Il devrait soulager les organisateurs. La primaire est un succès. Même s’il faut attendre la fermeture des bureaux de vote, à 19 heures, pour connaître le chiffre définitif de la participation. Néanmoins ce bon score suscite des crispations. Un éventuel détournement de la primaire de la droite par des électeurs de gauche inquiète les organisateurs de la primaire en Occitanie. Echos. 

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Dans le Tarn, le président départemental de Les Républicains et organisateur local de la primaire, tempère la bonne participation de la matinée. Bernard Carayon met en garde contre les effets d’optique : « les bureaux de vote regroupent les électeurs de plusieurs communes. C’est normal que l’on fasse la queue et cela ne veut pas dire qu’il y a un afflux d’électeurs ». Dans l’Hérault, le secrétaire départemental de LR34, Arnaud Julien ne nuance pas : « à Montpellier, nous allons arriver au 10% des inscrits sur les listes électorales. On se bouscule dans les bureaux de vote« . Dans le Comminges, en Haute-Garonne, le centriste Jean-Luc Rivière, livre le même constat et tente une explication : « cela fait très longtemps que je n’ai pas un telle mobilisation du peuple de droite et du centre. Je pense que les gens sont venus car ils ont compris que c’est ouvert avec la poussée de François Fillon dans les sondages. Mais je vois également beaucoup d’électeurs de gauche que je connais et qui viennent me saluer« .

Cette participation des électeurs de gauche donne des sueurs froides aux organisateurs de la primaire en Occitanie. Dans le Tarn, Bernard Carayon confirme la réalité du phénomène : « dans des communes on voit des socialistes et des électeurs de gauche. Ils se déplacent« .  En Ariége, le président départemental de LR, Philippe Calleja se réjouit : « On redécouvre des visages de droite et on voit arriver des gens de gauche mais par conviction et qui veulent se débarrasser de François Hollande« .  En Haute-Garonne, Xavier Spanghero est beaucoup moins satisfait. Le délégué de la 5eme circonscription confesse un certain agacement : « Je rentre du bureau d’Aussonne et on me signale que des élus socialistes ont voté. Ils signent la charte des valeurs en souriant, en regardant dans les yeux. Ils nous narguent. Tout est faussé. Sur un bureau où nous avons 200 votants, il suffit de quelques électeurs de gauche et cela fait tout de suite 6 ou 7% des voix qui faussent le scrutin ».

Ce sentiment peut être une simple impression. Seul le chiffre définitif de la participation permettra de connaître l’ampleur et l’impact du vote de gauche sur la primaire de la droite.

En attendant le verdict des chiffres et des urnes, l’inquiétude est réelle.

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Nov

Primaire de la droite : y-a-t-il (encore) un risque de fraude ?

La  primaire de la droite et du centre, c’est maintenant. Dans 48 heures, ce dimanche 20 novembre, les bureaux de vote vont ouvrir. La principale inconnue est la mobilisation. Mais il existe une autre incertitude : le risque de fraude. La droite française a connu de vrais dérapages dans le passé. Ce passif est encore présent dans les esprits. Des dérapages au niveau national au moment de l’élection du président de l’UMP en 2012. Des scrutins internes, comme en Haute-Garonne en 2016, alimentent également des doutes sur la sincérité de certains votes. La primaire de 2017 peut-elle renouer avec des vieux démons ? Quelles garanties pour assurer la sécurité de la consultation ? Eléments de Réponse.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

161 bureaux de vote dans l’Hérault, 46 sur Toulouse et 59 en terre tarnaise. L’intendance est prête pour accueillir les votants. Sur le papier, la sécurité du scrutin est également garantie. Le président de bureau devra ouvrir les documents de vote (liste émargement, bulletins…) sous le regard d’un minimum de 3 assesseurs. A la fermeture des urnes, chaque assesseur devra confirmer par SMS les résultats. Une seule contestation et les résultats ne sont pas promulgués. En cas de problème lors du 1er tour, le bureau de vote « incriminé » sera fermé et exclu du 2nd tour, le dimanche 28 novembre. Des représentants des différents candidats pourront circuler et vérifier le bon déroulement des opérations.

Face à ces verrous, les représentants du parti organisateur, Les Républicains, sont confiants. En Haute-Garonne, Xavier Spanghero est optimiste : « je le sens bien. Il n’y aucun risque de fraude. Franchement, la chose qui me fait peur, c’est si plus de 20% des personnes inscrites sur les listes électorales se déplacent. Il va falloir gérer et adsorber ce flux. Mais sur le risque de fraude, aucune crainte. La fraude dans les élections ça passe généralement par les procurations et là les procurations sont interdites« .

Délégué de la 5eme circonscription de la Haute-Garonne, Xavier Spanghero écarte tout risque de favoritisme et de tripatouillage des résultats : « La consigne est de trouver au minimum 3 assesseurs pour chaque bureau de vote. Personnellement, j’ai fait appel à toutes mes connaissances. Il y a des sarkozystes, des juppéistes et des bénévoles. Les assesseurs sont mixtes. C’est une garantie. Impossible de favoriser un candidat dans ces conditions ».

Dans le Tarn, le président de Les Républicains, Bernard Carayon rejette toute idée de triche. Et pas simplement pour des raisons d’organisation. Le (très) sarkozyste maire de Lavaur déclare : « aucun risque, aucune menace. C’est une question totalement étrangère aux mœurs de notre fédération« . Le secrétaire départemental de LR 34, Arnaud Julien met également en avant des gardes-fous humains : « On connait les présidents de bureaux de vote. On connait leur probité. C’est pareil pour les assesseurs. Dans chaque bureau de vote on peut trouver 2 sarkozystes et 1 filloniste ou l’inverse. L’ambiance n’est pas du tout à la fraude. Le mot d’ordre c’est rigueur et transparence. Je pense qu’il peut y avoir comme dans tous les scrutins des erreurs mais de pas fraude« .

François Fillon est visiblement beaucoup plus prudent. L’ancien premier ministre a carrément édité un mémento anti-fraude. Les pauses déjeuner sont interdites. Sandwich obligatoire pour ne pas perdre l’urne des yeux. Attention aux mines glissées sous les ongles et qui permettent de faire invalider un bulletin à cause de gribouillages. Parmi les conseils on trouve (même) une procédure d’urgence : « en cas d’incident grave, d’esclandre ou d’agression, le premier réflexe doit être de mettre l’urne en sécurité ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

10 Nov

Soutien de la direction du PRG à Manuel Valls : ça valse en interne

La direction du PRG est favorable à une candidature de Manuel Valls. L’information est sortie dans les colonnes du Journal Du Dimanche ce mardi 8 novembre. Cette fuite (organisée) autour d’un dîner (informel) fait des vagues en interne. Une partie du parti conteste cette prise position. L’adversaire de Sylvia Pinel au dernier Congrès, Guilhem Porcheron, dénonce une violation des règles statutaires. Mais, surtout, ce positionnement heurte la ligne de nombreux parlementaires qui soutiennent la candidature d’Emmanuel Macron. Parmi ces soutiens, une personnalité de poids. Celui du « patron » des sénateurs PRG, président du groupe RDSE, Jacques Mézard.

Jean-Michel Baylet et Manuel Valls à l'Assemblée Nationale. Photo : MaxPPP

Jean-Michel Baylet et Manuel Valls à l’Assemblée Nationale. Photo : MaxPPP

L’information n’a surpris les élus et les cadres PRG. Un ralliement à une candidature (encore virtuelle) de Manuel Valls était prévisible et même prévue. Comme le précise Guilhem Porcheron, « depuis le début, la nouvelle direction du PRG a la volonté d’amener le parti à Valls. C’est une évidence« . Un sénateur RDSE est plus précis : « Guillaume Lacroix (NDLR 1er vice-président exécutif du PRG) travaille chez Valls à Matignon. Il est à son cabinet, c’est son employé. Il n’a pas le choix. En plus il doit être nommé très prochainement à la Caisse des Dépôts ou au Conseil d’Etat. Il doit récupérer une rente de situation et il va être nommé par le premier ministre ».

Pour un parlementaire, la ligne « vallsiste » de la direction du PRG est téléguidée : « c’est un signe que Valls se prépare en coulisse. C’est lui qui instrumentalise tout cela« . Cette version des faits, cette vision des choses peut s’appuyer sur certains signes. En effet, depuis plusieurs jours, le premier ministre marque sa différence avec François Hollande. Le très loyaliste (et même suiviste) Manuel Valls s’autorise des petites phrases et des commentaires qui ont valu un recadrage elyséen au locataire de Matignon.

Spontanée ou pilotée de Matignon, les indiscrétions (pas du tout discrètes) de la direction du PRG agacent. Guilhem Porcheron rappelle que c’est seulement le 26 novembre prochain que les radicaux de gauche doivent arrêter leur position sur la présidentielle. Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix maîtrisent totalement la manœuvre. Sur la centaine de membre du futur Congrès, la direction du PRG dispose de plus des trois quart des votants. Néanmoins, Guilhem Porcheron élève, pour le principe, la voix :

Je n’accepte pas cette main mise de la nouvelle direction qui méprise les statuts et interdit tout fonctionnement démocratique du parti

Sylvia Pinel et Guillaume Lacroix ne vont pas reculer pour autant. Les 35% obtenus par Guilhem Porcheron lors de l’élection de la nouvelle présidence du PRG ne se sont pas traduits par l’attribution de manettes. La proportionnelle n’est pas d’actualité chez les radicaux de gauche. En réalité, le véritable obstacle sur la route du tandem « Pinel-Lacroix » porte un nom : Emmanuel Macron.

Le Congrès du 26 novembre votera ce que décrétera la direction du parti. En revanche, le PRG est en train de vivre un tournant historique.

En effet, la quasi-totalité des sénateurs RDSE a basculé chez Emmanuel Macron. A l’Assemblée Nationale, de nombreux députés font de même. Comme le précise un parlementaire, « Macron est en train de cannibalisé le PRG ».

C’est donc un schisme entre « vallsiens » et  « macroniens » qui se dessine.

Un schisme qui pourrait se terminer par une implosion du plus vieux parti de France.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Nov

Emmanuel Macron : combien d’adhérents en Occitanie ?

L’annonce de la candidature d’Emmanuel Macron semble éminente et un cap doit être franchi jeudi 9 novembre avec la publication d’un programme. Dans ce vrai-faux suspens une question se pose : Macron combien de divisions ?

Dans les sondages, l’ancien ministre de l’Economie dispose d’un joli capital. Dans certaines études, Emmanuel Macron passe même devant François Hollande et peut espérer une place sur le podium de la présidentielle 2017.

Néanmoins, tous ces bon signes restent virtuels. Une candidature à l’Elysée suppose de l’argent. Emmanuel Macron dispose (visiblement) des fonds nécessaires. Mais le nerf de la guerre c’est surtout un réseau d’élus et de soutiens.

Il faut des porte-voix et parfois des portes-flingues, des relais d’opinions et des petites mains. Mais un point est hautement stratégique : les fameuses 500 signatures pour entrer dans la compétition.

Ce sésame passe par des maires qui acceptent de parrainer un candidat et donc un maillage territoriale. Quel maillage territorial pour Emmanuel Macron en Occitanie ? Combien d’adhérents pour son mouvement En Marche ! dans notre région ? Emmanuel Macron dispose-t-il de référents départementaux ?

Réponse en chiffres.

Emmanuel Macron place du Capitole lors de sa visite à Toulouse. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron place du Capitole lors de sa visite à Toulouse. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron revendique 8500 adhérents en Occitanie. Un gros bataillon en Haute-Garonne avec 2200 adhérents au compteur. A titre de comparaison, la fédération Les Républicains 31 se situe autour des 4000 militants. Evidemment, il s’agit de chiffres officiels. Tous les partis ont des problèmes avec le nombre de militants. Ils sont souvent et même toujours gonflés. En Marche ! n’est pas un parti politique. Mais on ne peut pas exclure (le mot est faible) une inflation des chiffres.

S’agissant maintenant des référents départementaux, Emmanuel Macron dispose de 8 représentants sur les 13 départements d’Occitanie. Voici la liste :

Gard : Jérôme TALON

Aveyron : Thomas MOGHARAEI

Lot : Sébastien MAUREL

Hérault : Coralie DUBOST

Tarn : Clément BALLER

Aude : Marie-Hélène REGNIER

Gers : Sylvie THEYE

Pyrénées-Orientales : Sébastien CAZENOVE

Un neuvième doit bientôt être désigné en Haute-Garonne. Le profil recherché est toujours le même : société civile et généralement issu du milieu économique.

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Nov

Primaire de la droite : le Tarnais Philippe Folliot soutient NKM

Le député UDI du Tarn, qui est aussi président national de l’Alliance Centriste, a annoncé son soutien à Nathalie Kosciusko-Morizet dans la primaire de la droite et du centre… qui ne compte aucun candidat centriste !

(Photo : Ph. Folliot / Twitter)

(Photo : Ph. Folliot / Twitter)

Ce n’est pas la mieux placée (dans les sondages) pour remporter la primaire de la droite et du centre mais Nathalie Kosciusko-Morizet est celle qui incarne « la fraîcheur, le renouveau et la modernité dans cette élection » aux yeux du député UDI du Tarn et président de l’Alliance Centriste Philippe Folliot.

Le député du Tarn a choisi de rendre public sa préférence et son soutien à NKM parce qu’elle « partage nos convictions humanistes, sociales et européennes (…) porte les valeurs centristes de tolérance, de respect et de modération ».

C’est sur les réseaux sociaux que Philippe Folliot a annoncé son soutien mercredi 2 novembre.

Dans la foulée, interrogé par Le Figaro, il s’est démarqué de Jean-Christophe Lagarde le patron de l’UDI. Ce dernier, soutien d’Alain Juppé, a déclaré que le résultat de la primaire ne l’engageait pas si un autre candidat sort des urnes. Or pour Philippe Folliot, il faut respecter le résultat de la primaire : « Il y a un devoir de loyauté. Quand on s’engage, on doit le faire de manière pleine et entière. Je m’engage dans cette primaire donc je me sentirai tenu par le résultat ». Dont acte.

Fabrice Valéry (@fabvalery)