Une passation de témoin en forme de joint. Sylvia Pinel met ses pas dans ceux de Jean-Michel Baylet. La candidate PRG à la primaire de 2017 reprend le flambeau de l’ancien candidat à la primaire de 2011 : la légalisation du cannabis. Le thème a valu une bouffée de notoriété à l’actuel ministre de François Hollande lors de la précédente primaire. Sylvia Pinel reprend, à son compte, un sujet qui devient un véritable marqueur des radicaux de gauche.
Le score de Jean-Michel Baylet a la primaire de 2011 n’a rien de stupéfiant : 0,64%. Mais la participation du patron du PRG s’est tout de même soldée par un bilan positif. Jean-Michel Baylet a gagné en notoriété nationale et en surface médiatique. Ce succès est (principalement) du à une question sociétale : la légalisation du cannabis. Visiblement, Jean-Michel Baylet a compris l’intérêt et la portée du filon. Une fois les primaires terminées, le président du PRG a continué à prôner la cause. Ainsi, en juin 2012, Jean-Michel Baylet plaide, sur l’antenne de RTL, pour la vente du cannabis en Pharmacie :
Je considère qu’il faut légaliser le cannabis. Ma proposition, c’est de le vendre en pharmacie. C’est contrôlé, c’est de la bonne qualité et c’est dosé de façon un peu moins forte
Sylvia Pinel est moins précise que Jean-Michel Baylet. La candidate PRG à la primaire évoque une légalisation « encadrée », sans donner plus de détails. Sylvia Pinel reste sur un constat et une position de principe :
Est-ce qu’on continue à rester sans rien faire et à se voiler la face ? Aujourd’hui la légalisation du cannabis, c’est finalement une question de santé publique, parce qu’on sait très bien que les drogues consommées sont souvent trafiquées…Elles sont dangereuses
En 2012,un an après la primaire, François Hollande est élu et entre à l’Elysée. Jean-Michel Baylet réaffirme sa position alors qu’il est membre d’une majorité qui dispose de l’Assemblée et de ministres au gouvernement. C’est un veto de la part de ses alliés et la légalisation est enterrée. En 2017, une victoire de la gauche à la présidentielle est fortement aléatoire et même improbable. Sylvia Pinel risque de subir le même sort que son prédécesseur à la primaire : des propos de campagne qui restent des propos de campagne.
Laurent Dubois (@laurentdub)