19 Mai

Législatives : fronde anti-Folliot chez les « macronistes » tarnais

Dans le Tarn, l’absence de candidat « macroniste » en face du député (centriste) Philippe Folliot suscite une véritable fronde dans les rangs d’En Marche !

Philippe Folliot, député du Tarn. Photo : MaxPPP/V.Isorel

Philippe Folliot, député du Tarn. Photo : MaxPPP/V.Isorel

Emmanuel Macron réveille deux spécialités que l’on croyait réserver au Vatican et au Kremlin : l’interprétation savante de la parole officielle. Le nouveau président communique peu. La moindre déclaration est soigneusement scénarisée et la communication élyséenne est totalement cadenassée. Dans le département du Tarn, le mouvement d’Emmanuel Macron respecte scrupuleusement la ligne.

Jeudi 18 mai, En Marche ! 81 a publié un communiqué de presse. A première vue, c’est un non-événement. Les « macronistes » tarnais rappellent qu’ils soutiennent leurs candidats dans le département. C’est la moindre des choses. Le contraire serait étonnant et même détonnant. Dans le même communiqué de presse, En Marche 81 ! précise également :

Nous prenons acte de la décision de la CNI de ne présenter aucun candidat représentant notre mouvement sur la 1ère circonscription du Tarn

Cette déclaration est dans le veine du reste du communiqué de presse. Une belle Lapalissade. Le mouvement En Marche ! se transforme tout juste en véritable parti. Mais, parti ou mouvement, En Marche ! reste une structure avec une hiérarchie et une organisation verticale. Les « macronistes » du Tarn respecte les décisions du national. Là encore, c’est normal et banal. Mais attention, les apparences sont trompeuses. C’est une vieille règle de la rhétorique et de la communication politique : soulignez les évidences montre qu’il y a un loup dans la bergerie.

C’est exactement ce qui passe dans le Tarn. En Marche ! 81 affiche et affirme que l’absence d’un candidat face à Philippe Folliot est intégré. Mais, en réalité, les dents grincent. Avant la proclamation des investitures, une pétition a été adressée aux instances nationales d’En Marche ! Les signataires exprimaient leur défiance envers Philippe Folliot. Une fois les candidatures connues, une nouvelle mobilisation s’est organisée. Des adhérents d’En Marche ! se sont adressés au référent départemental du mouvement, Clément Baller, pour soutenir sa candidature face à Philippe Folliot.

Autre fait, autre signe d’une fronde, un adhérent d’En Marche ! veut se présenter contre le centriste Folliot. Lors de la conférence officialisant cette dissidence, un représentant d’En Marche ! était dans la salle. Le signal est clair. Des « macronistes » du Tarn refusent d’entériner l’accord Macron-Folliot. Un accord en forme de pacte de non agression : pas de candidat en face du député sortant.

Selon nos informations, une procédure est en cours pour couper les ponts entre En Marche ! et le candidat anti-Folliot. Ce n’est pas simple. Il faut trouver une base statutaire pour mettre hors jeu le trublion. Mais le message est clair : pas question de laisser prospérer une dissidence.

En attendant, le mal est fait. En Marche ! 81 (à la différence d’autres départements) évite un schisme sur la place publique. Mais, en coulisse et en OFF, les « macronistes » du Tarn ne cachent pas leur déception.

Une déception (souvent) teintée de colère.

Laurent Dubois (@laurentdub)

En Occitanie, votre bulletin de vote aux législatives va faire un aller-retour… à Bordeaux ou Lyon !

Tous les candidats aux législatives sont obligés de le faire : fournir avant le 29 mai tout le matériel électoral (bulletins de vote et profession de foi). La nouveauté cette année : il faut les faire parvenir (aux frais des candidats) à Bordeaux ou à Lyon, afin qu’ils soient livrés… en Occitanie. Explications.

(Photo : MaxPPP)

(Photo : MaxPPP)

On ose même pas imaginer l’empreinte carbone de cette opération. D’ici au 29 mai, des tonnes de papier vont prendre la route direction Mérignac dans la banlieue de Bordeaux (pour les départements de l’ex-région Midi-Pyrénées) ou de Lyon (pour ce qui concerne ceux de l’ex-Languedoc-Roussillon). C’est là que se trouve l’entreprise qui va distribuer les bulletins de vote et les profession de foi des candidats aux législatives à votre domicile et dans votre bureau de vote.

Mais pourquoi Bordeaux et Lyon ?

Pour ce marché public concernant la propagande électorale (libellé des enveloppes et mises sous plis ou sous film des bulletins de vote et professions de foi destinés aux électeurs et des bulletins de vote pour les communes), un appel d’offre avait été lancé en 2015 par le préfet de Région Midi-Pyrénées (pour les périodes 2015 à 2018) concernant les élections nationales.

L’Etat avait ventilé cet appel d’offres en lots départementaux pour « permettre aux PME locales de candidater ». Finalement, c’est la société Koba qui a remporté l’ensemble des lots. Quand la région Occitanie est née, les départements de Languedoc-Roussillon ont été intégrés à ce processus. 

Pour les législatives, les candidats en Midi-Pyrénées doivent donc faire parvenir tout leur matériel électoral à Bordeaux. Ceux de Languedoc-Roussillon, à la plateforme logistique de l’entreprise à Lyon.

C’est un dispositif très contraignant, explique le responsable de la campagne d’une candidate en Haute-Garonne. Nous imprimonsdes dizaines de milliers de bulletins de vote et de professions de foi dans une PME toulousaine. Il faut ensuite se charger de les envoyer à Bordeaux et ce transport à un coût qui pèse dans les comptes de campagne ».

La difficulté est encore plus grande pour les candidats désignés à la dernière minute, notamment ceux de la République en Marche, même si un kit est mis en place par le mouvement, ou deux du PCF investis tardivement. Il faut en quelques jours constituer une équipe, préparer les documents électoraux afin de les soumettre à la commission départementale de propagande, les faire imprimer puis les envoyer à Bordeaux ou à Lyon…

Selon la préfecture de Région Occitanie, « l’externalisation de ce type de prestation s’inscrit dans une politique nationale volontariste en la matière dans un souci d’efficience. La grande majorité des préfectures a recours à ce type de prestataire dans le plein respect des règles du code des marchés publics ».

En ce domaine, l’efficience n’est ni synonyme de simplicité ni d’écologie !

FV (@fabvalery)

Après l’hologramme de Mélenchon, le photomaton de Macron

Pendant la présidentielle, un hologramme a permis à Jean-Luc Mélenchon de tenir un meeting dans 7 villes différentes. Pour les législatives, Emmanuel Macron fait encore plus fort : projeter son image sur les murs de plus de 500 circonscriptions grâce à une seule photo.

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP/CMorin

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP/CMorin

Le procédé a fait le buzz pendant la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a utilisé un hologramme pour être simultanément en meeting à Dijon, Nancy, Clermont-Ferrand, Montpellier, Nantes et Grenoble. Trois mois après cette innovation technologique et politique, un autre « candidat » fait dans le High tech. Il s’agit d’un candidat vraiment particulier : le nouveau Président de la République. Emmanuel Macron ne brigue pas un mandat. Il a décroché le Saint-Graal d’un quinquennat. Mais il « candidate » au travers de plus de 500 candidatures aux législatives.

Pour faire campagne, il utilise un procédé original : le photomaton virtuel. Tous les représentants d’Emmanuel Macron peuvent s’afficher avec le Chef de l’Etat. Mais sans avoir pris une photo avec… Emmanuel Macron. Samedi 13 mai, tous les candidats aux législatives ont fait à Paris un shooting. Un shooting avec maquilleuse et sur fond blanc.

Pour les affiches électorales, il suffit d’incruster Emmanuel Macron dans l’image ainsi obtenu. Du fin fond du Tarn aux tréfonds de la Lozère, tous les candidats aux législatives pourront faire un montage. L’illusion sera (quasiment) parfaite et seuls les initiés décrypteront l’astuce.

Cette communication par l’image (quitte à tricher un peu) constitue un véritable enjeu. C’est un syndrome aussi vieux que l’élection présidentielle : il est toujours bon de s’afficher aux côtés du monarque Républicain. Mais, surtout, Emmanuel Macron a investi de nouveaux visages. C’est l’image du nouveau Président qui va permettre de les identifier et qui doit servir de levier électoral.

Sur le fond, le photomaton (virtuel) d’Emmanuel Macron est basique. Dans le hall de la gare Matabiau, à Toulouse, ou les galeries marchandes des supermarchés d’Occitanie, des photomatons permettent d’incruster le visage de Zizou, des petits cœurs ou des ballons roses. La véritable innovation (technologique) du kit de campagne d’Emmanuel Macron se trouve du côté d’une plateforme informatique permettant de télécharger des professions de foi prêtes à l’emploi, des tracts ou des conseils juridiques et en communication.

Mais le photomaton Macron rappelle une parfaite évidence : pour Emmanuel Macron, les législatives sont uniquement la continuation de la présidentielle.

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Mai

Législatives : dans les Hautes-Pyrénées, la droite retire son candidat en faveur de celui d’En Marche !

Le candidat UDI investi par Les Républicains explique qu’il est en phase avec le nouveau gouvernement. Un boulevard pour Jean-Bernard Sempastous (En Marche !) face au PS Sortant Jean Glavany ?
Jean-Bernard Sempastous avec Emmanuel Macron (Photo : Eric Fefenberg AFP)

Jean-Bernard Sempastous avec Emmanuel Macron (Photo : Eric Fefenberg AFP)

Gilles Craspay, adjoint au maire de Tarbes et président de l’UDI des Hautes-Pyrénées choisit finalement de ne pas présenter sa candidature dans la 1ère circonscription des Hautes-Pyrénées, alors qu’il avait l’investiture de l’UDI et des Républicains.
L’élu s’explique :
J’ai attendu la composition du gouvernement et je me sens complètement en phase avec l’équipe présentée. Jean-Bernard Sempastous, le candidat En Marche ! maire de Bagnères-de-Bigorre, est un ami personnel et politique. C’est un candidat avec une étiquette que je souhaite soutenir. Je partage les valeurs, les convictions et le programme et je n’ai donc pas de raison de présenter ma candidature.
Cette non-participation d’un candidat de droite et du centre est un sacré coup de main pour Jean-Bernard Sempastous face au sortant, le député PS Jean Glavany.
Régis Cothias

« Fils de », « femme de » : après les emplois familiaux, les « candidats familiaux » aux législatives

Fils de, femme de, neveu… Ces législatives 2017 sont, dans la région Occitanie, une bonne manière de réviser la généalogie. Petits exemples pris ça et là.

Photo : Catherine Leblanc / MaxPPP

Photo : Catherine Leblanc / MaxPPP

C’est bien connu, la politique c’est comme les affaires (économiques), ça se fait en famille. Il y a les Le Pen, les Dassault, les Baylet, les Debré… Il y a en France une propension au népotisme, une facilité à transmettre la fibre politique (et parfois les mandats) à sa progéniture ou à son conjoint. Un nom serait forcément porteur du gène du talent et des convictions en politique. La science ne s’est pas encore penchée sur la question, ça mériterait.

Cette année, après l’affaire Pénélope Fillon et le souhait du nouveau Président de la République Emmanuel Macron d’assainir la vie politique (notamment d’interdire les emplois familiaux par les parlementaires), on pouvait penser que les candidats aux législatives allaient appliquer de nouveaux principes, quelle que soit leur couleur politique. Que nenni !

En Occitanie, le phénomène serait même en expansion.

Epouse et concubin

A Béziers, sur la 6ème circonscription de l’Hérault, c’est Emmanuelle Ménard, l’épouse du maire Robert Ménard, qui s’est portée candidate à la députation. Une candidature que le maire de Béziers n’a pas manqué d’encourager sur les réseaux sociaux :

Une première pour elle. Alors que dans le département des Pyrénées-Orientales, c’est un candidat habituel, Louis Alliot, qui portera les couleurs FN dans le 1ère circonscription. Louis Alliot, le compagnon de Marine Le Pen.

Neveu en Marche !

Mais le FN est loin d’avoir l’exclusivité des « candidats familiaux ». Même la République en Marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron a investi des candidats avec des attaches familiales. Un exemple : dans la 5ème circonscription de la Haute-Garonne, le candidat Jean-François Portarrieu est connu comme ancien collaborateur de Pierre Cohen à la mairie de Toulouse de 2008 à 2014. Mais il est aussi le neveu de la députée sortante socialiste Françoise Imbert qui ne se représente pas. On imagine mal « tata » tenir la main de son neveu pour faire campagne. N’empêche, sa connaissance de la circonscription et du terrain peut aider le candidat-neveu.

La palme dans le Tarn

Mais la palme de ces candidatures « familiales » revient sans aucun doute à la 2ème circonscription du Tarn. On y trouve, parmi la douzaine de candidats, un « combo » sans doute inédit en France : épouse, fille, petite-fille !

  • la candidate de La République En Marche, Marie-Christine Verdier-Jouclas est l’épouse du maire (ex-PS) de Rabastens Pierre Verdier.
  • la candidate du PS, Claire Fita, est la fille du maire socialiste de Graulhet Claude Fita.
  • la candidate du FN, Doriane Albarao, est la petite-fille du responsable départemental du FN Jean-Paul Piloz.

Difficile de faire mieux sur une seule circonscription.

Renouvellement et féminisation

Alors bien-sûr, il n’est pas question ici de vouloir interdire les candidats qui ont des liens familiaux avec d’autres élus. Il est juste question de faire remarquer que le népotisme en politique a encore de beaux jours devant lui. D’ailleurs, baigné dans un environnement politique depuis l’enfance, un enfant de politique peut-être lui aussi un bon gestionnaire et un élu méritant.

Mais la modernisation des pratiques politiques y gagnerait si le renouvellement générationnel et la féminisation de la politique pouvaient aussi passer par autre chose que les « fils de » et « épouse de ».

FV (@fabvalery)

Haute-Garonne : le retour détonant de Pierre Castéras dans le sillage d’En Marche !

En charge de la mobilisation et directeur de campagne d’un candidat, Pierre Castéras est un pivot d’En Marche ! en Haute-Garonne. Le passé et le passif du personnage détonnent par rapport aux exigences de transparence et d’éthique affichées par le mouvement d’Emmanuel Macron.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron ne transige pas avec les exigences de la moralité publique. Avant de nommer son premier gouvernement, le nouveau président a décidé de passer au scanner la situation fiscale et patrimoniale de ses ministres. Parmi les premières mesures, le locataire de l’Elysée veut renforcer les règles de la vie publique en interdisant, notamment, les emplois familiaux des parlementaires.

Emmanuel Macron met la barre très haut. Mais cette exigence a un coût : un abaissement du seuil de « tolérance ». C’est la rançon d’une exemplarité affichée.

La moindre faille, le moindre décalage entre le discours d’Emmanuel Macron et les actes de son mouvement alimente les commentaires. C’est exactement ce qui se passe en Haute-Garonne. Depuis plusieurs semaines, le retour sur scène d’un ancien élu socialiste ne passe pas inaperçu.

Pierre Castéras n’est pas connu du grand public. Ancienne étoile montante du PS 31, Pierre Castéras n’est pas sous les feux de la rampe. Mais il joue un rôle stratégique dans En Marche ! de Haute-Garonne. Proche du référent départemental d’Emmanuel Macron, Pierre Castéras est en charge de la mobilisation. Mais il est également le directeur de campagne du candidat sur la 4ème circonscription, Michaël Nogal.

Avant de s »investir dans le mouvement d’Emmanuel Macron, Pierre Castéras a eu une vie. Et même une vie (professionnelle) agitée qui s’est étalée dans la presse.

Pierre Castéras est un ancien conseil régional. A ce titre, il a présidé un satellite de l’Hôtel de Région : la Confédération Pyrénéenne du Tourisme (CTP). Son bilan se résume à un chiffre : 1,3 million d’euros. Avant l’arrivée de Pierre Castéras, la confédération disposait de plus de 800 000 euros de trésorerie. Après 5 ans de gestion, Pierre Castéras laisse des factures impayées et un déficit abyssal.

Tous ces faits sont connus et publics. Mais une nouvelle pièce alourdit le dossier.

France 3 Occitanie s’est procuré l’audit mené par leCconseil régional et signé de la main de l’ancien président de Région, Martin Malvy.

Le document de 6 pages est accablant. L’autorité de tutelle (et principal financeur) de la Confédération Pyrénéenne du Tourisme pointe ouvertement une violation du code des Marchés Publics  :

Peu d’achats ont fait l’objet d’une mise en concurrence; Si l’association dispose bien d’une commission des marchés qui se réunit 2 à 3 fois par an, il reste que la mise en concurrence et la publicité requises sont généralement ignorées.

Le conseil régional ne se contente pas de dresser un constat. Les contrôleurs pointent des exemples et qualifient les sommes en jeu de significatives :

Une prestation de lobbying de 125 000 euros TTC, une étude complémentaire pour 30 378 euros, une proposition de mise en place d’une team de sportifs pour 107 162 euros.

Le diagnostic des contrôleurs régionaux pouvait justifier une saisine de la justice. En vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, le Conseil régional pouvait (et même devait) saisir le parquet. Selon nos informations, une solution politique a été privilégiée. Pierre Castéras a été poussé vers la sortie par Martin Malvy.

Pour les salariés de la Confédération, l’histoire ne s’est pas terminée avec le départ (forcé) de leur ancien président. Un départ qui s’est d’ailleurs soldé par un « parachutage » dans une collectivité gérée par le PS.

Mais, s’agissant des anciens salariés de Pierre Castéras, la bataille s’est déplacée sur le terrain judiciaire.

Les prestataires de service de la Confédération sont allés devant les tribunaux pour obtenir le paiement des factures impayées. Cette longue séquence s’est terminée (seulement) en 2016. Mais une autre phase est toujours en cours. Les ex-salariés attaquent en justice l’ancien directeur de la Confédération, recruté dans des conditions rocambolesques par Pierre Castéras.

Hasard du calendrier judiciaire, le prochain épisode se déroulera le 22 juin, 4 jours après le second tour des législatives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Mai

Pour Jean-Luc Moudenc, la droite et le centre doivent « répondre à la main tendue » par Macron

Le maire LR de Toulouse est signataire d’un texte avec une vingtaine d’élus de la droite et du centre où il se félicite de la nomination d’Edouard Philippe (LR) comme Premier ministre.

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Il n’aura pas fallu attendre très longtemps : dès que la nomination du maire LR du Havre Edouard Philippe à Matignon a été officialisée, une vingtaine d’élus centristes et de droite ont publié un communiqué de presse où ils appellent leur camp à « répondre à la main tendue » par le nouveau Président de la République.

« La droite et le centre doivent prendre la mesure de la transformation politique qui s’opère sous ses yeux » écrivent notamment les signataires, parmi lesquelles on trouve Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse, mais aussi Christian Estrosi, maire LR de Nice ou encore Benoist Apparu, député-maire LR de Châlon en Champagne.

Dans ce court communiqué, les signataires, 22 au total, appellent donc la droite et le centre à « répondre à la main tendue » par Macron.

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Dans l’entourage de Jean-Luc Moudenc, on précise que cette prise de position ne remet pas en cause son engagement auprès des candidats des Républicains aux législatives en Haute-Garonne.

Plusieurs élus de la majorité municipale de Jean-Luc Moudenc ont rejoint Emmanuel Macron pendant la campagne parmi lesquels Elisabeth Toutut-Picard, investie candidate En Marche ! dans la 8ème circonscription de la Haute-Garonne.

Le maire de Toulouse et ses co-signataires appellent donc à dépasser les clivages. Mais la nomination d’un premier ministre qui se définit lui-même comme « un homme de droite » et cette prise de position d’élus du centre et de la droite pour répondre à la main tendue d’Emmanuel Macron risquent de décontenancer l’électorat traditionnel de droite.

FV (@fabvalery)

Législatives : un candidat dissident d’En Marche ! dans le Tarn

Face à Philippe Folliot qui n’a pas été investi par le parti du Président Macron dans la 1ère circonscription du Tarn mais qui a son soutien, un militant de La République En marche, Pierre Laporte, se lance.

Pierre Laporte (Photo : S. Duchampt / France 3)

Pierre Laporte (Photo : S. Duchampt / France 3)

Et si la belle unité affichée jusqu’à présent sous les couleurs d’En Marche se fissurait sur les terres tarnaises ? Un militant de La République en Marche, Pierre Laporte, vient d’annoncer sa candidature sur la 1ère circonscription du Tarn.

Il faut dire qu’aucun candidat n’a été investi sur cette circonscription par le parti du nouveau Président de la République. La raison ? Celui qui représente officiellement la majorité présidentielle, c’est Philippe Folliot, le député UDI sortant. Seulement voilà, le député ne répondait pas aux critères fixés par le mouvement d’Emmanuel Macron : il a déjà effectué 3 mandats de députés ! Qu’importe, La République en Marche a décidé de ne pas investir de candidat face à lui. Ainsi, Philippe Folliot n’est pas le candidat officiel mais n’a pas non plus d’adversaire sous les mêmes couleurs.

Une situation favorable au président de l’Alliance Centriste, Philippe Folliot (qui avait déjà reçu l’investiture UDI-LR avant de la perdre quand il a rejoint Emmanuel Macron) qui ne plait pas à tout le monde. Pierre Laporte, ancien directeur juridique chez Pierre Fabre, ancien militant Les Républicains devenu « marcheur », s’engage donc dans cette campagne.

Officiellement, il indique ne pas être « dissident » mais « indépendant », sous les couleurs « 577 pour la France », mouvement du maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromentin. Mais son lien avec En Marche ! est loin d’être distendu : à sa conférence de presse ce lundi après-midi, Pierre Laporte était entouré de Daniel Bigou, le représentant d’En Marche ! pour Castres-Sud !

FV (@fabvalery) avec SD (@duchampt)

Haute-Garonne : 4 candidats de Debout la France renoncent aux législatives

Quatre candidats investis par le parti de Nicolas Dupont-Aignan en Haute-Garonne ne seront finalement pas candidats aux législatives des 11 et 18 juin prochains. Explications.

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

C’est la ligne de fracture au sein de Debout la France, le parti dirigé par Nicolas Dupont-Aignan : ceux qui soutiennent la position prise par leur leader entre les deux tours de la présidentielle et l’accord passé avec Marine Le Pen et ceux qui n’ont pas digéré cette prise de position.

Alors que s’ouvre ce lundi la période de dépôt des candidatures aux législatives, 4 candidats investis par Debout La France en Haute-Garonne renoncent finalement à se présenter aux législatives.

« Un grand nombre de personnes ont quitté le mouvement, explique Cyril Palayret, secrétaire départemental adjoint et lui-même candidat investi dans la 4ème circonscription de la Haute-Garonne. Le sentiment de gâchis est vraiment énorme. Rien n’empêche d’investir de nouveaux candidats. Mais on risque de mettre des candidats de façade face au FN ». 

Les quatre candidats qui renoncent aux législatives sont :

  • Chantal MICHAUX (candidate sur la 2ième circonscription et Conseillère municipale à Montastruc la Conseillère),
  • Cyril PALAYRET (candidat sur la 4ième circonscription et Secrétaire départemental adjoint),
  • Christophe BANCHERIT (candidat sur la 7ième circonscription et Conseiller municipal à Villeneuve Tolosane)
  • Didier MONFRAIX (délégué et candidat sur la 9ième circonscription)

Les candidats doivent déposer leur dossier en préfecture avant vendredi 19 mai.

FV (@fabvalery) et PN (@patnoviello)

11 Mai

Emmanuel Macron n’investit pas de candidat face à Sylvia Pinel dans le Tarn-et-Garonne

En danger face au Front National, l’ex-ministre, présidente du PRG n’aura pas de candidat du mouvement du nouveau Président de la République face à elle. Explications.

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

Sylvia Pinel en a rêvé, Emmanuel Macron l’a fait. Le mouvement La République en Marche, qui a présenté ce jeudi 428 candidats aux législatives en France, n’a pas investi de candidat sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne laissant ainsi le champ libre à la députée sortante, Sylvia Pinel, présidente du PRG et ancienne ministre.

Une décision immédiatement saluée par la candidate sur sa page facebook.

Une particularité qui rappelle le traitement également favorable à Manuel Valls dans l’Essonne : pas investi lui-même mais pas de candidat face à lui. Ainsi, le chemin se dégage pour la patronne du PRG, qui, malgré des rapports tendus avec l’ancien ministre de l’Economie élu Président, bénéficie d’un forme de bienveillance.

Il faut dire que la deuxième circonscription du Tarn-et-Garonne est l’une de celles, pour ne pas dire la seule, que le Front National peut espérer emporter le 18 juin prochain dans l’ex-région Midi-Pyrénées. Le FN a investi sur place le jeune Romain Lopez, assistant parlementaire de Marion Maréchal Le Pen.

En coulisses depuis plusieurs jours, Jean-Michel Baylet lui-même, ministre et ex-président du PRG, s’activait pour que le nouveau président « épargne » la circonscription de sa protégée.

En ne mettant pas de candidat face à Sylvia Pinel, Emmanuel Macron complique la tâche du FN et fait de facto de la candidate PRG celle de la « majorité présidentielle ». Sylvia Pinel qui bénéficie ainsi d’un régime de faveur unique en France : pas de candidat PS du fait d’un accord avec le PRG et désormais pas de candidat En Marche !

Si elle perd sa circonscription, elle ne pourra s’en prendre qu’à elle-même.

FV (@fabvalery)