Ce samedi 18 novembre, Alliance Centriste, une composante de l’UDI, a voté en faveur d’un soutien à Emmanuel Macron.
Le résultat est net. 66% des membres du comité exécutif d’Alliance Centriste se sont prononcés pour un soutien à Emmanuel Macron. Après une période d’hésitation, l’UDI de Jean-Christophe Lagarde est finalement restée dans le giron de François Fillon. Un accord électoral a été scellé entre le candidat LR et les Centristes.
Une composante de l’UDI n’est pas sur cette ligne. L’hypothèse d’un ralliement d’Alliance Centriste à Emmanuel Macron planait. Moins de quinze jours avant le vote de son comité exécutif, Alliance Centriste a ouvertement pris ses distances avec le candidat de la droite. Désormais, le divorce est consommé et le choix d’Emmanuel Macron est acté.
Alliance Centriste justifie sa décision par les déboires judiciaires de François Fillon :
Alliance constat(e) la désastreuse situation politique du moment, plus particulièrement liée aux affaires qui touchent le candidat François Fillon;
Les centristes évoquent et invoquent également une filiation politique avec Emmanuel Macron :
Son programme (ndlr Emmanuel Macron) incarne le mieux les valeurs du centre et est le plus proche de nos convictions profondément européennes, libérales, sociales et humanistes.
Le ralliement d’Alliance Centriste à Emmanuel Macron a un impact national. L’UDI est (désormais) écartelée entre deux pôles et deux candidats à la présidentielle : François Fillon et Emmanuel Macron, les Républicains et le mouvement En Marche !
Mais le vote d’Alliance Centriste a également des conséquences locales. Le député du Tarn Philippe Folliot est le président d’Alliance Centriste. Son arrivée risque de chahuter le comité départemental d’En Marche !
L’aile gauche des macronistes tarnais va grincer des dents.
Philippe Folliot (malgré un passage au RPF de Charles Pasqua et au RPR de Jacques Chirac) a eu des relations orageuses avec la droite départementale. Le maire de Castres, Pascal Bugis ou encore le maire de Lavaur, Bernard Carayon ont eu des frictions avec Philippe Folliot. Le maire (UMP) de la sous préfecture du Tarn s’est même présenté contre Philippe Folliot aux législatives de 2007. La lutte (électorale) entre Pascal Bugis et Philippe Folliot a été rude.
Malgré ce lourd passé et ce vrai passif, le président d’Alliance Centriste n’est pas pour autant proche de la gauche tarnaise.
Dans un département géré par le PS, Philippe Folliot est clairement identifié comme un représentant (historique) de l’opposition.
Les transfuges PS et la gauche d’En Marche 81redoutaient une arrivée de Philippe Folliot.
Ils vont devoir apprendre une vertu politique : la cohabitation.
Laurent Dubois (@laurentdub)