Info France 3 Occitanie. La présidente (PS) du conseil régional d’Occitanie a rencontré, à sa demande, le plus proche conseiller d’Emmanuel Macron, Philippe Grangeon.
Carole Delga s’oppose régulièrement à Emmanuel Macron. La présidente d’Occitanie a « torpillé » la création d’un groupe En Marche au sein du conseil régional. Cela n’empêche pas l’élue socialiste de se rendre à l’Elysée dans le cadre de ses fonctions. Rien de surprenant. En revanche, la dernière visite élyséenne de Carole Delga est plus étonnante.
Une rencontre (très) politique
Selon nos informations, la socialiste a sollicité et obtenu un rendez-vous avec l’homme de confiance d’Emmanuel Macron. Philippe Grangeon ne s’occupe pas des dossiers régionaux comme la LGV ou les ports. Depuis début février, ce spécialiste en stratégie et communication, « murmure » à l’oreille du Président sur les questions politiques. il a notamment assuré un intérim à la tête du parti présidentiel.
Silence radio du côté de l’entourage de Carole Delga. Aucune confirmation et aucun…démenti. Mais, plusieurs sources (concordantes) confirment la réalité du rendez-vous. Un cadre national d’En Marche est formel : « oui, c’est certain. La rencontre s’est bien déroulée. Carole Delga s’est rendue à l’Elysée ».
Une autre source est plus précise : « la rencontre est passée par les canaux Strauss-Khanien ». Philippe Grangeon a travaillé avec plusieurs ministres socialistes (dont le Tarnais Paul Quilés). Il existe des connexions entre le conseiller et des socialistes. Carole Delga aurait fait transiter sa demande par ce biais.
La nature politique du rendez-vous ne fait aucun doute. En revanche, s’agissant de la teneur des échanges, il existe uniquement des spéculations.
Une intervention pour défendre une candidature Altrad à la mairie de Montpellier ?
Les versions divergent. Pour une source, proche du PS, la rencontre Delga-Grangeon visait à préparer les prochaines régionales. Aux Européennes, le parti de Marine Le Pen a obtenu des scores élevés en Occitanie. Cela représente un vrai danger pour le renouvellement du mandat régional de Carole Delga. La socialiste aurait donc préparé l’éventualité d’un front anti-Rassemblement National avec les « macronistes ». Ce scénario est assez improbable. L’échéance est lointaine : 2 ans. Le sujet a pu être mis sur la table. Mais de là à motiver le déplacement parisien de Carole Delga…
Nous sommes en pleine séquence des municipales. Carole Delga s’investit dans le scrutin à Toulouse. La présidente de Région a littéralement imposé sa vice-présidente, Nadia Pellefigue, aux socialistes de la Haute-Garonne. Selon nos informations, lors de la visite toulousaine du délégué général d’En Marche, Stanislas Guérini, il a été proposé un rapprochement avec la socialiste Nadia Pellefigue. Carole Delga a pu pousser dans cette direction. Publiquement, c’est impossible à défendre. Les militants socialistes aurait du mal à digérer la manœuvre. De plus, le patron du PS, Olivier Faure, exclut toute alliance avec En Marche.
Mais, bon, il existe bien une proposition de dialogue entre En Marche et Nadia Pellefigue.
En réalité, c’est du côté de Montpellier que les indices sont les plus forts. Selon une source, Carole Delga a défendu la candidature de l’homme d’affaires, Mohed Altrad.
L’entourage le plus proche (et le plus influent) de la présidente de Région entretient des relations étroites avec le milliardaire. Selon le quotidien Midi Libre, la compagne du directeur de cabinet de Carole Delga vient juste de quitter un poste auprès de Mohed Altrad. Un poste, défini par le quotidien régional, comme un « accompagn(ement) de Mohed Altrad dans les premières étapes de sa possible candidature aux municipales ».
Il existe un autre élément qui accrédite l’hypothèse d’une intervention dans les municipales à Montpellier. Carole Delga et le maire sortant entretiennent des relations tendues, pour ne pas dire exécrables. Faire le « bonheur » de Mohed Altrad est déjà une vraie motivation. Mais, en plus, travailler au « malheur » de Philippe Saurel, cela justifie largement un « aller-retour » à l’Elysée.
Laurent Dubois (@laurentdub)