17 Déc

Législatives Tarn : une candidate élue par les militants rétoquée par le PS national

Coup de théâtre dans le Tarn. Les instances nationales du PS ne valident pas la désignation par les militants de la candidate sur la 3ème circonscription. Ce samedi 17 décembre, à 11 heures 30, le bureau de ratifications pour les législatives n’a pas validé la candidature de Lysiane Louis. Formellement, en langage « Solférinien », il s’agit d’une suspension de procédure et les instances nationales du PS déclarent avoir enregistré le vote des militants tarnais. Mais cette décision laisse présager un retournement de situation et l’investiture de la députée sortante, Linda Gourjade. Une députée (Frondeuse) qui a refusé de se soumettre au vote des militants.

Photo @MaxPPP

Photo @MaxPPP

C’est une fusée à deux étages. Au PS, la mise en orbite des candidatures aux législatives passe par un double processus. Un vote local et une ratification par les instances nationales. Un candidat désigné par les militants peut être retoqué la rue de Solférino.

C’est ce qui se passe sur la 3eme circonscription. Selon nos informations, la décision de la commission de ratification repose sur les conditions de l’élection de Lysiane Louis. Plusieurs sections n’ont pas organisé de vote. Cette fronde s’est traduite par un faible nombre de votants et une élection avec une faible majorité des inscrits. 82 voix et 35% des inscrits. Petite précision. La candidate était seule en piste.

Un autre point a également pesé dans la balance. Selon une source, le patron des élections du PS, a pointé un déficit de notoriété. Face au maire LR de Lavaur, Bernard Carayon, Lysiane Louis ne ferait pas le poids. Dans un contexte extrêmement difficile pour le PS, Christophe Borgel aurait donc plaidé pour la stabilité et une certaine sécurité : une reconduction de la députée sortante. Seul espoir pour sauver la 3ème circonscription face au candidat « bulldozer » de la droite.

Linda Gourja est une « serial » Frondeuse. La parlementaire s’est signalée durant son mandat par la signature d’une motion de censure contre le gouvernement de Manuel Valls. Mais son tempérament frondeur concerne également la vie interne du parti socialiste. Linda Gourjade n’a pas respecté les statuts du PS et a refusé de se soumettre au vote des militants. Mais, avant des législatives périlleuses, les textes passent après les calculs électoraux. De plus, sur les conseils de son stratège et collaborateur parlementaire, Marc Gauché, la députée sortante a judicieusement a annoncé son intention d’être candidate, avec ou sans l’étiquette PS. La tactique a visiblement fonctionné.

Christophe Borgel ne pouvait pas rester insensible à un risque de dissidence. Surtout que dans le Tarn, comme ailleurs, des candidats d’Emmanuel Macron risquent d’entrer dans la danse. Pour toutes ces raisons, la suspension  a toutes les chances de se transformer en une invalidation ferme et définitive.

Pas de calendrier ou d’échéancier. La trêve des confiseurs s’applique également aux instances nationales du PS.

Le couperet tombera probablement une fois que les sapins et les bourriches d’huitres seront remisés.

En attendant, la décision du PS national n’est pas un cadeau (de Noël) pour l’ancien 1er fédéral du Tarn.

Patrick Vieu a démissionné après l’échec de sa propre candidature aux législatives. C’est maintenant au tour d’une candidate qu’il a sélectionné et soutenu d’avoir la tête sur le billot.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

09 Déc

Battu pour l’investiture aux législatives, le patron des socialistes du Tarn démissionne

Dans le  Tarn, les investitures pour les législatives se doublent d’un remaniement au sein des instances départementales. Le 1er fédéral du PS 81 est battu et démissionne. Dans un courrier que s’est procuré France 3 Midi-Pyrénées, Patrick Vieu justifie sa décision. Sa démission est liée à… la personnalité du candidat élu par les militants.

Patrick Vieu, 1er fédéral socialiste du Tarn et candidat aux législatives

Patrick Vieu, 1er fédéral socialiste du Tarn et candidat aux législatives

La campagne a été rude. Le duel entre Patrick Vieu et Patrice Bédier ne s’est pas déroulé dans la dentelle. Agitation sur Facebook pour dénoncer des « faux » soutiens. Rumeurs et autres manœuvres. Dans le département de Jaurès, certains socialistes ont une conception « sportive » de la démocratie interne. Ce n’est pas nouveau. Conflit entre Paul Quilès et Jacques Valax, aux législatives de 2007. Confrontation interne entre Jacques Valax et Bernard Gilabert, au moment des municipales de 2014. Le symbole du PS a longtemps été la Rose et le Poing. Au sein du parti socialiste tarnais, ce n’est pas la vie en rose et le « poing » est une tradition locale.

La lettre de Patrick Vieu aux militants ne bouscule pas la tradition. Elle est « musclée ».

J’ai décidé de démissionner…cette décision prenant effet immédiatement. J’ai eu l’occasion, en tant que candidat, de dire ce qui, dans la démarche de mon concurrent ne pouvais me convenir, tant dans la méthode que dans le projet qui, à mes yeux, ne porte pas d’ambition pour le territoire et ne correspond à aucune offre politique nouvelle

Habituellement, les responsables politiques enrobent l’amertume d’une défaite dans un appel à l’unité. Certains vaincus saluent même la victoire du vainqueur. Patrick Vieu a le mérite de la franchise. Il claque la porte sur le nez de son adversaire. Le PS tarnais va devoir trouver un successeur à Patrick Vieu. Un nom circule déjà. Celui de Jean-Charles Balardy.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Nov

Candidature de Sylvia Pinel à l’Elysée : le PS prêt à retirer ses circonscriptions au PRG

Lundi 28 novembre, Jean-Michel Baylet a rencontré François Hollande. L’entretien portait sur la candidature de Sylvia Pinel à la présidentielle. Mais le sujet n’est pas resté cantonné à l’Elysée. Il a traversé la Seine et s’est invité à la réunion du Bureau National (BN) du PS, rue de Solférino. Visiblement, les instances nationales du PS n’ont pas apprécié l’attitude du PRG. Un « dégel » des circonscriptions réservées au « partenaire » Radical a été évoqué. Selon un membre du BN, la sanction pourrait être actée ce samedi 3 décembre.

La circonscription de Sylvia Pinel, la 2eme du Tarn-et-Garonne, est concernée.

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne. Photo MaxPPP

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne. Photo MaxPPP

La course à l’Elysée ou un accord pour les législatives, il faut choisir. Les radicaux de gauche ont décidé d’investir Sylvia Pinel, ils doivent en assumer les conséquences. C’est la ligne du Bureau National du PS. Dans moins d’une semaine, le PRG doit perdre les circonscriptions que lui réservait le parti socialiste.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le patron des élections du PS ne confirme pas. Mais Christophe Borgel ne dément pas.

Dans le Tarn-et-Garonne, la totalité des cadres du PS  demandent que la 2eme circonscription, celle de Sylvia Pinel, revienne à un candidat socialiste. Ce week-end, la fédération départementale (présidée par la députée Valérie Rabault) a organisé une consultation. Le verdict est sans appel.

Du côté du PRG, la perspective d’un « dégel » des circonscriptions ne surprend pas. Le concurrent de Sylvia Pinel à la présidence du PRG, Guilhem Porcheon déclare : « ce n’est pas étonnant. C’était même prévisible. C’est un rapport de force prévisible« .

Selon un député de la majorité, « Pinel et Baylet n’ont pas prévenu Hollande. J’en suis convaincu. Autrement, il n’aurait pas laisser faire. C’est normal que le PS réagisse« . Prévisible et simple rapport de force pour les uns. Bonne nouvelle pour les autres. Un parlementaire PRG prend les choses avec le sourire et même enthousiasme. La réaction du PS est l’occasion de présenter des candidats sur toutes les circonscriptions.

Il ne s’agit pas de remporter des sièges. Mais de…remplir les caisses.

C’est prévu par la loi. Un parti qui obtient au moins 1% des voix dans plus de 50 circonscriptions perçoit 1,68 euros par voix et par an…pendant 5 ans. Cela peut faire beaucoup d’argent et sortir le PRG de l’ornière financière.

Les grandes manoeuvres n’excluent pas les petits calculs.

Laurent Dubois (@laurentdub)

28 Nov

Jean-Michel Baylet réaffirme son soutien à François Hollande

Un « tête à tête », élyséen, entre un président de la République et un de ses ministres, ce n’est pas banal. C’est encore plus extra-ordinaire lorsque le ministre en question représente un parti qui vient d’investir une candidate pour la présidentielle. La rencontre pouvait tourner au carton rouge et même à l’expulsion de l’équipe gouvernementale. Jean-Michel Baylet a su trouver les mots. Le ministre PRG a présenté la candidature de Sylvia Pinel comme un…appui à François Hollande.

Jean-Michel Baylet et François Hollande. Photo Max PPP

Jean-Michel Baylet et François Hollande. Photo Max PPP

Le rendez-vous entre Jean-Michel Baylet et François Hollande aurait pu virer aux éclats de voix ou du moins à l’explication de texte. François Hollande n’est pas un adepte des coups de poing sur la table. Mais l’annonce, ce week-end, de l’échappée solitaire (en dehors du mécanisme de la primaire) de Sylvia Pinel pouvait crisper les nerfs et plomber l’atmosphère. François Hollande s’est laissé convaincre (par le patron des socialistes, Jean-Christophe Cambadélis) de participer à une primaire pour limiter les candidatures à gauche. Et voilà que l’une de ses ex-ministres, proche de son ministre des Collectivités locales, se lance dans la course des présidentielles. En bon français, cela s’appelle un coup de Jarnac.

François Hollande pouvait piquer la mouche. Surtout que le même week-end, son (propre) premier ministre a fait un pas de plus vers une possible candidature en 2017. Une candidate déclarée et un candidat virtuel, cela fait beaucoup en moins de 48 heures. Manuel Valls a été convoqué, pour un déjeuner, une heure avant la rencontre entre François Hollande et Jean-Michel Baylet. Cette coïncidence avait de quoi inquiéter le ministre PRG. Ça sentait le recadrage.

Selon une source proche du ministre, la rencontre a été cordiale. Il faut dire que Jean-Michel Baylet a donné des gages. La candidature de Sylvia Pinel a été présentée comme un « soutien » au président sortant. Le discours de Jean-Michel Baylet se résume à une ligne « hollandaise ». Si le président sortant entre en campagne, Sylvia Pinel et le PRG se rangent derrière lui. Cet appui permet de donner l’image d’un Hollande rassembleur.

En revanche, si Arnaud Montebourg remporte la primaire, Sylvia Pinel continue.

A ce discours rassurant, Jean-Michel Baylet a ajouté un autre réconfort. Le ministre PRG a assuré qu’il n’entendait pas quitter le gouvernement.

François Hollande peut donc être tranquille. Le chef de l’Etat peut toujours et encore compter sur son dernier allié : le PRG.

Laurent Dubois (@laurentdub)

24 Nov

Sylvia Pinel recadre les soutiens PRG d’Emmanuel Macron

Le suspens va s’achever dans quelques jours. Samedi prochain, le 26 novembre, le PRG va annoncer sa position sur la présidentielle. Primaire ou pas primaire. Hollande ou candidature autonome. Le parti de Sylvia Pinel va voter et se positionner. L’hypothèse la plus probable est un « Ni-Ni » : ni primaire, ni candidature. Mais, en attendant, une tonalité générale ressort du dernier bureau national. Sylvia Pinel et son bras droit, Guillaume Lacroix rappellent à l’ordre  les « macroniens ». Verbatim.

Sylvia Pinel, présidente du PRG et Guillaume Lacroix, numéro 2 du parti. Photo Max PPP

Sylvia Pinel, présidente du PRG et Guillaume Lacroix, numéro 2 du parti. Photo Max PPP

« Le Front National progresse de manière dangereuse et n’a jamais été aussi proche du pouvoir…A droite, le candidat qui gagnera la primaire peut devenir le prochain président de la République« . Le dernier bureau national du PRG, mercredi 16 novembre, a été empreint de gravité. La présidente du parti, Sylvia Pinel a dessiné un tableau sombre. Mais les instances nationales des radicaux de gauche ne se sont pas contentés de faire des analyses et de dresser des constats.

« Emmanuel Macron ne veut pas rassembler la gauche »

Sylvia Pinel déplore « les prises de position en faveur d’Emmanuel Macron prises dans les médias par quelques parlementaires radicaux, au nom du PRG« .

Présent au bureau national, Jean-Michel Baylet n’a pas (vraiment) évoqué Emmanuel Macron. Le ministre de François Hollande s’est contenté de rappeler une évidence : « Emmanuel Macron n’est pas radical de gauche« . Jean-Michel Baylet a insisté sur un autre point : « la politique ce n’est pas l’opportunisme, c’est s’engager pour des valeurs« . On peut toujours voir dans cette ode au respect des valeurs un coup de griffe aux « macroniens » du PRG. Mais l’attaque n’est pas frontale.

En revanche, le numéro 2 du PRG , Guillaume Lacroix a été direct. Proche de Manuel Valls, le 1er président exécutif du PRG estime qu’ Emmanuel Macron utilise « le trouble d’une vague populiste » et se positionne comme un recours. Guillaume Lacroix pense que l’ancien ministre de l’Economie « ne veut pas rassembler la gauche. Il veut rassembler autour de lui. Il ne veut pas des partis. Il n’a d’ailleurs pas cherché à rencontrer des chefs de partis« .

Pour Guillaume Lacroix, la conclusion est évidente  : « le PRG a un devoir de responsabilité vis à vis de la gauche de gouvernement…il se doit se recentrer sur sa bannière« .

Hollande ou Valls mais pas Montebourg

« Gauche de gouvernement« .La gauche qui gouverne actuellement a comme président : François Hollande.

Une autre personnalité peut correspondre à la définition : Manuel Valls gouverne et appartient au PS.

Le samedi 26 novembre, le PRG devra préciser ce que sa direction appelle « gauche de gouvernement ».

Ce week-end, les radicaux de gauche vont devoir se positionner sans connaître la position de François Hollande ni les limites de l’audace de Manuel Valls.

Mais, en réalité, c’est entre les deux membres de l’exécutif que cela se joue. Pour le PRG, c’est soit Hollande (si le président sortant repart) soit Valls (si François Hollande abandonne).

Pas question de soutenir une personnalité de gauche qui a quitté le gouvernement. Exit Arnaud Montebourg.

Lors du bureau national, Annick Girardin a déclaré : ‘ »il ne faut pas participer à la primaire car ensuite le PRG devra soutenir celui qui l’emportera« .

Cette ligne trahit un certain pessimisme quant aux chances de victoire de François Hollande. Mais, surtout, Annick Girardin formule (à demi-mot) une vérité : pas question de soutenir Arnaud Montebourg.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

23 Nov

La présidente de la commission des affaires sociales obligée de suspendre un débat sur l’IVG

L’IVG s’invite dans la primaire de la droite avec une passe d’arme entre Alain Juppé et François Fillon. Mais le sujet débarque également violemment à l’Assemblée Nationale. Ce matin, mercredi 23 novembre, la commission des affaires sociales devait examiner un projet punissant l’entrave à l’IVG. Suite à l’intervention brutale et aux insultes de plusieurs députés Les Républicains, la présidente (PS) de la commission a dû suspendre les débats.

La députée Cathy Lemorton (Photo : AFP)

La députée Cathy Lemorton (Photo : AFP)

« On n’a jamais vu cela, des hurlements et des insultes, c’est du jamais vu dans notre commission ». Une membre de la commission des affaires sociales, la députée de Haute-Garonne Monique Iborra n’en revient toujours et parle d’une hystérie collective. L’examen d’une proposition de loi sur l’IVG (déposée par le PS) s’est transformé en véritable bataille rangée. Le texte portait sur l’extension du délit d’entrave au droit à l’IVG. La loi prévoit des sanctions (2 ans de prison et 30 000 euros) pour les « commandos » anti-IVG et autres pressions physiques ou téléphoniques. Il s’agit d’étendre ces sanctions au sites « pro-vies » qui dissuadent, sur le terrain numérique, les femmes de pratiquer une IVG.

Le rapporteur du texte n’a pas eu le temps de rentrer dans les détails. Alain Ballay, député de Corrèze, a été interrompu par son collègue de Marseille, le député LR Dominique Tian.

La tension est montée d’un cran avec des insultes proférées par le député Denis Jacquat à l’égard du rapporteur. 

Face à ce chahut et au refus des députés de droite de débattre de l’amendement, la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton a dû intervenir pour ramener le calme. Sans succès. Face à l’ampleur de la bronca, deux suspensions ont été décidées. Entre les deux suspensions, l’emblématique candidat de la primaire, Jean-Frédéric Poisson est entré dans la danse. Le député des Yvelines  (qui assimile l’IVG à la peine de mort ou à l’euthanasie) a tenu un conciliabule avec ses collègues de la commission des affaires sociales.

Face à l’obstruction de la droite, la présidente de la commission des affaires sociales a dû clore le débat.

Sur le fond, l’attitude des députés rejoint la ligne des sénateurs. Une extension du délit d’entrave au numérique s’est heurtée à un refus de principe et le texte n’a pas été examiné, en septembre dernier au Palais du Luxembourg.

Différence de taille. Les sénateurs ont brandi des arguments juridiques. Les députés préfèrent le « coup de poing ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

17 Nov

Le maire (PS) de Rodez Christian Teyssèdre rejoint Emmanuel Macron

Christian Teyssèdre, maire de Rodez. Photo : @AFP Eric Cabanis

Christian Teyssèdre, maire de Rodez. Photo : @AFP Eric Cabanis

INFO-BLOG POLITIQUE FRANCE 3 MIDI-PYRENEES. C’est le premier soutien de poids parmi les maires d’Occitanie. Le premier magistrat de Rodez et président de Rodez Agglomération, Christian Teyssèdre rejoint Emmanuel Macron. Ce n’est pas une surprise. Christian Teyssèdre ne cachait pas son intérêt pour la personnalité et le parcours de l’ancien ministre de l’Economie. Mais le maire de Rodez franchit un pas supplémentaire après l’officialisation de la candidature d’Emmanuel Macron. Christian Teyssèdre déclare au Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées :

Je soutiens Emmanuel Macron et je participerai à sa campagne

Christian Teyssèdre a donné sa signature dans le cadre des fameux « 500 parrainages ». Des parrainages indispensables pour participer à l’élection présidentielle. Selon nos informations, Emmanuel Macron dispose, pour le moment et sur l’ensemble de la France, de 200 parrainages.

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Nov

Gérard Bapt (PS) candidat à sa propre succession aux législatives

INFO LE BLOG POLITIQUE DE FRANCE 3 – Le député de Haute-Garonne, plus ancien député de France, a mis fin au suspense : il est candidat à l’investiture PS sur la deuxième circonscription et à sa propre succession à l’Assemblée Nationale. Face à lui, dans son propre camp, ça se bouscule.

Gérard Bapt (photo : MaxPPP)

Gérard Bapt (photo : MaxPPP)

Gérard Bapt repart au combat. Le député de la 2ème circonscription de la Haute-Garonne a indiqué au Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées qu’il va solliciter une nouvelle fois l’investiture du parti socialiste pour les législatives de 2017. Le dépôt des candidatures auprès de la fédération départementale du PS s’est ouvert lundi 14 novembre et sera clos le vendredi 18 novembre.

Malgré une résolution « anti-Bapt »

Elu depuis 1978 (avec une interruption entre 1993 et 1997), Gérard Bapt va donc solliciter l’investiture pour son 9ème mandat (après ses victoires en 1978, 1981, 1986, 1988, 1997, 2002, 2007 et 2012). Pourtant, parmi ses « amis » socialistes, beaucoup l’auraient bien poussé vers une « retraite parlementaire bien méritée ».

Ainsi, en septembre dernier, le PS de Haute-Garonne avait-il adopté une « résolution anti-Bapt ». Un texte qui exige des candidats à l’investiture PS dans le département qu’ils s’engagent à ne faire que 3 mandats (15 ans). Mais le texte n’est pas très clair : il ne peut s’appliquer rétroactivement.

De plus, le texte de la fédération du PS 31 est une simple résolution, sans portée statutaire. Pour acquérir une portée « normative », impérative ou simplement contraignante, la résolution adoptée en conseil fédéral doit être validée au niveau national. Selon nos informations, Gérard Bapt a eu une discussion avec les instances nationales de son parti. Le député de la Haute-Garonne a obtenu des garanties. La résolution du PS 31 va rester lettre morte. Un proche de Jean-Christophe Cambadélis précise : « si on doit appliquer cette prétendue règle, Jean-Marc Ayrault, Jean-Marie Le Guen ou même Camba ne pourraient pas être candidats en Haute-Garonne. Ceux qui ont poussé ce texte se croient dans le cadre d’une élection départementale« .

Etienne Morin, candidat « officiel » ?

En coulisses, des socialistes au bras long se sont activés pour pousser la candidature d’Etienne Morin, prof d’économie. C’est lui qui sera en quelques sortes le « candidat officiel » face à Gérard Bapt dans la bataille pour l’investiture socialiste. Un candidat officiel qui est dans la ligne majoritaire de la fédération haute-garonnaise : le courant Montebourg. Etienne Morin bénéficie également du soutien précieux et puissant d’un membre du cabinet du président du département de la Haute-Garonne : Henri Matéos.

Depuis l’élection du nouveau conseil départemental, en 2015, les affaires du PS 31 se règlent (largement) au sein de l’hôtel du département. L’appui d’Henri Matéos vaut « label » fédéral.

Dans l’entourage du député sortant, on s’est inquiété de voir se multiplier ces derniers mois les nouvelles cartes d’adhérents dans les sections de la circonscription. De quoi « gonfler » le vote Morin ? Mais Gérard Bapt semble avoir fait ses comptes et ne pas être trop inquiet de l’issue : il compte de nombreux fidèles parmi les militants socialistes dont beaucoup saluent sa force de travail parlementaire, notamment sur les dossiers de la santé.

Selon l’entourage du député de la Haute-Garonne, les instances nationales sont également favorables à une nouvelle candidature de Gérard Bapt. Deux raisons. La première est liée au bilan. Gérad Bapt est connu et reconnu pour son assiduité mais surtout pour son action sur des dossiers médicaux médiatiques : Mediator, Bisphénol…

La seconde raison est beaucoup plus politique. Gérard Bapt est proche de Manuel Valls. Il assiste aux déjeuner des « Réformateurs », le courant du premier ministre. Pour le locataire de Matignon, ce n’est pas le moment de perdre un soutien. Manuel Valls se prépare à une éventuelle candidature à la présidentielle. Emmanuel Macron va entrer dans la course à l’Elysée. L’officialisation de sa candidature est une question de jour et ses troupes reçoivent déjà le matériel de campagne pour aller sur les marchés. Dans ce contexte, Gérard Bapt peut espérer un de Paris… contre les instances départementales du PS 31.

Des candidats déclarés, d’autres qui renoncent, des incertitudes

Y aura-t-il d’autres candidats socialistes face à Gérard Bapt et à Etienne Morin ? Certains s’étaient déclarés candidats, comme Emmanuel Auger, ancien président du Comité de Ville (le regroupement de toutes les sections socialistes de Toulouse) et proche collaborateur de Jacques Oberti, le président du Sicoval (communauté de communes du sud-est toulousain). Mais il indique ce mardi au Blog Politique qu‘il se range derrière la candidature de Gérard Bapt qu’il soutiendra, « le seul à pouvoir sauver la circonscription pour la gauche ». 

Didier Cujives, le maire de Paulhac et conseiller départemental, confirme ce mardi au Blog Politique qu’il va se lancer dans la bataille. Ce proche d’Arnaud Montebourg se dit « plus que jamais candidat ».

Jean-Jacques Mirassou (ancien élu à la mairie de Toulouse et ancien sénateur) ménage quant à lui le suspense : « Je ferai connaître ma position aux militants socialistes avant d’en parler à la presse » a-t-indiqué au Blog Politique ce mardi. Selon nos informations, Jean-Jacques Mirassou faisait dépendre sa candidature d’un retrait de Gérard Bapt. L’ancien sénateur pourrait se redéployer sur la 7ème circonscription.

Enfin de son côté, Jean-Paul Makengo, ancien adjoint de Pierre Cohen au Capitole et ex-conseiller régional, un temps très intéressé, indique au Blog Politique ce mardi qu’il renonce à briguer l’investiture PS en raison de ses nouvelles activités professionnelles.

Fabrice Valéry (@fabvalery) et Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Nov

Législatives : le retrait surprise de la députée PS de l’Ariège Frédérique Massat

Une nouvelle surprenante. La députée de l’Ariège et présidente de la commission des Affaires Economiques n’est pas candidate à sa propre succession. Frédérique Massat quitte la scène parlementaire. Après l’Aveyronnaise. Marie-Lou Marcel, c’est la seconde députée PS de la région qui renonce à un mandat législatif en une semaine.

Frédérique Massat (Photo : MaxPPP)

Frédérique Massat (Photo : MaxPPP)

L’annonce prend la forme d’une lettre aux militants. Une lettre dans laquelle la future-ex députée invoque « un renouvellement…nécessaire (et) bénéfique (qui) contribuera à dissuader nos concitoyens de se laisser tenter par des candidatures populistes« .

Les motifs du retrait alimentent les commentaires et intriguent. Dans les rangs des député(e)s socialistes de Midi-Pyrénées, la surprise est totale. Le député de la Haute-Garonne, Gérard Bapt est très étonné. Même réaction du côté du Tarn-et-Garonne et de la rapporteure du budget. Valérie Rabault doit venir, dans les prochains jours, présenter aux militants de l’Ariège le budget. Elle n’a eu connaissance d’aucun signe annonciateur d’un (quelconque) retrait de Frédérique Massat.

La semaine dernière, la députée (ex-socialiste) de la Haute-Garonne, Monique Iborra a voyagé aux côtés de l’autre député PS de l’Ariège, Alain Fauré. Mais là encore aucun indice pendant l’heure de vol entre Toulouse et Paris.

La permanence parlementaire de Frédéric Massat confirme l’existence de la lettre adressée aux militants et l’annonce d’un retrait de la vie parlementaire. Sans donner de détail. Le portable de la députée de l’Ariège est sur « boite vocale ». Il faut donc se contenter (pour le moment) de la version officielle.

Une version officielle qui peine à convaincre. Comme le précise, en OFF, un élu de gauche : « le renouvellement dans l’Ariège, ce serait nouveau« . Un autre, toujours en OFF, s’interroge à haute voix : « Il doit y avoir une autre raison. C’est pas possible. Généralement, on se retire quand on a peur d’être battu. Mais là dans l’Ariège, même si les élections départementales ont été difficiles pour le PS et que Frédérique Massat a été battue,  je ne vois pas le risque« .

Dans la droite ariégeoise, c’est la même tonalité : « le renouvellement et le risque populiste, c’est du pipot ».

La décision de Frédérique Massat conserve une part de mystère. Mais une chose est certaine. La nouvelle ne laisse pas indifférent et un autre fait est transparent : le parti socialiste perd une de ses figures.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Nov

Jean-Michel Baylet prêt à rallier Emmanuel Macron si…

Ce vendredi 4 novembre, Emmanuel Macron est dans le Sud-Ouest, à Toulouse. Mais, avant de traverser la Loire, l’ancien ministre de l’Economie a pu profiter d’une spécialité locale : le PRG. Avant son arrivée en Haute-Garonne, la figure historique des radicaux de gauche a affirmé qu’il est prêt à rejoindre Emmanuel Macron. Selon plusieurs sources, Jean-Michel Baylet a déclaré qu’en cas d’échec de François Hollande à la primaire, son choix est fait. François Hollande éliminé, c’est l’ancien ministre de l’Economie qui deviendra le nouveau champion de Jean-Michel Baylet.

Emmanuel Macron et et Jean-Michel Baylet AFP PHOTO : Thomas Samson

Emmanuel Macron et et Jean-Michel Baylet AFP PHOTO : Thomas Samson

Ce ralliement conditionnel (mais très clair) ne va pas forcément plaire à l’Elysée. Jean-Michel Baylet  changera de boutique uniquement en cas de dépôt de bilan du côté de François Hollande. Mais le simple fait d’évoquer l’hypothèse montre que Jean-Michel Baylet n’est pas très confiant dans les chances du président sortant. Au sein même du PRG, une conversion « macronienne » ne va pas non plus faire que des heureux. Comme le précise un proche de Jean-Michel Baylet : « je ne sais pas pourquoi, peut-être un complexe intellectuel mais Sylvia Pinel est totalement anti-Macron« .

Un cadre du PRG évoque un désaccord entre Jean-Michel Baylet et la nouvelle présidente du parti. Jean-Michel Baylet est convaincu que Sylvia Pinel doit participer à la primaire organisée par le PS. L’ancienne ministre ne souhaite pas descendre dans l’arène. Un soutien à Emmanuel Macron viendrait ajouter de la friture sur la ligne. En tout cas, Sylvia Pinel peut compter sur des alliés objectifs. La présidente du PRG n’est pas la seule à voir d’un mauvais œil un tandem Baylet-Macron. Au sein des radicaux de gauche, la perspective passe mal :

Macron a le soutien de pas mal d’élus et de parlementaires PRG. La majorité des troupes le soutient. Mais si Jean-Michel Baylet débarque certains vont dire à Macron : c’est lui ou nous. Baylet c’est pas raccord avec son image de modernité et de nouveauté ».

Un soutien de Macron va dans le même sens :

Franchement Baylet ça n’apporte rien à Emmanuel. Au contraire. C’est plutôt un épouvantail. L’intérêt du PRG c’est le réseau des élus locaux et des parlementaires. Emmanuel n’a pas besoin de Baylet pour les avoir. D’ailleurs franchement il les a déjà. Il a de nombreux soutiens au PRG ».

Pour un familier de Jean-Michel Baylet, l’hypothèse Macron n’est pas surprenante. Elle répond à une nécessité politique et correspond au tempérament du ministre de François Hollande : « Jean-Michel est ficelé et il a horreur de ça. Il s’est tellement engagé aux côtés de Hollande qu’il ne veut pas que son sort soit lié au sien« .

Laurent Dubois (@laurentdub)