14 Déc

L’Occitanie, une terre anti-Mélenchon… chez les communistes !

La base contre l’appareil. Le 26 novembre dernier, les militants communistes ont contredit les instances nationales du PCF. Ils ont voté en faveur d’un soutien de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017. En Occitanie, les deux plus importants départements de la Région (la Haute-Garonne et l’Hérault) sont à rebours de la tendance nationale et se sont massivement exprimés contre une candidature du tribun de la gauche de la gauche.

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

La Haute-Saône offre son plus beau score (national) à Jean-Luc Mélenchon :  82,31 %. Dans les 13 départements d’Occitanie, 2527 militants communistes ont voté « pour » l’option Mélenchon. Mais les votes « contre » sont plus nombreux : 2 796. L’Ariège (65,41%), l’Aude (51,82%), l’Aveyron (77,72%), le Gard (66,91%), le Gers (54,45%), le Lot (55,08%), la Lozère (70,19%), le Tarn (64,39%) et le Tarn-et-Garonne (56,7%) placent Jean-Luc Mélenchon en tête.

Mais les deux plus importantes fédérations communistes d’Occitanie font basculer la Région dans le vote anti-Mélenchon. Le PCF 31 s’est prononcé à 72,46% pour une candidature issue du parti communiste et le PCF 34 est sur la même ligne avec 57,81%.

Ces résultats étaient prévisibles. Le patron des communistes en Haute-Garonne, Pierre Lacaze est un « anti-mélenchon » notoire. Mais, sur le fond, les conséquences sont limitées ; Jean-Luc Mélenchon a réuni plusieurs dizaines milliers

personnes place du Capitole, lors d’un meeting en 2012. Le « capital » médiatique et l’équation personnelle de Jean-Luc Mélenchon sont réels. Le tribun n’a pas besoin pour exister d’une force militante, prête à coller des affiches et à porter la bonne parole.

Néanmoins, le soutien des communistes est vital pour Jean-Luc Mélenchon. La Belle Epoque du PCF est révolue. Fini les bataillons d’élus, les bastions de banlieue et le quadrillage du terrain syndical ou associatif. Mais, dans toutes les batailles électorales, le nerf de la guerre reste intendance et les relais locaux. Sans parler du fameux sésame des 500 signatures pour participer à l’élection présidentielle. Sur ces points, Jean-Luc Mélenchon est fort…dépourvu.

Les relations entre le leader de la « France Insoumise » et le PC ressemble à un mariage de raison.

Jean-Luc Mélenchon apporte son image et les communistes fournissent l’intendance.

Laurent Dubois (@laurentdub)