La présidente du PRG, Sylvia Pinel, propose à Emmanuel Macron de former une coalition de gouvernement. Vague idée ou vraie hypothèse ?
La proposition intervient 24 heures après les résultats du 1er tour et 15 jours avant la finale. Le PRG et sa présidente, Sylvia Pinel, proposent une coalition de gouvernement à Emmanuel Macron. Cette idée est issue d’une réunion du bureau national du PRG. Un bureau qui s’est déroulé ce lundi 24 avril en présence d’une trentaine de membres et de Jean-Michel Baylet.
Selon nos informations, l’ambiance était morose et même sinistre. Lors d’un discours, Sylvia Pinel a insisté sur la qualification pour le second tour de Marine Le Pen. La présidente du PRG a affirmé que (à la différence d’autres personnalités politiques) elle ne pourra jamais s’habituer au résultat du Front National. De son côté Jean-Michel Baylet a plaidé la cause de son parti auprès du représentant d’Emmanuel Macron au sein des radicaux de gauche. Le futur ex-ministre de François Hollande (dont les fonctions s’arrêteront après la démission du gouvernement le 8 mai prochain) a insisté pour que le sénateur Jacques Mézard protègent les intérêts des députés sortants du PRG.
Le PRG a signé un accord pour les législatives avec le PS. Mais le mauvais score de Benoît Hamon (6,2%) annonce des législatives difficiles.
Les candidats du PRG risquent d’être tirés vers le fond par une débâcle du parti socialiste. Cette sombre hypothèse explique la diplomatie active de Jean-Michel Baylet.
Une déclaration publique va plus loin que les attentions de Jean-Michel Baylet envers le « macroniste » Mézard. Le PRG propose à Emmanuel Macron de former une coalition avec les radicaux de gauche. Contacté par France 3 Occitanie, un parlementaire « macroniste » déclare :
A part un signe de désespoir, je ne vois même pas ce que veut dire former une coalition. D’après moi, c’est juste pour éviter qu’En Marche ! mettent des candidats en face des candidats PRG pour les législatives
Simple pacte de non-concurrence pour les législatives ou pas, une coalition Pinel-Macron reste virtuelle. Selon plusieurs membres du mouvement d’Emmanuel Macron, il n’existe pas de contact et encore moins de négociation. Un représentant d’En Marche ! est encore plus catégorique :
Une coalition, c’est impossible. Emmanuel Macron n’en veut pas. Le PRG réagit avec les vieux schémas et les vieilles logiques d’appareil qu’Emmanuel Macron veut dépasser.
Un « macronien » du PRG estime que l’idée d’une coalition ne se heurte pas seulement au « logiciel » d’Emmanuel Macron. Une éventuelle coalition n’a (tout simplement) pas de sens.
Des membres du PRG ont déposé des candidatures pour les législatives. La place du radicalisme de gauche est assuré sans avoir besoin de partir sur des accords d’appareil.
Un parlementaire membre d’En Marche ! est toutefois moins catégorique :
Je serai très étonné que cela puisse aboutir. Pourquoi aller jusqu’à une coalition alors que Macron a déjà les députés et les sénateurs PRG. Mais bon !
Le 13 avril dernier, Emmanuel Macron a rendu une visite à la rédaction du journal appartenant à Jean-Michel Baylet à Toulouse. A cette occasion, le présidentiable a eu un aparté (d’une vingtaine de minutes) avec la dirigeante du groupe de presse de l’ancien président du PRG. Rien n’a filtré de ce tête-à-tête dans le bureau de Marie-France Marchand-Baylet. Mais l’épisode circule dans le microcosme politique et alimente toutes les spéculations.
La porosité entre les intérêts politiques du ministre PRG et son groupe de presse sont de notoriété publique. Pour des élus d’Occitanie, le bureau (directorial) du quotidien régional aurait pu servir de terrain d’approche pour un rapprochement politique.
Encore une fois, il s’agit d’une simple spéculation. En revanche, ce mardi 25 avril, un comité directeur du mouvement En Marche ! est programmé.
Le sujet d’une hypothétique coalition Pinel-Macron sera (peut-être) mise sur la table.
A suivre.
Laurent Dubois (@laurentdub)