04 Fév

Législative Haute-Garonne : le très médiatique François Ruffin entre dans le match

Le député France Insoumise, François Ruffin, vient soutenir le candidat « mélenchoniste » dans le Comminges. Réunion publique et rencontre avec des agriculteurs. Mais le soutien se fera également, crampons aux pieds, et qui prendra la forme d’un match de foot.

François Ruffin. député France Insoumise de la Somme. Photo : MaxPPP/Tanguy

François Ruffin. député. Photo : MaxPPP/Tanguy

Le PS fait dans le « classique » : tournée des marchés, tractage militant et réseaux sociaux. L’autre principal concurrent, le marcheur Michel Montsarrat, est en stand by et applique la stratégie  « il est urgent d’attendre ».

Bref, le Comminges n’est pas un plaine puisque c’est une zone de montagne mais la campagne pour les législatives est aussi plate qu’un paysage belge. La France Insoumise veut réveiller l’atmosphère.

Le parti de Jean-Luc Mélenchon envoie un de ses trublions, François Ruffin.

La France Insoumise, c’est une figure de proue : Jean-Luc Mélenchon. Mais c’est aussi un visage qui a le vent médiatique en poupe : François Ruffin. Le nouveau député de la Somme a connu les projecteurs grâce  à son ancien métier de journaliste et à un documentaire primé par un César en 2017, Merci PatronDepuis son arrivée au Palais-Bourbon, François Ruffin, continue à faire la Une des Inrockuptibles et écume les plateaux télés.

Le député va mettre cette notoriété au service du candidat de la France Insoumise en Haute-Garonne, Philippe Gimenez. Le 15 février prochain, François Ruffin, va descendre du TGV et faire le trajet entre la gare Matabiau et le Comminges. En début d’après-midi, une rencontre est prévue avec les agriculteurs. La staff de la France Insoumise précise que « toutes les tendances seront réunies autour de la table ». L’invitation est lancée à la FNSEA, à la Confédération Paysanne mais aussi aux non-syndiqués.

A 20 h 30, une réunion publique est prévue à Saint-Gaudens, au Belvédère avec un première partie, l’intervention d’un représentant du personnel de l’hôpital psychiatrique de Lannemezan.

Mais avant la tribune et la sono, ce sera la pelouse du stade Sède. François Ruffin est un « footeux » obsessionnel. Comme le dit son staff, « avec François, il y a toujours du foot ».  François Ruffin cumule son activité politique avec un poste de milieu droit. Mais il arrive que foot et politique se rejoignent. En plein hémicycle, le député de la Somme n’a pas hésité à enfiler le maillot de l’équipe de Eaucourt-sur-Somme pour défendre le foot amateur. Un épisode qui a déclenché une belle mêlée. Il s’est achevé sur un carton rouge de plus de 1000 euros, infligé par le bureau de l’Assemblée.

Dans le Comminges, aucun risque de pénalité financière. Mais, là encore, ballon rond et politique sont imbriqués. La rencontre sportive opposera  les « Commingeois Debout » (qui intégrera des joueurs sans papiers du club de Saint Martory) et la « France Insoumise ». L’entourage de François Ruffin promet des surprise et une belle équipe côté « France Insoumise ».

François Ruffin fait la Une du magazine So Foot Hatem Ben Arfa. L’hypothèse d’un transfert du joueur du PSG vers un club européen alimente les conversations. En plein mercato hivernal, il y a peu de chances pour que la camarade de couv’ de François Ruffin fasse une escale dans le Comminges.

Laurent Dubois (@laurentdub)

02 Fév

Départs volontaires de fonctionnaires : le député En Marche du Gers, Jean-René Cazeneuve, soutient la mesure

Le gouvernement envisage un plan de départs volontaires dans la fonction publique. Le député En Marche du Gers, Jean-René Cazeneuve, défend la mesure.

Jean-René Cazeneuve, député En Marche du Gers. Photo : MaxPPP

Jean-René Cazeneuve, député En Marche du Gers. Photo : MaxPPP

Le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, brise un tabou et évoque une mesure inédite : un plan de départs volontaires pour les fonctionnaires. Il existe des aides aux départs dans la fonction publique. Mais cela concerne un petit nombre de personnes et le dispositif est limité à des situations particulières notamment des réorganisations de service. Le gouvernement veut aller plus loin et utilise un vocabulaire emprunté à l’entreprise privée. Un vocabulaire bien connu du nouveau député du Gers. Avant d’être de dérocher un siège à l’Assemblée et à la commission des Finances, Jean-René Cazeneuve a été le directeur général d’Apple France et dans le top management de Bouygues Télécom.

Dans sa carrière de cadre dirigeant, Jean-René Cazeneuve a vécu plusieurs plans de départs volontaires (PDV) et il dresse un bilan positif :

Dans les PDV, il y a souvent plus de volontaires que de places disponibles parce qu’il y a un accompagnement et un accord financier. Pour les salariés c’est l’occasion de réorganiser leur carrière ou de changer de métier. C’est même parfois l’occasion de réaliser le rêve d’une vie en montant un club de plongée. Pour l’entreprise, c’est un moyen de s’adapter

S’agissant d’une transposition des PDV à la fonction publique, Jean-René Cazeneuve précise immédiatement : « il n’y a pas de décision. C’est une réflexion et il y aura une concertation avec les syndicats ». Mais le député En Marche n’est pas hostile au projet :

L’administration doit évoluer c’est une évidence reconnue par tout le monde et un plan de départ volontaire peut permettre une adaptation. Il ne s’agit pas de réduire dans tous les services le nombre d’agents. Mais, au lieu d’attendre un départ à la retraite, ce peut permettre une mobilité et un changement dans les services. Bien évidemment, ne seront concernés que les volontaires et ça peut être positif pour l’administration et pour les agents

L’efficacité du PDV version fonction publique dépend de son financement. Les départs doivent s’accompagner de chèques. Sans un véritable budget les volontaires ne font pas se diriger vers la porte de sortie. Le statut de fonctionnaire garanti un emploi à vie et cela va peser dans la balance. Malgré un rebond sensible de la croissance, le taux de chômage reste important en France. La peur de la précarité peut constituer un frein psychologique. Sans une enveloppe substantielle et des compensations financières attractives, le plan du gouvernement risque d’être purement symbolique.

Sur ce volet essentiel, Jean-René Cazeneuve n’a pas de réponse pour le moment. En revanche, il existe déjà une certitude. Les syndicats sont vent debout. L’Unsa évoque « une confirmation déguisée de la suppression massive de poste dans la fonction publique ». Une intersyndicale est formée et se mobilisera le 7 février prochain.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

01 Fév

Colère agricole : le sénateur (LR) du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, pessimiste sur une sortie de crise

Après une nouvelle journée de mobilisation, les agriculteurs ont obtenu un rendez-vous avec le ministre de l’Agriculture . Pour le sénateur du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, cette réunion ne va pas débloquer la situation.

François Bonhomme. Sénateur du Tarn-et-Garonne

François Bonhomme. Sénateur du Tarn-et-Garonne

Vendredi 2 février, le ministre de l’Agriculture doit recevoir une délégation de syndicalistes agricoles. Ce rendez-vous a été obtenu au terme d’une journée de mobilisation sur Toulouse. La tension reste forte et, dans le Tarn-et-Garonne, des barrages continuent à barrer les routes. La rencontre ministérielle de vendredi est la seule éventuelle porte de sortie. Mais  le sénateur du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, « craint qu’il n’en sorte pas grand chose ».

Le parlementaire estime qu’un « compte à rebours mortel » est amorcé. La nouvelle carte permettant l’attribution des subventions européennes doit être arrêtée le 15 février. Après cette date, les exploitations exclues du zonage perdront les indemnités versées par l’Europe. Et, pour François Bonhomme, le gouvernement est enfermé dans un « piège diabolique ». Selon le sénateur tarn-et-garonnais, le ministère de l’Agriculture « fait tourner les simulations avec les critères d’attributions » et des exploitations disparaissent toujours du dispositif financier des zones agricoles défavorisées.

François Bonhomme n’est pas le seul à pointer des dysfonctionnements administratifs. La députée (PS) Valérie Rabault dénonce un entêtement du ministère de l’Agriculture et un refus délibéré de corriger certaines erreurs. Des erreurs aux conséquences désastreuses puisque des exploitations se retrouvent exclues de la carte des zones défavorisées alors qu’elles pourraient prétendre à des subventions. Le sénateur du Tarn-et-Garonne pointe, quant à lui, un système devenu fou avec une approche purement technocratique.

François Bonhomme déclare :

On nous renvoie sans cesse à des problèmes techniques de simulations. Mais l’enjeu c’est le maintien de l’activité. Des éleveurs vont disparaître. C’est mécanique. C’est ça l’enjeu.

Jeudi 1er février, lors de la séance des questions au gouvernement, François Bonhomme, a interpellé le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. Le sénateur du Tarn-et-Garonne a insisté sur le caractère vital des zones agricoles défavorisées.

 

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

31 Jan

Les agriculteurs privés de subventions en raison de graves dysfonctionnements de l’administration

La députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, pointe la responsabilité du ministère de l’Agriculture dans la crise des zones agricoles défavorisées. Selon la parlementaire, l’administration est à l’origine de graves dysfonctionnements qui privent les agriculteurs de subventions.

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne

Valérie Rabault est élue dans un département directement affecté par la crise des zones agricoles défavorisées. Dans le nouveau zonage 181 communes du Tarn-et-Garonne sont exclues d’un dispositif permettant aux agriculteurs de bénéficier de subventions européennes. Au cœur de cette perte de revenus se trouve, selon Valérie Rabault, un dysfonctionnement de l’administration française. La députée socialiste ne mâche pas ses mots : « la gestion des dossiers n’est pas acceptable ».

Le versement de l’argent européen passe par l’établissement de critères nationaux. Des critères établis par le ministère français de l’agriculture et, selon Valérie Rabault, « la méthode employée est totalement ahurissante ». Valérie Rabault prend exemple sur le Tarn-et-Garonne : « pour établir un des critères d’attribution de l’Indemnité Compensatrice de Handicap Naturel, l’INRA a délégué le travail à l’Ensiacet (ndlr un organisme toulousain) et il y a eu des erreurs sur le Tarn-et-Garonne ce que l’INRA était parfaitement prêt à corriger. Une clé USB a été envoyée et le ministère de l’Agriculture n’a pas fait son travail ».

La gestion des dossiers n’est pas acceptable

Autrement dit, pour Valérie Rabault, des agriculteurs du Tarn-et-Garonne  vont perdre des subventions sur la base de fausses données. Des données que le ministère de l’Agriculture refuse de rectifier.

Lors de la séance des questions au gouvernement, la députée socialiste a demandé au premier ministre, Edouard Philippe, de se rendre dans le Tarn-et-Garonne pour mesurer l’ampleur de la crise agricole.

 

Valérie Rabault demande surtout que Matignon mette son veto à la carte publiée la semaine dernière. Une carte qui serait donc une fausse carte en raison d’erreurs administratives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

30 Jan

Municipales à Toulouse : Jean-Pierre Bel en « observateur intéressé »

Son nom circule depuis plusieurs jours comme un prétendant possible au Capitole pour les socialistes. L’ancien président du Sénat se défend d’avoir fait circuler l’information mais ne va pas « s’excuser qu’on pense à lui » et préfère prendre cela « comme une marque d’estime ».

Jean-Pierre Bel (Photo : Aurelien Morissard / MaxPPP)

Jean-Pierre Bel (Photo : Aurelien Morissard / MaxPPP)

 « Je ne réactive pas de réseau »

« Etonné et amusé », c’est le sentiment premier qu’a eu Jean-Pierre Bel à la lecture des derniers articles parus à son sujet concernant les Municipales de 2020 à Toulouse. Contacté par nos soins, il se défend d’avoir entamé la moindre démarche. « Je ne réactive pas de réseau. Je sais que certains de mes proches ont été interrogés. Je reviens effectivement régulièrement à Toulouse mais je ne veux pas apparaître comme prétentieux ou insultant pour les élus socialistes qui occupent actuellement le terrain et qui ont aussi toute légitimité.

« Je suis prêt à participer à une réflexion collective »

Jean-Pierre Bel reconnaît les difficultés de son parti actuellement mais n’a pas eu de contacts avec les responsables du PS de Haute-Garonne. Il se positionne comme « observateur intéressé ». « Quel est le Toulousain, homme politique, universitaire, société civile, qui, s’il aime cette ville, ne serait pas intéressé pour en devenir le maire ? »

L’ancien élu ariégeois, mais qui a grandi dans le quartier d’Empalot à Toulouse et y a étudié, fait enfin remarquer qu’à deux ans du scrutin, l’échéance se rapproche. « Je suis prêt à participer à une réflexion collective. Il en faut une. Pourquoi ne devrais-je pas réfléchir ? « conclut-il.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Louis Aliot : « Je suis le seul au FN à être encore favorable à la peine de mort »

Le numéro 2 du Front National, Louis Aliot, défend la peine de mort. Une position qui dénote alors que le FN s’est converti à la perpétuité réelle. Quitte, pour le député des Pyrénées-Orientales, à créer la polémique.

Louis Aliot sur le plateau de France Info

Louis Aliot sur le plateau de France Info

Sur le plateau de France Info ce mardi matin, le député FN des Pyrénées Orientales a marqué sa différence. Louis Aliot affirme être « le seul dans son parti » à défendre la peine de mort. Contacté par France 3 Occitanie, le numéro 2 du Front National précise que la peine capitale doit être réservée à des meurtres d’enfants particulièrement atroces. Mais Louis Aliot se démarque de la ligne adoptée par sa compagne, Marine Le Pen.

A écouter (à partir de la 11ème minute) :

Avant 2012 et la première candidature présidentielle de Marine Le Pen, le Front National était pour un rétablissement pur et simple de la peine de mort. Mais la présidente du FN a d’abord opté pour un référendum avant de retirer la peine capitale de son programme pour le présidentielle de 2017. Un retrait partiel puisque la candidate proposait, tout de même, qu’une pétition populaire puisse déboucher sur une consultation référendaire.

Louis Aliot est beaucoup moins ambigu. Le numéro du FN se dit « sans complexe » sur le sujet. Louis Aliot estime que la « perpétuité réelle » est « une véritable torture ». Mais, surtout, le député des PO dénonce « une hypocrisie à la Française car le peine de mort est appliquée par la France mais à l’étranger ».  Louis Aliot fait référence aux « opérations homo » (homicides) décidées par l’Elysée et qui consister à éliminer en dehors du sol national des terroristes. Des opérations qui ont été notamment révélées et parfaitement assumées dans le fameux livre confession de François Hollande, Un président ne devrait pas dire ça

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Jan

Le député (LR) du Lot Aurélien Pradié dans le « contre-gouvernement » de Laurent Wauquiez

Le président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, installe un gouvernement « fantôme ». Le député du Lot, Aurélien Pradié, est en charge du « handicap et des solidarités ».

Aurélien Pradié, député du Lot. Photo : MaxPPP/Padilla

Aurélien Pradié, député du Lot. Photo : MaxPPP/Padilla

Le concept d’un « shadow cabinet » est emprunté à la pratique parlementaire anglaise. Il s’agit d’une sorte de « contre-gouvernement ». Des personnalités d’opposition sont chargées de croiser le fer avec les ministres en exercice et elles ont en charge un domaine. Les socialistes ont adopté la formule. C’est au tour de Laurent Wauquiez de reprendre l’idée. Parmi les membres du gouvernement fantôme, on compte un parlementaire d’Occitanie : le député du Lot, Aurélien Pradié.

Lors de sa dernière visite à Toulouse, avant son élection à la tête de LR, Laurent Wauquiez a fait applaudir le jeune Lotois. Devant un parterre d’élus et de militants, le président de l’Auvergne Rhône Alpes a souligné, à la tribune, qu’il comptait promouvoir Aurélien Pradié. C’est fait. L’élu lotois intègre le « contre-gouvernement » Wauquiez.

Le « shadow cabinet », c’est plus stratégique et essentiel que les instances traditionnelles du parti » (Aurélien Pradié)

Pour Aurélien Pradié, c’est un vrai levier car le « cabinet fantôme » s’inscrit dans une organisation nouvelle du parti. Samedi 27 janvier, le conseil national de LR a validé la composition du bureau politique et de la commission nationale d’investiture du parti. Mais, pour le député du Lot, le « shadow cabinet » version Wauquiez est un dispositif essentiel : « Laurent a une conviction. Il faut être dans la proposition concrète et dans la confrontation directe avec le gouvernement. Le « shadow cabinet », c’est plus stratégique et essentiel que les instances traditionnelles du parti ».

Sur les bancs de l’Assemblée, Aurélien Pradié revendique une attitude de « pirate » qui assume parfaitement ses coups de poing et des positions tonitruantes.

Lors du séjour du premier ministre à Cahors, Aurélien Pradié est resté fidèle à sa marque de fabrique. Classé parmi les députés les plus remuants du Palais-Bourbon, le parlementaire lotois a bien l’intention de se faire entendre dans la nouvelle structure créée par Laurent Wauquiez.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Dissolution du groupe Nouveau Monde à la Région : les élus Insoumis entrent en résistance

Le groupe Nouveau Monde En Commun a scissionné. 4 élus se retrouvent dans le camp des « non inscrits ». Ils veulent obtenir le maintien de leur ancien groupe.

Assemblée Plénière du conseil régional d'Occitanie. Photo MaxPPP

Assemblée Plénière du conseil régional d’Occitanie. Photo MaxPPP

Le groupe Nouveau Monde En Commun et ses 25 conseillers régionaux a vécu. 21 démissionnaires ont fondé un autre groupe baptisé Nouveau Monde. 4 élus régionaux se retrouvent chez les « non inscrits ». Mais ces derniers n’admettent pas la situation. Ils brandissent un argument juridique : le groupe fondé en 2015 existe encore. Guilhem Serieys, Myriam Martin, Liêm Hoang-Ngoc et Jean-Christophe Sellin ont consulté un avocat et tente d’obtenir le maintien du groupe déserté par leurs ex-camarades.

L’argument est simple : le groupe Nouveau Monde En Commun n’est pas dissout en raison du départ de 84% de ses membres.

L’enjeu est stratégique et très pratique. L’existence d’un groupe permet de disposer de moyens humains et matériels. Avant la scission de Nouveau Monde En Commun, les Insoumis disposait, notamment, de 2 collaborateurs. Leur relégation dans le camp des non inscrits remet en cause ce dispositif.

Les 4 conseillers régionaux espèrent sauver les meubles et leur personnel mais c’est loin d’être évident.

Les jurisprudences européennes et françaises sont formelles. Que ce soit à Bruxelles ou au Sénat, à l’Assemblée Nationale ou dans l’hémicycle européen, une ou plusieurs démissions conduisent nécessairement à la dissolution d’un groupe d’élus. L’essentiel est le seuil de composition et si ce dernier n’est pas respecté, le groupe disparaît. Dans le règlement intérieur du conseil régional d’Occitanie, le seuil est de 7 élus. Le groupe des Insoumis n’est pas suffisant pour atteindre ce chiffre.

Juridiquement, le seul moyen pour sauver le groupe des 4 Insoumis est un abaissement du seuil de composition. Mais, selon nos informations, ce n’est pas d’actualité. Sur le papier, une modification du règlement intérieur est toujours possible. Mais, politiquement, ce serait une vraie grenade dégoupillée. Un seuil à 4 élus risque de déboucher sur une floraison de groupes. Le paysage politique du conseil régional est déjà mouvant, avec la fin du PRG et l’émergence d’un Mouvement Radical, incluant une partie de l’opposition régionale. Des élus ont une sensibilité « macronistes » et pourraient franchir le pas en constituant un groupe En Marche. Dans ce contexte, une réforme du règlement intérieur semble plus qu’improbable.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législative partielle en Haute-Garonne : le vol d’un ordinateur perturbe la campagne d’En Marche !

Info France 3 Occitanie. L’ordinateur portable du directeur de campagne d’En Marche ! a été volé. L’incident a grippé une importante réunion. Des responsables du mouvement demandent la mise à l’écart de la victime du vol, Pierre Castéras.

(Photo d'illustration : MaxPPP)

(Photo d’illustration : MaxPPP)

« C’est un acte de délinquance simple. Il n’y a pas de complot ou autre. On a cassé ma voiture et volé mon ordinateur portable. C’est tout ». Contacté par France 3 Occitanie, Pierre Castéras relativise l’incident qui s’est produit le jeudi 25 janvier. Pour le directeur de campagne du candidat d’En Marche !, il s’agit d’un simple vol. L’affaire est, en apparence, d’une parfaite banalité. Mais elle prend une tournure politique. Le vol de son ordinateur a privé Pierre Castéras d’une réunion stratégique. Une réunion en présence du référent national d’En Marche pour l’Occitanie et d’une cinquantaine de marcheurs venus de toute la Haute-Garonne.

Le directeur de campagne du candidat En Marche ! a du être remplacé au pied levé par une élue régionale, Jennifer Courtois-Périssé. Mais, surtout, il devait présenter des documents qui se sont envolés avec le voleur. A une absence remarquée s’ajoute une perte de substance. La mésaventure pourrait être mise sur le compte de la « faute à pas de chance' ». Mais Pierre Castéras fait l’objet d’une contestation interne.

La meilleure preuve de cette défiance se trouve dans la réaction après l’annonce du vol de l’ordinateur. Plusieurs marcheurs ont douté de la réalité des faits.

Pierre Castéras bénéfice du soutien sans faille de l’ancien référent départemental, le nouveau député Michaël Nogal. Mais des marcheurs estiment que Pierre Castéras ne s’investit pas suffisamment dans la « partielle » du Comminges. Pire, plusieurs sources internes à En Marche, soupçonnent Pierre Castéras de traîner volontairement les pieds. Le directeur de campagne travaillerait à la défaite de son candidat, Michel Monsarrat, pour mieux récupérer la circonscription en 2022. Une source évoque même le passif de l’ancien conseiller régional socialiste. Une vieille affaire qui remonte à l’époque ou Pierre Castéras présidait la confédération pyrénéenne du tourisme et qui pourrait paralyser l’action du directeur de campagne d’En Marche.

Toutes ces supputations sont de pures spéculations. Mais elles agitent le bocal des marcheurs.

Dans ce contexte, l’épisode du vol de l’ordinateur ajoute du trouble. Pour des responsables d’En Marche c’est même la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Selon nos informations, des échanges téléphoniques ont eu lieu avec les instances nationales d’En Marche. Des demandes sont remontées à Paris pour mettre de côté Pierre Castéras.

Un débarquement pur et simple n’est pas à l’ordre du jour. Une telle mesure, en pleine campagne d’une « partielle », ferait de la mauvaise publicité. Ce serait un vrai cadeau pour le principal concurrent du candidat En Marche, Joël Aviragnet. En revanche, une mise sur le banc de touche est envisagée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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