18 Mai

Rencontres du Gouvernement à Toulouse : colère d’une retraitée face à la ministre des Transports, Elisabeth Borne

Dans le cadre des rencontres du gouvernement, la ministre des Transports a tenu une réunion publique ce jeudi 17 mai à la préfecture de la Haute-Garonne. Elisabeth Borne a été confrontée à la colère d’une retraitée, mécontente de la hausse de la CSG.

Elisabeth Borne. Photo : France3Occitanie/LDubois

Le cadre était feutré. Elisabeth Borne a choisi une salle de la préfecture de la Haute-Garonne. Sous les dorures et avec vue sur jardin, une centaine d’élus, de parlementaires, des syndicalistes (CFDT, CGC, FDSEA), des citoyens et une délégation de « Jeunes avec Macron » ont interpellée la ministre. La séance a débuté à 19 heures 48 et s’est terminée à 21 heures 17. Plus d’un heure et 30 interpellations venues de la salle.

Le ton général était très policé, parfois « courtisan ». Une question sur le plan « cœur de ville » du gouvernement a notamment commencé par un hommage appuyé à la ministre.

Les Rencontres du Gouvernement à Toulouse

Mais une participante a profité du micro pour exprimer sa colère. Une toulousaine a mis sur le tapis la hausse de la CSG pour les retraités. Ce n’est pas la seule critique adressée à la ministre des Transports. Une fonctionnaire de l’Etat a évoqué la dégradation de la situation dans la fonction publique et particulièrement le retour du « jour de carence » en cas d’arrêt maladie. Mais les propos sur les retraités et la CSG ont été les plus virulentes.

L’oratrice (qui s’est présentée comme une simple citoyenne) a lancé à Elisabeth Borne :

Le gouvernement n’en a pas grand chose à faire des retraités. Comment on peut s’en sortir quand on a 1200 euros par mois.

La ministre a répondu en évoquant une mesure fiscale qui doit favoriser le pouvoir d’achat des retraités : la fin de la taxe d’habitation. Elle a été interrompue par sa contradictrice : « les hausses c’est maintenant alors que pour la taxe d’habitation c’est pour plus tard ».

Des manifestants étaient cantonnés à une cinquantaine de mètres des grilles de la Préfecture, derrière un imposant dispositif de sécurité. Mais la contestation est, toute de même, parvenue à se frayer un chemin jusqu’à la ministre des Transports.

La salle était très largement composée d’élus , de responsables administratifs (sécurité civile, conseil régional), associatifs ou syndicaux. Mais une dizaine de « vrais » citoyens s’est déplacée. Une sortie sur le pouvoir d’achat des retraités était « statistiquement » prévisible. Le sujet est tellement chaud et polémique qu’Elisabeth Borne pouvait difficilement éviter la colère d’un participant.

Laurent Dubois (@laurentdub)

17 Mai

L’écrivain toulousain, Pascal Dessaint, agacé par la tournée des librairies de François Hollande

Ce vendredi 18 mai, François Hollande vient à Toulouse pour dédicacer son dernier livre. Cette nouvelle virée dans une librairie agace l’écrivain toulousain, Pascal Dessaint. Le romancier n’a toujours pas digéré le bilan de l’ancien président et le traitement  qu’il a réservé aux écrivains.

Pascal Dessaint. Photo : MaxPPP

Dans son roman Le chemin s’arrêtera là, Pascal Dessaint donne vie à des cabossés, des abîmés. L’écrivain pourrait voir en François Hollande l’un de ces personnages. L’ancien président n’a pas été épargné par les affres de la vie publique. Pascal Dessaint a de quoi piocher dans le parcours chaotique du « jeune » retraité. Notamment depuis que François Hollande a pris la plume et multiplie les séances de dédicaces.

Mais ce n’est pas le cas. Bien, au contraire, l’ex-président devenu écrivain reste, aux yeux de Pascal Dessaint, un chef de l’Etat avec son passé et surtout un passif.

Pascal Dessaint n’a toujours pas digéré le bilan du président poussé vers la sortie. Le romancier dresse un tableau noir : « jamais depuis Jospin, on n’avait accentué de la sorte la précarité de la profession ». Pascal Dessaint évoque une circulaire de 2011, appliquée par le gouvernement Valls, qui, selon lui, « complique notre activité : limitation de revenus accessoires et limitation du nombre d’ateliers d’écriture dans l’année ».

L’écrivain toulousain n’a pas attendu la retraite forcée de François Hollande pour exprimer publiquement ses critiques. En 2015, Pascal Dessaint a signé une tribune contre un décret modifiant la retraite complémentaire des auteurs.

Trois ans après cette colère publique, Pascal Dessaint est toujours remonté.

François Hollande peut toutefois se consoler. Il n’est pas le seul à en prendre pour son grade. Pascal Dessaint épingle également son successeur. « Sous Macron, c’est encore pire » estime l’écrivain.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

16 Mai

Violence sexuelle sur mineur : pour la députée (PS) Valérie Rabault la ministre Marlène Schiappa est incompétente

Marlène Schiappa porte le texte renforçant la protection contre les violences sexuelles et sexistes. Pour la députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault,  la secrétaire d’Etat ne répond pas aux questions juridiques posées par le projet de loi. La parlementaire, présidente du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée, demande que la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, se substitue

Valérie Rabault, Députée (PS) du Tarn-et-Garonne; Photo : MaxPPP

Séance agitée à l’Assemblée. Depuis lundi, les députés débattent de la violence sexuelles. Hier au soir, mardi 15 mai, l’opposition a croisé le fer avec la secrétaire d’Etat en charge du projet de loi. Les frictions se sont focalisées autour de la violence sexuelle sur mineurs. La Nouvelle Gauche a notamment déposé un amendement afin qu’un âge minimal soit inscrit dans la législation. En dessous d’un certain âge, l’opposition estime que la notion de consentement ne peut intervenir. Pour la présidente du groupe Nouvelle Gauche, Valérie Rabault, « Il est évident pour le plus grand nombre qu’il vaudrait mieux inscrire dans la loi un âge minimal en-dessous duquel la question du consentement ne peut être débattue ». Autrement dit, il s’agit d’introduire une présomption de viol. 

La députée du Tarn-et-Garonne a rappelé cette position, dans l’hémicycle, face à Marlène Schiappa. Mais elle s’est heurté à un refus.  La secrétaire d’Etat a avancé des arguments juridiques pour écarter l’amendement défendu par Valérie Rabault au nom de son groupe parlementaire.

La députée n’a pas  du tout été convaincue. Elle a même demandé que la secrétaire d’Etat soit remplacée par sa collègue, la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

 

Valérie Rabault explique sa demande par le comportement de Marlène Schiappa : « elle a passé toute la première partie de la séance à ne pas répondre. J’ai fini par demander à ce que Nicole Belloubet vienne ».

Le débat législatif est particulièrement « rude » pour la jeune secrétaire d’Etat. Marlène Schippia n’a pas simplement été confrontée à une demande de « remplacement » par sa collègue du ministère de la Justice. Elle a demandé une suspension de séance suite à une interpellation « musclée » de la part d’un député de droite.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Toulouse : François Hollande très attendu par les lecteurs mais pas…par le PS

François Hollande va dédicacer son dernier livre à Toulouse samedi prochain. Les inscriptions sur la page Facebook de la librairie toulousaine sont nombreuses. Mais du côté de la fédération socialiste de la Haute-Garonne, c’est un « non-événement ».

François Hollande. Photo : MaxPPP

Les lecteurs risquent de se bousculer. François Hollande va probablement revivre, à Toulouse, une scène qu’il a vécu dans plusieurs villes. Le dernier livre de l’ex-président de la République rencontre un vrai succès de librairie. Ses séances de dédicaces sont courues. Dans la ville Rose, François Hollande pourrait avoir une « prime ».

Il arrive dans une région ou le PS dispose de l’un de ses derniers bastions.

Toulouse et la Haute-Garonne sont également le berceau politique de deux de ses deux anciens ministres : Carole Delga et Kader Arif.

A priori François Hollande va débarquer, ce samedi 19 mai, en terre « amie ». Mais la chaleur et la convivialité vont être limitées aux allées de la librairie Privat.

Le PS de la Haute-Garonne n’a pas prévu de comité d’accueil.

Lionel Jospin sera à Toulouse la veille de la visite de François Hollande, le vendredi 18 mai. L’ancien premier ministre doit remettre une décoration à une élue socialiste. L’annonce a été faite officiellement par le président (PS) du conseil départemental, Georges Méric.  La cérémonie est pilotée par Kader Arif.

En revanche, pour François Hollande, aucune communication et pas de manifestation prévue. La dernière publication, en date, sur la page Facebook du parti socialiste de la Haute-Garonne porte sur la Palestine.

Pendant plus de 10 ans, François Hollande a été le patron du parti socialiste. Il a vécu aux premières loges toutes les batailles électorales auxquelles ont participé les socialistes de la Haute-Garonne. L’ancien chef de l’Etat a contribué à des investitures et à des carrières politiques. Président de la République, il a offert (sur les conseils de Stéphane Le Foll) un destin ministériel à Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie.

Mais de l’eau a coulé sous le pont Vieux et au  niveau du  port de la Daraude. Un militant n’est pas surpris par l’indifférence des socialistes de la Haute-Garonne :  » ce n’est pas très étonnant qu’ils ne fassent même pas le minimum syndical ». L’élection du dernier premier secrétaire a laissé des traces. La Fédération de la Haute-Garonne a soutenu Olivier Faure. François Hollande avait un candidat en tête face au député de la Seine-et-Marne : Stéphane Le Foll.

Après son déplacement toulousain, François Hollande va prendre la direction d’un département qu’il connaît bien : le Gers. Nouvelle séance de dédicace et une autre ambiance.

François Hollande va retrouver son ancien ministre de l’Ecologie, Philippe Martin. Une rencontre est prévue. La seule limite posé par le président de Gers concerne le lieu : « ce ne sera pas forcément dans un Leclerc ». Fidèle à son tempérament facétieux, Philippe Martin veut simplement éviter de réactiver une polémique (superficielle et artificielle) sur la présence de François Hollande dans un supermarché des Côtes d’Armor.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

14 Mai

Le (grand) retour de Lionel Jospin à Toulouse

L’ancien premier ministre et ancien élu PS de la Haute-Garonne est attendu vendredi à Toulouse pour une cérémonie officielle.

Lionel Jospin (Photo : François Mori / AFP)

Non, Lionel Jospin ne se lance pas, à près de 81 ans, dans une nouvelle carrière politique à Toulouse. Que les futurs (et nombreux) postulants au Capitole se rassurent ! Pourtant, l’ancien premier ministre socialiste sera bien de retour sur ses anciennes terres d’élections vendredi 18 mai. Mais pour une simple cérémonie de remise de médailles !

Lionel Jospin doit remettre les insignes de Chevalier de la Légion d’honneur à Emilienne Poumirol, vice-présidente du Conseil départemental de la Haute-Garonne et présidente du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS). La cérémonie est prévu à 18 heures dans les salons de la préfecture.

Emilienne Poumirol était la suppléante du député PS, Kader Arif, un très proche de Lionel Jospin avant d’intégrer la garde rapprochée de François Hollande. Elle a été députée pendant que le titulaire était au gouvernement de juillet 2012 jusqu’à la démission de Kader Arif du gouvernement en décembre 2014.

Quant à Lionel Jospin, qui a mis fin à sa carrière politique après l’échec à la présidentielle en 2002, il a été conseiller général du canton de Cintegabelle de 1988 à 2002 et député de la Haute-Garonne de 1988 à 1993. Elu en 1997, il n’avait pas exercé son mandat après sa nomination à Matignon. Il est actuellement membre du Conseil constitutionnel.

FV (@fabvalery)

Débat sur l’avenir du rail : les organisateurs déplorent l’absence de La République En Marche

Ce lundi après-midi, à l’Espace Vanel, syndicats de cheminots, représentants de collectivités territoriales, et du monde économique (CCI notamment) se retrouvent pour un débat sur le service public ferroviaire. Mais les organisateurs regrettent l’absence de représentants du mouvement d’Emmanuel Macron.

Gare Matabiau, Toulouse. Photo Michel Viala Max PPP

« Notre but était d’avoir un débat constructif et contradictoire. C’est dommage » regrette Johann Bedel Navarro. « On va quand même exposer nos positions et puis avec la présence de la Métropole, du Département et de la Région, il y aura des prises de parole politiques. Mais c’est toute l’intersyndicale qui déplore l’absence d’un représentant de la majorité » le représentant de la CFDT Cheminots.

« J’avais joint le député Jean-François Portarrieu qui avait d’abord accepté puis a annulé sa venue arguant de raisons d’agenda et de consultation de cheminots » explique le secrétaire départemental du Parti Communiste. « J’ai l’impression que c’est une stratégie d’évitement » affirme Pierre Lacaze. Jean-François Portarrieu s’en défend.

Un débat sur l’avenir du ferroviaire ou sur la réforme de la SNCF ? »

« J’ai été invité par un parti politique, le PC, à un débat sur l’avenir de ferroviaire : la LGV, le TER et le Fret. A l’arrivée, je découvre qu’il y aura une intersyndicale et que le thème de la rencontre est la réforme de la SNCF. Si c’est pour refaire le débat qui a déjà eu lieu devant l’assemblée nationale, ça ne m’intéresse pas. En revanche si c’est pour parler de l’avenir du rail, je suis toujours preneur et j’ai des choses à dire et à entendre, ma circonscription étant concernée par la LGV » argumente le député LREM.

Un autre Député En Marche du département avait également été joint par le leader départemental du PC. Mickaël Nogal a lui aussi décliné. « C’est réellement une question d’agenda. Je coordonne le projet de loi ELAN sur le logement. Il y a 2000 amendements déposés et le débat débute demain » se justifie-t-il. « Je n’ai jamais refusé de débattre. On est là pour ça » assure-t-il.

Du débat oui mais pas dans n’importe quelles conditions pour d’autres. Monique Iborra, elle aussi, a été contactée. Son agenda ne lui permet pas plus d’être présente mais elle avance une autre raison à son absence. Elle qualifie le débat de « mélange des genres, la rencontre étant co-organisée entre le Parti Communiste et la CGT pour l’intersyndicale ».

Qui à part les députés ? »

« C’est l’intersyndicale qui organise, pas nous » rétorque Pierre Lacaze. « Nous, on a réservé l’Espace Vanel et on leur a mis à disposition » explique-t-il avant de poursuivre. « Je crois surtout que le gouvernement est en grande difficulté sur le fond de sa réforme. Et il y a aussi chez En Marche une crainte sur la maîtrise du sujet ».

Alors qui chez En Marche à part des députés apparemment très pris à l’assemblée pour participer à un tel débat public ? « C’est toute la question actuelle sur la structuration de notre mouvement. Nos seuls élus l’ont été aux Législatives » relève Mickaël Nogal. Quoi qu’il en soit, côté gouvernement et En Marche, rien de mieux que les Ministres eux-mêmes pour répondre directement aux interrogations des citoyens. Jeudi, ils seront trois dans la région à s’y atteler dont…la Ministre des Transports. Dommage qu’Elisabeth Borne ne soit pas venue trois jours plus tôt doivent se dire les organisateurs du débat sur le rail.

Patrick Noviello (@patnoviello)

11 Mai

Légalisation du cannabis : « ça ne règle rien » pour le député Modem de la Haute-Garonne, Jean-Luc Lagleize

Après les violences urbaines dans le quartier toulousain du Mirail, la question du trafic de drogue est revenue à la Une de l’actualité. Des élus et des responsables d’associations plaident pour une légalisation du cannabis. Pour le député (Modem-Majorité présidentielle) de la Haute-Garonne, Jean-Luc Lagleize, ce n’est pas une solution.

Jean-Luc Lagleize, député (LREM) de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP

Après 4 nuits de violence le calme est revenu dans le quartier du Mirail. Une explication est avancée pour expliquer l’embrasement : le trafic de drogue. La police estime que la saisie de stupéfiants est à l’origine des voitures brûlées et des incidents entre force de l’ordre et jeunes du quartier. La mort d’un détenu à la prison de Seysses et l’interpellation (controversée) d’une femme portant un niqab ne seraient pas la vraie cause des violences urbaines.

Pour les policiers, le détonateur serait la lutte contre la drogue et l’existence d’une économie souterraine. Les trafiquants auraient, littéralement, mis le feu pour défendre leur territoire et dissuader la police d’intervenir dans le business des « stups ».

Un business tellement implanté qu’il existe de véritables supermarchés de la « dope ». Pendant les incidents, des clients ont fait la queue devant le rideau tiré de boutiques ayant pignon sur rue.

Pour couper l’herbe sous les pieds des trafiquants, des responsables associatifs proposent un moyen : légaliser la vente du cannabis. Le 3 mai dernier, un colloque a été organisé, en ce sens, à la maison de quartier de Bagatelle, à Toulouse.

Jean-Luc Lagleize, n’est pas favorable à une légalisation. « Ce n’est pas la bonne solution » pour le député de la Haute-Garonne.

« C’est ma position depuis longtemps, depuis 2 ans, on ne va pas régler le problème de la drogue en légalisant la vente de cannabis » affirme Jean-Luc Lagleize. « Ce n’est pas une solution en terme de santé publique. Mais, surtout, si on légalise le cannabis, les trafiquants vont se reporter sur un autre trafic. La meilleure preuve, c’est le tabac. Il est en vente libre et cela n’empêche pas le trafic et la revente sous le manteau » précise le député de la Haute-Garonne.

Le parlementaire rentre d’un voyage d’étude au Canada. Le pays veut prochainement légaliser le cannabis. Cela n’a pas fait changer d’avis Jean-Luc Lagleize.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

10 Mai

Université Jean-Jaurès : Jean-Luc Moudenc attaque l’opposition pour son soutien aux bloqueurs ou son « silence complice »

Dans une série de tweets, le maire LR de Toulouse s’est félicité mercredi de l’intervention des forces de l’ordre pour débloquer le site de l’université Jean Jaurès à Toulouse mais a surtout fustigé l’attitude de toute son opposition municipale accusée de soutien aux bloqueurs ou de « silence complice ». Les représentants de l’opposition s’indignent de cette attaque.

Jean-Luc Moudenc (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

On a connu Jean-Luc Moudenc plus en rondeurs, parfois ferme et viril vis-à-vis de son opposition, mais (la proximité des des élections municipales en 2020 y serait-elle pour quelque chose ?), c’est un Jean-Luc Moudenc très offensif, agressif diront certains, qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux mercredi 9 mai, le jour de l’intervention de la police pour débloquer le campus de l’université Jean-Jaurès au Mirail.

Dans une série de tweets, le maire de Toulouse se félicite de cette intervention policière mais en profite, et c’est le sujet qui nous intéresse sur ce blog politique, pour « tancer » l’ensemble de son opposition au conseil municipal dans une phrase sans ambiguïté :

Nous n’oublierons pas de sitôt le soutien ou le silence complice de toute l’opposition face à ce blocage, indignes de notre République » (Jean-Luc Moudenc)

Frappée ainsi d’indignité par le maire de la ville, l’opposition a réagi aussitôt. Pour le nouveau président du groupe socialiste au conseil municipal, François Briançon, il s’agit d’une attaque « inutile, agressive et hors sujet ». L’élu recommande au maire de « prendre un peu de repos ».

La présidente du nouveau groupe Génération(s) Isabelle Hardy a également vivement réagi reprenant à son compte le mot « indignité » :

« Indignité ! Jean-Luc Moudenc devrait mesurer ses propos. Nous n’avons pas pour habitude de faire de l’ingérence dans n’importe quel mouvement social ». (Isabelle Hardy)

Même condamnation de la part des élus communistes ou écologistes, les autres composantes de l’opposition municipale : l’élu écologiste Régis Godec ironise sur le thème « Ma fac est cassée, c’est la faute de l’opposition ».

Mais Jean-Luc Moudenc a aussi reçu le soutien de sa majorité : le groupe Toulouse Ensemble a publié un communiqué fustigeant « l’irresponsabilité » des élus de l’opposition.

Ambiance campagne électorale à mois de deux ans de l’échéance !

FV (@fabvalery)

04 Mai

Facebook ferme les pages de Génération Identitaire dont celle de Toulouse

Facebook a fermé les pages sur le réseau social du mouvement français d’extrême droite Génération Identitaire, a indiqué jeudi un porte-parole du réseau social, en expliquant que « les organisations ou les personnes qui encouragent la haine ne sont pas autorisées sur Facebook ».

L’action de Génération Identiaire menée place du Capitole (Photo : F. Valéry / France 3)

Génération identitaire mène des campagnes pour lutter contre « l’immigration et l’islamisation » à coup d’actions visibles, telles que la campagne « Defend Europe » qui a affrété un navire anti-migrants en Méditerranée, et, depuis fin avril, déployé des patrouilles de militants à la frontière franco-italienne, pour « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France ».
A Toulouse, la page de Génération Identitaire comptait plus de 4000 fans. Le groupe, constitué essentiellement de jeunes militants, était très actif sur le réseau social. Une caisse de résonance de ses actions menées notamment ces dernières semaines contre le retour des jihadistes à Toulouse. Ils ont notamment installé des panneaux à l’entrée de la ville : une opération qui a conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Toulouse. Quelques jours plus, ils avaient lancé un happening sur les toits de la place du Capitole.
Le groupe toulousain a également largement participé à l’opération menée pour faire barrage aux migrants au col de l’Echelle dans les Hautes-Alpes à l’ex-frontière franco-italienne.
Génération Identitaire Toulouse n’a donc plus de page facebook pour s’exprimer mais conserve pour le moment les comptes de ses militants.
Facebook peut fermer des pages sans prévenir les auteurs du compte suite à des signalements d’utilisateurs. La décision est prise après examen des contenus mis en cause, par des équipes qui ont l’obligation de réagir en moins de 24 heures en cas de discours de haine, selon le « code de conduite » signé avec la Commission européenne en 2016.
FV (@fabvalery) avec AFP

03 Mai

Le député En Marche du Gers, Jean-René Cazeneuve, favorable au maintien de la TH sur les résidences secondaires

Le député En Marche du Gers, Jean-René Cazeneuve, est favorable à un maintien de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires.

Jean-René Cazeneuve, député du Gers, Photo MaxPPP

C’est une promesse phare du candidat Macron. La taxe d’habitation doit être supprimée. Cette suppression doit se faire en deux temps. « C’est voté et budgété pour 80% des français , c’est acquis » précise Jean-René Cazeneuve. A partir de 2020, les feuilles d’impositions vont être allégées. Mais les collectivités locales vont subir un manque à gagner. L’Etat va devoir compenser. Le député du Gers insiste sur un point : « les collectivités seront compensées à l’euro près ».

Jean-René Cazeneuve n’est pas inquiet. Il reste « 2 ans pour trouver une solution…on a du temps ». Pour le moment, c’est une phase de réflexion et « quand on se projette pour trouver 9 milliards d’euros, on trouve beaucoup de scénarios et rien n’est tranché ».

Le député gersois évoque notamment l’imputation d’une partie de la CSG aux municipalités.

Mais Jean-René Cazeneuve défend une piste : la maintien de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. « Est-ce qu’il faut supprimer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires ? Je pense qu’il ne faut pas le faire ».

Cette option a un vertu budgétaire. Dans des communes de montagne ou sur le littoral, les résidences secondaires représentent une vraie manne pour les municipalités.

Dans le département, très gastronomique mais aussi touristique, du député gersois, on compte un peu moins de 10% de résidences secondaires.

Cela représente environ 10 000 foyers fiscaux. C’est toujours autant de TH de « sauver » pour les communes gersoises.

Mais le maintien d’une partie de la TH sur les villégiatures présente également un atout politique. Cette solution peut équilibrer la politique fiscale d’Emmanuel Macron. Une politique fiscale jugée favorable « aux riches » par une partie de l’opinion publique.

Une maison de campagne ou un pied-à-terre sur la côté n’est pas, forcement, un signe extérieur de richesse. C’est parfois le simple fruit d’un héritage. Mais la résidence secondaire ne concerne qu’une partie de la population française. Une population qui, sans être nécessairement aisée, a tout de même des moyens ou plus précisément un patrimoine.

Laurent Dubois (@laurentdub)