Après les législatives et une implantation à l’Assemblée, En Marche ! se met en mouvement pour créer des groupes au sein du Conseil Régional d’Occitanie et à Toulouse Métropole.
Le 2nd tour des législatives n’est pas encore terminé. Il n’a même pas commencé. Mais la République En Marche se projette déjà vers l’horizon régional et local. L’Occitanie est pilote en la matière. Le groupe majoritaire à la mairie de Montpellier est le premier groupe (municipal) en France à adopter le nom La République En Marche. L’initiative ne vient pas de Paris, des instances nationales LREM, ou de l’Elysée. C’est le maire de Montpellier, Philippe Saurel qui est à l’origine du baptême. Emmanuel Macron a (simplement) reçu le faire-part.
Philippe Saurel insiste sur le côté avant-gardiste de l’initiative montpelliéraine :
Montpellier est la seule ville de France ou le groupe majoritaire a changé de nom : Montpellier, République en En Marche
Selon nos informations, la vague LREM va déborder la mairie de Montpellier. Un responsable de La République En Marche en Occitanie confirme l’existence d’un mouvement général :
Il faut attendre dimanche soir et le résultat des législatives. Mais ça me parait évident que l’on va devoir être présent au niveau des mairies, départemental et régional. Il va bien falloir se structurer. Après il faut voir comment et avec qui. Il va falloir être prudent et exigeant. Mais oui c’est évident qu’En Marche ! va faire son entrée dans les collectivités locales
Le premier chantier concerne le Conseil Régional présidé par Carole Delga.
Des prémices au Conseil Régional
Selon nos informations, des échanges téléphoniques ont eu lieu. Une réunion (dans une localité de l’Aude) a été organisée et finalement reportée pour des raisons d’agenda. Ce groupe LREM pourrait être présidé par un des vice-président du conseil régional, Didier Codorniou. Le maire de Gruissan est actuellement à la tête du groupe PRG. Mais il aurait suivre la jurisprudence Saurel : un simple changement de nom. Evidemment, cela suppose l’accord des autres élus radicaux de gauche. Mais un des piliers du PRG, l’ancienne ministre Sylvia Pinel, s’est récemment convertie au « macronisme » et cette conversion pourrait faciliter cette métamorphose.
En cas de réélection à la députation, Sylvia Pinel doit quitter la 1ère vice-présidence du Conseil Régional. Ce désengagement (exigé par la loi anti-cumul) peut également lever un verrou. La députée Sylvia Pinel serait (beaucoup moins) concernée (en quittant l’exécutif régional) par les affaires politiques de l’Hôtel de Région.
L’autre hypothèse est que Didier Codorniou (face à des oukases) choisisse le grand large et recrute en faisant du débauchage dans les autres groupes. C’est la force de La République En Marche, son spectre politique va de la gauche à la droite.
En toute hypothèse, l’émergence d’un groupe « macroniste » va forcement déclencher une riposte. Carole Delga ne va pas rester l’arme au pied. D’ailleurs, le cabinet de la présidente d’Occitanie a anticipé le scénario et pris des contacts pour éviter l’émergence d’un groupe LREM. Des assurances ont été obtenues.
L’enjeu est de taille. La majorité régionale est obligée de marcher sur 3 jambes (PS, PRG et Nouveau Monde En Commun). Cela a suscité (au moment du vote du budget ) quelques faux pas. L’arrivée d’un nouveau « larron » pourrait entraver la suite de mandat de Carole Delga.
Une autre collectivité est concernée par une éventuelle « macronisation ». Il s’agit de Toulouse Métropole.
Des velléités à Toulouse Métropole
La première métropole d’Occitanie est la seconde (grande) collectivité concernée par une implantation « macroniste ». Dans l’entourage du président de Toulouse Métropole, le sujet n’est pas d’actualité :
La question n’est pas à l’ordre du jour
Mais, selon nos informations, il existe bien un projet. Il pourrait être porté par un élu de Toulouse Métropole, Robert Médina. Le maire de Mondouzil est (actuellement) membre du groupe des Indépendants.
Cette perspective ne bousculera pas (forcément) le président de Toulouse Métropole. La structure elle même (par sa vocation inter-communale et technique) ne fonctionne pas sur des bases politiques ou partisanes. Des élus de droite et du centre votent avec des élus de gauche. Mais, surtout, Jean-Luc Moudenc est parfaitement « macron-compatible ».
La preuve par les faits. Deux adjoints de Jean-Luc Moudenc au Capitole sont candidats aux législatives sous l’étiquette LREM.
48 heures avant le 2nd tour, le maire de Toulouse leur a apporté publiquement un soutien.
Un de ces candidats, Jean-Luc Lagleize, est membre du bureau de Toulouse Métropole.
Laurent Dubois (@laurentdub)