28 Fév

Législative : la France Insoumise veut débattre publiquement avec le candidat En Marche

Le candidat de la France Insoumise, Philippe Gimenez, propose un débat public au représentant En Marche, Michel Monsarrat.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

La législative (partielle) en Haute-Garonne, ce sont des réunions publiques et un défilé de personnalités nationales. Mais, moins de quinze jours avant le 1er tour, la campagne prend une autre tournure. Le candidat de la France Insoumise, Philippe Gimenez, veut débattre publiquement avec son adversaire « macroniste », Michel Monsarrat. Le représentant de Jean-Luc Mélenchon « entend régulièrement des propos qui expriment un franc mécontentement de la politique du président Macron et qui le qualifient de président des riches ». Philippe Gimenez souhaite « mettre face à face » sa vision politique et celle incarnée par En Marche.

De son côté, Michel Monsarrat estime que « c’est sain de débattre« .

Contacté par France 3 Occitanie, le candidat En Marche précise qu’il « va voir » et qu’il discute avec Philippe Gimenez des modalités pratiques. Néanmoins, il ne confirme pas, de manière ferme et définitive, qu’il participera à un débat. Michel Monsarrat souhaite obtenir des garanties. Le candidat En Marche estime avoir de bonnes relations avec Philippe Gimenez. Il ne redoute pas de chausse-trappes avec, notamment, une claque organisée ou des huées orchestrées.

Mais Michel Monsarrat ne souhaite pas donner l’impression qu’il décline une invitation. Le candidat En Marche est, ce mercredi 28 février, au salon de l’Agriculture à Paris. Mais, dès son retour, Michel Monsarrat se prononcera sur la proposition de la France Insoumise.

Laurent Dubois (@laurentdub)

27 Fév

Absentéisme des conseillers régionaux : quels sont les élus sanctionnés financièrement ?

Le conseil régional d’Occitanie publie le taux d’absence des élus régionaux. Une évaluation unique en France et qui conduit à une sanction financière.

Assemblée Plénière du conseil régional d'Occitanie. MaxPPP/Esdourrubailh

Assemblée Plénière. conseil régional d’Occitanie.Photo : MaxPPP/Esdourrubailh

Pour la deuxième fois depuis le début du mandat, le conseil régional pointe les absences de élus régionaux. Cette transparence était totalement absente dans l’ex-région Languedoc-Roussillon. Mais elle existait, avant la création de la Grande Région, côté Midi-Pyrénées. Néanmoins, c’était un dispositif peu efficace. En effet, un mécanisme d’excuses permettait à un élu d’être considéré comme « présent à 100% » alors qu’il pouvait être absent en permanence.

Après son élection à la tête de la nouvelle région, Carole Delga a introduit un nouveau pointage. Les excuses sont limitées et encadrées. Il existe 3 cas de figure : un mandat de représentation de la Région empêchant de participer à une réunion, une raison de santé justifiée par un certificat médical, des empêchements professionnels ou personnels. Cette dernière catégorie d’excuse comporte 3 « jokers ».

Si, malgré ces excuses justifiées, un élu n’est pas présent, une sanction financière financière s’applique : une retenue sur les indemnités. Cette pénalité s’applique à partir de 10% d’absences et elle est proportionnelle : 10% d »absence = 10% de retenue, 20% = une retenue de 20%….La retenue s’applique sur quatre mois .Après cette période, le compteur est remis à zéro.

Sur la base de ce système, des conseillers régionaux vont donc perdre une partie de leur indemnité.

  • France Jamet (FN) : 10% de retenue correspondant à un taux d’absence de 13,89%
  • Jean-François Fons (UEDC) :  20% de retenue pour un taux d’absence de 27,27%
  • Jean-Christophe Sellin (Non Inscrit) : 10% de retenue pour un taux d’absence de 17,24%
  • Sacha Briand (UEDC) : 10% de retenue pour un taux d’absence de 13,04%
  • Emmanuel Crenne (FN) : 20% de retenue pour un taux d’absence de 20%
  • Yoan Gillet (FN) : 10% de retenue pour un taux d’absence de 16,67%

La retenue la plus importante concerne Anne-Marie Collard (FN) : 40% de retenue pour un taux d’absence de 42,86%

Le conseiller régional du Lot, Aurélien Pradié, figure également parmi les plus gros « perdants » : 30% de retenue pour un taux d’absence de 36,6%. Mais c’est sans conséquence.  En effet, Aurélien Pradié a démissionné de son mandat régional pour se consacrer à son activité parlementaire. De ce fait, il n’y aura pas de sanction financière pour le jeune élu du Lot puisqu’il ne perçoit plus d’indemnité au titre de son ex-mandat régional.

Tous les conseillers régionaux ne perçoivent pas la même indemnité. La rémunération dépend des fonctions exercées au sein du conseil régional (membre de la commission permanente, vice-présidence) mais aussi d’un éventuel cumul de mandat (parlementaire ou local).Evidemment, plus d’indemnité est importante et plus la sanction financière est élevée. Au regard de ces critères, voici le montant des retenues :

  • France Jamet (FN) : 157,93 euros.
  • Jean-François Fons (UEDC) : 410,30 euros.
  • Jean-Christophe Sellin (Non Inscrit) : 186,50 euros
  • Sacha Briand (UEDC) : 63,95 euros
  • Emmanuel Crenne (FN) : 315,23 euros
  • Yoan Gillet (FN) : 191,12 euros

Logiquement, c’est Anne-Marie Collard (FN) qui va perdre le plus d’argent : 766,44 euros

Ses sanctions financières sont relatives car elles reposent sur un système de contrôle qui a des failles. Selon nos informations, des élus contournent les règles. Au moment des Assemblées Plénières (AP), des conseillers régionaux signent en fin de matinée la feuille de présence. Ils déjeunent puis pointent en début d’après-midi avant de quitter la réunion. Lors de chaque AP, le pointage se fait par demi journée : matinée, après-midi et éventuellement soirée. Il suffit d’être présent entre 11 heures 30 et 14 heures 30 pour avoir de bonnes statistiques. Ainsi, des élus affichent  un taux d’absence à 0% alors qu’ils se contentent d’une présence minimale. De plus, les indicateurs portent sur un nombre limité de réunion : 3 assemblées plénière par an, 10 commissions permanentes par an, 10 commissions sectorielles par an. Les réunions dans les organismes extérieurs ne sont pas comptabilisés. Et, évidemment, le travail sur le terrain n’est pas contrôlé.

Ces limites relativisent l’intérêt et la portée du taux d’absence des élus régionaux. Mais le système a un intérêt indéniable : il existe.

Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Fév

Comment Philippe Martin est parvenu à inviter Emmanuel Macron dans le Gers ?

Philippe Martin a profité du salon de l’Agriculture pour inviter Emmanuel Macron dans le Gers. Une invitation acceptée par le chef de l’Etat.

Philippe Martin, président du Gers. Photo : AFP/Cabanis

Philippe Martin, président du Gers. Photo : AFP/Cabanis

Cette année le salon de l’Agriculture prend un air de salon du Tourisme. Emmanuel Macron a pu profiter, comme ses prédécesseurs, des plus belles bêtes et des meilleurs produits. Mais le chef de l’Etat a également « gagné » un séjour dans le Gers. L’invitation n’était pas évidente. Pour approcher le chef de l’Etat, le président du Gers a du se faufiler dans le dispositif de sécurité.

Philippe Martin était motivé. Avant de rejoindre Paris et la porte de Versailles, l’ancien ministre a assisté à une réunion de la chambre d’agriculture du Gers et il a promis d’essayer de rencontrer Emmanuel Macron. La raison de cette promesse, c’est la crise des zones défavorisées. Comme le précise Philippe Martin, « 63 à 69 communes sont exclues du dispositif d’aides européennes. 300 à 400 éleveurs ne vont plus toucher de compensation. C’est gigantesque« .

Le président du Conseil départemental du Gers voulait attirer l’attention du chef de l’Etat sur la situation de son département. Mais aucun rendez-vous n’était fixé et une rencontre improvisée au salon de l’Agriculture était hautement improbable. Philippe Martin a tenté le tout pour le tout. Avec deux de ses collaborateurs, il s’est dirigé vers le hall 1, le hall où se trouvait Emmanuel Macron. Philippe Martin est déterminé et dit à ses collaborateurs : « on y va et vous prenez des photos même si on se fait plaquer au sol par les gardes du corps« .

L’ancien ministre se heurte rapidement au cordon de sécurité. Un des officiers de sécurité reconnaît l’ancien ministre et lui demande ce qu’il souhaite. La réponse fuse : rencontrer Emmanuel Macron.

C’est la présence, dans le staff présidentiel, du sénateur François Patriat qui va débloquer la situation. Le parlementaire est un proche d’Emmanuel Macron. Il fait entrer dans la « bulle » de sécurité Philippe Martin. Le chef de l’Etat reconnaît l’ancien ministre et lui fait la bise. L’entrevue va durer 10 minutes et va être filmée par une chaîne d’info en continue.

Philippe Martin a, selon ses propres mots, « une discussion sans complaisance mais sans agressivité« . Le début de l’échange porte sur les zones défavorisées. Emmanuel Macron associe, d’ailleurs, brièvement son ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. La discussion glisse ensuite sur la ruralité. Philippe Martin se fait le porte-parole d’une « ruralité qui n’est pas la plainte ou la lamentation mais qui réussit ». Le président du Gers met notamment en avant le développement du Très Haut Débit. Un chantier sur lequel le Gers est en avance sur le déploiement prévu par le gouvernement.

Le discours positif et constructif de Philippe Martin a visiblement plu à Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a accepté, avec enthousiasme, une invitation dans le Gers.

Philippe Martin reconnaît que ce rapprochement avec Emmanuel Macron « va lui flinguer son congrès du PS ». Mais le socialiste estime que « des désaccords peuvent être mis de côté dans l’intérêt des agriculteurs et du Gers« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Fév

Polémique Wauquiez : du « café du commerce » pour le porte-parole de LR31

Le porte parole des Les Républicains en Haute-Garonne, Pierre Esplugas-Labatut, rejoint le mouvement de Valérie Pécresse. Un ralliement qui intervient en pleine tempête politico-mediatique autour du président de LR, Laurent Wauquiez.

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Pierre Esplugas-Labatut évoque « une continuité naturelle ». Pour le porte-parole de LR31, l’engagement dans le mouvement de Valérie Pécresse, Libre, est conforme à un attachement à une « droite modérée ». Un engagement et un attachement qui se sont traduit, dans le passé, par les fonctions départementales exercées par Pierre Esplugas-Labatut. Le maire adjoint de Jean-Luc Moudenc a notamment piloté, pendant la présidentielle de 2017, le comité de soutien d’Alain Juppé en Haute-Garonne.

Pierre Esplugas-Labatut insiste sur un point : son ralliement à Valérie Pécresse n’implique pas un départ du parti Les Républicains. L’élu toulousain se déclare « très heureux et très bien au sein de LR31 » et il souhaite préparer les prochaines échéances « européennes et surtout les municipales à Toulouse ».

Cette précision est loin d’être un détail. En effet, les démissions se succèdent depuis quelques jours. Des élus claquent la porte de LR après la « fuite » dans les médias des propos incendiaires tenus par le nouveau président du parti. Pierre Labatut-Espuglas est sur le ligne Pécresse. La présidente de la Région Ile-de-France reste dans le parti. Mais elle se dit « consternée par des propos qui divisent et affaiblissent la droite ».

Pierre Espuglas-Labatut évoque, quant à lui, des « propos dignes du café du commerce et à l’emporte pièce qui ne sont pas de nature à rassurer ». L’élu toulousain confesse « une compassion sur la forme » vis-à-vis de Laurent Wauquiez. Universitaire de profession, Pierre Esplugas-Labatut estime « qu’une salle de cours est un sanctuaire et qu’il existe une alchimie entre les étudiants et un enseignant faisant que des propos tenus à huis-clos peuvent être déformés une fois qu’ils sortent à l’extérieur ».

Mais, sur le fond, le porte-parole de LR31 n’est pas sur la ligne Wauquiez. Une ligne que Pierre Espuglas-Labatut résume d’une phrase :

Je trouve que ça dérape un peu trop

Plusieurs adhérents de LR ont rejoint Valérie Pécresse après la polémique de ces derniers jours. Pierre Esplugas-Labatut n’établit pas de relation directe entre sa nouvelle adhésion au mouvement de l’ancienne ministre et le tourbillon de l’affaire Wauquiez. Mais une chose est évidente. Le tempête politico-médiatique de ces derniers jours a forcément joué un rôle.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

22 Fév

Comptes de campagne rejetés et risque d’inéligibilité pour le député du Tarn Philippe Folliot

Info France 3 Occitanie– Les comptes de campagne du député du Tarn, Philippe Folliot, viennent d’être rejetés. Le juge électoral est saisi en vue d’une possible déclaration d’inéligibilité.

Philippe Folliot (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Philippe Folliot (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a rejeté les comptes de campagne du député du Tarn et président d’Alliance Centriste, Philippe Folliot. Le montant total des dépenses est de 27 189 euros. Des dépenses financées principalement par un apport personnel de 25 647 euros.

Le député du Tarn et soutien d’Emmanuel Macron ne sera pas remboursé de ces sommes. La CNCCFP relève des irrégularités s’agissant de deux documents de campagne. Des documents relatifs au bilan de mandat du député sortant. Au delà de la sanction financière, c’est surtout la saisine du conseil constitutionnel qui est importante. Une saisine prévue par le code électoral (art L 52-15 et L.O.136-1) et qui est faite par la CNCCFP.

Sur son compte Twitter, Philippe Folliot, se déclare serein :

 

Néanmoins l’affaire est sérieuse et les enjeux sont importants. Philippe Folliot risque d’être déclaré inéligible par le juge électoral pour une durée de 1 à 3 ans. Cette décision constituerait un vrai coup d’arrêt dans la longue carrière politique de Philippe Folliot.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

16 Fév

Tarn : le maire de Saint-Sulpice, Raphaël Bernardin, nommé référent d’En Marche

Info France 3 Occitanie-Le maire de Saint-Sulpice, Raphaël Bernardin, vient d’être nommé référent départemental d’En Marche.

Raphaël Bernardin, maire de Saint-Sulpice (81). Photo : MaxPPP/Boria

Raphaël Bernardin, maire de Saint-Sulpice (81). Photo : MaxPPP/Boria

L’annonce vient d’être faite, ce vendredi 16 février, sur la boucle Télégram des Marcheurs tarnais. Mais la nomination de Raphaël Bernardin à la tête du mouvement En Marche remonte à une décision en date du lundi 12 février. Cette désignation, par le bureau exécutif de La République En Marche (LaRem) intervient après la démission collective de l’ancienne équipe départementale.

Raphaël Bernardin bénéficiait du soutien du député Jean Terlier. En début d’année, lors d’une cérémonie de voeux, le parlementaire a publiquement souhaité la désignation du nouveau maire de Saint-Sulpice comme référent départemental. Lors de la campagne des municipales, Jean Terlier s’est également fortement engagé aux côtés de Raphaël Bernardin.

Le nouveau patron des Marcheurs tarnais a également bénéficier de son récent succès électoral. Raphaël Bernardin n’est pas  le 1er maire En Marche de France. Le nouveau maire de Saint-Sulpice, le reconnait lui même. La liste de Raphaël Bernardin ne portait l’étiquette du mouvement « macroniste » et l’heureux élu était en congés de LaRem pendant la campagne. Mais Raphaël Bernardin a toutefois démontré sa capacité à remporter une compétition électorale.

La médaille a, toutefois, un revers.

Le précédent référent, Clément Baller, était un pur produit de la société civile. C’est désormais un élu local qui est en charge de l’animation d’En Marche dans le Tarn. C’est le maire d’une commune de 8000 habitants et très proche d’un parlementaire qui prend les rênes. Cela rapproche En Marche du fonctionnement traditionnel des partis du Vieux Monde. Les adhérents vont-ils être convaincus par cette « normalisation » d’un mouvement qui promettait de révolutionner les pratiques politiques ?

Contacté par France 3 Occitanie, Raphaël Bernardin précise ses objectifs : « fédérer les marcheurs et les marcheuses, donner plus de visibilité aux comités locaux, qui sont le coeur de notre département, valoriser l’action et l’initiative citoyenne, préparer les échéances à venir ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Listes nationales pour les élections de 2019 : l’Europe plus loin des régions ?

Le Parlement Européen à Strasbourg. photo Frederick Florin AFP

Le Parlement Européen à Strasbourg. photo Frederick Florin AFP

Nos députés européens étaient jusque-là élus sur une circonscription sud-ouest de 18 départements et trois régions (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine). Mardi 13 février, l’Assemblée Nationale a voté l’instauration de listes nationales. Emmanuel Macron qui en voulait des « transnationales » devra s’en contenter. Mais ces nouvelles listes ne vont-elles pas déconnecter encore plus les territoires de leurs élus européens ? Eléments de réponse.

Dans l’hémicycle ce mardi, seuls les députés LR semblaient encore vouloir défendre un format de listes que peu regretteront. Jean-Luc Mélenchon, habitué aux parachutages, ancien député européen du sud-ouest désormais député national de Marseille, après avoir échoué cinq ans plus tôt dans Pas-de-Calais, fait partie de ceux-là. « Si vous voulez des gens accrochés à leur territoire, élisez des moules ou des bigorneaux. Mais si vous parlez au peuple français, il convient que vous vous rappeliez que nous sommes un peuple mouvant.» déclarera-t-il dans l’hémicycle.

Listes nationales ou circonscriptions, dans les deux cas cela n’a pas fait de moi un élu de proximité »

A l’occasion, il se souvient de son passage dans sa circonscription sud-ouest où « parler de Bordeaux à Perpignan n’intéressait personne, même dans le raccord des sujets locaux à l’Europe ». Listes nationales et circonscription, Gérard Onesta ancien Vice-Président (EELV) du Parlement Européen a connu les deux situations. « Dans les deux cas, ça n’a pas fait de moi un élu de proximité ». L’actuel président du bureau du Conseil Régional dénonce  une « fumisterie ». « Soit l’élu est immergé dans la société et vit à son contact, soit c’est un apparatchik ou un parachuté, ça n’est pas ce débat qui va faire changer les choses ».

Pour cet européen convaincu, un député ne doit pas représenter son territoire mais la nation. « C’est le sénateur qui représente les territoires ! Vouloir faire des députés européens des sénateurs européens a pour conséquences qu’ils servent leurs intérêts et non ceux de l’Union » dénonce-t-il. Et Gérard Onesta de se dire « extrêmement en colère » que la récente répartition des sièges des députés britanniques partis via le Brexit n’ait pas donné lieu à des listes transnationales. « Le PPE, le regroupement des partis de droite du continent s’y est opposé. Si on veut vraiment un parlement qui légifère pour l’U.E, il faut des listes transnationales ».

Gare à la proportionnelle !

Quant à Emmanuel Macron qui serait favorable à ces listes transnationales, Gérard Onesta trouve cette position pour le moins paradoxale. « Le même Macron ne veut pas d’un Président de la Commission Européenne élus par les députés. Il veut que ça continue à se faire en conclave avec les 27 chefs d’état ». Alors comment rapprocher l’Europe des territoires ? « Il n’y a qu’à diffuser les débats de Strasbourg à la télévision comme les questions au gouvernement de l’Assemblée Nationale » préconise-t-il.

Gérard Onesta n’est pas le seul à penser que des listes plus régionales mettraient en péril la proportionnalité du vote européen, créant ainsi un « effet de seuil » qui privilégiera certaines formations politiques et en fera disparaître d’autres de l’hémicycle. Marie-Pierre Vieu, l’ancienne suppléante communiste de Jean-Luc Mélenchon et qui siège désormais à Strasbourg à sa place, est sur la même ligne que Gérard Onesta et veut même  aller plus loin.

Une machine à produire de l’alternance »

« Nous sommes opposés au seuil d’éligibilité à 5%, les autres pays étant sur du 3% ou sur du rien ». Quant aux listes transnationales qui ont été abordées lors de discussions récentes, en tant qu’internationaliste, elle accepte d’en débattre, mais sans illusions. « Au stade actuel de la construction et de l’espace démocratique en Europe, ça nous paraît une machine à produire de l’alternance plutôt qu’autre chose ».

Alors qui pour défendre des listes régionales ? Principalement des élus LR qui, lors du débat à l’Assemblée Nationale, ont échoué à faire voter des amendements visant à créer des circonscriptions correspondant aux 13 régions actuelles, plutôt qu’une circonscription unique. Leur chef de file, Christian Jacob a notamment déploré qu’ « au moment où on a besoin de rapprocher les parlementaires du terrain, on les éloigne ». Mais une fois encore la seule question qui peut prouver l’intérêt, et le sentiment d’appartenance du citoyen à l’Europe sera la participation au prochain scrutin en mai 2019.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

Crise au MJS : le représentant de la Haute-Garonne demande aux « hamonistes » de quitter le mouvement

Soupçon de fraude et risque de scission. Depuis son dernier Congrès, le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) se déchire entre pro-Hamon et pro-PS. Le représentant du mouvement en Haute-Garonne, Daniel Molina, demande qu’un nouveau congrès soit organisé mais sous le contrôle d’observateurs extérieurs.

Daniel Molina, MJS31; Photo : Facebook

Daniel Molina, MJS31; Photo : Facebook

Les 10 et 11 février derniers, le MJS a tenu son congrès. Pour plusieurs responsables locaux du mouvement, c’est un non-congrès ayant débouché sur la désignation d’une « direction auto-proclamée ». Le représentant de la Haute-Garonne figure parmi ceux qui dénoncent « des irrégularités lors des votes de plusieurs fédérations (ayant) sévèrement entaché la sincérité du scrutin ».

Contacté par France 3 Occitanie, Daniel Molina, évoque des « soupçons de fraude » et n’exclut pas un recours devant le tribunal administratif. Pour le Haut-Garonnais, la « situation est inextricable » et évoque, avec une cinquantaine de ses camarades, une nouvelle organisation en marge du MJS.

Malgré tout, Daniel Molina, tend la main. Il propose « un nouveau congrès mais avec des observateurs extérieurs, comme l’association AntiCor ou la ligue des droits de l’homme ».

Le jeune socialiste met également en avant une autre option. Mais elle est encore plus improbable que la première. Il s’agit du départ des « hamonistes » composant la nouvelle direction nationale du MJS.

La crise du mouvement est liée à une seule chose : la prise de pouvoir des soutiens de Benoît Hamon. Des soutiens qui sont en prise directe avec le mouvement de l’ex-candidat à la présidentielle, Génération-s. Daniel Molina et ses camarades des Hautes-Pyrénées, de l’Aude, de Mohiban et d’une trentaine d’autres départements veulent au contraire « travailler main dans la main avec le PS ».

Daniel Molina estime que les « hamonistes » doivent choisir :

Une nouvelle membre du bureau national, également élue régionale, a été exclue du PS car elle est membre de Génération-s. Ils ont le droit de trouver Génération-s formidable. Mais alors qu’ils y aillent. Génération-s va se transformer en parti et ce n’est pas possible d’être au MJS et chez Génération-s

A noter que Daniel Molina et les MJS fidèles au PS revendiquent une « autonomie vis-à-vis du parti socialiste ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Vin, Ruffin et scrutin dans Politic Café #52

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Au menu cette semaine de notre module vidéo de commentaires de l’actualité politique dans la région :

15 Fév

Une députée de la majorité « soutient » les viticulteurs en pleine polémique avec la ministre de la Santé

La ministre de la Santé assimile consommation de vin et de vodka. Le milieu viticole est en colère. La députée du Tarn, Marie-Christine Verdier-Jouclas, défend la position des producteurs du Gaillacois et demande à Agnès Buzyn de clarifier sa position.

Marie-Christine Verdier-Jouclas, députée LaRem du Tarn. Photo : MaxPPP/Tanguy

Marie-Christine Verdier-Jouclas. Photo : MaxPPP/Tanguy

La colère agricole ne se limite pas aux zones agricoles défavorisées. Un autre front existe du côté des viticulteurs. Dans le Bordelais, ou dans le Gaillacois, ce n’est pas l’attribution des subventions européennes qui met le feu aux poudres mais une déclaration de la ministre de la Santé.

Le 7 février dernier, Agnès Buzyn a été invitée sur le plateau de France 2 pour participer à un débat après la diffusion du film, La soif de vivre. L’ancienne hématologue a lancé une phrase qui met en colère les producteurs de vin :

L’industrie viticole laisse croire que le vin est un alcool différent…or, en terme de santé publique, c’est exactement la même chose de boire du vin, de la bière, du whisky ou de la Vodka. Il y aura zéro différence

Ces propos ont immédiatement déclenché une levée de bouclier. L’ancien président du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux, Bernard Farges, a vivement réagi sur son compte Twitter.

La grogne s’est également exprimée dans le Gaillacois. Les viticulteurs ont trouvé un porte-parole. La députée tarnaise, très active dans le milieu viticole, a interpellé la ministre de la Santé lors de la dernière séance des questions au gouvernement.

Marie-Christine Verdier-Jouclas appartient à la majorité. La députée tarnaise s’est bien gardée de rajouter une polémique à la polémique. La parlementaire En Marche ! a insisté sur le fait que la ministre de la Santé est dans son rôle en pointant les dangers de l’alcool. Mais la députée, dont la circonscription comprend des terres viticoles, pouvait difficilement rester silencieuse.

Marie-Christine Verdier-Jouclas s’est contentée de demander « une clarification ». A demi-mot, la députée suggérait sinon un mea culpa du moins un bémol. La ministre de la Santé s’est contentée, dans sa réponse, d’insister sur la lutte contre l’alcoolisme : deuxième cause de mortalité en France, 2 millions de personnes concernées.

Agnès Buzyn a justifié sa position en invoquant une obligation d’information. La ministre de la Santé assume et, sans répéter la phrase polémique, maintient ses propos.

Un geste d’apaisement est intervenu mais après la séance des questions au gouvernement. Au micro de France Inter, Agnès Buzyn, a confessé boire du vin et a vanté les vertus culturelles du breuvage produit dans la Gaillacois et les autres vignobles de l’Hexagone. Le message n’est pas passé inaperçu du côté des viticulteurs.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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