02 Juin

Polémique autour du financement de la permanence parlementaire de Philippe Folliot

Une polémique agite la campagne des législatives dans le Tarn. Elle porte sur le financement de la permanence parlementaire de Philippe Folliot. Le député sortant a-t-il financé son local albigeois avec l’argent public ? Le contribuable a-t-il payé un bien qui enrichit le patrimoine (privé) de Philippe Folliot ? Enquête.

Philippe Folliot (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Philippe Folliot (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Le PS tarnais veut des réponses et le fait savoir par un communiqué de presse. Un concurrent de Philippe Folliot, Pierre Laporte, demande des éclaircissements et le dit publiquement. Le financement de la permanence parlementaire de Philippe Folliot aiguise la curiosité. Ce coup de projecteur est lié à un article publié dans la livraison hebdomadaire de L’Obs. Un article qui précise un point (potentiellement) sulfureux : la permanence parlementaire de Philippe Folliot a été financée par une enveloppe de l’Assemblée. La fameuse Indemnité Représentative de Frais de Mandats (IRFM).

D’un montant mensuel de 5 840 euros brut, l’IRFM vient s’ajouter à l’indemnité du député et à l’enveloppe permettant de rémunérer les collaborateurs. L’IRFM permet de faire face à des dépenses ordinaires : déplacements, restaurants…S’agissant de Philippe Folliot, l’IRFM aurait servi à financer l’achat de sa permanence. Autrement dit, le député sortant aurait payé les mensualités de son crédit immobilier en piochant dans l’IRFM.

Contacté par France 3 Occitanie, Philippe Folliot confirme l’utilisation de ce procédé. Mais il concerne uniquement son local castrais.

Un achat financé par l’IRFM à Castres jusqu’en 2012

Avant 2012 et une modification du règlement de l’Assemblée, des député(e)s pouvaient faire une excellente affaire. Un prêt à taux zéro pour acheter un bien immobilier. En soi, c’est déjà une jolie opération. Mais ce n’était pas tout. Les heureux bénéficiaires pouvaient rembourser les mensualités de leur crédit grâce à l’argent de l’Assemblée.

Philippe Folliot le reconnaît. En 2002, il a pu bénéficier (en toute légalité) de ce dispositif. Le député tarnais a bénéficié d’un crédit de l’Assemblée pou acheter sa permanence castraise en 2002. Et, cerise sur le gâteau, Philippe Folliot a remboursé l’emprunt avec l’argent de…l’Assemblée. Le député a utilisé l’IRFM.

Le député tarnais a fini de rembourser en 2012 ce prêt « royal ». Royal est le mot. Un taux d’intérêt imbattable et des remboursements financés par le…préteur. Tous les emprunteurs rêvent d’un telle générosité.

Une générosité particulièrement prodigue. En effet, l’Assemblée ne permettait pas seulement d’acquérir un bien quasiment à titre gracieux. Cet incroyable système permettait à des député(e)s d’accroître leur patrimoine personnel. Une fois acquise et même en cas de non-réélection, la permanence reste propriété du député. Il peut la transformer en commerce et en tirer des bénéfices ou la revendre avec une belle plus-value.

Tout cela appartient au passé. L’enrichissement personnel des député(e)s sur le dos des contribuables faisait tâche. Le règlement de l’Assemblée a été modifié. Il est désormais impossible (et illégal) de financer l’achat une permanence en utilisant l’IRFM.

Philippe Folliot a bénéficié d’un système aujourd’hui interdit. Ce n’est pas le seul. Dans le département du Tarn, un autre parlementaire aurait fait de même. Dans le Lot, selon nos informations, une parlementaire a également financé l’achat de sa permanence en utilisant l’IRFM.

Après le redécoupage électoral de 2010, la circonscription de Philippe Folliot a intégré une partie d’Albi. Le député de la « 1ère » a décidé d’ouvrir une permanence dans la préfecture tarnaise.

Mais, cette fois-ci, Philippe Folliot a opté pour une location.

Une location à Albi à partir de 2012

Philippe Folliot est formel. Il n’est pas propriétaire de son permanence albigeoise. La question de l’utilisation de son IFRM pour un éventuel achat ne se pose pas selon lui. Effectivement, vérification faite, Philippe Folliot n’apparaît pas dans la Société Civile Immobilière (SCI) propriétaire du local utilisé par Philippe Folliot.

La SCI en question a été enregistrée aux greffes du Tribunal de Commerce de Castres, le 12 novembre 2012. Cet enregistrement fait suite à un sous-seing privé en date du 19 septembre 2012. Le nom de Philippe Folliot n’apparaît pas dans la liste des associés.

Le député sortant évoque un bail signé entre lui et la SCI. Un bail qui se termine le 18 juin prochain et qui donc correspond à une location. La gérante de cette SCI n’est autre que son ex-épouse et ex-assistante parlementaire et que les membres de cette société sont… ses trois enfants !

La nature « familiale » de la SCI n’est pas neutre.

Les loyers versés par Philippe Folliot sont financés par l’Assemblée. C’est valable pour tout(e)s les député(e)s de France et de Navarre. L’IRFM (abondée par les caisses du Palais-Bourbon) a (notamment) comme vocation de permettre le règlement des frais de logement.

Les enfants et l’ex-épouse de Philippe Folliot bénéficient donc d’un financement public.

C’est parfaitement légal. Le règlement de l’Assemblée n’interdit absolument pas les locations « familiales ».

Le projet de loi (présenté François Bayrou) veut renforcer la « moralisation » de la vie publique et prévoit l’interdiction des emplois « familiaux ». Mais le nouveau Garde des Sceaux ne pousse pas les feux jusqu’aux SCI des parlementaires.

Cela étant, en pleine campagne des législatives, le « grand déballage » autour du patrimoine immobilier de Philippe Folliot ne sera pas sans conséquence. Les adversaires du député sortant ne vont pas manquer de saisir le bâton…pour essayer de le battre. Et même de l’abattre.

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Mai

Le PS a ouvert un guichet pour dénoncer ses dissidents

Les Premiers secrétaires fédéraux du PS sont priés de dénoncer leurs camarades dissidents.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

La circulaire interne date du 14 avril 2017. Le texte émane de la commission nationale des conflits (CNC) et son objet est surprenant. Les instances nationales du PS demandent aux responsables départementaux du PS de ficher les militants, cadres et élus du parti. Une adresse électronique est indiquée et doit servir à monter des dossiers :

Je te remercie de bien vouloir adresser dans les plus brefs délais tout élément factuel qui indiquerait la manifestation d’un soutien d’un camarade du Parti quel qu’en soit la forme à un autre candidat que celui du parti.

Les instances nationales du PS dressent une liste des pièces à fournir :

Articles de presse, interviews, mails, tracts, expressions sur les réseaux sociaux. Ces éléments doivent être transmis exclusivement en forme numérique (scans, capture d’écrans). Les coordonnées de camarades concernés devront être expressément mentionnées.

La surveillance et la collecte des infos a un relent de « flicage ». Pour ne pas dire d’espionnage. Mais, surtout, elle montre que la Commission Nationale des Conflits a quelques lacunes en matière juridique. Les tracts, les articles de presses, les publications sur Facebook et Twitter relèvent d’une expression publique. En revanche, les mails sont des correspondances privées. A ce titre, ils bénéficient d’une protection juridique. La Commission Nationale des Conflits (CNC) veille au respect des statuts du parti.

La circulaire rappelle cette fonction et insiste sur la régularité de la procédure. La CNC veut éviter que « les décisions soient entachées d’un vice de forme opposable devant les tribunaux civils ». L’intention est louable. Mais les « gardiens du Temple » socialistes oublient un « détail » : le Code Pénal. La violation d’une correspondance privée (par un 1er fédéral du PS ou un voisin de palier) peut mener devant le tribunal correctionnel.

L’unité du parti mérite (visiblement) un fichage des militants. Pas évident que cela justifie un passage devant un juge d’instruction.

L’ouverture d’un guichet anti-dissidents remonte avant le 1er tour de la présidentielle. Selon nos informations, aucune nouvelle circulaire est intervenue pour abroger le dispositif. Il est donc toujours potentiellement actif.

Mais le contexte politique a complément changé. La défaite de Benoît Hamon et la victoire d’Emmanuel Macron modifie la ligne du PS. Les socialistes soutenant En Marche ! n’ont plus de raison de redouter un fichage.

Jeudi 18 mai, Bernard Cazeneuve est venu, dans l’Aude, soutenir les candidats (socialistes) aux législatives en Occitanie. L’ancien premier ministre est sur la ligne de la présidente (PS) de Région, Carole Delga, et d’autres socialistes : une majorité constructive avec Emmanuel Macron.

Les « macronistes » du PS peuvent se rassurer. Malgré la compétition des législatives, la hache de guerre est enterrée. La Commission Nationale des Conflits n’a plus besoin d’agents de surveillance.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

19 Mai

Après l’hologramme de Mélenchon, le photomaton de Macron

Pendant la présidentielle, un hologramme a permis à Jean-Luc Mélenchon de tenir un meeting dans 7 villes différentes. Pour les législatives, Emmanuel Macron fait encore plus fort : projeter son image sur les murs de plus de 500 circonscriptions grâce à une seule photo.

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP/CMorin

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP/CMorin

Le procédé a fait le buzz pendant la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a utilisé un hologramme pour être simultanément en meeting à Dijon, Nancy, Clermont-Ferrand, Montpellier, Nantes et Grenoble. Trois mois après cette innovation technologique et politique, un autre « candidat » fait dans le High tech. Il s’agit d’un candidat vraiment particulier : le nouveau Président de la République. Emmanuel Macron ne brigue pas un mandat. Il a décroché le Saint-Graal d’un quinquennat. Mais il « candidate » au travers de plus de 500 candidatures aux législatives.

Pour faire campagne, il utilise un procédé original : le photomaton virtuel. Tous les représentants d’Emmanuel Macron peuvent s’afficher avec le Chef de l’Etat. Mais sans avoir pris une photo avec… Emmanuel Macron. Samedi 13 mai, tous les candidats aux législatives ont fait à Paris un shooting. Un shooting avec maquilleuse et sur fond blanc.

Pour les affiches électorales, il suffit d’incruster Emmanuel Macron dans l’image ainsi obtenu. Du fin fond du Tarn aux tréfonds de la Lozère, tous les candidats aux législatives pourront faire un montage. L’illusion sera (quasiment) parfaite et seuls les initiés décrypteront l’astuce.

Cette communication par l’image (quitte à tricher un peu) constitue un véritable enjeu. C’est un syndrome aussi vieux que l’élection présidentielle : il est toujours bon de s’afficher aux côtés du monarque Républicain. Mais, surtout, Emmanuel Macron a investi de nouveaux visages. C’est l’image du nouveau Président qui va permettre de les identifier et qui doit servir de levier électoral.

Sur le fond, le photomaton (virtuel) d’Emmanuel Macron est basique. Dans le hall de la gare Matabiau, à Toulouse, ou les galeries marchandes des supermarchés d’Occitanie, des photomatons permettent d’incruster le visage de Zizou, des petits cœurs ou des ballons roses. La véritable innovation (technologique) du kit de campagne d’Emmanuel Macron se trouve du côté d’une plateforme informatique permettant de télécharger des professions de foi prêtes à l’emploi, des tracts ou des conseils juridiques et en communication.

Mais le photomaton Macron rappelle une parfaite évidence : pour Emmanuel Macron, les législatives sont uniquement la continuation de la présidentielle.

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Mai

Haute-Garonne : le retour détonant de Pierre Castéras dans le sillage d’En Marche !

En charge de la mobilisation et directeur de campagne d’un candidat, Pierre Castéras est un pivot d’En Marche ! en Haute-Garonne. Le passé et le passif du personnage détonnent par rapport aux exigences de transparence et d’éthique affichées par le mouvement d’Emmanuel Macron.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron ne transige pas avec les exigences de la moralité publique. Avant de nommer son premier gouvernement, le nouveau président a décidé de passer au scanner la situation fiscale et patrimoniale de ses ministres. Parmi les premières mesures, le locataire de l’Elysée veut renforcer les règles de la vie publique en interdisant, notamment, les emplois familiaux des parlementaires.

Emmanuel Macron met la barre très haut. Mais cette exigence a un coût : un abaissement du seuil de « tolérance ». C’est la rançon d’une exemplarité affichée.

La moindre faille, le moindre décalage entre le discours d’Emmanuel Macron et les actes de son mouvement alimente les commentaires. C’est exactement ce qui se passe en Haute-Garonne. Depuis plusieurs semaines, le retour sur scène d’un ancien élu socialiste ne passe pas inaperçu.

Pierre Castéras n’est pas connu du grand public. Ancienne étoile montante du PS 31, Pierre Castéras n’est pas sous les feux de la rampe. Mais il joue un rôle stratégique dans En Marche ! de Haute-Garonne. Proche du référent départemental d’Emmanuel Macron, Pierre Castéras est en charge de la mobilisation. Mais il est également le directeur de campagne du candidat sur la 4ème circonscription, Michaël Nogal.

Avant de s »investir dans le mouvement d’Emmanuel Macron, Pierre Castéras a eu une vie. Et même une vie (professionnelle) agitée qui s’est étalée dans la presse.

Pierre Castéras est un ancien conseil régional. A ce titre, il a présidé un satellite de l’Hôtel de Région : la Confédération Pyrénéenne du Tourisme (CTP). Son bilan se résume à un chiffre : 1,3 million d’euros. Avant l’arrivée de Pierre Castéras, la confédération disposait de plus de 800 000 euros de trésorerie. Après 5 ans de gestion, Pierre Castéras laisse des factures impayées et un déficit abyssal.

Tous ces faits sont connus et publics. Mais une nouvelle pièce alourdit le dossier.

France 3 Occitanie s’est procuré l’audit mené par leCconseil régional et signé de la main de l’ancien président de Région, Martin Malvy.

Le document de 6 pages est accablant. L’autorité de tutelle (et principal financeur) de la Confédération Pyrénéenne du Tourisme pointe ouvertement une violation du code des Marchés Publics  :

Peu d’achats ont fait l’objet d’une mise en concurrence; Si l’association dispose bien d’une commission des marchés qui se réunit 2 à 3 fois par an, il reste que la mise en concurrence et la publicité requises sont généralement ignorées.

Le conseil régional ne se contente pas de dresser un constat. Les contrôleurs pointent des exemples et qualifient les sommes en jeu de significatives :

Une prestation de lobbying de 125 000 euros TTC, une étude complémentaire pour 30 378 euros, une proposition de mise en place d’une team de sportifs pour 107 162 euros.

Le diagnostic des contrôleurs régionaux pouvait justifier une saisine de la justice. En vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, le Conseil régional pouvait (et même devait) saisir le parquet. Selon nos informations, une solution politique a été privilégiée. Pierre Castéras a été poussé vers la sortie par Martin Malvy.

Pour les salariés de la Confédération, l’histoire ne s’est pas terminée avec le départ (forcé) de leur ancien président. Un départ qui s’est d’ailleurs soldé par un « parachutage » dans une collectivité gérée par le PS.

Mais, s’agissant des anciens salariés de Pierre Castéras, la bataille s’est déplacée sur le terrain judiciaire.

Les prestataires de service de la Confédération sont allés devant les tribunaux pour obtenir le paiement des factures impayées. Cette longue séquence s’est terminée (seulement) en 2016. Mais une autre phase est toujours en cours. Les ex-salariés attaquent en justice l’ancien directeur de la Confédération, recruté dans des conditions rocambolesques par Pierre Castéras.

Hasard du calendrier judiciaire, le prochain épisode se déroulera le 22 juin, 4 jours après le second tour des législatives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

17 Mai

Nouvelles révélations sur l’emploi présumé fictif du fils de la députée PRG du Lot Dominique Orliac

La députée (PRG) du Lot, Dominique Orliac, a employé son fils en tant qu’assistant parlementaire. Cet emploi (en CDI et à temps complet) se cumulait avec un autre emploi, également à temps complet, dans… des pharmacies toulousaines.

La députée du Lot Dominique Orliac ©Maxppp / Marc Salvet

La députée du Lot Dominique Orliac
©Maxppp / Marc Salvet

Dans un précédent article Le Blog Politique de France 3 Occitanie a soulevé la question de l’emploi familial de la députée du Lot, Dominique Orliac. Cette enquête reposait sur les déclarations (dans la presse régionale) de la parlementaire lotoise et sur le document (déposé par Dominique Orliac) auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Un point soulevait des interrogations : la profession de pharmacien du fils de la députée et le cumul de cette qualité avec l’emploi d’assistant parlementaire.

Dominique Orliac n’a pas mentionné auprès de la HATVP le statut de pharmacien de son assistant de fils. Au delà de cet oubli, on pouvait s’interroger sur la réalité du travail parlementaire effectué par Pierre Orliac. Sollicité à plusieurs reprises, Dominique et Pierre Orliac n’ont jamais répondu à nos demandes d’éclaircissements.

Ce mutisme ne permettait notamment pas d’éclaircir un point essentiel. Juridiquement, un pharmacien peut parfaitement cumuler son activité professionnelle avec un emploi d’assistant parlementaire.

Néanmoins, cette compatibilité est soumise à une condition pratique : la nature du contrat de travail. Seul un temps partiel peut permettre d’avoir un pied dans une officine et un autre à l’Assemblée.

Or, selon nos informations, Pierre Orliac a été rémunéré par l’Assemblée Nationale alors qu’il était (en même temps) pharmacien remplaçant dans des officines. Pharmacien remplaçant c’est-à-dire un pharmacien qui tient la boutique en l’absence du pharmacien titulaire. C’est un remplacement « poste à poste », avec toutes les activités qui vont avec : gestion des stocks, ouverture et fermeture de l’officine, encadrement des vendeurs et des préparateurs… Rien à voir avec un stage effectué sous le contrôle et en présence d’un pharmacien titulaire.

Dans un CV (que s’est procuré France 3 Occitanie), Pierre Orliac déclare avoir été employé en août 2013 et d’avril à mai 2013 dans deux officines toulousaines.

Problème. L’Assemblée Nationale a rémunéré Pierre Orliac pour des volumes de travail allant de 103,41 heures en avril 2013 à 131, 41 heures en mai 2013.

Ces temps de travail sont difficilement compatibles avec les horaires d’ouvertures de l’officine qui (elle aussi) salarie et rémunère Pierre Orliac.

Dans une déclaration faite à la presse, Dominique Orliac justifie l’emploi de son fils par la rédaction de rapports. Les services de l’Assemblée et des parlementaires expliquent que ce n’est pas conforme aux usages du Palais Bourbon. Inutile de recruter des assistants pour rédiger des rapports. Il existe les fameux « administrateurs » (des hauts fonctionnaires recrutés sur concours et employés par l’Assemblée) pour cela.

Même si on prend au sérieux l’argument de la députée lotoise, cela ne cadre pas. La nature du contrat de Pierre Orliac ne correspond pas à une activité rédactionnelle.

Pierre Orliac a été l’assistant parlementaire de sa mère de mars 2013 à février 2014. Le contrat est un contrat de 35 heures et à durée indéterminée. C’est bien long (12 mois) et régulier (151,67 heures de travail mensuel en moyenne) pour uniquement rédiger un rapport.

Au regard de tous ces éléments, un (fort) soupçon d’emploi fictif pèse.

La situation a été apurée par Dominique Orliac. La députée du Lot a mis fin à l’emploi de son fils.

Mais il reste une série de faits qui, tout en appartenant au passé, renvoient à une pratique difficilement justifiable.

Laurent Dubois (@laurentdub)

16 Mai

Main tendue à Emmanuel Macron : Jean-Luc Moudenc secoue la droite toulousaine

Le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a signé un appel pour soutenir le nouveau premier ministre d’Emmanuel Macron. Cette position fracture la droite toulousaine.

Jean-Luc Moudenc et Emmanuel Macron au Capitole. Photo : Max PPP

Jean-Luc Moudenc et Emmanuel Macron au Capitole. Photo : Max PPP

Emmanuel Macron ne s’en cache pas. La stratégie du nouveau président  de la République est simple et redoutable : diviser pour mieux régner. Emmanuel Macron veut fracturer et recomposer. Cette logique de « décomposition-recomposition » a débuté avec le PS. Elle se poursuit avec la droite. Et, visiblement, cela fonctionne à Toulouse.

La droite locale est divisée.

Le maire de la ville Rose a signé un appel pour saisir la main tendue par Emmanuel Macron. Les élus et les militants de la droite toulousaine ont du mal à suivre la ligne de Jean-Luc Moudenc. La forme passe mal. De nombreux militants ont appris la position du maire de Toulouse sur Twitter ou dans la presse.

Cette absence de communication interne froisse. Mais, surtout, des militants et des cadres LR sont déstabilisés  ou parfois irrités par un décalage. Pendant la campagne présidentielle, Jean-Luc Moudenc ne s’est pas exposé, en restant loin de la mélée. Le maire de Toulouse a cultivé une certaine distance et s’est mis en mode « service minimum« .

D’un seul coup, quelques semaines avant les législatives, le locataire du Capitole change de ton et descend dans l’arène de la politique nationale.

Comme le précise un cadre LR, ce changement de pied secoue la droite toulousaine :

On ne peut pas dire que Jean-Luc Moudenc s’est battu corps et âme pour François Fillon ou Alain Juppé. Et, sans prévenir, il fait une sortie tonitruante en pleine campagne des législatives. C’est incompréhensible. Les militants ne comprennent pas. Ils se disent que Jean-Luc ferait mieux de s’occuper de Toulouse. Certains se disent, c’est pas possible il vise un ministère.

Les militants et les cadres LR ne pas les seuls à exprimer leurs incompréhensions. Selon nos informations, la députée de la Haute-Garonne et présidente de LR31, Laurence Arribagé, prépare un communiqué de presse. Un communiqué pour rappeler la ligne Baroin. Priorité aux législatives et pas question de tomber dans le piège tendu par Emmanuel Macron.

Un adjoint de Jean-Luc Moudenc à la mairie n’a pas attendu pour se positionner publiquement. Dans un communiqué envoyé ce mardi 16 mai, François Chollet déclare :

Le soutien d’une vingtaine de personnalités de droite (ndlr dont Jean-Luc Moudenc) crée le trouble même s’il se veut symbolique d’une volonté de travailler en dehors des postures stériles.

Les vagues dépassent le cadre de la droite toulousaine. Un contre-appel national, signé par des personnalités LR, est en cours de réalisation.

Mais le mal est fait et le malaise profond. La tentation Macron d’une partie de la droite est réelle. Selon nos informations, en Haute-Garonne, des personnalités de droite se mobilisent (en coulisse) en faveur des candidats En Marche ! pour les législatives.

Une aide qui passe notamment par des coups de fils et une aide pour trouver des suppléants.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

07 Mai

Législatives : Jean-Luc Mélenchon ne sera pas candidat aux législatives sur Toulouse

INFO FRANCE 3 – Jean-Luc Mélenchon ne sera pas candidat aux législatives en Haute-Garonne. C’est officiel depuis ce soir, dimanche 7 mai.

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

A peine le résultat connu, Jean-Luc Mélenchon a mis le cap sur les législatives. Quelques minutes après l’élection d’Emmanuel Macron, le leader de la France Insoumise a pris la parole. Le député européen et ex-candidat à la présidentielle a évoqué un 3ème tour. Celui du renouvellement de l’Assemblée Nationale. Après le 1er tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait soulevé une hypothèse : sa propre candidature à Marseille ou Toulouse.

Cet après-midi, dimanche 7 mai, le directeur de campagne de la France Insoumise, Manuel Bompard, a levé (lors d’une réunion interne) le suspens.

Jean-Luc Mélenchon ne sera pas finalement pas candidat à Toulouse. Il l’a annoncé ce dimanche aux candidats de la France Insoumise investis dans le département. En cas de candidature, le leader de la France Insoumise se dirigera vers Marseille. Mais rien n’est encore sûr.

Laurent Dubois (@laurentdub)

05 Mai

Les élus socialistes du Tarn-et-Garonne écartés du dernier voyage présidentiel de François Hollande

Des élus socialistes évincés de la dernière visite d’un Président socialiste, ce n’est pas banal. Mais, dans le Tarn-et-Garonne, c’est possible.

Photo : Charly Triballeau (AFP)

Photo : Charly Triballeau (AFP)

François Hollande va quitter l’Elysée dans moins de quinze jours. Le futur ex-chef de l’Etat réserve l’un de ses dernières sorties présidentielles au Tarn-et-Garonne. Comme à chaque déplacement, des invitations sont lancées. Les parlementaires du département ont reçu les bristols. La présidente de Région, Carole Delga, est également conviée. Mais un oubli fait grincer les dents. Les élus socialistes du département ont été laissés de côtés.

Cette mise de côté n’est pas conforme à la tradition républicaine. Mais, surtout, l’affaire devient franchement cocasse lorsqu’il s’agit de « camarades de parti » de François Hollande.

Le locataire de l’Elysée a été le patron du PS de 1997 à 2008. François Hollande est le pur produit et une figure du parti socialiste. L’ancien secrétaire national a fréquenté et parfois organisé congrès et bureaux nationaux, universités d’été et réunions de fédés. Mais, pour sa tournée d’adieu, les élus socialistes (départementaux et régionaux) du Tarn-et-Garonne ont été laissés de côté. L’ancien député-maire (PS) de Montauban, Roland Guarrigues, est également passé à la « trappe ».

La « bizarrerie » n’a pas échappé à la députée (et rapporteure du Budget), Valérie Rabault :

J’ai trouvé cela curieux et je l’ai indiqué au préfet et je ne comprends toujours pas comment la liste a été établie. Depuis, Dominique Sardeing-Rodriguez qui préside le groupe PS au conseil départemental a été conviée.

Un socialiste avance une explication. La « mystérieuse » éclipse des élus PS serait liée au lieu de la visite présidentielle. Campsas, à côté de Montauban, est le territoire de la présidente du PRG. L’oubli des socialistes ne serait pas un simple oubli mais une « mise à la trappe » organisée par Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet.

Dans le Tarn-et-Garonne, le PS et le PRG sont à couteaux tirés. Jean-Michel Baylet estime que les socialistes ont participé à sa « chute » : la perte de la présidence du département.

L’hypothèse d’une vengeance (mesquine) est ouvertement avancée par des élus (socialistes ou non) du département.

Peu importe la cause, la fausse note fait mauvais effet. Ce n’est pas tous les jours qu’un président de la République fait une tournée d’adieu.

Pour clore son quinquennat et son dernier voyage présidentiel, François Hollande pouvait espère mieux qu’une polémique…avec ses propres camarades.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Mai

Les Macron et leur « garde rapprochée » aveyronnaise

Emmanuel Macron sera en fin de journée, ce jeudi 4 mai après son meeting d’Albi, à Rodez. Le présidentiable sera en terre connue. Plusieurs membres de son entourage proche sont d’origine aveyronnaise.

Emmanuel et Brigitte Macron. Photo : MaxPPP/Castel

Emmanuel et Brigitte Macron. Photo : MaxPPP/Castel

Après Albi, Emmanuel Macron va passer ces dernières heures de campagne à Rodez. Ce jeudi 4 mai, le candidat d’En Marche ! va visiter une entreprise albigeoise et tenir un meeting dans la préfecture du Tarn. Mais, après cette séquence, Emmanuel Macron va prendre la direction de Rodez. Au programme : une nuit et une matinée consacrée, notamment, à la visite de la cathédrale Ruthénoise. C’est le deuxième déplacement d’Emmanuel Macron en terre aveyronnaise.

Le maire de Rodez a lancé l’invitation. Christian Teyssèdre précise : « je ne pensais pas qu’Emmanuel Macron aurait le temps de venir. Mais il nous fait le plaisir de passer ces dernières heures de campagne parmi nous. C’est un point d’amitié ».

Emmanuel Macron ne sera pas dépaysé dans l’Aveyron. Il est déjà venu dans le département. Mais, surtout, l’Aveyron est (en quelque sorte) aux cotés d’Emmanuel Macron. L’entourage proche d’Emmanuel Macron est aveyronnais.

Le secrétaire général du mouvement En Marche ! Richard Ferrand est né à Rodez. L’Aveyronnais de souche a respecté une tradition locale : la transhumance professionnelle. Richard Ferrand est, dans une certaine mesure, un des nombreux « Aveyronnais de Paris ». Du moins une partie de la semaine. Député du Finistère, le parlementaire siège au Palais-Bourbon, dans le 7ème arrondissement de la capitale.

La chef de cabinet d’Emmanuel Macron, Sophie Ferracci, est avocate et diplômée d’HEC. Spécialiste de droit boursier et des fusions-acquisitions, la jeune femme gère et coordonne la garde rapprochée d’Emmanuel Macron. Elle est originaire du Carladez, au nord du département de l’Aveyron, à la frontière avec le Cantal.

Enfin, Ahmed Eddarraz est le dernier maillon aveyronnais d’Emmanuel Macron. Âgé de 31 ans, le collaborateur de Brigitte Macron suit la (potentielle) 1ère Dame de France dans tous ses déplacements. Originaire de Millau, Ahmed Eddarraz est passé d’un bureau de tabac millavois au QG du candidat d’En Marche ! et au quotidien de Brigitte Macron. Avec une étape à la Rotonde, le soir du 1er tour de la présidentielle. Le jeune Aveyronnais était parmi les invités de la fête organisée par Emmanuel Macron.

C’est d’ailleurs Ahmed Eddarraz qui accueillera la femme d’Emmanuel Macron à Blagnac et la conduira vers Albi, ce jeudi 4 mai.

Laurent Dubois (@laurentdub)

27 Avr

Ouverture d’une enquête judiciaire sur les marchés de voirie de l’ancien municipalité de Verdun-sur-Garonne (82)

INFO France 3 Occitanie – Le SRPJ de Toulouse a ouvert une enquête concernant les marchés de voiries de l’ancienne municipalité de Verdun-sur-Garonne. Ses investigations font suite à un rapport de la Chambre Régionale des Comptes.

Verdun-sur-Garonne, Tarn-et-Garonne

Verdun-sur-Garonne, Tarn-et-Garonne

Début avril, la Chambre Régionale des Comptes (CRC) a rendu un rapport sur la gestion de Verdun-sur-Garonne. Le rapport des magistrats financiers porte sur la période 2010-2014 et relève plusieurs graves dysfonctionnements dans la passation des marchés publics. La CRC évoque (ouvertement) de possibles « délits de favoritisme ».

La municipalité visée par la Chambre Régionale des Comptes était dirigée par un maire PRG, Denis Roger.

Selon nos informations, l’affaire prend une tournure judiciaire. Le SRPJ a ouvert une enquête. Elle concerne les marchés de voiries. Une prescription existe. Mais l’année 2014 n’est pas concernée par cette prescription.

Les enquêteurs interviennent suite à une saisine du parquet par la Chambre régionale des comptes.

Laurent Dubois (@laurentdub)