09 Mai

Manuel Valls chez Emmanuel Macron : Carole Delga « lui c’est lui et moi c’est moi »

Manuel Valls brigue une investiture En Marche ! pour les législatives. Son principal soutien en Occitanie, la présidente de Région, réagit.

Carole Delga, présidente d'Occitanie et Manuel Valls, ancien premier ministre. Photo : MaxPPP

Carole Delga, présidente d’Occitanie et Manuel Valls, ancien premier ministre. Photo : MaxPPP

Ce matin, mardi 9 mai, Manuel Valls a annoncé, au micro de RTL, son intention de porter les couleurs d’Emmanuel Macron pour les législatives. Cette annonce s’accompagne d’un avis de décès. Pour l’ancien premier ministre de François Hollande, « le PS est mort ».

Quelques heures après cette déclaration, en amont d’un bureau national, Jean-Christophe Cambadélis a réagi. Le patron du PS pose clairement le cadre et recadre l’ancien ministre.

Manuel Valls va devoir choisir entre le parti socialiste et Emmanuel Macron.

Une investiture En Marche ! n’est pas compatible avec la carte du PS.

En Occitanie, la présidente de Région est une « valliste » historique. Ancienne ministre de Manuel Valls, Carole Delga a soutenu l’ex locataire de Matignon dans la course des Primaires.

Après la victoire de Benoît Hamon, Carole Delga a pris ses distances. La présidente de Région a joué la carte d’un loyalisme sans faille envers le PS et le verdict des urnes. Carole Delga a fait campagne aux côtés du vainqueur de la Primaire.

Cet alignement s’est accompagné d’un discours mettant en avant la loyauté et le respect de la parole donnée. Les participants à la Primaire s’étaient engagés à soutenir le vainqueur, quel que soient son nom et sa ligne politique. Carole Delga a respecté, à la lettre, le « pacte de la Primaire ».

Ce n’est pas le cas de l’ancien premier ministre. Manuel Valls n’a pas attendu la victoire d’Emmanuel Macron pour se rapprocher du nouveau président de la République. Mais, s’agissant de Carole Delga (après la Primaire comme avant les deux tours de la présidentielle) la ligne a toujours été constante : fidélité au PS et à son candidat officiel.

En briguant l’étiquette La République En Marche pour les législatives, Manuel Valls va au bout d’une démarche entamée depuis mars dernier. Avec, notamment, le refus de parrainer Benoît Hamon. Ce mardi 10 mai, Manuel Valls franchit un ultime Rubicon. Mais la réaction de Carole Delga est dans le droit fil de ces derniers mois :

Lui c’est lui et moi c’est moi.

Le commentaire est laconique. Mais il résume parfaitement l’état d’esprit de Carole Delga. La présidente de Région reste une présidente socialiste. Pas question de suivre l’exemple de Manuel Valls et de se mettre En Marche ! en marge du PS.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

08 Mai

Législatives : l’étiquette Macron, une affaire de gros sous

Un candidat LR ou PS peut-il revêtir un dossard En Marche ! pour les prochaines législatives. La question est politique. Mais l’enjeu est pratique et financier.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Le rideau de la présidentielle est à peine tombé et tous les partis sont tournés vers les législatives. Une question plane : Emmanuel Macron va-t-il accueillir, dans ses rangs, des socialistes ou des membres des Républicains ? La doctrine d’En Marche ! a évolué sur le sujet. Emmanuel Macron a affirmé un principe : une étiquette En Marche ! suppose et impose une démission du PS ou de LR. Mais, la veille du 2nd tour, Emmanuel Macron a infléchi sa ligne. Sur le plateau de France Info, le futur président a ouvert une brèche : un socialiste ou un LR peut porter les couleurs d’En Marche ! sans avoir besoin de démissionner.

Cet assouplissement correspond à un objectif majeur : faciliter les transfuges et étoffer les rangs d’En Marche !

Emmanuel Macron veut (selon son slogan) « de nouveaux usages et de nouveaux visages ». Mais, pour gouverner, il doit obtenir une majorité au Palais-Bourbon.

Le fait de récupérer des candidats expérimentés et enracinés peut aider à franchir l’obstacle. Du côté des « transferts », une candidature En Marche ! permet de « sauver les meubles ». Les deux grands partis ont été éliminés dès le 1er tour de la présidentielle. Un « recyclage » peut constituer une « assurance vie ».

Tous ces calculs (tactiques) se réduisent, en réalité, à une case sur un formulaire. Les candidats aux législatives vont déposer leur candidature à la préfecture. La date butoir est le vendredi 19 mai.

A cette occasion, ils vont préciser à quel parti ils sont rattachés. Cette déclaration obligatoire est loin d’être une formalité. Elle ouvre droit à un financement public.

Un financement lié au nombre de voix (1% sur au moins 50 circonscriptions) et au nombre de député(e)s. A ce titre, en 2013, le PS a perçu plus de 28 millions d’euros et LR (ex UMP) plus de 19 millions d’euros.

Or, pour bénéficier, de ce « trésor de guerre » il est impossible de « ventiler » les sommes. Autrement dit, un socialiste qui ne mentionne pas En Marche ! alimentera les caisses du PS. Mais, élu sous l’étiquette d’Emmanuel Macron, il ne rapportera pas un seul euro au mouvement qu’il l’a fait élire. Un mouvement qui, pour ces raisons de financement, va rapidement se transformer en parti. But : bénéficier du financement permis par les législatives.

Contacté par France 3 Occitanie, le patron des élections du PS, Christophe Borgel confirme l’impossibilité d’un double financement. Il n’est pas possible de faire 50/50, 85/15 ou 75/25 entre deux partis.

Ce verrou juridico-financier limite considérablement les spéculations sur les (doubles) candidatures En Marche !/PS ou En Marche!/LR.

Lors d’une conférence de presse, ce lundi 8 mai, le secrétaire général En Marche ! Richard Ferrand a précisé : les candidats d’Emmanuel Macron devront être administrativement inscrits à En Marche !

Cette inscription inclus…le volet financier. C’est un « détail » qui pèse plusieurs millions d’euros.

En Occitanie, que soit sur les réseaux sociaux ou dans le cénacle politique, beaucoup de commentaires circulent sur un « éventuel » ralliement de Sylvia Pinel à En Marche !

Un tel ralliement est (peut-être) possible politiquement. Jean-Michel Baylet affirme publiquement qu’Emmanuel Macron incarne les valeurs radicales de gauche.

Mais une affiche électorale de Sylvia Pinel avec le logo En Marche ! est loin d’être évidente.

Dans le Tarn-et-Garonne, comme ailleurs, c’est une autre formule qui risque de se développer. La multiplication (au PS, chez LR et au PRG) des étiquettes « Majorité Présidentielle ».

De (simples) étiquettes (ne renvoyant pas à un parti) qui peuvent rapporter politiquement. Mais qui ne coûtent rien financièrement.

Laurent Dubois (@laurentdub)

07 Mai

Législatives : Jean-Luc Mélenchon ne sera pas candidat aux législatives sur Toulouse

INFO FRANCE 3 – Jean-Luc Mélenchon ne sera pas candidat aux législatives en Haute-Garonne. C’est officiel depuis ce soir, dimanche 7 mai.

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

A peine le résultat connu, Jean-Luc Mélenchon a mis le cap sur les législatives. Quelques minutes après l’élection d’Emmanuel Macron, le leader de la France Insoumise a pris la parole. Le député européen et ex-candidat à la présidentielle a évoqué un 3ème tour. Celui du renouvellement de l’Assemblée Nationale. Après le 1er tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait soulevé une hypothèse : sa propre candidature à Marseille ou Toulouse.

Cet après-midi, dimanche 7 mai, le directeur de campagne de la France Insoumise, Manuel Bompard, a levé (lors d’une réunion interne) le suspens.

Jean-Luc Mélenchon ne sera pas finalement pas candidat à Toulouse. Il l’a annoncé ce dimanche aux candidats de la France Insoumise investis dans le département. En cas de candidature, le leader de la France Insoumise se dirigera vers Marseille. Mais rien n’est encore sûr.

Laurent Dubois (@laurentdub)

05 Mai

Législatives : le parti du vote blanc aura un candidat en Haute-Garonne

Le vote « blanc » pour combattre le vote par défaut. C’est l’idée que défend un Muretain dont il portera les couleurs (sic) aux législatives de juin prochain.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

« Je vote pour Macron pour éviter Le Pen« . A 48 heures du second tour de la présidentielle, la phrase revient en boucle dans les journaux télévisés, sur les marchés et au coin de la machine à café. Des électeurs vont glisser un bulletin dans l’urne uniquement pour barrer la route au Front National. Les sondages chiffrent cette tendance : entre 41 et 52 % des électeurs ont voté par défaut lors du 1er tour de la présidentielle.

Pour éviter ce type de scénario, un jeune retraité de Muret propose une solution. A partir d’un certain seuil, les votes blancs doivent conduire à une annulation de l’élection. Depuis la loi du 21 février 2014, les votes blancs sont comptabilisés. Mais leur nombre est sans impact sur le scrutin.

Une vague « blanche » traduit (forcément) un vrai malaise politique. Des électeurs se déplacent et refusent de choisir entre les candidats en compétition. Le signal est clair : aucune personnalité ne fait consensus et tous les compétiteurs sont renvoyés dos à dos. Mais, même « mal élu », un concurrent sort tout de même des urnes. C’est ce schéma que Michel Koehl veut changer. Le dispositif existe en Colombie, une majorité absolue de votes blancs entraîne l’annulation de l’élection. Michel Koehl veut transposer en France la formule.

Son initiative est liée au mouvement « citoyens pour un vote blanc ». Ce parti a essayé de présenter un candidat à la présidentielle et s’est heurté au barrage des 500 parrainages. Les législatives 2017 sont l’occasion d’une séance de rattrapage. Michel Koehl sera candidat sur la 10ème circonscription de la Haute-Garonne. Il précise le sens de sa démarche :

A 71 ans, je n’ai aucune ambition. Il s’agit simplement de porter une idée.

Michel Koel ne brigue pas un siège à l’Assemblée Nationale. Il ne veut être pas l’élu des votes blancs. Le Murétain souhaite uniquement drainer des suffrages pour faire entendre sa voix.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Mai

Législatives : vers une rupture entre le PC et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon

Le Parti Communiste et la France Insoumise ne vont pas signer d’accord électoral pour les législatives.

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. Photo : MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. Photo : MaxPPP

L’annonce doit tomber dans les prochains jours. Selon nos informations, un accord « PCF- France Insoumise » pour les législatives ne sera pas signé. Ce mardi 2 mai, le secrétaire national du parti communiste a  réaffirmé son souhait de candidatures communes. Mais, une source proche de Jean-Luc Mélenchon, affirme qu’aucun accord n’interviendra. Il portait sur une trentaine de circonscriptions. Un communiqué de presse doit officialiser la fin de longues et chaotiques négociations.

Les résultats du 1er tour de la présidentielle ont pesé dans la balance. Grâce à son score national (19,3%) et d’excellents résultats dans des métropoles (notamment Toulouse et Montpellier), Jean-Luc Mélenchon était en position de force. Mais le verdict des urnes a également accru le fossé entre communistes et mélenchonistes.

Le PCF a donné une consigne de vote : faire barrage à Marine Le Pen. Jean-Luc Mélenchon s’est contenté de lancer une consultation auprès des adhérents de la France Insoumise.

Contacté par France 3 Occitanie, le représentant du PC en Haute-Garonne n’a pas encore été informé du refus d’un accord national. Mais Pierre Lacaze prend acte et annonce des initiatives locales :

Un accord serait utile pour profiter de la dynamique de la présidentielle. Sur le terrain nous sommes bien accueilli par les adhérents de la France Insoumise. Beaucoup partagent notre ligne sur le vote anti-Le Pen. Il y aura des initiatives locales et je pense que l’on pourra se retrouver autour de candidats.

Du côté de la France Insoumise, la tonalité est plus incisive. Jean-Christophe Sellin déclare :

On nous propose juste de la tambouille. Il n’est pas question de rééditer ce que nous avons fait en 2012. Ce qui fait la France Insoumise, c’est le programme. Il ne s’agit pas de faire des campagnes différentes sous la même bannière.

Visiblement, ces états d’âmes ne sont plus d’actualité. Un indice ne trompe pas. La France Insoumise menace de poursuite judiciaire les communistes qui utilisent l’image de Jean-Luc Mélenchon.

La mise au point est l’amorce d’un point final entre communistes et les « mélenchonistes ».

Il ne reste plus qu’à attendre l’annonce officielle.

C’est juste une question de temps.

Laurent Dubois (@laurentdub)

1er sondage « législatives » : une majorité pour Emmanuel Macron et un PS laminé

La première enquête « législatives » vient d’être publiée ce jeudi 4 mai. C’est un simple sondage. Mais il dessine un véritable bouleversement de notre paysage politique.

L'Assemblée Nationale

L’Assemblée Nationale

La formule est rituelle. Mais elle est indispensable. Un sondage n’est pas un pronostic. Mais le 1er sondage « Législatives 2017 » mérite un vrai coup d’œil. La photographie apporte un éclairage sur des questions lancinantes et déterminantes : en cas de victoire Emmanuel Macron, le nouveau président peut-il disposer d’une majorité parlementaire ? le FN va-t-il confirmer ou renforcer son score des présidentielles ? Le PS va-t-il « sauver » les meubles après sa défaite à la présidentielle ? Jean-Luc Mélenchon peut-il constituer une force parlementaire ?

Les réponses à ces interrogations se résument à une série de chiffres. Des chiffres (fournis par l’institut Opinionway) et qui correspondent au nombre d’élus. L’Assemblée Nationale est composée de 577 sièges et voici la répartition ou plutôt la projection :

  • En Marche ! : 249 à 286 député(e)s
  • LR/UDI : 200 à 210 député(e)s
  • PS : 28 à 43 député(e)s
  • FN : 15 à 25 député(e)s
  • Front de Gauche : 6 à 8 député(e)s

L’étude Opinionway n’est pas déclinée régionalement. Commandé par l’hebdomadaire Les Echos, le sondage modélise chacune des circonscriptions de l’Hexagone, en Corse et de l’Outre-Mer. Mais on ne dispose pas d’une étude circonscription par circonscription. Les 49 circonscriptions d’Occitanie sont donc intégrées sans être différenciées. En revanche, certains chiffres parlent d’eux-mêmes.

Actuellement, avant le renouvellement de l’Assemblée Nationale, le PS dispose de 34 député(e)s en Occitanie. Dans le sondage Opinionway, le nombre national de député(e)s PS est établi entre 28 et 43 député(e)s.

Sans connaître le détail et la ventilation géographique, on peut affirmer une évidence : le reflux concerne également l’Occitanie. Notre Région a beau être une terre rose. Il est impossible que tous les député(e)s sortant(e)s sauvent leur siège. Une net recul est même probable et inscrit (implicitement) dans les chiffres fournis par Opinionway.

Pour mémoire, en 1993, en Haute-Garonne, un seul député  PS (sur les 8 circonscriptions de l’époque) est élus; Il s’agit de Jean-Louis Idiart. Tous les sortants (socialistes) sont battus.

Autre déduction. Le sondage Opinionway fixe entre 15 et 25 député(e)s le nombre de député(e)s pour le FN. En Occitanie, le parti de Marine Le Pen dispose d’un seul siège, dans le Gard, avec Gilbert Collard. Le Front National a réalisé d’excellents résultats au 1er tour de la présidentielle, dans l’ex Languedoc-Roussillon. Le FN pourrait donc renforcer son socle parlementaire dans notre région. C’est, en tout cas, ce que laisse à penser l’étude Opinionway pour Les Echos.

Enfin dernier enseignement, le test de la France Insoumise pourrait se conclure par l’obtention de 6 à 8 sièges. En Occitanie, une candidature de Jean-Luc Mélenchon s’éloigne. Selon nos informations, le leader de la France Insoumise réfléchit encore et, en cas de  candidature, partirait plutôt sur Marseille ou la région parisienne. Mais deux figures « mélenchonistes » sont en piste. Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, sur la 9eme circonscription de la Haute-Garonne. Liêm Hoang Ngoc, le conseiller économique de la France Insoumise, sur la 4ème de la Haute-Garonne.

Ils pourraient profiter des bons scores de Jean-Luc Mélenchon dans les bureaux de vote toulousains et de la dynamique de la campagne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Mai

Présidentielle : déjà l’heure des comptes à Debout La France

Sur les huit présidents de fédérations de Midi-Pyrénées, seul celui de l’Aveyron a démissionné suite au ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen. Mais les dissensions s’installent d’ores et déjà au sein du parti dans notre région.

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, lors de leur conférence de presse de samedi dernier. Photo AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, lors de leur conférence de presse de samedi dernier. Photo AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

« Ce n’est absolument pas un ralliement mais un choix de second tour entre deux projets » tempère Damien Lempereur ancien tête de liste Debout La France aux régionales en Occitanie. Selon ce très proche de l’Etat-major parisien (prendra-t-il une des trois places de vice-président du parti laissées vacantes), « DLF reste 100% indépendant ».

Une courte-échelle pour le FN »

Ralliement ou pas, le rapprochement avec Marine Le Pen a d’ores et déjà crée des fractures. L’un des premiers à s’être désolidarisé de Nicolas Dupont-Aignan est Olivier Arsac. L’adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité a même purement et simplement renoncé à son investiture DLF pour les prochaines Législatives. « Je désapprouve l’attitude consistant à faire la courte échelle au FN » assènera-t-il sans détour dans un communiqué.

« Si la sincérité de Nicolas Dupont-Aignan ne doit pas être remise en cause, (…) les valeurs essentielles qui liaient mon engagement auprès du mouvement ont été bafouées par cet accord contracté avec Marine Le Pen, que je ne peux cautionner » s’explique, dès le vendredi 28 au soir sur les réseaux sociaux, le secrétaire départemental aveyronnais démissionnaire. Et Fabien Lombard de poursuivre : «  Je souhaite à Nicolas Dupont-Aignan de se rendre compte assez tôt de l’échec annoncé d’une telle orientation, je lui souhaite très sincèrement de s’en remettre car il s’agit d’une personne d’une très grande qualité qui a eu pour seul défaut d’être sans doute bien mal conseillé. »

Nicolas Dupont-Aignan a obtenu des amendements importants à mes yeux au projet de Marine Le Pen »

« Nicolas Dupont-Aignan a obtenu des amendements importants à mes yeux au projet de Marine Le Pen » tempère Nicolas Dupont-Aignan (NDR : sur la monnaie unique, la scolarisation des enfants étrangers, importation et vente de produits venant de l’étranger). Mais les tractations ne sont pas terminées, loin de là… Pour les Législatives, Debout La France comptait présenter des candidats dans toutes les circonscriptions.

Alors, des candidats DLF face à des candidats FN de manière systématique ? Non mais l’hypothèse sera probable dans de nombreux territoires. Selon l’Agence France Presse, le FN passerait toutefois une série d’appels ces derniers jours pour voir dans quelles circonscriptions ses candidats investis pourraient laisser la place à des candidats Debout La France. Pour aller à l’essentiel et toujours selon l’AFP, sur les 577 circonscriptions à pourvoir, cinquante verraient le candidat FN laisser sa place à celui de DLF et vice et versa pour cinquante autres.

En attendant, il faut d’abord faire des mises au point fédération par fédération. Hier soir c’était celle de l’Hérault qui se réunissait, ce soir c’est celle de la Haute-Garonne. Laurent Casbas, secrétaire départemental de DLF 31 qui a lui aussi choisi de rester fidèle à Nicolas Dupont-Aignan, s’attend à une soirée animée.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Jean-Michel Baylet veut sauver le « soldat » Pinel et lance une opération « sauvetage » auprès d’Emmanuel Macron

Jean-Michel Baylet veut éviter une candidature « macroniste » face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne.

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo : MaxPPP

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo : MaxPPP

La présidentielle n’est pas encore terminée. Mais, dans tous les partis, les législatives, ont commencé. Au PRG, un sujet est au sommet des priorités. Selon nos informations, Jean-Michel Baylet souhaite obtenir une « faveur » de la part d’Emmanuel Macron : pas de candidat En Marche ! face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne. C’est loin d’être évident.

Emmanuel Macron campe sur ses positions. Dans toutes ses déclarations, le présidentiable affirme : pas de négociation avec les partis et une seule étiquette pour les candidats aux législatives.

Emmanuel Macron a rappelé ce principe au sujet de Manuel Valls. Pour éviter la concurrence d’En Marche ! sur sa circonscription, l’ancien premier ministre doit être investi par le mouvement d’Emmanuel Macron. Cette investiture impose et suppose une démission du PS.

Logiquement, ces conditions s’appliquent à Sylvia Pinel. Pour conjurer une candidature « macroniste », Sylvia Pinel doit « simplement » démissionner du PRG et solliciter une investiture En Marche ! Evidemment, ce « détail » est un détail qui « tue ». La présidente du PRG peut difficilement sacrifier la présidence de son parti pour renforcer sa candidature aux législatives. Pour concilier l’inconciliable, il reste une seule solution : une dérogation.

Pour l’obtenir, Jean-Michel Baylet compte sur le « Monsieur PRG d’Emmanuel Macron ». Il s’agit de Jacques Mézard. Le président du groupe RDSE au Sénat appartient au « 1er cercle » du mouvement En Marche ! Il peut plaider la cause de Sylvia Pinel auprès d’Emmanuel Macron. Jean-Michel Baylet l’a parfaitement compris. Le futur ex-ministre de Fançois Hollande demande (de manière insistante) à Jacques Mézard de se transformer en avocat de Sylvia Pinel.

L’objectif est hautement stratégique et ressemble à une assurance (sur)vie. Sylvia Pinel est menacée par l’important score du FN sur sa circonscription : 29,06 % des suffrages exprimés. Le nouvel allié de Marine Le Pen (Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan) obtient également 5,07 des voix. Dans ce contexte, la députée sortante est clairement en danger. La concurrence d’un(e) candidat(e) « macroniste » augmenterait (considérablement) les risques d’une défaite électorale. Emmanuel Macron pèse 19,8% sur la circonscription de la députée sortante.

Face à  ces clignotants « rouges », Jean-Michel Baylet espère obtenir un feu « vert » d’Emmanuel Macron.

Mais, selon une source, c’est mal parti :

Une dérogation en faveur de Sylvia Pinel et c’est toute la crédibilité du dispositif Macron qui s’écroule. Si la présidente du PRG n’a pas de candidat En Marche en face d’elle, cela crée une exception qu’il faudra bien expliquer et justifier. Pourquoi Pinel et pas Valls ou n’importe quel autre candidat PS ou LR ? Je ne crois pas une seule seconde à ce scénario. Emmanuel Macron est inflexible. Même si Jacques Mézard voulait obtenir une dérogation, il ne pourrait pas y parvenir.

Evidemment, une opinion (même autorisée) n’est pas un fait. La prochaine vague d’investitures En Marche ! ne saurait tarder. La liste des candidats et des circonscriptions montrera si le lobbying de Jean-Michel Baylet est parvenu à influencer Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

02 Mai

Législatives : Pour Mélenchon, la victoire passe-t-elle vraiment par Toulouse ?

Jean-Luc Mélenchon, hier à Paris. Photo Thomas SAMSON/AFP

Jean-Luc Mélenchon, hier à Paris. Photo Thomas SAMSON/AFP

Plus loquace, moins renfrogné, comme à chaque lendemain de premier tour, le leader des Insoumis a mis du temps à émerger après sa défaite (mais son bon score)  du 23 avril au soir. Jean-Luc Mélenchon se relance et met maintenant le cap sur les Législatives. L’homme se verrait bien Premier Ministre après la victoire de la France Insoumise. Une victoire qui passerait inévitablement par la sienne, pourquoi pas à Toulouse, comme il l’a déclaré dimanche soir.

Il y a des terres plus fertiles que d’autres. En 2002 déjà, la ville rose avait réservé son meilleur score de France à Jean-Luc Mélenchon avec 16% des suffrages exprimés. Dimanche dernier Toulouse a encore été généreuse pour les Insoumis et leur leader avec 29%. Et puis il ne faut pas oublier que Jean-Luc Mélenchon est aussi député européen du Sud-Ouest depuis 2009.Un mandat qu’il devra évidemment abandonner si jamais il venait à être élu député.

451 circonscriptions jouables »

Concernant ces Législatives qui approchent à grand pas, Jean-Luc Mélenchon assène : « Je vais mener moi-même la manœuvre ». Autrement dit, il compte rester au premier plan de la scène politique. Pour cela, il se voit comme « le chef de cette nouvelle coalition majoritaire dans le pays ». Sur les 577 circonscriptions en jeu, « La France Insoumise » est arrivée en tête dans 67, elle se classe deuxième dans 167 et pourrait se maintenir dans 451 selon les calculs effectués en interne par le mouvement.

Alors qu’attend Jean-Luc Mélenchon pour se déclarer ? « Des signes » lâche-t-il. « Ces signes vont venir très vite » s’enthousiasme Myriam Martin. Pour la conseillère régionale « Ensemble ! » une candidature Mélenchon pour les Législatives à Toulouse serait « une très, très bonne idée ». « Hier encore dans le cortège du 1er mai à Toulouse, les organisations syndicales et les associations qui nous ont soutenus à la Présidentielle nous ont dit qu’elles y étaient très favorables ».

Une préférence pour Marseille ? »

Alors si les signes sont déjà là, que manque-t-il ? « Il y a une réflexion sur la circonscription à choisir » reconnaît Myriam Martin. A Toulouse par exemple, certains candidats de La France Insoumise sont bien implantés et déjà en campagne. Manuel Bompard qui a été le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon affrontera sur la neuvième Christophe Borgel le secrétaire national aux élections du Parti Socialiste. On peut également citer Liem Hoang Ngoc (qui a écrit le manuel économique des Insoumis) sur la quatrième ou encore l’avocate Claire Dujardin  sur la première.

En y regardant de plus près, Toulouse n’est donc probablement pas le territoire qui aurait le plus besoin de la locomotive Mélenchon. « Il n’y a rien de fait mais je pencherais plutôt pour Marseille » confie Liem Hoang-Ngoc. Le conseiller régional d’Occitanie explique que « l’intérêt politique à s’implanter » est plus fort dans la cité phocéenne. « Là-bas, il a fait reculer le FN et fait revenir vers les urnes de nombreux électeurs des quartiers populaires » constate également Myriam Martin.

Le troisième tour va commencer »

Pour l’heure, « Rien n’est fait » dit-on du côté de la direction de « La France Insoumise ». Trop confiants ou pas, la plupart de ses partisans estiment que la circonscription où se présentera Jean-Luc Mélenchon serait quasiment gagnée. Mais ne serait-ce pas plus simple à Toulouse qu’à Marseille ou Lille ? Beaucoup le pensent également. Quoi qu’il en soit, Jean-Luc Mélenchon va maintenant se décider très vite. Car comme le disent nombre d’Insoumis, dès dimanche, « c’est le troisième tour qui va commencer » et ils comptent bien y prendre leur revanche.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Législatives : au PRG, Sylvia Pinel invente les investitures d’office

Le PRG réunit ses candidat(e)s aux législatives le 10 mai prochain. Des militants découvrent qu’ils sont investis sans avoir déposer de candidature et demandent à être retirés de la liste des candidats.

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate aux législatives Photo : MAXPPP/Tanguy

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate aux législatives Photo : MAXPPP/Tanguy

Mercredi 10 mai, de 9 heures à 17 heures, les candidat(e)s aux législatives du PRG sont convié(e)s à une réunion dans le 7eme arrondissement de Paris. Le mail d’invitation insiste sur l’importance de la rencontre :

Il vous appartient de mettre en place toute la logistique nécessaire à une campagne… au lendemain du 7 mai, la campagne sera courte et toutes les questions matérielles devront être réglées pour pouvoir commencer immédiatement votre action.

Pour le PRG, les législatives de 2017 sont vitales. Le plus vieux parti de France a misé sur Benoît Hamon. Sylvia Pinel a signé un accord électoral avec le PS. Le candidat socialiste a obtenu un score (historiquement) faible, le plus mauvais depuis 1965. Le PRG a besoin des législatives pour retrouver un second souffle et compenser son mauvais calcul des présidentielles. Mais, au delà des aspects politiques, les législatives sont vitales pour les radicaux de gauche. C’est une question de financement.

Chaque candidat qui passe la barre des 5% des suffrages exprimés « rapporte » 1,25 euros par voix obtenue. Un député élu permet de percevoir 45 000 euros par an de subventions publiques pendant les 5 années du mandat parlementaire. Bref, avoir des candidat(e)s et des député(e)s permet de remplir les caisses.

Selon plusieurs sources, le PRG a un besoin impérieux de financement. Pour les radicaux de gauche, le rendez-vous des législatives est une rendez-vous qu’il ne faut surtout pas rater. C’est peut-être ce qui explique la ferveur de la direction du parti. Une ferveur qui se traduit par une drôle de pratique : l’investiture de candidat(e)s désigné(e)s d’office.

Plusieurs « candidat(e)s » ont, en effet, découvert leur investiture à la lecture de la convocation pour la réunion du 10 mai. Habituellement, dans tous les partis, les investitures pour les législatives font l’objet d’une compétition âpre. Les candidats se bousculent au portillon pour rafler la mise et les places sont chères.

Même au PS, alors que l’horizon est sombre, les concurrents ont sorti les canifs.

Au PRG, c’est le contraire. Des candidat(e)s se retrouvent sur la liste des investi(e)s sans l’avoir demander et surtout sans le vouloir.

Un candidat demande à être retiré de la liste des candidats :

Je suis plus qu’étonné de recevoir ce mail. En effet, je n’ai absolument pas été informé de cette désignation. Je vous remercie de bien vouloir me retirer de cette démarche.

Le cas des candidats involontaires n’est pas la seule fausse note. La moitié des personnes investi(e)s par le PRG sont également candidates En Marche ! Elles vont devoir choisir entre le dossard d’Emmanuel Macron et l’étiquette PRG. La règle est fermement rappelée par En Marche ! : pas de double étiquette, pas de double appartenance.

Ce mardi 2 mai, sur le plateau de BFM TV, Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle vague d’investitures. Cette seconde série doit intervenir cette semaine et elle va (très probablement) inclure des PRG.

L’heure du choix va sonner et la liste de Sylvia Pinel pour les législatives va encore bouger.

Laurent Dubois (@laurentdub)