09 Fév

Menaces et insultes envers Carole Delga : les manifestations de soutien se multiplient

Mercredi 8 février, Carole Delga a saisi la justice suite à des menaces et des insultes. Depuis la divulguation de l’information, les manifestations de soutien se multiplient. Elles dépassent largement le cadre de la famille politique de la présidente PS d’Occitanie. Dans le Tarn-et-Garonne, une communauté de communes a voté, à l’unanimité, une motion pour exprimer sa solidarité.

carole Delga, président de la Région Photo MaxPPP

Carole Delga, président de la Région Photo MaxPPP

Gérard Onesta, président du bureau de l’assemblée régionale a été le premier, via Twitter, a exprimé son soutien

C’est un autre écologiste du conseil régional, Guillaume Cros qui a également, quasi instantanément, posté un message. Mais, à la différence de son collègue Gérard Onesta, l’élu EELV a ouvertement associer le FN aux menaces reçues par Carole Delga.

Le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a très rapidement rendu public un message de soutien.

La représentante d’Emmanuel Macron en Haute-Garonne, Monique Iborra, a réagit. Une opposition, pour ne pas dire une franche inimitié, existe entre Carole Delga et la députée de la Haute-Garonne. La présidente de Région n’est pas étrangère à l’exclusion du PS de Monique Iborra. Mais un réflexe républicain a pris le dessus.

Evidemment, le PS a également exprimé son soutien. Qu’il s’agisse d’élus, comme la vice-présidente du Conseil Régional, Nadia Pellefigue ou de militants à l’image de François Carbonnel.

La gauche et une personnalité de droite ne sont pas les seules à avoir réagi. Le Front National a condamné les menaces proférées contre Carole Delga. L’auteur des insultes et des menaces invoque, pour se « justifier » un incident entre la présidente d’Occitanie et un conseiller régional FN du Lot. L’élu lotois a exprimé son soutien envers Carole Delga et souhaite la plus grande fermeté dans le traitement judiciaire de l’affaire.

Le numéro 2 du FN, Louis Aliot, ainsi que le groupe Front National au conseil régional ont également se sont également exprimés.

Le mercredi 9 février, les 52 élus de la communauté de communes Terre de Confluence, dans le Tarn-et-Garonne, a voté à l’unanimité une motion :

 Suite aux menaces de mort dont a fait l’objet la Présidente de la région Occitanie, le Conseil Communautaire « Terres des Confluences » entend manifester sa profonde émotion.    De tels comportements sont intolérables en démocratie. Les élus assurent Carole Delga de leur entière solidarité. 

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Fév

Haute-Garonne : une pétition pour interdire les emplois familiaux des parlementaires

Ce 9 février, le feuilleton Filon rebondit (encore) avec de nouvelles révélations du Canard Enchaîné. Le Pénélope Gate déborde en Occitanie. Un élu écologiste de Colomiers, Patrick Jimena, lance une pétition pour interdire les emplois familiaux par les parlementaires.

Plusieurs sénateurs, maire de petites communes réclament un cumul sous conditions. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE

Plusieurs sénateurs, maire de petites communes réclament un cumul sous conditions. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE

Le Canard Enchaîné est bien arrivé dans les kiosques de la Haute-Garonne. À peine livré à Colomiers, il a été lu par une personnalité écolo bien connu des médias. Face à l’affaire Fillon, Patrick Jimena a décidé de lancer une pétition en ligne.

L’ex-conseiller départemental Patrick Jimena explique le sens et la portée de son initiative :

Les dernières révélations autour de l’affaire Fillon m’ont poussé à mettre en ligne la pétition. J’espère qu’elle va fonctionner. Il faut que les abus cessent et j’interpelle les députés et tous les candidats aux législatives pour qu’ils proposent une loi. Cette loi porterait sur la gestion de l’argent public gérée par les députés. Mais le point central c’est d’interdire l’embauche des membres de la famille des députés ».

Le compteur des signatures est ouvert. Les prochains jours diront si le niveau est suffisant pour faire bouger les lignes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Menacée de mort, Carole Delga porte plainte

La présidente du Conseil régional a reçu des menaces après l’incident de jeudi dernier en assemblée plénière qui l’a opposée à un élu du Front National.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.Photo : MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.Photo : MaxPPP

La présidente PS de la Région Occitanie a déposé plainte pour outrage et menace de mort. Un individu a posté un message sur le site du conseil régional dans la rubrique « contact ». Un message faisant référence à un incident avec le Front National lors de la dernière assemblée plénière et dans lequel sont proférées des menaces de mort.

Le message est le suivant :

Honte à Carole Delga qui ose enlever le micro d’un élu Front National. Cette info circule sur tous les médias. Bande de pourris de gauchiasses. Vous êtes la honte de la France et un jour on massacrera tous les socialos de merde. En espérant que la famille Delga se fasse égorger prochainement dans un attentat.

Le dépôt de plainte a été effectué mardi 8 février auprès des services de police toulousains. Selon nos informations, l’incident en plénière autour du micro et du Front National a également donné lieu à des insultes (souvent à caractère sexiste) sur les réseaux sociaux.

Après la parution de cet article sur notre blog, de nombreux messages de soutien ont été adressés à la présidente d’Occitanie de la part de membres de la majorité régionale mais aussi de l’opposition. Dans les rangs du FN, le numéro 3 Louis Alliot, a condamné ces menaces et l’élu lotois Emmanuel Crenne, avec qui Carole Delga avait eu le différend en assemblée plénière, a demandé « la peine maximale » pour l’auteur de ces menaces de mort :

De son côté, France Jamet, la présidente du groupe FN au Conseil régional a indiqué dans un communiqué :

Les élus du groupe FN RBM condamnent sans réserve, comme le Front National l’a toujours fait, toutes les violences, d’où qu’elles viennent et à l’égard de qui que ce soit !

Laurent Dubois (@laurentdub) avec FV (@fabvalery)

03 Fév

Voici le nouveau logo de la Région Occitanie… et son histoire !

Un peu plus d’un an après sa naissance, la Région Occitanie s’est dotée ce vendredi 3 février d’une nouvelle identité visuelle, dont nous vous racontons ici la (vraie) histoire.

IMG_0553Carole Delga, présidente PS de la Région Occitanie, a présenté ce vendredi 3 février aux élus et à la presse la nouvelle identité visuelle du Conseil régional. Il s’agit d’un visuel très stylisé où la croix occitane et les couleurs catalanes se mêlent. Un moment de plénitude et de calme au cours d’une assemblée plénière très mouvementée.

Le logo, puisqu’il s’agit de cela, a été dessiné par Léa Filipowicz, une designer illustratrice free-lance qui vit à Toulouse. Agée de 22 ans, originaire du Gers, a obtenu en juin dernier le diplîme de l’école toulousaine « Axe Sud ».

En effet, la Région avait lancé fin 2016 un « concours de talents » ouvert aux étudiants et diplômés des écoles d’art, de graphisme et de design. Le jury, réuni le 20 janvier dernier, a fait son choix… presque définitif.

En effet, d’après nos informations, le jury composé d’élus n’a retenu… que l’idée de la lauréate. Pour ne froisser personne, le logo a ensuite été « retouché » par des professionnels du secteur.  

Il faut rappeler qu’au moment de l’annonce de ce concours, des dents avaient grincé dans la région.  « C’est un peu comme si on demandait aux bricoleurs du dimanche de construire le prochain lycée«  expliquait pour France 3 Jean-François Audigier, le président du Club de la Comm qui regroupe les entreprises du secteur de la communication dans l’ex-région Midi-Pyrénées. 

Finalement, une rencontre avait eu lieu entre la Région et les professionnels et ceux-ci ont donc été associés à la nouvelle identité visuelle qui va se substituer au logo provisoire qui avait été dessiné fin 2015 par le service communication de la Région.

Aux habitants de cette nouvelle région de s’approprier ce nouveau logo.

FV (@fabvalery)

VIDEO – Incident au Conseil régional entre Carole Delga et le Front National

C’est une scène inédite que l’on a vécu ce vendredi au Conseil régional d’Occitanie : la présidente a physiquement tenté de retirer le micro à un élu du Front National qui invectivait la gauche.

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La scène filmée par les caméras de la Région pendant l’assemblée plénière à Montpellier est assez incroyable : on y voit la présidente PS du Conseil Régional Carole Delga s’opposer physiquement aux propos tenus par un élu du Front National.

A ce moment, la présidente était sortie de la salle de réunion pour raisons personnelles. La séance était alors présidée par la première vice-présidente Sylvia Pinel. Les échanges sont alors houleux entre la gauche et la droite. A son retour dans la salle, la présidente Delga entend un élu FN, Emmanuel Crenne, dire que les socialistes qui « ont voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 », n’ont pas de leçon de démocratie à donner aux élus FN. Elle passe près de lui, puis revient sur ses pas et tente de lui arracher son micro.

Moment de tension. La présidente reprend alors sa place à la tribune et rappelle qu’elle ne laissera jamais passer de tels propos. La séance a ensuite été suspendue et une réunion d’urgence organisée avec les présidents de groupe.

Depuis son élection à la présidence de la région Occitanie, Carole Delga, qui doit faire face à un groupe de 40 élus du Front National, principal groupe d’opposition, s’est positionnée à plusieurs reprises en « rempart » face à l’extrême-droite.

De retour en séance, elle a réaffirmé sa volonté d’éviter tout débordement dans les prises de paroles et fustigé les élus « qui veulent faire le buzz » :

Dans cette intervention, Carole Delga fait référence à l’article 23 du règlement intérieur de l’assemblée régionale. Cet article s’intitule : « Respect de l’ordre en assemblée plénière ». Il y est notamment écrit :

La présidente a la seule police de l’assemblée. Elle peut faire expulser de l’auditoire ou arrêter tout individu qui trouble l’ordre (…)

Après cet incident, des élus de droite, comme Elisabeth Pouchelon (LR/Haute-Garonne) regrettait « qu’une nouvelle fois, Carole Delga ne tient pas ses troupes ». Le groupe Front National lui a protesté contre une « agression » de la présidente contre l’un de ses élus.

FV (@fabvalery) avec LD (@laurentdub)

02 Fév

Violences présumées sur une collaboratrice : la députée Isabelle Attard boycotte une visite ministérielle de Jean-Michel Baylet.

Vendredi 2 février, Bernard Cazeneuve et son ministre de l’Aménagement du Territoire, Jean-MIchel Baylet,  doivent se rendre en Normandie.  La députée du Calvados refuse de participer à l’événement en raison de la présence, dans la délégation gouvernementale, de Jean-Michel Baylet. En octobre dernier, la parlementaire écologiste a interpellé, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, l’ancien sénateur du Tarn-et-Garonne sur une affaire de violence sur une ancienne collaboratrice.

Jean-Michel Baylet. ministre de l'Aménagement du Territoire. Photo MaxPPP

Jean-Michel Baylet. ministre de l’Aménagement du Territoire. Photo MaxPPP

A priori, l’événement n’a rien de polémique. Le premier ministre doit « simplement » signer un Contrat de Plan Etat-Région. Une signature qui doit, notamment, profiter au musée de la tapisserie de Bayeux. Mais la participation de Jean-Michel Baylet donne lieu à un incident protocolaire. La députée du Calvados décline l’invitation de la préfecture :

J’ai appris ce matin la présence du ministre Jean-Michel Baylet. Je ne participerai pas à cette hypocrisie qui consisterait à accueillir un homme dont j’ai dénoncé les agissements graves et qui ne devrait pas être ministre.

Par ses propos, Isabelle Attard fait référence à une séance à l’Assemblée remontant au 6 octobre dernier. En plein débat sur la loi Montagne, la députée du Calvados a interpellé Jean-Michel Baylet au sujet d’un dépôt de plainte. Une plainte visant l’actuel ministre de François Hollande et portant sur des violences envers une ancienne collaboratrice.

L’affaire a déclenché un tourbillon médiatique. Le site BuzzFeed a notamment évoqué une transaction financière pour acheter le silence de la victime.

Une pétition a également circulé sur le Web pour demander la démission de Jean-Michel Baylet.

L’ancien sénateur du Tarn-et-Garonne a réagit en menaçant de saisir la justice pour diffamation.

Laurent Dubois (@laurentdub)

28 Jan

La Chambre Régionale des Comptes épingle Brigitte Barèges et la gestion des parkings à Montauban

Le compte n’est pas bon. Pour les magistrats financiers, la mairie de Montauban favorise l’entreprise privée en charge des parkings de la commune. Exonération illégale et injustifiée de redevance. Augmentation des tarifs de stationnements. Explosion des bénéfices. La Chambre Régionale des Comptes épingle la délégation de service public qui a été signée par Brigitte Barèges en 2004 et qui engage la mairie de Montauban jusqu’en 2039.

Selon nos informations, la délégation va être attaquée en justice afin d’obtenir son annulation.

L'un des parkings de Montauban (photo : Google Maps)

L’un des parkings de Montauban (photo : Google Maps)

Le rapport a été adressé à la mairie de Montauban le 23 décembre 2016. Mais il resté confidentiel jusqu’au conseil municipal du vendredi 27 janvier. Sa présentation en conseil municipal s’est réduit à l’intervention du 1er adjoint aux Finances, Pierre-Antoine Levy. La mairie de Montauban est restée silencieuse et en dehors du débat. Mais c’est bien la gestion de Brigitte Barèges qui se retrouve sur la sellette.

En 2003, la mairie de Montauban confie la totalité de la gestion du stationnement de la commune à une entreprise privée. Parkings souterrains et aériens font l’objet d’une délégation de service public. Ce choix n’a rien d’extra-ordinaire. D’autres communes ont opté ou optent pour la même formule. Dans le passé, la commune tarnaise de Castres a, par exemple, a adopté ce dispositif juridico-financier.

Ce qui est moins banal, c’est, selon la Chambre Régionale des Comptes, que « l‘équilibre financier a évolué au profit du délégataire« . Autrement dit, c’est une bonne affaire pour l’entreprise privée. Pas pour la mairie de Montauban et les contribuables de la ville.

Une compensation généreuse

Au début du commencement, le gestionnaire privé des parkings montalbanais ne doit pas simplement entretenir et gérer des places. L’entreprise doit construire, à ses frais, un nouveau parking. Suite à problèmes de dépollution et à des fouilles archéologiques, le coût des travaux explose. La facture passe de 6,1 millions d’euros à 11,6 millions d’euros.

Pour compenser ce surcoût, la mairie de Montauban décide de prolonger la durée du contrat. La délégation passe de 30 à 35 ans. Mais la municipalité exonère également (pendant 4 ans) le délégataire de redevance. Une redevance qui correspond à une occupation du domaine public. Ces compensations sont chiffrées par la Chambre Régionale des Comptes à 4,6 millions d’euros. Mais ce n’est pas tout. La prolongation de la délégation doit rapporter à l’entreprise privée plus de 10 millions de chiffre d’affaires supplémentaires. La conclusion de la Chambre Régionale des Comptes est sans appel :

Il en résulte un nouvel équilibre économique du contrat plus favorable au délégataire…le résultat net cumulé passant de 7 210 000 euros à 14 075 000 euros, soit un surplus de 6 865 000 euros de résultat net.

Les magistrats financiers estiment que, dans ce contexte, l’exonération (qualifiée d’illégale) concédée par la mairie de Montauban n’est pas justifiée. En clair, la mairie de Montauban est trop généreuse. Mais évidemment cette générosité est financée par l’argent public et au profit d’une entreprise privée. La municipalité est tellement bienveillante envers son délégataire qu’elle accepte de verser, sans raison, des compensations.

Une générosité sans justification.

Selon les chiffres de la Chambre Régionale des Comptes, la gestion privée des parkings montalbanais est un bon « business ».

Entre 2010 et 2013, le chiffre d’affaires réalisé s’est élevé à 6 671 000 euros, soit 989 000 euros de plus que prévu.

Néanmoins, avant 2010, sans être mauvais, le chiffre d’affaire est inférieur aux prévisions du délégataire. Cette situation est liée à une augmentation des charges d’exploitation. La maire de Montauban n’est pas restée insensible à la (relative) déception de son délégataire. En 2010, la délégation est renégociée et des compensations sont attribuées. La Chambre Régionale des Comptes rappelle :

La situation (ndlr l’augmentation des charges d’exploitation) relève de la responsabilité du délégataire, qui ne peut s’en prévaloir pour demander de nouvelles compensations.

Visiblement soucieuse des intérêts de son délégataire, la mairie a également voté une augmentation des tarifs de stationnement. Ce point est mis en avant par la Chambre Régionale des Comptes :

Certains parcs (parc Roosevelt, Grifoul et Consul Dupuy) ont vu leurs tarifs fortement augmenté entre 2010 et 2015. Le niveau  de ces augmentations ne parait pas justifié au regard de la rentabilité déjà forte des parcs.

Au vu de la surprenante générosité de la maire de Montauban, la Chambre Régionale des Comptes recommande un « véritable contrôle de la délégation » des parkings. Cette recommandation signifie que, pour les magistrats financiers, la collectivité ne contrôle pas vraiment une délégation qui pèse pourtant des millions d’euros. C’est un verdict sévère. Mais la Chambre Régionale des Comptes ne se prononce pas sur un point essentiel : pourquoi ?

Pourquoi la mairie de Montauban est aussi généreuse ? Manque de rigueur ?

Les magistrats financiers sont des magistrats financiers. Ils dissèquent les comptes et les chiffres. Les mobiles et les motifs d’une gestion « douteuse » relèvent d’un autre registre. Selon nos informations, le SRPJ de Toulouse a ouvert une enquête préliminaire sur plusieurs délégations de service public signées par la mairie de Montauban. Dans ce cadre, différentes auditions ont été menées ces derniers mois.

Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes et la gestion des parkings pourrait d’alimenter les tuyaux des enquêteurs.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, la maire de Montauban n’a pas souhaité s’exprimer.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Jan

Carole Delga épingle Macron et Mélenchon dans une lettre aux militants PS

A 48 heures du 1er tour de la primaire, la présidente (PS) de la région Occitanie lance un appel au sursaut en direction des militants socialistes. Dans un courrier envoyé ce vendredi 20 janvier, Carole Delga parle  d’une division et d’une crise profonde de la gauche. Aucune référence à Manuel Valls même si la présidente d’Occitanie est une « valliste » convaincue. En revanche, Carole Delga épingle Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Photo MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Photo MaxPPP

Le jour et l’heure de l’envoi ne sont pas un hasard. Carole Delga a choisi la dernière ligne droite des primaires pour s’adresser aux militants socialistes. Le message est relativement court. Mais il est dense. La présidente PS d’Occitanie donne immédiatement le ton. Les premières lignes sont consacrées à un constat sans nuance et à un état des lieux sans concession :

Nous le savons : le Parti Socialiste sort incontestablement affaibli de ce quinquennat…Nous devons être à la hauteur de cette situation inédite. La gauche, dans son ensemble, est divisée. Chacune de ses composantes historiques, connait une crise profonde.

Carole Delga ne se contente pas de dresser un tableau sombre. La socialiste met en garde contre les fausses pistes. Elles portent un nom ou plutôt deux : Macron et Mélenchon.

Notre projet de société n’est pas celui de Mélenchon ou de Macron. Je ne crois ni au grand soir, ni à l’homme providentiel. Je veux le dire avec force : aucune aventure individuelle, aucun changement de trajectoire opportuniste ne sauraient, dans les conditions politiques actuelles, constituer une réponse aux défis qui nous sont collectivement posés.  Nous savons que la radicalité théâtrale, le « ni gauche, ni droite », les postures médiatiques, ne sont des réponses adaptées aux attentes de nos concitoyens. Je n’entends pas accepter l’abandon de nos idéaux collectifs pour quelques destins personnels ou quelques sièges de plus.

La fin du courrier (signé par Carole Delga) ne fait aucune référence au 1er tour de la primaire du dimanche 22 janvier. Aucune allusion (même au second degrés) au candidat soutenu par Carole Delga. La présidente de Région appartient à l’équipe de campagne de Manuel Valls. Elle était aux côtés de l’ancien premier lors de son meeting de Tournefeuille. L’avant veille du scrutin, on pouvait s’attendre à un geste (même subliminal) de soutien. Il n’en est rien.

Les dernières lignes scandent un seul message : les territoires ont besoin du PS et Carole Delga souhaite mener ce combat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

19 Jan

Les syndicats du Conseil Régional dénoncent une rupture du dialogue social

La grogne syndicale monte d’un cran au conseil régional. Ces derniers mois, plusieurs syndicats ont diffusé plusieurs tracts pointant des problèmes de gestion du personnel et épinglant le processus de Fusion. Un cap est franchi depuis le 18 janvier. Une inter-syndicale allant de la CGT en passant par la CFDT, Sud et Unsa se retire du Comité Technique Paritaire (équivalent d’un Comité d’Entreprise). Un seul syndicat reste en dehors du mouvement : Force Ouvrière. Motif de ce front commun : l’absence de dialogue social.

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

La CGT et la CFDT expriment, depuis plusieurs mois, un malaise. Début janvier, le syndicat majoritaire au conseil régional a demandé un entretien à Carole Delga. Une demande de dialogue qui est restée lettre morte. Quelques jours après cette requête, une inter-syndicale appelle au respect du dialogue. Dans un courrier collectif, la CFDT, Sud et Unsa rappellent les engagements de la présidence de Région :

Lors de la rencontre du 17 février 2016, la présidente Carole Delga s’est engagée sur un dialogue social respectueux des représentants du personnel et sur la concertation des agents sur leur devenir. Ce discours a été répété lors des voeux aux personnels les 9 et 10 janvier derniers et martelé sans cesse dans toutes les communications à destination des agents.

Selon l’inter-syndicale, les promesses d’un dialogue social ne sont pas tenues :

Il n’est pas tenu compte dans les instances des avis quasi-unanimes des représentants du personnel et des retours des agents directement concernés par la réorganisation de la collectivité.

Les syndicats du conseil régional lancent donc un appel à Carole Delga :

Nous appelons l’autorité territoriale à respecter ses engagements et de rétablir un dialogue social.

L’inter-syndicale ne se contente pas de paroles. Elle passe aux actes et décide de pratiquer « la chaise vide » dans le Comité Technique Paritaire (CTP). Un comité qui doit obligatoirement être consulté s’agissant de l’organisation du conseil régional et de certaines mesures concernant le personnel.

La participation des syndicats au CTP est suspendue. Mais une main est tendue. L’inter-syndicale demande à être reçue « rapidement par madame la présidente de région Occitanie« .

Cette situation est inédite à l’Hôtel de Région de Toulouse. Sous la présidence de Martin Malvy, des syndicats ont menacé de quitter le CTP. Mais cette menace n’a jamais été mise en oeuvre. Comme le précise un fin connaisseur des arcanes régionales, « il n’y a jamais eu un début de commencement d’exécution de la menace« .

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le conseil régional n’a pas souhaité s’exprimer.

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Jan

Où est passé l’opposition de droite au Conseil Régional ?

Un an après sa création, le groupe Union des Elus de la Droite et du Centre est en mode « service minimum ». Des tweets, des communiqués de presse et parfois des coups d’éclats. Mais l’opposition régionale manque de souffle et de visibilité. La disparition brutale de l’ancien président de groupe, Dominique Reynié, peut expliquer cette léthargie. Néanmoins, c’est une raison politique qui est déterminante. Deux conceptions de l’opposition s’opposent. Des élus du groupe plaident pour un choc frontal et direct. D’autres sont adeptes d’un style plus soft.

Christophe Rivenq, président du groupe de l'Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Christophe Rivenq, président du groupe de l’Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Séance plénière à Montpellier. Sur consigne de son président, Christophe Rivenq, l’opposition quitte la salle. Comparé au Front National (principale force d’opposition dans l’hémicycle Régional), ce geste reste bon enfant. Mais cela prouve que la droite et le centre savent donner de la voix. Ce coup d’éclat reste toutefois exceptionnel. S’agissant d’une action au long cours, c’est plutôt morne plaine. Dans l’ancienne région Midi-Pyrénées, l’opposition au socialiste Martin Malvy menait une bataille rangée. Y compris sur le terrain judiciaire.

Ce sont deux élus d’opposition qui sont à l’origine de l’affaire AWF. Une affaire impliquant le conseil régional et ayant découché sur la démission du ministre Kader Arif et l’ouverture d’une information judiciaire.

Dans la nouvelle Grande Région, la nouvelle opposition est beaucoup plus timide. Un seul exemple. La presse a révélé l’existence d’un marché entre le groupe de presse de Jean-Michel Baylet et la Région Occitanie. Malgré un vrai tohu-bohu médiatique, le communiqué de presse est sorti tardivement. Selon nos informations, l’opposition de droite a manqué ne pas réagir publiquement. Le président du groupe, Christophe Rivenq, aurait invoqué un risque (juridique) de diffamation. Le dossier étant sur la place publique, le risque était totalement virtuel et même inexistant. La prudence traduisait en réalité une réticence.

Pour un élu régional, l’exemple du marché entre la Région et le groupe La Dépêche du Midi révèle une vraie différence (culturelle). Et même une véritable divergence sur le fond. Les conseillers régionaux ex-Languedociens seraient des adeptes d’une opposition light. Moins active et agressive que celle prônée par leurs collègues ex-Midi-Pyrénéens. Une autre source ajoute un élément conjoncturel. L’opposition (musclée) de l’époque Malvy reposait sur une task-force. Notamment un secrétaire général affûté. Ancien Directeur Général de Service de plusieurs collectivités, Jean-Pierre Villespy disposait d’une capacité d’expertise. Sans cette cheville ouvrière, l’affaire AWF et d’autres patates chaudes seraient restées au frigo.

Un responsable du Centre met également en avant le président de groupe :

On n’a pas de chef. Rivenq devrait être dans la presse régionale deux ou trois fois par semaine ».

Un responsable de la droite est franchement incisif et pointe une proximité entre le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau, et le patron de la droite régionale.

La discrétion médiatique de Christophe Rivenq peut se justifier par un agenda surchargé. En effet, le président de groupe cumule plusieurs casquettes. Conseiller régional, chef de cabinet de la mairie d’Alès, directeur général de services d’une commune et d’une agglomération. A gauche, le président du groupe PS cumule mandat régional et de député. S’agissant de Christophe Rivenq ce ne sont pas les mandats qui s’additionnent mais les fonctions qui s’empilent.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, son entourage dément l’idée d’un président en sous-régime :

Christophe Rivenq a des contacts quotidiens avec le groupe. Il commence ses journées très tôt et reste joignable très tard. A la différence de Dominique Reynié, il connaît très bien les dossiers locaux. Il organise des réunions avant chaque commission sectorielle et chaque assemblée plénière. Il a organisé aussi des séminaires de travail, avec des actions de formation, pour les élus et un séminaire de travail pour les collaborateurs.

Comme la majorité, l’opposition de droite essuie les plâtres d’une Région forte de 13 départements et qui ne facilite pas les contacts entre les élus. Des élus issus d’horizons différents et qui ne partagent ni la même culture politique ni la même histoire. Avec le temps, l’approche ex-Midi-Pyrénéenne d’une opposition frontale finira peut-être par l’emporter.

Rendez-vous dans un an, pour le second anniversaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)