1,98% des voix et direction Manuel Valls. A peine les résultats connus, Sylvia Pinel a annoncé son ralliement à l’ancien premier ministre. Le scénario était prévisible et même prévu. En revanche, la grande surprise, c’est Benoît Hamon. Une défaite de Manuel Valls est possible. Pour ne pas dire probable. Le PRG risque de devoir soutenir (contraint et forcé par les règles de la primaire) le vainqueur, Benoît Hamon. Cette perspective sème le trouble au sein des radicaux de gauche.
« Aucune surprise, elle aurait pu attendre une demi-heure de plus. C’était précipité. Mais ce n’est pas grave« . Pour un cadre du PRG, le ralliement de Sylvia Pinel à Manuel Valls était couru d’avance. Ce responsable ne franchit pas un pas supplémentaire en prétendant que c’était le but. Participer uniquement pour se rallier et apporter un soutien à Manuel Valls. Mais, une chose est certaine. La proximité entre Manuel Valls et la direction du PRG est évidente. Le numéro 2 du parti, Guillaume Lacroix a longtemps travaillé aux côtés de l’ancien premier ministre. Sylvia Pinel ne cache pas sa détestation envers Emmanuel Macron. Mais la présidente du PRG ne fait pas (non plus) mystère de sa compatibilité politique et personnelle avec Manuel Valls.
En revanche, ce qui n’était pas écrit, c’est l’irruption du trublion Hamon. Au lendemain du 1er tour, Manuel Valls se retrouve en position délicate. L’ancien premier ministre aborde le second tour avec un double boulet : une arithmétique défavorable (7 points de retard et des réservoirs de voix faibles) et une mauvaise dynamique politique. Ce schéma est totalement contraire aux prévisions de Sylvia Pinel. Dans les instances nationales de son parti, Sylvia Pinel n’a pas cessé de clamer sa conviction : Valls va gagner car il ne peut pas perdre.
Au moment de s’engager dans la primaire, une partie du parti a mis en garde Sylvia Pinel. Attention. Les statuts de la primaire exigent de soutenir le vainqueur. Si Arnaud Montebourg gagne ou si Benoît Hamon l’emporte, il faudra soutenir cette gauche socialiste. C’est impossible. Plusieurs cadres et élus PRG revendiquent une ligne sociale-libérale. Une ligne réaffirmée par Sylvia Pinel lors des débats télévisés de la primaire. Une ligne incompatible avec le positionnement idéologique d’un Montebourg ou d’un Hamon.
Un cadre du PRG déclare :
On ne pourra jamais se mettre derrière Hamon. J’ai reçu des appels de plusieurs élus du parti qui ne veulent pas prendre ce risque et qui préfèrent aller chez Macron. Ce qui se passe est calamiteux pour le PRG. Franchement, tout est possible. Le PS risque de ressortir explosé de la primaire mais le PRG est également en danger. Une victoire de Hamon peut permettre de clarifier les positions des uns et des autres. Mais cela peut également accélérer les ralliements à Macron.
Le PRG n’a plus de candidat en piste pour le 2nd tour. Mais, le parti est, plus que jamais, concerné par les résultats de la primaire.
Laurent Dubois (@laurentdub)