01 Fév

François Fillon lance le hashtag #StopChasseàLHomme

François Fillon subit une véritable offensive mediatico-judiciaire. Les révélations s’accumulent et l‘hypothèse d’un plan B circule de plus en plus. Mais l’équipe du candidat à la présidentielle contre-attaque sur les réseaux sociaux et demande aux militants d’Occitanie (comme du reste de la France) d’occuper le terrain avec le hashtag #StopChasseàLHomme.

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

Le mail est arrivé sur les PC, Mac et autres smartphones ce mercredi 1er février en fin de matinée. Les militants Les Républicains d’Occitanie et leurs « camarades » des autres régions sont priés de monter au front pour défendre François Fillon. La réplique prend la forme d’un Hasthag #StopChasseàL’Homme.

L’ancien premier ministre se défend en dénonçant un complot. Les « petites mains » sont invités à relayer le message sur Twitter. Pour motiver les troupes, le staff reprend la rhétorique utilisée par François Fillon dans les médias :

Notre candidat fait l’objet d’attaques abjectes pour déstabiliser la campagne. Jamais une telle opération d’une telle ampleur n’a été menée pour essayer d’éliminer un candidat autrement que par la voie démocratique.

Le staff de François Fillon ne se contente pas de dénoncer des basses manœuvres. Le but du courriel est de sonner le tocsin :

Pour dire qu’il est urgent que cesse cette chasse à l’homme, nous lançons le hashtag #StopChasseàLHomme. Il faut faire monter ce hashtag dans les tendances Twitter, merci à chacun de tweeter un maximum de ces messages dès réception du mail et tout au long de la journée.

Cette contre-offensive numérique sera mesurable sur Twitter. Il sera possible de vérifier son éventuel succès. Mais, en toute hypothèse, l’initiative porte un nom technique : arrêter un incendie avec une petite cuillère.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

31 Jan

Affaire Pénélope Fillon : des assistants parlementaires d’Occitanie réagissent

L’affaire Pénélope Fillon déborde largement les colonnes de la presse. Elle alimente, à flux tendu et quasiment en temps réel, Facebook et Twitter. Les dernières révélations autour d’un badge de l’Assemblée (dont ne dispose pas la femme de François Fillon) font réagir des assistants parlementaires d’Occitanie. Dans l’Hérault et le Gard, des collaborateurs parlementaires publient leur badge et affirment : pas de badge, pas de travail à l’Assemblée.

Pénélope et François Fillon (Photo : MaxPPP)

Pénélope et François Fillon (Photo : MaxPPP)

Ce mardi 31 janvier, Les enquêteurs perquisitionnent à l’Assemblée Nationale. Les policiers cherchent des preuves matérielles au sujet de l’emploi de Pénélope Fillon. Des éléments ont « fuité » dans la presse. Madame Fillon ne dispose pas d’une adresse mail et d’un badge de l’Assemblée. Ces révélations ont fait réagir les assistants parlementaires d’Occitanie. Un collaborateur du député de l’Hérault (par ailleurs 1er fédéral du PS), Hussein Bourgi, a publié son badge sur Facebook. Un de ses collègues du Gard (travaillant au Sénat) a fait de même.

Le commentaire qui accompagne cette publication est sans équivoque :

Tous les assistants parlementaires (y compris ceux qui travaillent en circonscription) ont un badge.

Le collaborateur de la députée (PS) de l’Hérault, Fanny Dombre Coste, met en avant sa pratique professionnelle pour dénoncer un mensonge de la part de François et Pénélope Fillon :

Ce badge doit être en permanence visible, il est donc porté autour du cou. Autrement il est impossible de circuler dans les couloirs de l’Assemblée Nationale, d’accéder au bureau du député ou de la députée pour lequel ou laquelle on travaille. Ce badge permet d’ouvrir les portes sécurisées des immeubles où se trouvent les bureaux des députés.

Ce n’est pas la première fois que des collaborateurs parlementaires réagissent. Plusieurs collaborateurs de l’Assemblée ont défendu leur métier suite aux révélations de l’affaire Pénélope Fillon.

Les dernières révélations du Canard Enchaîné ne vont pas faire retomber la tension. Dans son édition du 1er février (dont la Une est disponible sur Twitter) l’hebdomadaire révèle et réévalu le montant des salaires perçus. Ce ne sont pas 500 000 mais 900 000 euros qui ont été versés par l’Assemblée Nationale à Pénélope Fillon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

30 Jan

Carole Delga se pose en future patronne du PS régional

INFO LE BLOG POLITIQUE – Le 6 février prochain, la présidente (PS) d’Occitanie réunit à Carcassonne, dans l’Aude, les éminences roses de la Région. Les 1er fédéraux, parlementaires et présidents de départements (socialistes) sont conviés à une « grand-messe » dédiée à l’unité du parti. L’invitation est (co)signée par les 13 responsables départementaux du PS d’Occitanie.

Carole Delga et Benoît Hamon à l'Université d'été du PS. 2015. Photo MaxPPP

Carole Delga et Benoît Hamon à l’Université d’été du PS. 2015. Photo MaxPPP

Le choix du lieu n’est pas neutre. La ville de Carcassonne est à la charnière des deux ex-régions désormais fusionnées. C’est le meilleur endroit pour réunir des élus et des militants midi-pyrénéens et languedociens. Mais, au delà de l’aspect géographique, c’est surtout un site politiquement symbolique. L’Aude est le seul département d’Occitanie (avec les Pyrénées-Orientales) a avoir placé Manuel Valls devant le grand vainqueur de la primaire, Benoît Hamon.

Cette exception audoise peut difficilement laisser Carole Delga indifférente. La présidente de Région est des plus forts soutien de l’ancien premier ministre en Occitanie. Carole Delga partage cette spécificité avec une autre personnalité régionale : le président du département de l’Aude, André Viola.

Carole Delga s’est investie dans la campagne des primaire.  Suite au cuisant échec de Manuel Valls, Carole Delga aurait pu faire profil bas et le dos rond. Mais la présidente d’Occitanie préfère reprendre la main. Cette initiative est bien perçue par des responsables départementaux du PS. L’un d’entre eux exprime ce qui résume, d’après lui, l’objectif de la réunion : « C’est pour savoir ceux qui vont aller chez Macron« .

Dans l’entourage de Carole Delga, la raison d’être de la réunion est claire. La philosophie est simple : « plus c’est compliqué à Paris et plus il faut s’appuyer sur la force collective« . Une force collective (régionale) qui passe (notamment) par une assise départementale : 9 départements sur 13 sont PS et 11 sont de gauche.

Au delà de la justification sur le fond, le « symposium » de Carcassonne traduit un objectif stratégique.

Carole Delga se pose en chef de file politique de la nouvelle grande région.

Laurent Dubois (@laurentdub)

27 Jan

Pas de fiston ou de conjoint au Parlement Européen : l’idée vient de Gérard Onesta

Bruxelles est le punching-ball préféré des français. Mais, grâce à François Fillon, l’Europe est devenue en 72 heures un modèle à suivre. Un leitmotiv revient en boucle. Au Parlement Européen Madame Fillon n’aurait pas pu travailler pour son député de mari. Jamais la justice ne se serait penchée sur les 500 000 euros versés par l’Assemblée Nationale à la femme de l’ancien premier ministre. Et pour cause. Le règlement intérieur du Parlement Européen interdit que les couples à la ville deviennent de (juteux) tandems professionnels. Un élu d’Occitanie, ancien vice-président du Parlement Européen, est le père (législatif) de ce principe. Explications.

Gérard Onesta et Daniel Cohen-Bendit au Parlement Européen Photo APF/GerardCerles

Gérard Onesta et Daniel Cohen-Bendit au Parlement Européen
Photo APF/GerardCerles

Le Parlement Européen n’est pas toujours exemplaire. L’absentéisme est fort et il existe des affaires (touchant le Front National) sur l’utilisation des assistants parlementaires. Mais le Parlement Européen bénéficie d’une formidable coup de pub de la part de François Fillon. C’est purement involontaire et ce regain de respectabilité ne provient pas vraiment d’un européen convaincu. L’ancien premier ministre est même franchement euro-sceptique. Mais peu importe. L’emploi, par le député de Paris de sa femme et ses enfants, place subitement le Parlement Européen sur un Piédestal.

C’est un piédestal assez aride. Il prend la forme d’une disposition du règlement intérieur :

Les députés ne peuvent demander l’engagement ni de leurs conjoints ou partenaires stables non matrimoniaux ni de leurs parents, enfants, frères ou sœurs.

Cette barrière juridique est issue d’une bataille menée par l’actuel président du bureau de l’assemblée régionale d’Occitanie. Avant d’entrer dans l’arène toulousiano-montpelliéraine, Gérard Onesta a été vice-président du Parlement Européen. Pendant dix ans, de 1999 à 2009, Gérard Onesta a siégé à Bruxelles et il a été en charge des affaires constitutionnelles :

En 1999, lorsque je suis arrivé au Parlement Européen. On m’a confié le dossier des assistants parlementaires. Il n’existait aucun statut. Des contrats oraux avaient valeur de légalité.

C’est une série de dysfonctionnements graves (argent directement versé aux députés, « racket » par les partis nationaux) qui va faire bouger les lignes. Lors d’une réunion, Gérard Onesta met en garde ses collègues contre de véritables bombes à retardement. Faute d’une réforme, des scandales à répétition peuvent, selon le député écologiste, ruiner la réputation du Parlement de Bruxelles et alimenter un sentiment anti-européen. Comme le précise, Gérard Onesta :

On a fini par me donner le feu vert et le feu vert a duré 7 ans. Parmi les grandes batailles, il y avait que des enfants de députés européens ne travaillent pas avec papa et maman. Mais je ne pensais pas que le sujet s’inviterait dans la campagne présidentielle française.

L’éruption du Parlement Européen en pleine campagne élyséenne ne se limite pas à une question de règlement intérieur. Gérard Onesta rappelle un détail qui n’en est pas un. Dans le groupe de travail animé par l’élu d’Occitanie se trouvait un certain… Benoît Hamon.

Visiblement, l’épisode a laissé des traces chez l’ancien député européen et actuel candidat à la présidentielle. Lors du dernier débat de la primaire, Benoît Hamon a plaidé pour la transposition, en France, du règlement du Parlement Européen.

Laurent Dubois (@laurentdub)

26 Jan

Alain Minc juge le maire de Toulouse mal payé

Ce jeudi 26 janvier, Radio Classique a reçu, dans le cadre de sa matinale, Alain Minc. L’essayiste ultra-médiatique et nouveau soutien d’Emmanuel Macron a été interrogé sur l’affaire Pénélope Fillon. Au détour de son interview, Alain Minc a évoqué le…salaire du maire de Toulouse. L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy n’a cité aucun chiffre et s’est contenté d’une (vague) allusion. Quelques milliers d’euros. Mais justement quel est le montant des indemnités du maire de Toulouse ? Réponse.

Jean-Luc Moudenc. Maire de Toulouse. Photo MaXPPP

Jean-Luc Moudenc. Maire de Toulouse. Photo MaxPPP

Pour Alain Minc une des explications de l’affaire Pénopole Fillon est à rechercher du côté de la sous-rémunération des élus. L’essayiste estime que les député(e)s sont mal payé(e)s et condamné(e)s à des « arrangements ». Le lien avec l’enquête visant la femme de l’ancien Premier ministre n’est pas évident. La justice s’intéresse à un éventuel emploi fictif. Pénélope Fillon a-t-elle été pendant plusieurs années une véritable collaboratrice parlementaire ? C’est la question à laquelle le parquet national financier va devoir répondre. Mais Alain Minc élargit le dossier aux rapports entre les élus et l’argent.

Dans l’atmosphère populiste, démagogique ambiante. On n’ose pas dire : le métier politique n’est pas rémunéré. Combien gagne un maire ? Un maire gagne quelques milliers d’euros, le maire d’une ville comme Toulouse. Tout cela n’a pas de sens.

Quelques milliers d’euros. Ce n’est pas précis. C’est le moins que l’on puisse dire. Cette imprécision est l’occasion d’obtenir la « feuille » de paye de Jean-Luc Moudenc.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, la mairie de Toulouse livre le montant pour le mois de janvier : 5926 euros net. Le cabinet du maire précise que ce montant peut fluctuer de quelques dizaines d’euros, en fonction de prélèvements sociaux. Par an, Jean-Luc Moudenc perçoit donc : 71 112 euros net.

A noter. Cette somme comprend uniquement les mandats locaux de Jean-Luc Moudenc (mairie de Toulouse et présidence de Toulouse Métropole).

Laurent Dubois (@laurentdub)

24 Jan

Primaire de la gauche : le score de Sylvia Pinel « gonflé » selon la presse nationale

Un film catastrophe. 48 heures après la fin du 1er tour, la Primaire organisée par le PS est plongée dans un scénario surréaliste. Impossibilité de chiffrer la participation. Un nombre de bureau de vote qui flotte. Des résultats qui ne sont pas fiables. C’est un incroyable imbroglio. Et, au milieu de la tempête, le nom de Sylvia Pinel émerge. Libération et Le Monde affirment que le score de la candidate PRG a été gonflé par les organisateurs des Primaires Citoyennes.

epa05713673 Candidate for the left-wing party primaries ahead of the 2017 presidential election, French former minister Sylvia Pinel, takes part in a televised debate at the studios of TF1 in Paris, France, 12 January 2017. France's seven left-wing presidential candidates hold their first televised debate before the first round of their primary on 22 January. EPA/PHILIPPE WOJAZER / POOL (MaxPPP TagID: epalivetwo495840.jpg) [Photo via MaxPPP]

Sylvia Pinel, candidate à la primaire de la Belle Alliance Populaire. Photo : MaxPPP

L’organisateur de la primaire, Christophe Borgel, a reconnu un bug. Le député de la Haute-Garonne a même admis un fait. Le  fameux bug a conduit à une chose incroyable : des faux résultats. Aucun élément ne permet d’accréditer l’idée d’une fraude organisée. Mais le constat est accablant. Un des plus grands et ancien parti français est (au mieux) responsable d’un incompréhensible amateurisme.

Et, dans ce sombre tableau, les radicaux de gauche ont droit à une potion amère. Au sein du parti plusieurs voix se sont opposées à une participation à la primaire. La qualification surprise de Benoit Hamon suscite un véritable trouble dans les rangs.  Et voilà que, en pleine tempête médiatique, le nom de Sylvia Pinel est cité. Il émerge dans les colonnes de la presse nationale. Le quotidien Libération a été le premier à le mentionner :

C’est Sylvia Pinel (tirage au sort ? Galanterie solferinienne ?) qui s’est vu attribuer 161 voix.

Dans son édition du mercredi 25 janvier, Le Monde écrit :

Au cours de la journée, d’autres modifications à la marge interviendront sur le score de Sylvia Pinel.

Les deux titres de la presse nationale insistent sur le côté marginal de la retouche. Dans le passé, dans les coulisses des congrès socialistes, des battus se voyaient (parfois) attribuer (après le dépouillement des urnes)  des voix supplémentaires. C’était une sorte de « synthèse ». Un moyen pour rendre la défaite plus acceptable et choyer les équilibres internes. Ces accords à l’amiable pouvaient concerner plusieurs centaines de voix.  S’agissant de 2017 et d’une primaire ouverte, le procédé est encore plus contestable. Les voix concernées ne sont pas celles de militants encartés. Elles proviennent de vrais électeurs, de citoyens ordinaires, qui ont payé 1euro pour voter. Mais, à la différence des « bidouillages » de Congrès, on n’est pas dans le processus « industriel ». Libération précise que les voix supplémentaires dont a bénéficié Sylvia Pinel sont liées à une problème statistique. Un autre bénéficiaire aurait pu bénéficier de ce petit coup de pouce. Mais, surtout, la hauteur de la « gonflette » se limite à moins de 200 voix. Cela ne modifie pas l’ordre d’arrivée des 7 candidats.

En fait, l’émergence de Sylvia Pinel dans la mêlée médiatique est anecdotique. Mais c’est le genre d’anecdote et de mauvaise publicité dont la présidente du PRG se serait (probablement) passée. Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, Sylvia Pinel n’a pas souhaité s’exprimer.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

22 Jan

Primaire : des tags anti-Valls découverts sur la façade d’une mairie de Haute-Garonne

Incident en pleine primaire. La mairie (PS) de Bérat, en Haute-Garonne, a été taguée. Des inscriptions « 49-3 » ont été faites sur la façade de l’hôtel de ville. La commune héberge un bureau de vote dans une salle des associations. Elle est située sur la circonscription du plus fervent soutien de Manuel Valls en Occitanie, la présidente de Région Carole Delga.

Facade de la mairie de Bérat en Haute-Garonne

Facade de la mairie de Bérat en Haute-Garonne

Les tags ont visiblement été réalisés dans la nuit de samedi à dimanche. Une élue municipale les a découverts ce matin, dimanche 22 janvier.

La gendarmerie a effectué des constatations Les inscriptions sont sans équivoques et revêtent indiscutablement un caractère politique. Les trois chiffres « 49-3 » renvoient à la fameuse disposition constitutionnelle ayant permis à Manuel Valls de faire adopter (sans vote) la loi Travail.

Le « 49-3 » est devenue une véritable « boule puante » qui pollue la campagne de Manuel Valls. Lors de son dernier meeting parisien, Manuel Valls a été chahuté sur…le « 49-3 ».

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le maire de la commune, Paul Marie Blanc déclare :

C’est dirigé contre l’organisation de la primaire. Même si chacun l’interpretera comme il l’entend. Personnellement, je suis un soutien de Benoit Hamon. Mais le fait que l’on découvre cet acte de vandalisme à l’ouverture du bureau de vote n’est pas neutre.

Selon nos informations, la mairie de Bérat est la seule commune de la Haute-Garonne a avoir subi des dégradations dans le cadre des primaires.

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Jan

Les « Mélenchonistes » réagissent aux piques de Carole Delga contre Jean-Luc Mélenchon

Vendredi 20 janvier, la présidente (PS) d’Occitanie, Carole Delga a adressé un courrier aux militants socialistes de la région. Il n’est pas passé inaperçu. Il faut dire que le ton et le contenu avait de quoi retenir l’attention : un ciblage (façon sniper) de Jean-Luc Mélenchon et d’Emmanuel Macron. Le représentant de Jean-Luc Mélenchon, Jean-Christophe Sellin, réagit.

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse. Photo MaxPPP

La lettre et courte. Mais son contenu a le poids  d’un pavé dans la marre. Carole Delga a envoyé un courriel qui a « fuité » du cénacle socialiste et qui fait réagir. Y compris les militants PS. La première personnalité de gauche a rebondir est membre du conseil national du parti communiste. Marie-Pierre Vieu n’est pas une « simple » responsable du PC. La communiste tarbaise a joué (avec l’écologiste Gérard Onesta)  un rôle stratégique dans la constitution de la majorité (plurielle) de Carole Delga, lors des régionales de 2015.

Sur son compte twitter, Marie Pierre Vieu renvoie Carole Delga à son passé d’ancienne ministre de François Hollande et à la responsablité de ce dernier dans la crise traversée par la gauche.

Un autre responsable de la gauche de la gauche a également remarqué le courrier de la présidente d’Occitanie. Jean-Christophe Sellin est conseiller régional France Insoumise. Le représentant de Jean-Luc Mélenchon s’interroge sur le sens de la démarche de Carole Delga.

Je suis très surpris de ce genre de courrier et je me demande quel est son objectif. Resserrer les rangs du PS à la veille d’une primaire qui est une primaire de congrès du PS. Un PS en voie d’explosion. Les militants socialistes sont aussi surpris. J’ai eu un ou deux témoignages, de ce genre.

Pour le « mélenchoniste » la démarche de Carole Delga n’est pas simplement surprenante sur la forme. Elle est incompréhensible sur le fond :

Carole Delga distribue les bons et les mauvais points. Mais elle est incapable de proposer un programme. Pas une seule proposition dans le courrier. Elle dit que les territoires ont besoin du PS. Mais je ne vois pas pourquoi on voterait pour un parti qui n’a pas de programme. Jean-Christophe Cambadélis l’a dit ouvertement. Le PS n’aura pas de programme pour la présidentielle. Nous nous avons un programme. Il s’est vendu à 200 000 exemplaires et on doit faire un nouveau tirage. Un programme qui repose sur 4 piliers : l’urgence démocratique, l’urgence sociale, l’urgence écologique et l’urgence de la paix  mondiale.

Dans son courrier, Carole Delga utilise deux expressions qui (visiblement) ne passent pas : « aventure personnelle » et « théâtralité radicale ». Jean-Christophe Sellin déclare :

Jean-Luc Mélenchon n’est absolument pas dans une aventure individuelle. Nous avons un programme issu d’une démarche collective et nous propositions visent à redonner les leviers aux citoyens. Le lendemain de l’élection présidentielle nous rendrons les pouvoirs aux citoyens en instaurant une 6ème République.

Sur l’expression « théâtralité radicale », Jean-Christophe Sellin renvoie Carole Delga a ses racines « vallistes ».

Je vois bien que c’est Mélenchon qui est visé par l’expression théâtralité radicale. Et alors ? oui la radicalité sociale est ouverte et c’est bien. Ce n’est pas sur ce terrain que l’on risque de trouver Manuel Valls.

Le courrier de la présidente de région ne va pas (vraiment) favoriser l’entente des gauches. Des gauches qui siègent ensemble, dans la même majorité, au sein du conseil régional présidé par Carole Delga. Mais la lettre envoyée aux militants a tout de même une vertu : alimenter le débat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

10 Jan

Recrutements et nouveau bâtiment : le syndicat majoritaire à la Région interpelle Carole Delga

2017 débute comme s’est terminé 2016. Un an après la naissance de la nouvelle Région Occitanie, l’inquiétude et les interrogations sont toujours d’actualité pour le personnel du Conseil régional. Le syndicat majoritaire souhaite des éclaircissements sur le processus de fusion entre les deux ex-régions, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

La CFDT met deux sujets sur la table : les conditions de recrutement et le projet de construction d’une salle d’assemblée à Montpellier.

L'hôtel de région à Montpellier (Photo : AFP)

L’hôtel de région à Montpellier (Photo : AFP)

Le mois de janvier 2017, comme tous les mois de janvier, est propice aux voeux. Le principal syndicat du conseil régional d’Occitanie profite de l’occasion pour en présenter un : rencontrer la présidente de Région. Dans un courrier en date du 7 janvier, la CFDT souhaite ouvrir plusieurs dossiers. 4 thèmes sont soulevés. Deux concernent des cas particuliers et l’organisation du syndicat. Mais deux autres renvoient directement au vaste chantier de la fusion.

La CFDT attend des « précisions sur les critères de recrutement du personnel (plusieurs cas de recrutement aléatoires constatés) » et des « éclaircissements sur le projet de construction d’une nouvelle salle d’assemblée à Montpellier (inquiétudes des agents du site de Toulouse)« .

Ce n’est pas la première fois qu’un syndicat fait entre sa voix. En février dernier, la CGT pointait, dans un tract, l’opacité et les doublons dans le processus de fusion entre les deux ex-fonction publiques régionales de Toulouse et Montpellier. La question du recrutement de certains personnels a notamment été soulevée.

En mai dernier, la CFDT a emboité le pas à la CGT. C’est donc la seconde fois, en 9 mois, que le syndicat majoritaire monte au créneau.

En 2017, la CFDT aborde toutefois un nouveau sujet. Un sujet qui est devenu d’actualité dans le dernier mois de 2016. En décembre dernier, suite à une déclaration dans la presse, la question de l’acquisition d’un nouveau bâtiment (pouvant héberger l’assemblée régionale) a été mise sur la place publique.

Le premier syndicat du conseil régional souhaite avoir des détails sur ce chantier.

Invitée du magazine de France 3, Dimanche En Politique, Carole Delga a évoqué la stratégie immobilière du conseil régional. La présidente de Région n’a pas véritablement confirmé, ni démenti, l’achat d’un bâtiment (pouvant héberger une salle d’assemblée) à Montpellier. Carole Delga a simplement évoqué des besoins notamment d’archivage et de stockage :

Une stratégie immobilière est en cours de réflexion parce nous allons manquer de place pour l’archivage et le stockage. Nous avons à bâtir pour les prochaines années. Mais il n’y a aucun caractère d’urgence et en aucun cas on ne va pas bâtir un nouvel hémicycle. La première année de mon mandat, si je me préoccupais de savoir comment sont assis les conseillers régionaux 4 fois par an, ce serait indécent. Arrêtons de faire d’un détail un sujet.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le conseil régional précise :

La présidente de Région a déjà rencontré l’ensemble des syndicats et continuera à le faire comme elle s’y est engagée. Un rendez-vous est prévu au cours du 1er trimestre 2017. Concernant des demandes de rendez-vous de syndicat de manière individuelle, c’est l’élue déléguée au personnel, Claire Fita, qui en a la charge. C’est le cas suite à la demande de la CFDT.

Autrement dit, le syndicat majoritaire du conseil régional va devoir se « contenter » d’une rencontre avec la conseillère régionale en charge du personnel. S’agissant d’un rendez-vous avec Carole Delga, ce sera plus tard et avec d’autres syndicats.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Jan

Un cadre socialiste démissionne du PS Tarnais et rejoint Emmanuel Macron

La section de Castres est une des plus importantes sections du PS tarnais. Ce lundi 9 janvier, elle perd son secrétaire. Dans une lettre adressée aux militants, Olivier Pinel présente sa démission et justifie son ralliement à Emmanuel Macron.

Après la démission du 1er fédéral et en plein tumulte sur la 3eme circonscription, le PS du pays de Jaurès subit une nouvelle secousse.

Photo @MaxPPP

Photo @MaxPPP

Un pilier du PS castrais rend sa carte. Après 10 ans de militantisme et 2 ans au secrétariat de la section, Olivier Pinel démissionne. Le futur ex cadre socialiste justifie sa décision par l’état du PS :

La rigidité des personnes et des sensibilités a complètement paralysé le fonctionnement du parti qui s’est progressivement replié sur lui même en oubliant son rôle : celui d’être une force de proposition et d’action. A mes yeux le parti socialiste est un parti bloqué, en fin de vie, déconnecté des réalités du monde.

Après l’état des lieux et le constat, Olivier Pinel passe aux conséquences :

Mon engagement au parti socialiste n’est plus possible dans la mesure ou je ne crois plus en sa capacité à rassembler les gauches et à construire un projet pour la France. Je ne souhaite pas pour les mêmes raisons être engagé dans l’organisation de la primaire. Quel est le sens de la primaire ? Rassembler ceux qui n’ont pas réussi à gouverner ensemble ?

Olivier Pinel ne se contente pas de claquer la porte et de déchirer sa carte. L’ancien cadre du PS tarnais annonce qu’il « souhaite assumer et défendre ses idées » dans la cadre du Mouvement En Marche d’Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)