15 Avr

Vincini, Fita, Denaja : trois élus d’Occitanie à la nouvelle direction nationale du PS

Sébastien Vincini; 1er Fédéral du PS31. Photo : MaxPPP.

Le Conseil national du PS a approuvé ce dimanche la composition de sa nouvelle direction. Comme nous vous l’avions laissé entendre le premier fédéral de Haute-Garonne l’intègre. Mais également Claire Fita et Sébastien Denaja. 

24 membres : douze hommes et douze femmes, contre 80 auparavant. C’est décidément recentrage à tous les étages au Parti Socialiste. Un équipage et des moyens réduits pour naviguer dans la même direction surtout en cette période de vents contraires. Et nul doute que l’ampleur de la tâche est bien comprise de chacun des nouveaux promus.

Cette nouvelle direction, conseil et bureau national, regroupe logiquement des soutiens d’Olivier Faure dans sa campagne pour accéder au poste de premier secrétaire. La Haute-Garonne avait donné son deuxième meilleur score de France au premier secrétaire. Ce dernier était d’ailleurs venu remercier les militants du département quelques jours à peine après son élection.

Rénovation, décentralisation et animation politique du parti »

Sébastien Vincini s’est donc vu confier la rénovation, la décentralisation et l’animation politique du parti. Celui qui ne cessait de répéter que les territoires n’étaient pas assez entendus par Solferino va pouvoir essayer de refaire prendre la main aux fédérations.

A ses côtés, l’élue régionale tarnaise Claire Fita se voit confier le secrétariat national « Entreprise, travail et innovation » et l’Héraultais Sébastien Denaja, ancien député, s’occupera des questions de « Démocratie citoyenne, libertés, justice et institutions ».

Le siège du parti, symbole d’une direction du PS très parisienne, est à présent vendu et se videra peu à peu d’ici septembre. Reste donc au patron des socialistes de Haute-Garonne à faire marcher la boîte à idées et surtout trouver sa place dans cette nouvelle direction entre députés, anciens ministres. Le tout au sein d’un PS qui devra vite rebondir et trouver une ligne politique s’il ne veut pas s’enfoncer dans le rouge.

Patrick Noviello (@patnoviello) avec AFP

13 Avr

Réforme SNCF : la vice-présidente (PS) du Conseil Régional d’Occitanie, Nadia Pellefigue dit « non » à l’ouverture de la concurrence

Troisième round de la grève SNCF. L’ouverture à la concurrence est un des motifs de la mobilisation. La vice-présidente (PS) du conseil régional, Nadia Pellefigue, défend le maintien du service public ferroviaire.

Nadia Pellefigue. Photo : MaxPPP/Esdourrubailh

Pour la troisième fois en moins de trois semaines, la trafic ferroviaire est perturbé par la mobilisation des cheminots contre la réforme de la SNCF. Lundi 9 avril les députés ont voté un amendement actant le changement de statut de l’entreprise publique.Deux jours plus tard, Emmanuel Macron est intervenu dans les médias pour essayer de calmer la grogne.

Les premières dissonances apparaissent dans le front syndical. La CFDT parle d’une avancée dans la position du gouvernement.

Malgré ces évolutions la contestation reste forte, notamment en Occitanie.

De très nombreux TER et TGV restent au dépôt. Symboliquement, les cheminots ont posé des rails devant l’hôtel de Région à Toulouse. C’est dans ce contexte que la vice-présidente du conseil régional réaffirme son soutien au service public. Invitée sur le plateau du magazine de France 3 Occitanie, Dimanche En Politique, Nadia Pellefigue rappelle que la région Occitanie a signé une convention avec la SNCF.

Voir la vidéo :

Le magazine Dimanche En Politique est diffusé tous les dimanches à 11 heures 30.

Le groupe socialiste à la mairie de Toulouse se scinde en deux

Après le départ de 4 élus PS chez Génération-s, dont Pierre Cohen, le groupe socialiste du conseil municipal de Toulouse a annoncé ce vendredi se scinder en deux nouveaux groupes.

Une partie des élus d’opposition au conseil municipal de Toulouse (Photo : F. Charmeux / MaxPPP)

Comme on s’y attendait, il  y a un groupe de plus au sein de l’opposition au conseil municipal de Toulouse. Ou plutôt, il y a deux nouveaux groupes : le groupe socialiste et radical* a vécu. Désormais, il faut compter avec un groupe « Socialiste » et un groupe « Génération-s, Socialisme et Ecologie ».

Dans un communiqué commun, les deux nouveaux groupes annoncent cette séparation consécutive au départ du Parti socialiste de 4 élus, dont Pierre Cohen, l’ancien maire de Toulouse.

Le groupe « socialiste » est désormais constitué de Gisèle Verniol, François Briançon, Joël Carreiras, Cécile Ramos et Romain Cujives.

Le groupe « Génération-s, Socialisme et Ecologie » sera lui composé de 4 élus : Pierre Cohen, Isabelle Hardy, Vincentella de Comarmond et Claude Touchefeu (cette dernière avait quitté le PS plus tôt que ses collègues et a elle aussi rejoint le mouvement de Benoît Hamon).

Selon nos informations, le groupe socialiste sera présidé par François Briançon, ancien adjoint aux sports de Pierre Cohen de 2008 à 2014. Les modalités de fonctionnement du groupe Génération-s seront établies dans quelques jours.

Les deux nouveaux groupes ont annoncé vouloir continuer à travailler ensemble avec le groupe écologiste et le groupe communiste contre la politique menée par le maire Jean-Luc Moudenc.

FV (@fabvalery)

* En 2014, un groupe Radical avait été créé, composé de Cécile Ramos et Jean-Jacques Rouch. Après le décès de ce dernier en 2016, Cécile Ramos a rejoint le groupe PS et Radical. Elle a quitté le Parti radical de gauche (PRG) au moment de sa fusion avec les Radicaux valoisiens en 2017 et vient de rejoindre le PS. 

Le premier ministre, Edouard Philippe, bientôt à Toulouse pour signer un contrat avec Jean-Luc Moudenc

Toulouse Métropole a voté un pacte, proposé par le gouvernement, pour maîtriser les dépenses des collectivités. C’est une première en France. Edouard Philippe, devrait se déplacer pour officialiser la signature.

Edouard Philippe et Jean-Luc Moudenc. Photo : MaxPPP/Morin

Toulouse inaugure le dispositif. Le gouvernement propose aux collectivités un contrat afin de réduire leurs dépenses de fonctionnement. Toulouse Métropole est la première à répondre à l’appel. Cette décision suscite la colère de l’opposition métropolitaine. Les élus écologistes estiment que la signature du pacte conduit à « un abandon du plan Mobilités, avec une évolution de la contribution de la Métropole à Tisséo qui sera divisée par deux ». Pour Europe-Ecologie-les-Verts « la Métropole avalise un recul de l’autonomie des collectivités locales et de la décentralisation ».

Les écologistes de Toulouse Métropole voient un « seul intérêt » dans le pacte Etat-Toulouse Métropole : « placer Monsieur Moudenc au premier rang des courtisans du président Macron ».

Cette attaque (frontale) ne tient pas compte des réserves voire de l’opposition de Jean-Luc Moudenc à l’égard de certaines mesures gouvernementales et de la méthode Macron. Mais, la prochaine visite d’Edouard Philippe renforce la conviction des élus écologistes. Selon nos informations, le premier ministre pourrait se rendre à Toulouse pour officialiser la signataire du contrat.

Pour l’écologiste, Michèle Bleuse, cette visite d’Edouard Philippe « couronne une mise en scène ».

Contacté par France 3 Occitanie, la préfecture de Région ne confirme pas un déplacement qui pourrait se dérouler dans 15 jours à 3 semaines.

Un sommet « Moudenc-Edouard Philippe » dépasserait forcément le (simple) cadre d’un accord financier entre l’Etat et Toulouse Métropole. Dans la perspective des prochaines municipales, les rapports entre le maire LR de Toulouse et l’Elysée sont scrutés de près, du côté d’En Marche mais aussi de Laurent Wauquiez.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

11 Avr

Engagement Politique des Catholiques : le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, sur la ligne Macron

Emmanuel Macron a prononcé un discours face aux évêques de France sur les rapports entre l’Etat et les catholiques. Le discours fait polémique mais pas à la mairie de Toulouse. Jean-Luc Moudenc juge positivement la position du chef de l’Etat.

Jean-Luc Moudenc et Emmanuel Macron au Capitole. Photo : MaxPPP

Un vrai déluge de piques et une forte polémique. Le discours d’Emmanuel Macron devant la conférence des évêques de France déclenche une tempête politique. Le chef de l’Etat a notamment déclaré « vouloir réparer une relation abîmée entre l’Etat et les catholiques ». Le président de la République a également plaidé pour un engagement des catholiques dans la vie de la Cité. Des personnalités dénoncent une atteinte intolérable au principe de laïcité. Ce n’est pas le cas du maire de Toulouse. Jean Luc Moudenc affirme son soutien sous la forme d’un Tweet.

S’agit-il d’un accord Macron-Moudenc sur la nécessité, exprimé par l’Elysée, de refonder les rapports Etat-Eglise ? Jean-Luc Moudenc estime-t-il, comme le chef de l’Etat, que les relations entre la République et l’Eglise ont été abîmées et par quoi ? L’adoption du mariage pour Tous ? La question de la GPA ?

Contacté par France 3 Occitanie, le Capitole précise : « le maire s’en tient à son tweet. Il tenait à porter son avis sur la question de l’engagement. Mais il ne souhaite pas commenter l’ensemble du discours du président de la République.

Laurent Dubois (@laurentdub)

10 Avr

Réforme SNCF : un changement de statut voté par… 2 députées d’Occitanie seulement

L’Assemblée Nationale a adopté le nouveau statut de la SNCF. Une réforme votée par… 2 députées sur l’ensemble des parlementaires d’Occitanie.

Photo : MaxPPP/Loos

La réforme de la SNCF bouscule le quotidien des Français et fait la Une des médias. Mais, du côté des députés, ce n’est pas la bousculade pour traiter le dossier. Le chantier ferroviaire a été lancé à l’Assemblée ce lundi 9 avril. Un amendement a été soumis au vote. Le texte est essentiel puisqu’il transforme l’entreprise « en groupe public unifié avec une société national à capitaux publics« . C’est la fin d’une statut qui remonte à…1983.

Face à un tel bouleversement, on pouvait espérer une mobilisation des députés, surtout dans les rangs de la majorité. Le président du groupe En Marche, Richard Ferrand, demande à ses troupes de se mobiliser et incite même les députés « macronistes » à se rendre au contact des cheminots.

Visiblement, l’appel n’a pas été entendu s’agissant du travail parlementaire. Le 1er acte de la réforme SNCF a mobilisé 60 députés sur les 312 membres du groupe La République En Marche.

En Occitanie, c’est encore plus flagrant. Le statut de la « Nouvelle SNCF » a été adopté uniquement  par… 2 députées de la majorité : la Tarnaise Marie-Christine Verdier-Jouclas et la Lotoise Huguette Tiegna.

Tout un département est aux « abonnés absents » : en Haute-Garonne, aucun député En Marche sur les 8 parlementaires que compte le parti d’Emmanuel Macron n’a voté ce changement de statut.

A noter que le dernier député PS du département, Joël Aviragnet  n’a pas (non plus) participé au vote.

Du côté de la France Insoumise, 6 députés (dont Jean-Luc Mélenchon) ont voté « contre ». Mais une seule représentante de l’Occitanie (Muriel Resseguier, Hérault) était présente au moment du vote.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Carole Delga relaxée après une plainte en diffamation du FN

Un élu du Front National, Emmanuel Crenne, a attaqué en diffamation la présidente de la région Occitanie. Le tribunal de grande instance de Toulouse vient de relaxer Carole Delga.

Carole Delga, présidente (PS) de la Région Occitanie. Photo : MaxPPP

L’affaire remonte au mois de février 2017. Le conseiller régional (FN) du Lot, Emmanuel Crenne, a saisi la justice afin d’obtenir la condamnation pour diffamation de Carole Delga. L’élue frontiste reproche à la présidente de Région d’avoir évoquer un conflit d’intérêt, concernant sa famille et s’agissant de l’attribution de subventions régionales.

Cet échange s’est produit après que le conseiller régional du Front National ait évoqué l’affaire AWF. Une affaire actuellement à l’instruction devant le parquet national financier et impliquant l’ancien ministre socialiste, Kader Arif. Le conseil régional d’Occitanie s’est, d’ailleurs, constitué partie civile dans le dossier.

Pour le juge toulousain, les propos tenus par Carole Delga à l’occasion de la « passe d’arme » autour d’AWF ne sont pas diffamatoire. La présidente de Région est donc relaxée.

Emmanuel Crenne estime « qu’il n’y a pas de justice pour les élus FN. Pour avoir raison devant les tribunaux, il faut être connecté politiquement. Cette décision est scandaleuse et j’assume parfaitement mes propos ».

Le conseiller régional n’exclut pas un « appel ». Pour l’entourage de la présidente de Région, c’est un vrai satisfecit et la décision du TGI de Toulouse s’inscrit dans une série : « depuis deux ans, le FN perd tous ses procès contre la Région et Carole Delga ».

Ce n’est pas la première procédure en diffamation intentée par le conseiller régional du Lot. Et ce n’est pas le premier procès perdu par Emmanuelle Crenne. L’élu Frontiste a été débouté face au député lotois, Aurélien Pradié.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Avr

Ariège : l’animateur fédéral du MJS rejoint le mouvement de Benoit Hamon, Génération-s

L’animateur fédéral du MJS de l’Ariège, Dorian Lhez, rejoint Génération-s de Benoît Hamon.

Benoît Hamon. Photo : MaxPPP

Ce n’est pas une surprise. Mais c’est désormais officiel. L’animateur fédéral du MJS de l’Ariège et plusieurs de ses camarades rejoignent le mouvement de Benoît Hamon. Membre de Générations 09, Michaël Trovalet  a « mené campagne aux côtés des membres du MJS pour soutenir la candidature de Benoit Hamon au moment des présidentielles ». Les nouveaux venus sont bien connus chez les Hamonistes.

Ce n’est pas un divorce avec le PS. C’est du moins ce qu’affirme Dorian Lhez. L’ancien responsable du MJS « souhaite travailler avec le parti socialiste ». Pour le jeune militant, il ne s’agit pas « de couper les ponts…à condition évidemment que le PS souhaite travailler avec toute la gauche ». Le MJS en Ariège était composé de 9 personnes. Pour le moment deux autres militants basculent, avec leur ex animateur fédéral, chez Génération-s. Dorian Lhez estime que « 7 militants » doivent les joindre d’ici à la fin de la semaine.

L’objectifs pour Dorian Lhez est de monter un comité de Jeunes Génération-s.

Le ralliement des ariégeois s’inscrit dans un contexte national. Plusieurs MJS ont rejoint Benoît Hamon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Réduction du nombre de députés : l’ampleur de la coupe en Occitanie

Emmanuel Macron veut réduire le nombre de parlementaires. En Occitanie, le coup de serpe pourrait se traduire par la suppression de 19 sièges de députés sur 49 actuellement. Tous les départements sont concernés sauf le Tarn-et-Garonne, la Lozère et l’Ariège.

Photo MaxPPP

Les Français soutiennent massivement la réduction du nombre de parlementaires. Dans les rangs des députés, l’inquiétude est réelle. Moins de sièges, c’est une sorte de « plan social ». Des sortants vont perdre leur circonscription. Les places seront moins nombreuses et donc beaucoup plus chères. Certains députés ne sont pas concernés. C’est le cas, en Haute-Garonne, de Monique IborraLa représentante d’En Marche ! vit son dernier mandat. D’autres parlementaires ne se sentent pas visés. Dans le Tarn, Marie-Christine Verdier-Jouclas a confié à son ancien entourage professionnel qu’elle est bien partie pour un second mandat, découpage ou pas découpage.

En dehors de quelques exceptions, la révision constitutionnelle suscite une vraie agitation. Mais quel sera son impact ? Evidemment, il faut attendre que la copie gouvernementale soit définitive. Mais France 3 Occitanie s’est procuré les projections d’un grand parti.

La projection en question repose sur la méthode dite de la tranche. Il existe 3 méthodes : tranche glissante, proportionnelle et de la tranche. Cette dernière est validée par le Conseil constitutionnel. Mais, surtout, elle est utilisée depuis le début de la Vème République. La « tranche » (qui tient compte de la population) a été appliquée lors des trois grands découpages : 1958, 1986-1987, 2009-2010. Un expert électoral, ayant travaillé à l’Elysée « ne voit pas pourquoi on changerait ».

En Occitanie, la réduction de 30% des députés conduit la suppression des sièges suivants :

  • Haute-Garonne : – 4
  • Hérault : -4
  • Gard : -2
  • Pyrénées-Orientales : -2

Après ce quarté « perdant », on trouve une majorité de départements pour lesquels la perte se limite à 1 siège :

  • Tarn
  • Aveyron
  • Lot
  • Aude
  • Hautes-Pyrénées
  • Gers

L’arithmétique n’est pas le seul paramètre. La géographie entre également en ligne de compte. Des territoires sont plus ou moins de « gauche » ou de « droite ». En fonction du coup de ciseau, le verdict des urnes peut être très différent.  En Haute-Garonne, l’actuelle 8ème circonscription, est façonnée par une zone de montagne qui vote depuis des décennies à gauche. La récente réélection du député PS, Joël Aviragnet, rappelle cette géo-politique commingeoise. Un autre exemple, tout aussi édifiant, rappelle l’importance « géographique » des découpagse. Toujours en Haute-Garonne, mais à droite cette fois, la 3ème circonscription a été « ciselée » par Alain Marleix pour garantir les chances d’élection de Jean-Luc Moudenc en 2012.

Après l’ampleur de la coupe et le nombre de siège, ce sont les contours de la découpe (des circonscriptions) qui vont être essentiels.

LD (@laurentdub)

Pro et anti-Macron : le grand écart de la majorité municipale de Jean-Luc Moudenc à Toulouse

Durant le week-end passé, des élus de la majorité de Jean-Luc Moudenc ont distribué des tracts contre la politique d’Emmanuel Macron pendant que d’autres élus, de la même majorité, tractaient eux, pour promouvoir la politique du gouvernement.

L’un des adjoints de Jean-Luc Moudenc, Bernard Serp (à droite sur l’image) tractant avec les Républicains contre la politique de Macron (pHoto : LR31)

Une majorité municipale c’est généralement un patchwork : l’assemblage de sensibilités et de personnalités diverses, pas toujours d’accord sur tous les sujets, mais qui se rejoignent sur l’essentiel.

Depuis quelques mois, surtout après l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée, l’équipe municipale de Jean-Luc Moudenc à Toulouse est traversée par de vraies divergences sur les sujets de politique nationale : il y a dans cette majorité locale des opposants et des partisans de la politique gouvernementale. Au point de se retrouver dans la rue, ensemble mais séparément, avec des mots d’ordre opposés.

Illustration parfaite lors du week-end des 7 et 8 avril.

C’était mobilisation générale pour La République en Marche, qui a lancé sa grande marche européenne, un an avant les élections européennes de 2019. Il faut donc quadriller la ville et porter la bonne parole du gouvernement et du Président de la République dans les boîtes aux lettres des Toulousains.

 

Sur les photos, on voit notamment à l’oeuvre Franck Biasotto, membre de LREM et adjoint au maire de Toulouse chargé du logement. Il est, avec la députée Elisabeth Toutut-Picard, l’un des principaux membres de la majorité nationale au sein de la majorité municipale.

Au même moment, ses collègues des Républicains, membres de la même majorité de Jean-Luc Moudenc (lui-même toujours membre de LR) étaient aussi sur le pont, distribuant des tracts contre… la politique d’Emmanuel Macron !

Au contact des Toulousains, Bertrand Serp, notamment, adjoint au maire chargé de l’innovation et du numérique. Ajoutons, que la patronne de la fédération départementale de LR de Haute-Garonne, Laurence Arribagé, est 2ème adjointe au maire de Toulouse.

Bref, lors du même week-end militant, plusieurs adjoints au maire de Toulouse ou membres de sa majorité municipale, militaient dans les rues de la ville les uns contre les autres !

Alors cette particularité de la majorité municipale toulousaine est-elle un handicap pour le maire Jean-Luc Moudenc ? Pas forcément. Au contraire, cela peut lui permettre de maîtriser jusqu’aux élections municipales de 2020 l’extension de LREM dans la ville, et, en entretenant de bonnes relations avec les élus En Marche ! de Toulouse, d’éviter qu’une liste soutenue par le président de la République se présente face au maire sortant. Voire d‘obtenir lui-même le parrainage de La République en Marche pour les prochaines municipales, élargissant ainsi le spectre de la droite et du centre toulousain au parti de l’actuel président.

Mais cette tactique a ses limites. L’attitude du maire de Toulouse, également président de France Urbaine (qui regroupe les métropoles et communautés urbaines de France), parfois très critique vis-à-vis des décisions du gouvernement, agace au plus haut niveau, y compris au gouvernement.

Le maire de Toulouse a l’oreille de deux ministres, Benjamin Grivaux et Gérald Darmanin. Mais cela pourrait ne pas suffire : à différentes reprises le Premier ministre Edouard Philippe s’est plaint en petit comité du manque de « clarté politique » du maire de Toulouse. 

Selon un responsable LREM, « si Jean-Luc Moudenc ne prend pas franchement ses distances avec Laurent Wauquiez et Les Républicains, il n’aura jamais le soutien de La République en Marche aux municipales ». 

La politique c’est toujours un savant dosage. Localement, à Toulouse, le précipité n’est pas encore sorti de l’éprouvette.

FV (@fabvalery) avec LD (@laurentdub)