Vice-présidente (socialiste) du conseil régional, Nadia Pellefigue est candidate aux municipales à Toulouse. Une candidature en dehors du PS et qui pose deux questions : Nadia Pellefigue risque-t-elle une exclusion de son parti ?
L’hypothèse circulait depuis plusieurs mois. Elle est devenue réalité ce week-end. Nadia Pellefigue a annoncé sa candidature aux municipales à Toulouse. Une candidature originale puisque la vice-présidente du conseil régional se revendique socialiste mais elle refuse de passer par une investiture du PS. Le maire de Montpellier, Philippe Saurel, se qualifie de « socialiste freestyle », malgré (ou plutôt à cause) de son exclusion du PS. Nadia Pellefigue est une socialiste « newstyle » : dans et dehors du parti socialiste.
Cette situation (inédite dans les annales du PS de la Haute-Garonne) peut-elle perdurer ?
Un risque d’exclusion ?
« Ça traduit la désagrégation du PS. Sébastien Vincini a de quoi être très embêté ». Le constat (en forme de cri du cœur) émane d’un responsable national du parti socialiste. La candidature de Nadia Pellefigue ouvre une crise au sein du PS 31. Officiellement, Sébastien Vincini « trouve louable » la démarche de Nadia Pellefigue. Le 1er Fédéral de la Haute-Garonne rappelle que la socialiste « n’est pas la première camarade à se doter d’un mouvement ».
Néanmoins, Sébastien Vincini précise : » il y aura un vote des militants. C’est notre cadre démocratique ». Autrement dit, il y aura bien un candidat investi par le PS et…la socialiste Nadia Pellefigue.
C’est une simple question de temps. Mais le face à face est inévitable puisque le patron du PS31 réaffirme les règles statutaires (un vote militant) et que Nadia Pellefigue (évidemment) ne peut plus reculer. Une première conséquence est évidente. Nadia Pellefigue ne pourra pas mettre le logo du PS sur ses affiches électorales. Les mauvais esprits (ou les plus lucides) diront : ce n’est pas une grande perte. La marque PS n’est plus porteuse électoralement.
Une autre conséquence pour la socialiste risque d’être plus radicale : une exclusion. Statutairement, un socialiste ne peut se présenter contre un candidat investi par le PS. Sébastien Vincini a bien précisé que le candidat « adoubé » par les militants ne sera pas forcément « tête de liste ». Il peut simplement figurer sur une liste de rassemblement, avec d’autres candidats issus d’autres horizons. Dans ce cas, la jurisprudence est la même. Le couperet d’une exclusion est censé tomber.
Sébastien Vincini précise simplement, « ce n’est pas d’actualité. Nadia (ndlr Pellefigue) n’est pas tête de liste et n’a pas de liste. C’est une camarade socialiste, membre d’un exécutif socialiste et qui m’a tenu informé de sa démarche ».
Nadia Pellefigue (avec des accents Macronistes) veut « dépasser les appareils politiques ». Les foudres éventuelles du parti ne comptent donc pas. La (désormais) candidate avait toutefois un moyen de les écarter définitivement. Un départ du PS aurait clarifié la situation. Mais cette clarification ouvrait un nouveau front : la vice-présidence de Nadia Pellefigue au conseil régional. La présidente (socialiste) de la Région aurait du tirer les conséquences politiques d’un divorce (officiel) avec le PS.
Laurent Dubois (@laurentdub)