La députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, a chiffré l’impact d’une hausse de la CSG. Selon la parlementaire du Tarn-et-Garonne, 8 millions de retraités vont perdre du pouvoir d’achat.
Première séance de questions au gouvernement et première passe d’arme. Mercredi 5 juillet, la députée (PS) Valérie Rabault a interpellé le nouveau ministre des Comptes Publics, Gérald Darmanin, au sujet de la hausse de la CSG. La parlementaire a chiffré le nombre de français qui vont passer à la caisse. Valérie Rabault justifie son calcul par le soucis d’être concret :
Je chiffre toujours pour me rendre compte de l’ampleur des choses. Sur la CSG, je trouve le débat hypocrite. Le gouvernement parle toujours de 1,7% (ndlr : de hausse), c’est un chiffre qui donne l’impression que cela n’aura pas d’impact. La seule façon de prendre conscience des choses est de regarder ce que cela donne en euros sonnants et trébuchants
Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a promis un « donnant-donnant » : plus de CSG mais la suppression de la taxe d’habitation. Par un effet de vases communicants, les contribuables devaient récupérer du pouvoir d’achat. Lors de son discours de politique générale, ce mardi 4 juillet, le premier ministre a annoncé un maintien, pour une durée indéterminée, de la taxe d’habitation. Pour Valérie Rabault, cet absence de compensation va se traduire par une perte nette :
Au moins 8 millions de retraités, sur près de 14 millions, vont payer plus de CSG. Pour une retraite à 1300 euros par mois cela donne une hausse sur l’année de 265 euros, soit l’équivalent d’une facture d’eau à payer en plus. Pour 2000 euros de retraite, cela donne 408 euros de plus en payer
Selon les chiffres de l’ancienne rapporteure du Budget, plus de la moitié des retraités français sont concernés par une ponction de leur pouvoir d’achat. En Occitanie, 1,1 millions de personnes ont fait valeur leur droit à la retraite.
En revanche, les fonctionnaires et les salariés doivent échapper au coup de guillotine fiscal. Le gouvernement prévoit une réforme des cotisations sociales. Pour les « actifs » du secteur public et privé, la hausse de la CSG sera contrebalancée.
Le député (LREM) du Tarn, Jean Terlier, insiste sur ce point :
La suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie et l’assurance chômage, financée par un transfert sur la CSG, redonnera dès 2018 du pouvoir d’achat à plus de 20 millions d’actifs. Cela représente 250 euros par an au niveau du SMIC
S’agissant des retraités, le représentant tarnais d’Emmanuel Macron conteste l’analyse de Valérie Rabaut :
Une concertation sur la réforme de la taxe d’habitation aura bien lieu dans le cadre du quinquennat. Cette réforme compensera très largement la hausse de la CSG
En attendant une remise à plat, Valérie Rabault et Jean Terlier sont au moins d’accord sur un point : la hausse c’est maintenant.
Laurent Dubois (@laurentdub)