06 Juil

Collaborateurs parlementaires : la moralisation, c’est presque ça

Depuis l’affaire Fillon, les collaborateurs parlementaires sont sous les projecteurs. Une liste doit être publiée par l’Assemblée. Mais, en Occitanie, des député(e)s ont fait leur choix.

Photo MaxPPP

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Soupçon d’emplois fictifs. Recrutement d’enfants ou de conjoint(e)s. Les collaborateurs parlementaires ont défrayé l’actualité ces derniers mois. L’affaire Fillon est à l’origine d’un grand déballage. L’Occitanie n’a pas échappé à cette « lessiveuse » avec, notamment, des doutes sur l’assistant familial d’une ancienne députée du Lot. Pour lutter contre des dérives, Emmanuel Macron a promis, pendant la campagne présidentielle, d’interdire les emplois familiaux. Le texte est actuellement en discussion au Sénat.

Des interrogations autour des recrutements en amis

Sans attendre une réforme législative, l’Assemblée a rendu public, en plein Pénélope Gate, les noms des collaborateurs de la XIVe législature. S’agissant des nouveaux député(e)s et de la nouvelle législature, il va falloir attendre quelques semaines. Les noms des assistants seront mis en ligne avant la fin de l’été. Autrement dit, la transparence interviendra plusieurs mois après l’élection de l’Assemblée 2017-2022. Cela peut paraître long. Mais, comme le précise, un député de la majorité, « les services sont débordés et justifient un certain flottement par l’arrivée massive de nouveaux députés ».

Une autre source parlementaire estime que la divulgation du nom des collaborateurs est « noyée » sous des problèmes pratico-pratiques : l’attribution des bureaux.

A priori, l’identité des assistants parlementaires est moins sensible qu’autrefois. Le vote imminent d’une loi anti-emploi familiaux rend la transparence moins stratégique. Après l’affaire Fillon et avant l’élection d’Emmanuel Macron, le patronyme permettait d’identifier « la femme ou le mari de…. », la fille ou le fils. La pratique du fiston ou de la conjointe doit être prochainement encadrée.

Dans ce contexte, la publicité autour des assistants parlementaires semble perdre de son intérêt. Mais ce n’est pas évident.

La loi n’est pas encore votée et des pratiques peuvent perdurer. Mais, surtout, l’adoption de la loi peut laisser en suspens des problèmes. C’est notamment le cas des « emplois croisés ». Le  » tu emploies ma fille, j’embauche ta femme » peut être un moyen de contourner la future barrière juridique. Dans le projet gouvernemental, les recrutements croisés sont encadrés. Un encadrement relatif. Les conjoints ou enfants d’un(e) député(e) employé(e) par un(e) autre parlementaire doivent simplement figurer dans la déclaration d’intérêt déposée auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique.

Le problème des beaux-fils ou des belles filles est également en suspens. S’agit-il d’emplois familiaux et qui, à ce titre, sont interdits ou seuls les liens du sang sont-ils visés ?

Il faut attendre la fin des travaux législatifs pour connaître la réponse. Mais le projet de loi ne prévoyait rien s’agissant des belles familles. Seuls les descendants, les ascendants et les conjoints sont visés.  Les parlementaires vont-ils durcir le cadre ?

En attendant la loi, des recrutements dans le Tarn et Haute-Garonne

En attendant ces éclaircissements, la connaissance de l’identité des collaborateurs parlementaires permettrait de savoir si les nouveaux député(e)s ont « intériorisés » les leçons de l’affaire Fillon. En l’absence de communication officielle de l’Assemblée, France 3 Occitanie a contacté plusieurs député(e)s d’Occitanie pour leur demander le nom et le profil de leurs assistants.

La députée (LREM) de la Haute-Garonne, Monique Iborra précise qu’elle a recruté 3 emplois à temps complet. Une secrétaire et une assistante en circonscription, une collaboratrice à Paris. Députée sortante, Monique Iborra a reconduit son équipe. Peu de temps avant la fin de son précédent mandat, Monique Iborra a arrêté sa collaboration avec sa fille. C’est le staff issu de ce remaniement qui rempile. La député du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault a également bouclé son équipe. Elle continue avec les mêmes collaborateurs.

En revanche, les nouveaux élus sont toujours en recherche de collaborateurs. Les candidatures ne manquent pas. Elles sont nombreuses et correspondent, selon une députée, à des profils. Mais ce vivier ne suffit visiblement à boucler les recrutements. Dans le Tarn, Marie-Christine Verdier-Jouclas (LREM) déclare :

Pour l’instant, je n’ai contractualisé qu’avec la personne sur Paris. Pour les deux autres sur ma circonscription, je suis en train de finaliser et ne peux donc rien avancer

Toujours dans le Tarn, le député (LREM) Jean Terlier est également en train de boucler son staff  et joue la transparence :

Je n’ai pas encore finalisé le recrutement de mes collaborateurs. Je communiquerai leur CV dès que cela sera fait

Selon nos informations, plusieurs nouveaux député(e)s envisageraient de recruter comme assistant leur suppléant. Ce serait notamment le cas de trois député(e)s LREM de la Haute-Garonne, Sandrine Mörch, Mickaël Nogal et Corinne Vignon Cette formule pourrait se heurter à la loi sur le rétablissement de la confiance publique. Ce jeudi 6 juillet, le groupe LR au Sénat vient de déposer un amendement afin d’interdire le recrutement des suppléants.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Juin

Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, futur président du groupe FN au Conseil Régional ?

La présidente du groupe FN au Conseil Régional, France Jamet, va siéger au Parlement Européen. Le nom de son successeur circule : Julien Sanchez.

Julien Sanchez. Conseiller Régional (FN) d'Occitanie; Photo : MaxPPP/Isorel

Julien Sanchez. Conseiller Régional (FN) d’Occitanie. Photo : MaxPPP

Le succès des uns fait le bonheur des autres. Lors des dernières législatives, Louis Aliot a été élu dans les Pyrénées-Orientales. Mais le numéro 2 du Front National disposait déjà d’un mandat parlementaire européen. Ce cumul est impossible et Louis Aliot doit laisser son siège strasbourgeois à sa suppléante. France Jamet va donc connaître prochainement les délices de la ligne Montpellier-Strasbourg. Mais la future députée européenne est elle même en situation de cumul. L’élue frontiste dispose de mandats locaux : la mairie de Montpellier et le Conseil Régional.

France Jamet va devoir démissionner du conseil municipal montpelliérain ou de l’assemblée régionale. Contactée par France 3 Occitanie, France Jamet affirme ne pas avoir fait de choix. L’élue frontiste précise surtout qu’elle a encore du temps pour réfléchir. L’interdiction de cumul intervient 30 jours après l’installation dans le nouveau mandat. France Jamet n’a pas reçu de notification de la part du ministère de l’Intérieur concernant son remplacement de Louis Aliot au Parlement Européen.

La conseillère régionale FN aura, au minimum, jusqu’au mois d’août pour trancher. L’échéancier peut même enjamber la trêve estivale et se clôturer en septembre prochain.

Cela convient parfaitement à France Jamet. « Il est urgent de ne pas se précipiter » déclare la future députée européenne.

Montpellier ou le Conseil Régional, ce n’est pas encore d’actualité. Mais, en revanche, la question de la succession à la présidente du groupe est posée.

Ce jeudi 29 juin doit se tenir la dernière Assemblée Plénière avant les vacances d’été. Le dernier rendez-vous institutionnel est fixé pour la première semaine de juillet.

Mais, selon nos informations, France Jamet doit laisser sa place à Julien Sanchez. 

Le maire de Beaucaire aura en charge la gestion et l’animation du principal groupe d’opposition au Conseil Régional.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

Que vont devenir les « éléphants » du PS de Haute-Garonne après leur défaite aux législatives ?

Un ancien ministre, Kader Arif, le numéro 3 du PS Christophe Borgel et l’ex-présidente de la commission des affaires sociales Catherine Lemorton ont été battu(e)s aux législatives. Ils sont à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle vie.

Catherine Lemorton (Photo : AFP)

Catherine Lemorton (Photo : AFP)

La casse est lourde au PS. Plusieurs personnalités n’ont pas résisté aux législatives et ont été battu(e)s dès le 1er tour. En Occitanie, c’est en Haute-Garonne qui concentre le plus grand nombre de « blessés ». Un ancien ministre, Kader Arif, la présidente de la commission des Affaires Sociales de l’Assemblée, Catherine Lemorton, et le responsable national des élections, Christophe Borgel sont au tapis. La rentrée parlementaire est en cours. Les nouveaux députés intègrent les groupes et les commissions. Une sortante-réélue a tenté de décrocher la présidence des Affaires Sociales. Mais tout ce tohu-bohu se déroule sans Kader Arif, Christophe Borgel et Catherine Lemorton.

Quels sont les projets de ces ex député(e)s ?

Christophe Borgel : une reconversion dans le privé

Les séances de nuit et les réunions rue de Solférino, c’est terminé. Christophe Borgel a perdu son siège de député de la Haute-Garonne. Mais il a également démissionné de ses responsabilités au sein du PS national. Christophe Borgel a anticipé sa défaite aux législatives. Avant le premier tour, le futur ex-parlementaire a demandé à ses collaboratrices de chercher un emploi. Cette anticipation a probablement limité le choc du résultat. Cela explique le rebond quasi-immédiat de Christophe Borgel.

Moins d’une semaine après le 2nd tour, Christophe Borgel a lancé sa reconversion. Dans une autre vie, l’ancien n°3 du PS a été nommé inspecteur général de l’Education Nationale. Mais le corps a été dissous et, depuis 2011, Christophe Borgel n’appartient plus à l’administration. C’est vers le secteur privé que se tourne donc l’ancien député.

Spécialiste de la carte électorale, Christophe Borgel peut difficilement monnayer son expertise auprès d’une entreprise. En revanche, l’ex « Monsieur Election » du PS a un joli carnet d’adresse.

Un poste de directeur des relations publiques est jouable. Même chose s’agissant de la communication. Christophe Borgel est un habitué des médias. Il maîtrise cet univers en tant que « client », face à un micro ou une caméra. Mais il dispose également d’entrées dans les rédactions.

Christophe Borgel ne donne pas de détails sur ses recherches d’emploi. Mais une chose est certaine. Pour Christophe Borgel, c’est une nouvelle vie professionnelle mais aussi personnelle qui commence.

Loin de la politique. Même si le business et la politique ne sont jamais très éloignés.

Kader Arif : « il faut bosser »

Ancien ministre et, depuis le 18 juin, ex-député. Kader Arif a passé 7 ans au Parlement Européen, 2 ans au Palais Bourbon et 22 mois au gouvernement. Mais, désormais, il se retrouve sans mandat et sans emploi. Comme tous les député(e)s battu(e)s, il va percevoir, pendant 6 mois, 100% de son ancienne indemnité parlementaire. Une indemnité qui s’élève à 5 999,80 euros brut par mois. Malgré une confortable assurance chômage, Kader Arif va devoir trouver un emploi :

Il faut rebosser. Je repars à la recherche d’un emploi. Je ne pleure pas. Je ne me plains pas. Beaucoup de gens sont plus en galère que moi. Mais il me reste 5 ans avant de pouvoir faire valoir mes droits à la retraite

Kader Arif reste un militant socialiste. L’ancien ministre précise qu’il participera « à la reconstruction de la famille socialiste ». Mais sa priorité du moment est de trouver un emploi. En Haute-Garonne, une collectivité est particulièrement attentive à la situation professionnelle des « camarades de parti ». Selon nos informations, le conseil départemental du socialiste Georges Méric pourrait « récupérer » les anciens collaborateurs de Kader Arif. En revanche, comme le précise une source, « ce n’est pas vraiment ce que cherche et veux Kader Arif le concernant. En plus ce serait un peu gros ».

Kader Arif a eu une existence professionnelle avant son long parcours politique. Avant d’être repéré par Lionel Jospin, il a travaillé dans un cabinet d’architecte et a été voyagiste.

Catherine Lemorton : le choc

Pendant 5 ans, Catherine Lemorton a présidé la commission des Affaires Sociales de l’Assemblée. Ce poste stratégique lui a assuré une vraie visibilité. Fer de lance de la lutte anti-lobby, Catherine Lemorton a arpenté les plateaux de télévisions et trusté les colonnes des journaux. Localement, le nom de la députée toulousaine circulait pour une éventuelle reconquête du Capitole. Mais cette période d’exposition et cette phase d’ascension ont été brisées nettes.

Le choc a été brutal et, surtout, inattendu. Avant les législatives, Catherine Lemorton était confiante. Preuve de cet optimiste, l’ex-député a vendu les parts de sa pharmacie à son associé. une vente qui, selon Catherine Lemorton, a juste permis de souscrire à deux assurances vies. Pas de quoi vivre de placements. Catherine Lemorton ne se plaint pas et ne parle absolument pas de difficultés matérielles. Son mari travaille et elle bénéficie, comme tous les battus, d’une assurance chômage.

Catherine Lemorton tablait sur une réélection et voulait couper court à toute suspicion. Connue nationalement et localement comme la « députée-pharmacienne », Catherine Lemorton voulait mettre en ordre ses affaires avant un nouveau mandat.

La vague Macron des législatives a  fissuré cet édifice. Catherine Lemorton ne se plaint pas. Mais, pour elle, ce n’est pas encore le moment d’un rebond.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Tarn : le cadeau de départ de Thierry Carcenac à l’une de ses fidèles

Avant son départ de la présidence du départ du Tarn, Thierry Carcenac tente de promouvoir une proche. Mais cela fait grincer des dents dans l’institution départementale. Explications.

Thierry Carcenac (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Thierry Carcenac (Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Dans deux mois, Thierry Carcenac abandonnera pour de bon la tête du Conseil départemental du Tarn. En raison de la loi sur le non-cumul des mandats, l’élu socialiste devrait laisser son siège le 15 septembre 2017 comme président du département à l’albigeois Christophe Ramond, après 26 ans de bons et loyaux services.

Mais avant de s’envoler définitivement vers Paris pour se consacrer pleinement à son mandat de sénateur, Thierry Carcenac a décidé de laisser quelques cadeaux de départ à sa garde rapprochée, qui l’a accompagné tout au long de ces années.

Parmi ces proches, une certaine Cécile Jouffron. Fidèle parmi les fidèles, cette ingénieure de formation occupe le poste de directrice du développement économique du Conseil départemental.

Le futur ex-président a choisi de la récompenser en offrant une belle promotion à celle qui s’est notamment occupée du Schéma directeur territorial d’aménagement numérique du Tarn. Mais selon nos informations, une petite difficulté est apparue. Cécile Jouffron n’aurait pas le diplôme administratif et les années d’ancienneté nécessaires pour monter en grade.

Qu’à cela ne tienne ! Il y a toujours une solution aux problèmes. Thierry Carcenac a choisi de nommer Cécile Jouffron comme Directrice générale adjointe (DGA) du Conseil départemental. Un emploi fonctionnel dont la nomination est à la discrétion du président du département, sans autres conditions. Simple et efficace.

Cette désignation, dont les syndicats ne sont même pas au courant, fait grincer des dents dans les rangs même de la majorité départementale. La pilule est d’autant plus difficile à avaler que Thierry Carcenac est habitué à ces nominations pour « services rendus » ou à l’attention de ses proches (comme ce fût le cas pour Samuel Cèbe après que ce dernier a perdu son poste de 1er secrétaire de la fédération socialiste du Tarn ou lorsqu’il a engagé sa femme comme attachée parlementaire au Sénat).

Certains interlocuteurs aperçoivent derrière ce choix la « main invisible » du conseiller de l’ombre de Thierry Carcennac, Marc Gauché, en raison des liens personnels entre Cécile Jouffron et l’ancien attaché parlementaire de l’ex-députée socialiste, Linda Gourjade.

Sûrement conscient du mécontentement que peut soulever cette décision, le cabinet du président a décidé de garder l’information secrète. Le rapport actant la décision de Thierry Carcenac et devant être présenté, vendredi 30 juin en assemblée, n’était toujours pas diffusé au moment de la publication de cet article.

Contacté, le service communication du département a répondu n’avoir rien à déclarer à ce sujet

Sylvain Duchampt (@duchampt)

28 Juin

Monique Iborra a 2 voix de la présidence des Affaires Sociales

La députée (LREM) de la Haute-Garonne, Monique Iborra, était candidate à la présidence de la commission des affaires sociales. Ça s’est joué à 2 voix près.

Monique Iborra, députée (LREM) de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP/Isorel

Monique Iborra, députée (LREM) de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP/Isorel

Pendant le quinquennat de François Hollande, la Haute-Garonne « détenait » la présidence de la commission des affaires sociales. La députée toulousaine Catherine Lemorton  a occupé la fonction pendant 5 ans. Malgré le chamboule-tout d’Emmanuel Macron, le département d’Airbus et de Nougaro a manqué conservé ce bastion du Palais-Bourbon. Deux candidates de la ville Rose ont essayé de décrocher la présidence des Affaires Sociales.

Elisabeth Toutut-Picard a tenté sa chance. L’élue municipale toulousaine n’a pas passé le 1er tour de scrutin. En revanche, Monique Iborra a loupé le coche de deux petites voix. Dans l’Assemblée version Macron, les candidats aux postes clés sont priés de faire des lettres de motivations et de « vendre » leur candidature.

Cette méthode managériale a réussi à François de Rugy. Le député écologiste de la Loire-Atlantique est devenu, grâce à un vraie démarche marketing, le plus jeune président de l’Assemblée Nationale. Démarchage des députés. Mails personnalisés et programme sur Facebook. Tout cela à payé.

Monique Iborra n’est pas allée aussi loin. Mais elle s’est présentée devant ses pairs avec une feuille de route. La députée de la Haute-Garonne a plaidé pour une marche sur deux jambes. Monique Iborra estime que La République En Marche est bien identifiée et parfaitement identifiable sur le volet économique. Mais il faut ajouter à ce pilier les affaires sociales. Selon nos informations, Monique Iborra a également insisté sur le fait que la réforme du travail peut soulever des vagues. Dans ce contexte, la commission des affaires sociales peut servir de pare-feu.

Ces arguments ont permis à la candidate toulousaine de décrocher des voix. Mais c’est Brigitte Bourguigon qui finalement à décrocher le poste.

Candidate au « Perchoir », la députée du Pas-de-Calais n’a pas réussi à devenir la 1ère présidente de l’Assemblée.

Brigitte Bourguigon a vécu difficilement cet échec. Selon nos informations, le président du groupe LREM, Richard Ferrand, a du intervenir pour éviter que Brigitte Bourguigon jette complètement l’éponge.

Mais, finalement, c’est la parlementaire du Nord qui est la nouvelle présidente des Affaires Sociales.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

26 Juin

Soupçons de fraudes sur l’élection du député PS de Haute-Garonne Joël Aviragnet

Info France 3 Occitanie -L’élection du dernier député PS de la Haute-Garonne fait l’objet d’un recours contentieux. Ce mardi 27 juin, le Conseil constitutionnel va être saisi par le concurrent (LREM) de Joël Aviragnet. Motif : une suspicion de fraude.

Joël Aviragnet (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Joël Aviragnet (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Le recours n’a pas d’effet suspensif. Joël Aviragnet peut continuer à exercer son mandat de député. Mais le Conseil constitutionnel va devoir se prononcer sur le maintien au Palais-Bourbon du parlementaire du Comminges. Le recours est déposé par le concurrent (malheureux) de Joël Aviragnet. Michel Montsarrat (candidat sous l’étiquette En Marche !) demande l’annulation d’un scrutin qui s’est soldé par un résultat (extrêmement) serré :  91 voix d’écart.

Un recours pointant une fraude électorale

Ce finish sur le fil est déterminant pour la suite des événements. En matière de contentieux électoral, l’annulation d’une élection n’est (évidemment) jamais acquise. Les juges disposent d’un pouvoir (souverain) d’appréciation des faits. Mais il existe une condition de base : la faiblesse de l’écart de voix. Que ce soit devant le Conseil d’Etat (pour les élections locales) ou devant le Conseil Constitutionnel (compétent s’agissant des législatives), la jurisprudence applique toujours le même principe. Pas d’annulation (même avec une liste de fraudes digne du bottin téléphonique) si le vainqueur est  largement élu. Or dans ce cas, il y avait au second tour 91 voix d’écart.

Cette condition élémentaire a bien été identifiée par les avocats de Michel Montsarrat. Des avocats qui ont d’ailleurs bénéficié de l’appui et de l’expertise du service juridique de La République En Marche. Selon nos informations, cela fait plusieurs jours que LREM collecte des éléments auprès de la préfecture de la Haute-Garonne mais aussi de témoins et d’élus.

Des pièces ont été collectées et versées au dossier. Michel Montsarrat insiste sur un point :

Si nous n’avions pas des éléments solides, des preuves solides et une vraie chance de gagner, je n’aurai jamais déposé de recours. Si je le fais, c’est qu’il existe des faits précis.

Le recours déposé par Michel Montsarrat vise des procurations jugées douteuses. Mais des signatures non conformes (entre le 1er et le 2nd tour) sont également ciblées. Plus d’une centaine de votes sont sur la sellette. Plusieurs bureaux de vote, dans plusieurs communes, ont été recensés par LREM.

Les communes de Cazères, Encausse-Les-Thermes (dont est originaire Joël Aviragnet), Beauchalot et Saint-Bertrand sont particulièrement suspectées.

La saisine du Conseil constitutionnel va déboucher sur une (véritable) bataille juridique. En vertu du principe du contradictoire, les personnes mises en cause vont devoir présenter leur défense (sous forme d’un mémoire ou directement devant le juge en cas de convocation). De son côté, le juge électoral peut ordonner une enquête et exiger la transmission de toutes les pièces utiles.

Mais, parallèlement à la guérilla contentieuse, l’intervention du juge électoral prend une tournure (éminemment) politique.

Un recours politiquement explosif

Joël Aviragnet n’est pas n’importe quel député socialiste. Le député du Comminges a profité d’une mobilisation (hors norme) de l’appareil socialiste en Haute-Garonne. Comme le précise un vieux militant :

Je n’ai jamais vu cela. Des voitures sont venues de Toulouse remplies de militants, de cadres de la Fédé et d’élus du conseil départemental. Du jamais vu de toute ma vie de militant.

L’artillerie lourde ne s’est pas limitée à un déploiement de troupes et un bombardement de tracts sur les marchés. Des élus commingeois témoignent de l’arrivée (opportune) de subventions. Certaines sont (même) arrivées la veille du scrutin.  Un (vieux) dossier géré par le Conseil Départemental (présidé par le socialiste Georges Méric) a trouvé (subitement) une issue favorable.

Evidemment, c’est un simple hasard. Mais il fait (très bien) les choses.

Un fait résume l’engagement massif du PS de la Haute-Garonne. La soirée électorale pour le 2nd tour a été délocalisée… à Saint Gaudens, dans le Comminges. Il ne restait plus grand chose à fêter sur Toulouse. Tous les députés PS sortants ont été balayés au 1er tour. Mais la présence des éminences socialistes aux côtés de Joël Aviragnet va bien au-delà d’un geste symbolique.

La 1ère des socialistes d’Occitanie, Carole Delga, s’est comportée en véritable « directrice de campagne » de Joël Aviragnet. La présidente de Région a multiplié les réunions publiques et les visites dans les communes aux côtés du candidat en titre. Carole Delga s’est même affichée sur les… affiches électorales de Joël Aviragnet.

La décision du juge électoral reste aléatoire. Dans le passé, il est arrivé que le Conseil constitutionnel énumère une demi-douzaine de fraudes sans annuler le scrutin. Mais une chose est certaine. La sentence ne sera pas uniquement scrutée par Joël Aviragnet.

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Juin

Le numéro 3 du PS Christophe Borgel quitte la vie politique

Christophe Borgel a été battu au 1er tour des législatives. L’ancien député de la Haute-Garonne en tire les conséquences et quitte son poste du numéro 3 du PS.

Christophe Borgel, député de la Haute-Garonne et numéro 3 du PS. Photo MaxPPP/Padillat

Christophe Borgel, député de la Haute-Garonne et numéro 3 du PS. Photo MaxPPP/Padillat

C’était le premier et ce sera le dernier mandat législatif de Christophe Borgel. Battu aux législatives de 2017, l’ancien député de la Haute-Garonne renonce à tout mandat électif. Christophe Borgel se retire également de la vie interne du PS et abandonne le secrétariat national aux élections.

Après des mandats locaux et régionaux en Île-de-France, Christophe Borgel a débarqué en Haute-Garonne en 2012. Une arrivée polémique et qui a secoué le PS départemental. La circonscription d’accueil était initialement réservée à une femme. Mais, à l’époque, Christophe Borgel est le tout puissant patron des élections au PS. Spécialiste de la carte électorale, au cœur du dispositif des investitures, Christophe Borgel s’est imposé.

C’est une nouvelle venue en politique, la journaliste (LREM) Sandrine Mörch, qui a interrompu la trajectoire de Christophe Borgel.

Éliminé dès le 1er tour, le Monsieur Elections du PS décide donc de quitter la scène politique.

Christophe Borgel annonce à France 3 Occitanie qu’il reste un homme de gauche, avec des convictions, mais qu’il démissionne de son poste de secrétaire national et entame une nouvelle vie avec de nouveaux projets professionnels.

Cette décision sera rendue officielle demain, samedi 24 juin, lors d’un bureau national du PS.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Qui pour remplacer Sylvia Pinel à la 1ère vice-présidence de la Région Occitanie ?

Sylvia Pinel a été réélue députée du Tarn-et-Garonne. Contrainte à la démission par la loi anti-cumul, l’ancienne ministre doit quitter la 1ère vice-présidence du Conseil Régional.

Carole Delga et Sylvia Pinel à la tribune du conseil régional d'Occitanie. Photo MaxPPP

Carole Delga et Sylvia Pinel à la tribune du conseil régional d’Occitanie. Photo MaxPPP

Effet domino. Sylvia Pinel conserve son siège au Palais-Bourbon. Conséquence : la députée du Tarn-et-Garonne doit quitter la 1ère vice-présidence du Conseil Régional. Sylvia Pinel occupe ce poste en vertu d’un accord avec Carole Delga. Un accord qui remonte aux régionales de 2015 et qui porte sur un poste honorifique et pas vraiment stratégique.

Selon plusieurs élus régionaux, Sylvia Pinel n’est pas une 1ère vice-présidente très active. Dans la précédente assemblée régionale (avant la création de la Grande Région Occitanie), Sylvia Pinel a brillé par son absence. Le terrain régional n’a jamais été le terrain privilégié de l’ancienne ministre de François Hollande. Mais l’application de la loi anti-cumul va priver Sylvia Pinel d’un bâton de maréchal(e).

Selon un élu régional, la nouvelle attribution de la 1ére vice-présidence n’est pas décisive. C’est au niveau des présidents de groupe et de commissions que les leviers se trouvent. Et ça va bouger prochainement. L’évolution des rapports entre le Parti de Gauche et la France Insoumise, la possible création d’un groupe estampillé Macron sont les véritables enjeux.

Mais, symbolique ou pas, il va falloir remplacer Sylvia Pinel. Du côté de la présidence de Région, pas de commentaire ou de calendrier. Mais, selon nos informations, le changement pourrait se limiter à un jeu de chaises musicales. Le numéro 2, derrière Sylvia Pinel, pourrait devenir le 1er vice-président. Il s’agit de Damien Alary. L’ancien président de la région Languedoc présente un avantage. C’est une personnalité consensuelle et qui ne fait d’ombre à personne.

Damien Alary a été pressenti, au moment des élections régionales, pour occuper un poste de président délégué. Face à une polémique nationale, ce projet (décrié) a du être oublié. Mais l’attribution de la 1ère vice-présidence pourrait être un lot de consolation.

Le PRG va (très certainement) demander à conserver, dans son camp, la 1ère vice-présidence. Un coup de fil de Jean-Michel Baylet est plus que probable. Mais, comme l’indique un membre de la majorité régionale, l’accord entre Sylvia Pinel et Carole Delga était un accord « Pinel-Delga ». Ce n’est pas un accord PS-PRG, valable d’une manière générale et impersonnelle.

Une fois redevenue (simple) conseillère régionale, Sylvia Pinel n’a pas vocation à transmettre le relais à un(e) de ses camarades du PRG. Ce scénario (couplé à un glissement entre la 1ère et le 2nd vice-président) a un avantage : éviter d’ouvrir la boîte de Pandore.

En effet, un vrai renouvellement avec une nouvelle entrée remettrait en cause les équilibres politiques.

Dans ce cas, la troisième composante de la majorité Delga pourrait entrer dans la danse. Le Nouveau Monde de Gérard Onesta a obtenu la présidence du bureau de l’Assemblée.

Mais, en cas de redistribution des cartes, des prétentions nouvelles pourraient être mises sur la table.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Les dessous de l’affaire Vignon

La députée (LREM) de la Haute-Garonne, Corinne Vignon, est poursuivie en justice. Son camp politique anticipe sa possible condamnation. Nouvelles révélations, où il est aussi question de Jean-Luc Moudenc.

Corinne Vignon (Photo : Vincent Isore/MaxPPP)

Corinne Vignon (Photo : Vincent Isore/MaxPPP)

L’ouverture d’une enquête préliminaire est tombée sans préavis, 48 heures avant le 2nd tour des législatives. Mais l’affaire Vignon occupait les services fiscaux depuis des semaines. Le dossier de la députée de la Haute-Garonne est arrivée sur le bureau du Procureur de Toulouse au terme d’une investigation de la direction du contrôle fiscal. Une enquête qui, selon une source, aurait duré deux mois.

Une enquête judiciaire débroussaillée par le fisc

Le déclenchement de l’affaire Vignon proviendrait d’une dénonciation. C’est classique en matière fiscale. Le plus important n’est pas de savoir qui a allumé la mèche. Le plus déterminant (pour la suite des événements) est la procédure suivie par le fisc. Comme le précise un magistrat, une saisine du parquet par le service des impôts suppose (et même impose) une consultation d’une commission interne à l’administration fiscale. Il s’agit de la Commission des Infractions Fiscales (CIF). Cette dernière donne un avis sur la solidité du dossier transmis à la justice. S’agissant de l’affaire Vignon, la CIF a délivré un « feu vert ».

Corinne Vignon est dans son rôle et plaide la non-culpabilité. Mais, sans remettre en cause la présomption d’innocence, un fait est avéré. L’enquête préliminaire ouverte par le Parquet repose sur des bases solides. En amont de l’action judiciaire, une première enquête fiscale a été menée et elle débouche sur une conclusion : les faits reprochés sont suffisants lourds pour justifier l’intervention des tribunaux.

D’ailleurs, selon nos informations, le ministre de l’Action et des Comptes Publics, Gérald Darmanin, a téléphoné à la Direction Régionale des Finances Publiques, à Toulouse. Ce contact a eu lieu la veille du communiqué de presse du parquet de Toulouse annonçant l’ouverture d’une enquête préliminaire. Selon une source, le fisc de la Haute-Garonne a confirmé à son ministre de tutelle la gravité des charges pesant sur Corinne Vignon.

Selon nos informations, la même analyse est faite du côté du ministère de l’Intérieur. Gérard Collomb, a convié des parlementaires à une rencontre place Beauvau.

A cette occasion, un haut responsable du ministère de l’Intérieur a confié à un parlementaire d’Occitanie son sentiment : Corinne Vignon est dans la nasse.

Evidemment, il faut attendre les conclusions de l’enquête judiciaire. Mais une chose est certaine. L’affaire Vignon n’est pas une simple vengeance politique ou une boule puante. Dans les services fiscaux et au plus haut sommet de l’Etat, le dossier est jugé (suffisamment) sérieux pour évoquer (ouvertement) l’imminence de foudres judiciaires.

Dans ce contexte, une question agite les rangs parlementaires de La République En Marche. Corinne Vignon, comme tous ses collègues de l’Assemblée, doit s’inscrire dans un groupe parlementaire. Élue sous l’étiquette LREM, Corinne Vignon a une vocation naturelle : un siège dans le groupe La République En Marche. Mais, en cas de condamnation, ce même groupe LREM ne pourra pas exclure Corinne Vignon.

Un autre volet de l’affaire Vignon ne pose pas un problème d’exclusion. Mais d’inclusion. Selon plusieurs sources, Corinne Vignon « associe » le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, à l’activité qui lui vaut d’être poursuivie en justice : la voyance.

Jean-Luc Moudenc client de Corinne Vignon ?

Au premier degrés, l’affaire Vignon a un côté cocasse. Derrière l’enquête du fisc et l’intervention de la justice se trouve une activité de voyance. Ce profil atypique n’a pas échappé aux collègues de la nouvelle députée. Lors de son arrivée à la buvette de l’Assemblée, Corinne Vignon a été saluée par un « ah voilà la voyante », lancé par un parlementaire du nord de la Loire.

Le ton est beaucoup moins innocent du côté de Toulouse. Selon plusieurs sources, Corinne Vignon affirme que le 1er magistrat de la Ville Rose a eu recours à ses lumières.

Contactée par France 3 Occitanie, Corinne Vignon n’a pas souhaité s’exprimer. Ce silence ne vaut pas confirmation. Mais ce n’est pas (non plus) un démenti.

En revanche, Jean-Luc Moudenc récuse catégoriquement les allégations prêtées à Corinne Vignon. Le maire de Toulouse affirme n’avoir jamais eu recours au talent astrologique de la nouvelle députée.

Le malaise (pour ne pas dire l’agacement) est perceptible. C’est logique. L’association d’une personnalité politique de premier plan à l’astrologie n’est pas simple à assumer. L’astrologie n’est pas la magie noire ou la lecture dans les entrailles de poulet. Les horoscopes s’étalent à longueur de journaux. Les astrologues et la politique ont même eu leur heure de gloire. François Mitterrand a fait entrer les études astrales à l’Elysée. Malgré ce précédent, Jean-Luc Moudenc n’a pas (forcément) envie de se retrouver avec l’image d’un maire lisant son avenir dans les étoiles.

Mais c’est surtout l’aspect purement « terrestre » de l’affaire Vignon qui peut contrarier le Capitole.

L’activité astrologique de la députée Vignon finit devant les tribunaux.

Et ça c’est vraiment un mauvais alignement des planètes.

En septembre 2017, l’affaire concernant Corinne Vignon a été classée sans suite par le Parquet de Toulouse.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

16 Juin

Après les législatives, En Marche ! vise le conseil régional d’Occitanie et Toulouse Métropole

Après les législatives et une implantation à l’Assemblée, En Marche ! se met en mouvement pour créer des groupes au sein du Conseil Régional d’Occitanie et à Toulouse Métropole.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Le 2nd tour des législatives n’est pas encore terminé. Il n’a même pas commencé. Mais la République En Marche se projette déjà vers l’horizon régional et local. L’Occitanie est pilote en la matière. Le groupe majoritaire à la mairie de Montpellier est le premier groupe (municipal) en France à adopter le nom La République En Marche. L’initiative ne vient pas de Paris, des instances nationales LREM, ou de l’Elysée. C’est le maire de Montpellier, Philippe Saurel qui est à l’origine du baptême. Emmanuel Macron a (simplement) reçu le faire-part.

Philippe Saurel insiste sur le côté avant-gardiste de l’initiative montpelliéraine  :

Montpellier est la seule ville de France ou le groupe majoritaire a changé de nom : Montpellier, République en En Marche

Selon nos informations, la vague LREM va déborder la mairie de Montpellier. Un responsable de La République En Marche en Occitanie confirme l’existence d’un mouvement général :

Il faut attendre dimanche soir et le résultat des législatives. Mais ça me parait évident que l’on va devoir être présent au niveau des mairies, départemental et régional. Il va bien falloir se structurer. Après il faut voir comment et avec qui. Il va falloir être prudent et exigeant. Mais oui c’est évident qu’En Marche ! va faire son entrée dans les collectivités locales

Le premier chantier concerne le Conseil Régional présidé par Carole Delga.

Des prémices au Conseil Régional

Selon nos informations, des échanges téléphoniques ont eu lieu. Une réunion (dans une localité de l’Aude) a été organisée et finalement reportée pour des raisons d’agenda. Ce groupe LREM pourrait être présidé par un des vice-président du conseil régional, Didier Codorniou. Le maire de Gruissan est actuellement à la tête du groupe PRG. Mais il aurait suivre la jurisprudence Saurel : un simple changement de nom. Evidemment, cela suppose l’accord des autres élus radicaux de gauche. Mais un des piliers du PRG, l’ancienne ministre Sylvia Pinel, s’est récemment convertie au « macronisme » et cette conversion pourrait faciliter cette métamorphose.

En cas de réélection à la députation, Sylvia Pinel doit quitter la 1ère vice-présidence du Conseil Régional. Ce désengagement (exigé par la loi anti-cumul) peut également lever un verrou. La députée Sylvia Pinel serait (beaucoup moins) concernée (en quittant l’exécutif régional) par les affaires politiques de l’Hôtel de Région.

L’autre hypothèse est que Didier Codorniou (face à des oukases) choisisse le grand large et recrute en faisant du débauchage dans les autres groupes. C’est la force de La République En Marche, son spectre politique va de la gauche à la droite.

En toute hypothèse, l’émergence d’un groupe « macroniste » va forcement déclencher une riposte. Carole Delga ne va pas rester l’arme au pied. D’ailleurs, le cabinet de la présidente d’Occitanie a anticipé le scénario et pris des contacts pour éviter l’émergence d’un groupe LREM. Des assurances ont été obtenues.

L’enjeu est de taille. La majorité régionale est obligée de marcher sur 3 jambes (PS, PRG et Nouveau Monde En Commun). Cela a suscité (au moment du vote du budget ) quelques faux pas. L’arrivée d’un nouveau « larron » pourrait entraver la suite de mandat de Carole Delga.

Une autre collectivité est concernée par une éventuelle « macronisation ». Il s’agit de Toulouse Métropole.

Des velléités à Toulouse Métropole

La première métropole d’Occitanie est la seconde (grande) collectivité concernée par une implantation « macroniste ». Dans l’entourage du président de Toulouse Métropole, le sujet n’est pas d’actualité :

La question n’est pas à l’ordre du jour

Mais, selon nos informations, il existe bien un projet. Il pourrait être porté par un élu de Toulouse Métropole, Robert Médina. Le maire de Mondouzil est (actuellement) membre du groupe des Indépendants.

Cette perspective ne bousculera pas (forcément) le président de Toulouse Métropole. La structure elle même (par sa vocation inter-communale et technique) ne fonctionne pas sur des bases politiques ou partisanes. Des élus de droite et du centre votent avec des élus de gauche. Mais, surtout, Jean-Luc Moudenc est parfaitement « macron-compatible ».

La preuve par les faits. Deux adjoints de Jean-Luc Moudenc au Capitole sont candidats aux législatives sous l’étiquette LREM.

48 heures avant le 2nd tour, le maire de Toulouse leur a apporté publiquement un soutien.

Un de ces candidats, Jean-Luc Lagleize, est membre du bureau de Toulouse Métropole.

Laurent Dubois (@laurentdub)