Les journalistes irritent les politiques. Ce n’est pas nouveau. Mais on assiste à une belle poussée allergique. Sur son Blog, le député des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany, a trouvé la racine du Mal dont souffre François Hollande : le goût des journalistes pour l’argent. Lors de sa visite sur Toulouse, un proche du président, le ministre de l’agriculture a pointé une autre tare journalistique : la myopie et l’attrait pour les choses insignifiantes. Avec un joli sens de la formule, tirée de sa propre expérience, Stéphane Le Foll qualifie cette « pathologie » de « syndrome de la pelouse ». Explication.
La publication du livre d’entretien entre François Hollande et deux journalistes déchaîne les critiques et les propres soutiens du président se disent consternés. Comment un tel dérapage incontrôlé a-t-il-pu se produire ? François Hollande a accepté de ne pas relire le manuscrit avant sa publication. Comment expliquer une telle légèreté irresponsable ?
Pour le député PS des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany l’explication est simple. François Hollande est victime des journalistes. Il est tombé dans un piège tendu par des journalistes avides de faire de l’argent sur le dos du président :
Je veux dire un mot de la prestation de ces 2 journalistes, que je ne connais pas. Ils vont gagner beaucoup d’argent, tant mieux pour eux, tant pis pour la morale. Ils savent très bien, ils savaient depuis le début qu’ils gagneraient d’autant plus d’argent qu’ils pousseraient le Président à la faute. Alors ils l’ont poussé, poussé, poussé… et il est tombé, tombé, tombé dans le piège.
Les honnêtes travailleurs accumulent les heures supplémentaires pour arrondir leurs fins de mois. Mais deux journalistes ont trouvé un filon beaucoup moins fatiguant et bien plus rémunérateur : publier des entretiens avec le chef de l’Etat. En plus le cadre de travail n’a rien avoir avec l’atelier d’une usine ou un bureau dans une PME : les Ors du Palais de l’Elysée.
C’est évident. Il faut le dire haut et fort : la tempête politique qui s’abat sur François Hollande est une (triste) affaire de rapacité financière. Et encore le chef de l’Etat a eu de la chance. Il aurait pu être confronté à une autre tare journalistique : le « syndrome de la pelouse ». C’est un mal diagnostiqué par Stéphane Le Foll.
Lundi 24 octobre, Stéphane Le Foll a profité d’une visite ministérielle pour faire un arrêt dans la fédération PS de la Haute-Garonne. Face aux militants, il a livré un diagnostic tiré de son expérience au ministère de l’Agriculture. Un diagnostic qui se résume à un constat : les journalistes ont une vision étroite.
Lors des journées du Patrimoine, Stéphane Le Foll fait de vrais efforts. Il ouvre ses portes mais il offre également des animations. Des oies et moutons gambadent sur les pelouses et un berger fait une démonstration avec un chien. Evidemment, tout cela laisse des traces sur les espaces verts du ministère. Des mottes sautent et le jardinier a du travail pour tout remettre en ordre.
Que retiennent les journalistes ? Les mottes en l’air et l’état de la pelouse. La joie des visiteurs, les oies et les moutons passent à la trappe. Pas un mot. Aucune ligne. Et un coup de projecteur sur l’état de la pelouse. Les journalistes sont vraiment insupportables. Âpres au gain quand il s’agit de faire de l’argent sur le dos du président, ils sont avares de superlatifs et d’enthousiasme vis-à-vis du ministre de l’agriculture.
Le monde politique se porterait bien mieux sans ces foutus journalistes.
Laurent Dubois (@laurentdub)