Les annonces continuent à un rythme soutenu. Avant la trêve des confiseurs, les candidats à la primaire de la gauche affichent leurs équipe de campagne. Le 14 décembre, Manuel Valls a révélé son comité de soutien. Un comité auquel appartient la présidente de Région, Carole Delga. Une semaine après, ce mercredi 21 décembre, c’est au tour de Vincent Peillon de dévoiler son organigramme. L’ancien ministre et député de la Haute-Garonne Kader Arif va occuper la fonction de conseiller auprès du candidat.
L’Occitanie est particulièrement bien représentée. Le 1er fédéral de la plus importante fédération PS de la Région, Sébastien Vincini est en charge de l’organisation et des déplacements. Le député de l’Hérault, Sébastien Denaja est un des porte-paroles de Vincent Peillon. La Tarn-et-garonnaise Valérie Rabault s’occupe de l’Economie et des Finances. La députée de la Haute-Garonne, Martine Martinel, est chargée de la culture et le député européen, Eric Andrieu, est le « monsieur agriculture » de l’équipe.
En haut de l’organigramme, au milieu des personnalités d’Occitanie, Kader Arif occupe une place à part. L’ancien ministre est présenté comme le conseiller de Vincent Peillon.
Ce titre est plus qu’un titre. C’est un véritable message politique. Kader Arif a été un ministre de Manuel Valls. L’ancien secrétaire d’Etat aux anciens combattants a été « démissionné » suite à une affaire judiciaire impliquant ses proches. Mais le passage de Kader Arif au gouvernement ne l’a pas transformé en vallsiste. La preuve irréfutable est apportée par son intégration dans l’équipe de campagne de Vincent Peillon.
Jospinien de souche, Kader Arif rejoint un candidat anti-Valls.
Selon plusieurs sources, la candidature Peillon est lancée par des » Hollandais anti-Valls ». Un responsable socialiste déclare :
Chez les Hollandais, Stéphane Le Foll en tête, on estime que Valls a planté Hollande et c’est impardonnable. Le silence de Le Foll est éloquent. Il refuse de soutenir officiellement un candidat. Mais il est très en colère. Avec d’autres, il a sorti Peillon de son hibernation et il le met dans les pattes de Valls.
François Hollande n’a pas de relations privilégiées avec Kader Arif. Dans le fameux livre-confession « Un président ne devrait pas dire ça« , le chef de l’Etat traite (même) son ancien ministre de « boulet ». Le ralliement de Kader Arif à Vincent Peillon ne traduit pas un « Hollandisme » viscéral. Comme le précise un proche de Lionel Jospin :
Kader Arif n’a pas de cheminement particulier avec Vincent Peillon. Peillon a été vaguement jospiniste. Mais c’est loin et c’est tout. En fait, c’est un ralliement conjoncturel. Il fallait bien que Kader soit quelque part.
C’est bien connu. En politique, les racines n’ont pas besoin d’être profondes pour exister.
Laurent Dubois (@laurentdub)