27 Avr

Manuel Bompard, directeur de campagne de Mélenchon : « les législatives sont un objectif central »

Un score historique et une défaite cuisante. Jean-Luc Mélenchon espérait être qualifié pour le 2nd tour. Mais le leader de la France Insoumise doit se « contenter » d’un capital de 7 millions de voix et d’une quatrième place sur le podium. Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, revient sur la présidentielle et se projette sur les législatives, où il est candidat sur la 9ème circonscription de Haute-Garonne.

Manuel Bompard. Photo MaxPPP

Manuel Bompard. Photo MaxPPP

Le Blog Politique. Quelle analyse faites-vous du 1er tour de la présidentielle et de votre échec ?

Manuel Bompard. Clairement, nos résultats sont extraordinaires. Il y a une petite déception. Notre objectif était clairement d’être présents au 2nd tour. Mais une fois la déception passée, il est impossible de passer à côté de nos résultats. Nous avons gagné 3 millions de voix par rapport à 2012 et nous avons fait des scores importants dans des villes. Plus de 29% à Toulouse. 24% à Marseille. Nous avons fait des scores importants dans les quartiers populaires. Dans les bureaux de vote du Mirail, nous atteignons 55%. 30% des jeunes ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Tout cela est lié à la campagne que nous avons menée. Mais ce sont aussi des éléments d’avenir.

Nous avons fait des scores importants dans les quartiers populaires

Le Blog Politique. Jean-Luc Mélenchon ne donnera pas de consigne de vote pour faire barrage à Marine Le Pen. Cette attitude fait polémique. Vous la comprenez ? C’est aussi votre ligne ?

Manuel Bompard. La France Insoumise est un mouvement. Ce n’est pas un parti. Jean-Luc Mélenchon n’a pas dit comment il votera et quel est son choix car si c’était le cas cela aurait été une prise de position politique. A la France Insoumise, chacun est libre de se positionner. Il n’y aura pas de consigne de vote. Mais Jean-Luc Mélenchon a dit clairement que l’on ne pouvait souhaiter que le FN reçoive une seule voix.

Le Blog Politique. Vous avez ouvert une consultation pour connaître la position de vos adhérents sur le 2nd tour. A quoi va servir cette consultation ? Qu’elle est son utilité ?

Manuel Bompard. On l’avait annoncé dès le début de la campagne. Cette consultation ne vaut pas consigne de vote. Elle a débuté mardi à 18 heures et elle se terminera le mardi 2 mai à midi. Le but c’est de donner la parole. On publiera le résultat. Trois options sont sur la table : abstention, vote blanc ou nul et un vote Macron.

Le Blog Politique. Désormais quel est votre objectif ? Devenir une force parlementaire ? Avoir des député(e)s à l’Assemblée ?

Manuel Bompard. Nous sommes en tête dans 67 circonscriptions législatives, en seconde position dans 177 circonscriptions et on peut passer la barre des 12,5% des exprimés (ndlr pour être qualifié pour le 2nd tour des législatives) dans 78 % des circonscriptions. L’objectif est clairement d’avoir un nombre important de député(e)s et d’avoir des élus dans de nombreux départements. C’est notre objectif central.

L’objectif est d’avoir un nombre important de député(e)s

Le Blog Politique. Vous voulez devenir la principale force d’opposition à gauche ?

Manuel Bompard. Ce n’est pas le sujet. Nous ne voulons pas nous opposer. Il s’agit de défendre notre programme. Le programme qui a été le notre à la présidentielle. La présidentielle ne règle rien. Le vote Macron est un vote par défaut. 40% de ses électeurs du 1er tour ont voté pour lui par défaut. Et ce sera pareil pour le 2nd. Si Macron gagne la présidentielle, ce ne sera pas un vote d’adhésion.

Le vote Macron est un vote par défaut

Le Blog Politique. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont marqués à la culotte pour rencontrer les salariés de Whirlpool, des salariés menacés de délocalisation. Que vous inspire cette séquence ?

Manuel Bompard. C’est quelque chose d’un peu indécent d’aller à la rencontre des salariés en difficulté quand on a un programme comme celui de Macron. Un programme qui est celui de l’Europe Libérale ou de l’Ubérisation de la société. Et c’est encore plus indécent pour Marine Le Pen qui a fait une opération politicienne.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)