Un film catastrophe. 48 heures après la fin du 1er tour, la Primaire organisée par le PS est plongée dans un scénario surréaliste. Impossibilité de chiffrer la participation. Un nombre de bureau de vote qui flotte. Des résultats qui ne sont pas fiables. C’est un incroyable imbroglio. Et, au milieu de la tempête, le nom de Sylvia Pinel émerge. Libération et Le Monde affirment que le score de la candidate PRG a été gonflé par les organisateurs des Primaires Citoyennes.
L’organisateur de la primaire, Christophe Borgel, a reconnu un bug. Le député de la Haute-Garonne a même admis un fait. Le fameux bug a conduit à une chose incroyable : des faux résultats. Aucun élément ne permet d’accréditer l’idée d’une fraude organisée. Mais le constat est accablant. Un des plus grands et ancien parti français est (au mieux) responsable d’un incompréhensible amateurisme.Et, dans ce sombre tableau, les radicaux de gauche ont droit à une potion amère. Au sein du parti plusieurs voix se sont opposées à une participation à la primaire. La qualification surprise de Benoit Hamon suscite un véritable trouble dans les rangs. Et voilà que, en pleine tempête médiatique, le nom de Sylvia Pinel est cité. Il émerge dans les colonnes de la presse nationale. Le quotidien Libération a été le premier à le mentionner :
C’est Sylvia Pinel (tirage au sort ? Galanterie solferinienne ?) qui s’est vu attribuer 161 voix.
Dans son édition du mercredi 25 janvier, Le Monde écrit :
Au cours de la journée, d’autres modifications à la marge interviendront sur le score de Sylvia Pinel.
Les deux titres de la presse nationale insistent sur le côté marginal de la retouche. Dans le passé, dans les coulisses des congrès socialistes, des battus se voyaient (parfois) attribuer (après le dépouillement des urnes) des voix supplémentaires. C’était une sorte de « synthèse ». Un moyen pour rendre la défaite plus acceptable et choyer les équilibres internes. Ces accords à l’amiable pouvaient concerner plusieurs centaines de voix. S’agissant de 2017 et d’une primaire ouverte, le procédé est encore plus contestable. Les voix concernées ne sont pas celles de militants encartés. Elles proviennent de vrais électeurs, de citoyens ordinaires, qui ont payé 1euro pour voter. Mais, à la différence des « bidouillages » de Congrès, on n’est pas dans le processus « industriel ». Libération précise que les voix supplémentaires dont a bénéficié Sylvia Pinel sont liées à une problème statistique. Un autre bénéficiaire aurait pu bénéficier de ce petit coup de pouce. Mais, surtout, la hauteur de la « gonflette » se limite à moins de 200 voix. Cela ne modifie pas l’ordre d’arrivée des 7 candidats.
En fait, l’émergence de Sylvia Pinel dans la mêlée médiatique est anecdotique. Mais c’est le genre d’anecdote et de mauvaise publicité dont la présidente du PRG se serait (probablement) passée. Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, Sylvia Pinel n’a pas souhaité s’exprimer.
Laurent Dubois (@laurentdub)