15 Mai

Déconfinement : la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, demande la gratuité des autoroutes

La présidente (PS) du conseil régional d’Occitanie, Carole Delga, interpelle les sociétés autoroutières. Carole Delga demande la gratuité des péages pour aider les départs en vacances.

Carole Delga. Présidente du conseil régional d’Occitanie. Photo : Max PPP

Carole Delga multiplie les initiatives pour sortir le tourisme du déconfinement. La présidente de la région Occitanie propose (notamment) de créer un chèque tourisme. L’enjeu économique est essentiel. Plus de 96 000 emplois sont concernés. Le tourisme représente 10,3% du PIB régional.

Ces résultats se concentrent sur une période : l’été. Pour sauver la saison, Carole Delga demande aux Occitans de privilégier les plages et les massifs montagneux de la région. Mais la présidente du conseil régional formule une autre proposition. Carole Delga demande aux sociétés autoroutières et à l’Etat de « lever les barrières » c’est-à-dire la gratuité des péages.

Elle estime que cette mesure exceptionnelle aidera les Français à partir en vacances.

La gratuité aurait forcément un impact sur le chiffre d’affaires des sociétés d’autoroutes. Mais le budget de l’Etat serait également concerné. Les finances publiques perçoivent 40% des recettes des autoroutes concédées. Cela représente environ 5 milliards d’euros par an.

Selon nos informations, le ministère des Transports n’est pas informé de la demande de Carole Delga.

Dans le Nord et l’Est de la France, l’initiative de la présidente du conseil régional prend une autre tournure. Dans ces régions, les autoroutes ont été vendues par l’Etat. La réponse à la demande de Carole Delga ne peut venir que d’un opérateur privé.

Une source, proche de Vinci Autoroute, affirme qu’une réponse positive est « plus qu’improbable ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

14 Mai

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, veut « Déconfiner » les Municipales et un vote en juin

[Verbatim] Pour le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, le déconfinement doit être étendu aux Municipales. Le scrutin doit pouvoir se tenir en juin prochain.

Jean-Luc Moudenc. Maire (LR) de Toulouse. Photo : MaxPPP

Les commerces sont rouverts et les Français retrouvent le chemin du travail. Le maire (LR) de Toulouse estime que le déconfinement doit également s’appliquer aux municipales. « Dès l’instant ou tout rouvre peu à peu, cela paraît curieux de ne pas pouvoir ouvrir un bureau de vote avec des mesures sanitaires » a déclaré Jean-Luc Moudenc sur le plateau de Public Sénat.

Cela paraît curieux de ne pas pouvoir ouvrir un bureau de vote

La tenue du 1er tour, en mars dernier, a laissé des traces. Des scrutateurs ont été infectés. Des maires ont été emportés par le Covid. Plusieurs recours ont été déposés pour demander une annulation du vote.

Le contexte épidémique a changé. Mais un nouveau vote n’est pas évident.

Selon Jean-Luc Moudenc, les esprits sont prêts.

Le maire de Toulouse (et candidat aux muncipales) préside l’association des élus des grandes villes. Pour lui, « une majorité d’élus de France Urbaine ( ndlr : l’association présidée par Jean-Luc Moudenc) considère que ce second tour doit se tenir en juin« .

Le second tour doit se tenir en juin

Le président de France Urbaine précise toutefois que « la condition absolue » est « la sécurité sanitaire« . Jean-Luc Moudenc souligne un point : « tout est suspendu à l’avis du conseil scientifique annoncé pour le 23 mai ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

10 Mai

Haute-Garonne : quand le Déconfinement exacerbe les tensions politiques

La ville de Cugnaux prépare le déconfinement dans une ambiance électrique. Majorité et opposition municipales se déchirent. La distribution des masques attisent également les tensions entre la présidente du conseil régional et la majorité parlementaire.

Photo : MaxPPP

La commune de Cugnaux prépare activement le déconfinement. «  Nous avons commandé plus de 18 000 masques. Chaque habitant recevra nominativement son masque par courrier dès la semaine prochaine prochaine. Nous rouvrirons les 5 groupes scolaires, soit 10 écoles dès la semaine prochaine. Nous avons mis en oeuvre de gros moyens pour accueillir les élèves dans le cadre du protocole sanitaire  » souligne l’adjointe au maire, Alexandra Arabia.

La logistique se met en place pour le jour J, le 11 mai prochain. Mais, pour l’opposition, il manque une chose : la concertation. La préparation  de l’envoi des masques a mis le feu aux poudres.

L’opposition s’indigne. Elle se dit exclue. Un des représentants, Philippe Guérin parle de « petitesse » et de « sectarisme ».

« Depuis le début du confinement, nous proposons notre aide au maire et lui demandons de nous informer des mesures prisesAprès avoir longuement insisté nous avons reçu deux mails d’informations succincts. Et nous apprenons sur Facebook que la majorité communique sur la mise sous plie des masques aux côtés du personnel personnel. N’étant pas candidat aux municipales nous ne pouvons pas être taxé de récupération » déclare Philippe Guérin.

Pour la majorité, il s’agit d’une fausse polémique. « Notre priorité est totalement centrée sur la gestion de crise. Je trouve regrettable que, comme à l’accoutumé Monsieur Guérin se positionne dans une posture de politique politicienne » estime Alexandra Arabia.

Les masques attisent les tensions et pas uniquement dans les communes. En version  lavable ou chirurgicale, ils déclenchent des escarmouches entre la majorité parlementaire et la présidente socialiste du conseil régional.

 


Au niveau régional comme à Cugnaux,  les protections en tissus ou chirurgicales font tomber les masques sur des tensions qui existaient…avant le confinement.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Mai

Hautes-Pyrénées : démission d’une responsable « historique » d’En Marche

Marie-Agnès Staricky a fondé le comité local d’En Marche à Lourdes. Elle démissionne car elle ne se reconnait plus dans les valeurs d’un mouvement qu’elle a contribué à créer dans les Hautes-Pyrénées.

Photo : MaxPPP/Tanguy

Une responsable « historique » d’En Marche dans les Hautes-Pyrénées claque la porte de son parti.

 » J’ai rejoint En Marche dès l’été 2016, à cette époque nous étions très peu à croire au projet d’Emmanuel Macron. Dans la foulée, j’ai créé à Lourdes, le premier comité local. Pour les législatives 2017, j’ai été investie par LREM et j’ai obtenu un score très honorable de 54% sur Lourdes  » souligne Marie-Agnès Staricky.

Nous étions très peu à croire au projet d’Emmanuel Macron

Mais ce parcours appartient au passé. Marie-Agnès Staricky démissionne.  » Le mouvement lancé par Emmanuel Macron s’est éloigné de sa vocation d’être le fer de lance de cette promesse de « Révolution » (ndlr : titre du livre programme du candidat Macron). Il semble s’être transformé en machine politique qui déconcerte ceux qui aspiraient à être acteurs…et se retrouvent spectateurs de décisions prises par d’autres selon des méthodes et des logiques…contraires aux valeurs originelles  » explique la désormais ex-Marcheuse.

En Marche s’est éloigné de sa vocation

Cette décision n’est pas vraiment une surprise. Au moment des municipales, la responsable d’En Marche à Lourdes a écrit aux délégué général de son parti, Stanislas Guérini. Marie-Agnès Staricky dénonçait l’opacité de la procédure pour les candidatures au scrutin de mars dernier.

Ce n’est pas le première fois que le parti d’Emmanuel Macron subit le départ d’un responsable local. Il existe un précédent dans le Tarn avec la démission du référent. Une démission qui a, d’ailleurs, été suivie de la démission collective de l’ensemble du comité départemental.

Outre le caractère « massif » des défections, il existe une autre différence entre la situation tarnaise et celle des Hautes-Pyrénées.

La décision de l’ex responsable du comité de Lourdes intervient dans un contexte national particulièrement compliqué pour En Marche. La création d’un groupe parlementaire « dissident » à l’Assemblée Nationale pourrait faire perdre la majorité absolue à Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

06 Mai

Municipales à Toulouse : front uni à gauche mais jusqu’où ?

Et soudain la gauche toulousaine fit à nouveau front commun. C’était lors du dernier conseil municipal du 29 avril consacré à la crise sanitaire. Un présage d’union si un premier tour se rejouait en septembre ? Un programme commun pourrait-il s’écrire pour « l’après » ?

Le 4 avril dernier, la façade du Capitole illuminée en bleu en hommage aux personnels soignant mobilisés durant la pandémie. Photo Xavier De Fenoyl MaxPPP

Avant même le conseil municipal du 29 avril dernier, le ton était donné dans un communiqué commun. Une opposition unie, PS, EELV, Génération(s) et Communistes, déclare vouloir préparer l’assemblée dans un « esprit constructif et républicain » pour « renforcer l’action de la ville face à la crise sanitaire ». Une gauche municipale qui propose des mesures face à l’épidémie avant d’ajouter :

 

Nous ne sommes dupes de rien. Nous n’oublions pas les conséquences de six ans de gestion de la majorité de Jean-Luc Moudenc sur le tissu social, éducatif, associatif toulousain, affaibli au moment d’affronter cette crise. Nous n’oublions pas la servitude déclarée et l’alignement sur un gouvernement répressif, directif et sourd aux revendications sociales. Lorsque le temps du débat public local reviendra, nous ne manquerons pas de rappeler tout cela. »

 

Union dès un éventuel nouveau 1er tour ?

« Sans dire bien évidemment qu’il profite de la crise sanitaire, parce qu’elle ne profite à personne, Jean-Luc Moudenc joue actuellement le rôle de protecteur de la population, celui qui gère. Et il communique beaucoup là-dessus » explique Pierre Cohen. « Nous lui avons proposé de créer une cellule d’anticipation de sortie de confinement où tous les groupes seraient représentés. Mais il n’a pas donné suite » regrette le leader local de Génération(s).

En attendant le groupe toulousain de Génération(s) continue de travailler de concert avec Antoine Maurice, EELV et Archipel Citoyen que ce soit à la mairie ou au conseil de métropole. A tel point que Pierre Cohen envisage sans détour une liste commune dès le premier tour, si premier tour il devait y avoir à nouveau. Du côté d’Archipel, le processus de désignation des candidats ayant été validé très collégialement la chose n’est pas aussi simple à réaliser.

Ensemble face au virus et après ?

Mais Antoine Maurice le reconnaît volontiers : « dès le soir du 1er tour, nous avions abouti très vite à nous entendre avec Pierre Cohen ». Pour la tête de liste Archipel Citoyen, il est important d’envoyer un message de rassemblement. « Notre projet écologiste avait cette vocation et l’a permis ». Qu’en est-il des socialistes alors emmenés par Nadia Pellefigue ? « Un accord avait commencé à être posé avec elle au lendemain du 1er tour, mais nous n’avons pas eu le temps de le conclure » explique diplomatiquement Antoine Maurice. Autrement dit, Nadia Pellefigue ne se ferme aucune porte.

« Le dernier échange SMS que nous avons eu remonte à plus d’un mois » reconnaît la candidate socialiste. Pour elle, un travail de l’ensemble de la gauche actuellement au conseil municipal ne signifie en rien un rapprochement de toutes les listes de gauche. « Je ne traduirai pas nos propositions communes face à la crise sanitaire par liste commune aux municipales » précise-t-elle d’emblée. La vice-présidente en charge de l’économie au Conseil Régional se dit pour l’heure toute à sa mission d’aide aux entreprises et aux travailleurs en difficulté.

Programme commun ou pas ?

« De toute façon ce que nous serons en mesure de proposer aux citoyens en sortie de crise doit dépasser le cadre d’un simple programme » élude la candidate au Capitole. « Notre projet écologiste est plus que jamais d’actualité et il a permis déjà un large rassemblement » rappelle Antoine Maurice. « Il faudra plus que jamais se retourner vers les besoins des gens » prévient Pierre Cohen.

Et leur adversaire sortant peut-il lui aussi revoir sa copie ? « Jean-Luc Moudenc engage actuellement des actions nécessaires. A cette étape, s’il s’en tient à son rôle, il ne pose pas de vision » commente Nadia Pellefigue. Alors peut-il y avoir un programme commun, forcément modifié, à opposer par la gauche à celui de l’actuel maire ?

Sans certitude, Antoine Maurice se dit toutefois « confiant ». Il faudra évidemment en discuter avec l’Assemblée militante d’Archipel qui pour l’heure se réunit en visioconférence toutes les trois semaines. Mais qu’en est-il des rapports difficiles, voire inexistants, entre Pierre Cohen et Nadia Pellefigue ? « On fonctionne bien avec Archipel Citoyen. En dehors des conseils municipaux et communautaires, nous avons moins de relations avec le PC et le PS » reconnaît volontiers Pierre Cohen.

Un électorat incertain

Et les électeurs dans tout ça ? Ceux qui s’étaient rendus aux urnes en mars, moins nombreux que d’habitude, coronavirus oblige, avaient placé Antoine Maurice en deuxième position derrière le maire sortant. Difficile de dire si la crise sanitaire aura un effet sur un scrutin au déroulement et à la date encore inconnus. Nadia Pellefigue ne se prononce pas. Antoine Maurice et Pierre Cohen s’accordent sur un point. Pour eux, la balance peut pencher dans les deux sens : soit une prise de conscience citoyenne de l’impérieuse nécessité de changer de méthode, soit au contraire l’option de repartir comme avant, pour ne pas plus bousculer les choses qu’elles ne le sont.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

05 Mai

Déconfinement : « chaque Toulousain recevra gratuitement un masque » affirme le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc

Les écoles toulousaines sont-elles prêtes à rouvrir ? Quelles mesures dans les transports ? Les habitants de Toulouse vont-ils recevoir des masques et quand ? 6 jours avant le 11 mai, le maire de Toulouse répond aux (nombreuses) questions posées par le déconfinement. Maire (sortant), Jean-Luc Moudenc est également un candidat qui va devoir refaire campagne. Quel est son regard sur son score du  1er tour et son analyse sur un calendrier électoral bousculé par le coronavirus. Interview.

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse. Photo : MaxPPP

Le Blog Politique. Plusieurs candidats aux municipales attaquent l’Etat en justice au sujet du 1er tour des Municipales. Ils estiment que l’organisation du vote en mars dernier, en pleine épidémie, les a exposés à un danger sanitaire. Fallait-il maintenir le scrutin du 15 mars  ?

Jean-Luc Moudenc. Il est toujours très facile de donner des leçons après coup !  Bien sûr qu’au regard de ce que nous savons aujourd’hui, il eût été sans doute préférable de reporter la tenue du 1er tour. Je rappelle simplement que le Conseil scientifique avait apparemment donné son assentiment au gouvernement, quelques jours avant l’élection, sous réserve de respecter les gestes barrières et d’un certain nombre de précautions, qui ont été prises par les maires de France. Et que toutes les forces politiques de notre pays étaient alors d’accord avec cette décision de maintien. Toutefois, beaucoup de nos concitoyens ont ensuite ressenti une contradiction à l’annonce subite, formulée par le Premier ministre, à peine 12h avant l’ouverture des bureaux de vote, de fermer tous les restaurants et bars.

Il eût été sans doute préférable de reporter la tenue du 1er tour

Le Blog Politique. Vous êtes en tête du 1er tour mais avec un score relativement bas, en dessous de la barre des 40% Comment analysez-vous votre score?

Jean-Luc Moudenc. Certes, il faudra analyser l’expression des électeurs de premier tour et notre score, qui reste plutôt bon par rapport aux autres sortants dans les grandes villes. Mais ce n’est pas le moment : comme tous les maires et leurs équipes, depuis plus d’un mois et demi, je suis mobilisé à 100%, 7 jours sur 7, par la gestion de la crise du covid. Les élections municipales me semblent quelque peu hors sujet…

Un score plutôt bon par rapport aux autres sortants

Le Blog Politique. Les deux candidats qualifiés, face à vous, pour le 2nd tour des municipales, sont favorables à une remise à zéro du compteur électoral et à un nouveau 1er tour. Quelle est votre position ?

Jean-Luc Moudenc. Ce n’est ni aux autres candidats, ni à moi d’en décider. C’est au gouvernement, dans le respect du droit et de nos règles démocratiques, en lien avec le Conseil d’Etat or, cette institution a expliqué que reporter seulement le 2nd tour n’est  possible que dans un « délai raisonnable » après le 1er. Il appartient donc au gouvernement et au Législateur d’apprécier cet avis. Quand je vois tout ce que nous, les élus locaux, avons à gérer autour de la sortie du confinement (masques, écoles, crèches, services publics, relance de l’économie, renforcement de la solidarité locale…) je doute que nos concitoyens aient l’esprit à des élections dans quelques semaines.

Je doute que nos concitoyens aient l’esprit à des élections

Le Blog PolitiqueDepuis quelques jours, il y a plus de voitures sur la rocade et de personnes dans les rues de Toulouse. Craignez-vous un relâchement ?

Jean-Luc Moudenc. En effet, j’ai moi-même constaté une forme de relâchement depuis quelques jours, et le fait que notre territoire soit aujourd’hui dans la catégorie « verte » risque de ne pas aider. J’insiste, la Police municipale reste entièrement mobilisée et le demeurera pour éviter toutes formes d’abus, y compris après le 11 mai. La menace d’une nouvelle vague de contamination doit être prise très au sérieux.

Un relâchement du confinement

Le Blog Politique.  Vous avez interpellé l’Etat sur le respect du confinement dans certains quartiers. Avez-vous été entendu ?

Jean-Luc Moudenc. La responsabilité de faire respecter le confinement relève avant tout de la Police nationale, placée sous l’autorité du Préfet, représentant du Gouvernement. Même si la Police municipale y contribue. J’ai effectivement, peu après l’instauration du confinement, alerté l’Etat quant à l’attention qu’il faudrait porter à ce que celui-ci soit respecté dans tous les quartiers, sans distinction. Les événements survenus dès le 2 avril, et au sujet desquels certains de vos confrères m’ont interrogé, m’ont malheureusement très vite donné raison. Comment expliquer aux Toulousaines et aux Toulousains qui s’astreignent à rester chez eux que des poignées de personnes continuent à se regrouper au mépris du confinement ? Ils mettent en danger notre système de soins et s’adonnent à des trafics en tous genres. C’est inadmissible ! Il s’agit non pas d’une critique à l’encontre des agents de la Police nationale, comme certains ont feint de le penser, mais bien d’un constat et d’un appel solennel, pressant, à l’Etat. 

Des poignées de personnes continuent à se regrouper

Le Blog Politique. Le déconfinement doit intervenir à partir du 11 mai. Les Toulousains vont-ils avoir les masques nécessaires ? Combien et comment vont-ils être distribués ?

Jean-Luc Moudenc. Nous l’avons tous compris : il va nous falloir apprendre à vivre avec le virus un certain temps, indéterminé. En complément des gestes barrières, le masque sera indispensable dans les transports en commun et sans doute dans certains lieux publics au sens large. Il m’a semblé nécessaire, parce qu’il en va de la santé des Toulousaines et des Toulousains, d’amorcer le mouvement. J’ai demandé, dès la mi-avril que soient commandés 480 000 masques dits grand public ou alternatifs, répondant aux normes d’homologation fixées par l’AFNor. J’ai proposé à mes collègues maires de la Métropole de se regrouper et nous avons passé ensemble une commande de 900 000 masques pour nos 37 communes .Chaque Toulousain recevra donc gratuitement un masque lavable et réutilisable jusqu’à 50 fois pour accompagner le déconfinement.  A Toulouse, grâce à un partenariat avec la Poste, la Caisse primaire d’Assurance Maladie, la Mutualité Sociale Agricole et la MGEN, ces masques seront directement acheminés chez les habitants, en nombre nécessaire à la protection de tous les membres de chaque foyer. Permettez-moi de profiter de l’occasion pour remercier nos partenaires, sans l’aide desquels cela aurait été autrement plus compliqué.La distribution devrait s’effectuer entre le 11 et le le 23 mai. Mes collègues maires et moi souhaitons que, dans un second temps, l’Etat, le secteur marchand et les initiatives associatives prennent le relais ; dans cette période charnière du déconfinement, nous avons voulu être facilitateurs pour nos concitoyens, qui ne sont pas habitués à ce port généralisé, et alors que certains prix flambent tant que la production n’est pas stabilisée au niveau des besoins. En cela, nous avons voulu faire un acte fort de solidarité. 

 Chaque Toulousain recevra gratuitement un masque lavable et réutilisable

Le Blog Politique. Quels sont vos craintes ou, au contraire, les points rassurants s’agissant du déconfinement programmé dans moins d’une semaine ?

Jean-Luc Moudenc. La doctrine sanitaire communiquée par l’Etat répond d’ores et déjà à une partie importante des questionnements sur le « comment » du déconfinement. Nous sommes pleinement mobilisés pour accompagner ce déconfinement. Il ne s’agit donc pas de craindre ou de se rassurer, il s’agit de faire et de mettre en œuvre des dispositifs les plus efficaces possibles pour que les règles sanitaires soient respectées et éviter le risque d’une nouvelle vague de contamination. Nous présentons aux Toulousains cette organisation nouvelle au fur et à mesure de son  élaboration, faite en relation de travail permanente avec la Préfecture et le Rectorat, afin de permettre à chacun de se projeter dans ce déconfinement et de prévoir autant que possible son quotidien à partir du 11 mai.  Interdire l’accès à un siège sur deux dans les transports, matérialiser les distances entre passagers sur les quais et dans les files d’attente, faciliter la rotation des groupes dans les écoles et les crèches… nous y travaillons intensivement et serons prêts. 

Eviter le risque d’une nouvelle vague de contamination

Le Blog Politique. Un des enjeux du déconfinement est la remise en route du moteur économique. Comment allez-vous aider commerces et entreprises ?

Jean-Luc Moudenc. L’enjeu, c’est avant tout l’humain. Nous le savons, une crise économique à des conséquences sociales dramatiques pour beaucoup. Il nous faut impérativement agir pour limiter ces conséquences et préserver le dynamisme économique et d’emploi de notre territoire. Dès le 26 mars, j’ai annoncé un plan d’urgence économique de 30,7 millions d’euros pour venir en aide aux entreprises les plus petites basées sur le territoire de la métropole. Ce plan se décline en mesures concrètes concertées avec les acteurs économiques représentatifs (CCI, CMA, MEDEF, CPME, Fédération des commerçants). Il a été adopté à l’unanimité des exprimés par le conseil de métropole et le conseil municipal, avec des ajustements à opérer, pour lesquels nous attendons de la souplesse de la part de l’Etat. Allègements fiscaux, exonérations de droits d’occupation du domaine public et facilitation des marchés publics en constituent l’ossature. Également, nous avons repris une quinzaine de chantiers qui avaient été stoppés et allons monter en puissance, car le redémarrage économique – bien sûr sous condition de protection sanitaire des salariés – est un impératif pour préserver l’emploi du plus grand nombre.

30,7 millions pour les petites entreprises de la Métropole

Le Blog Politique. Un bailleur social de la région parisienne va annuler les loyers. Allez-vous faire de même ?

Jean-Luc Moudenc. Les bailleurs sociaux ne sont pas favorables, à ce stade, à une suspension généralisée du paiement des loyers. Ils ont pris des dispositions pour identifier les locataires les plus fragiles (analyse des problèmes de paiement au cas par cas, moratoire sur les expulsions locatives jusqu’au 31 octobre, orientation vers le dispositif d’aide financière du FSL, le Fonds de Solidarité Logement, …). Nous mêmes, avec Georges Méric, avons adapté les règles de ce FSL pour mieux aider les locataires les plus modestes confrontés à davantage de difficultés. Il faut toutefois garder à l’esprit que, cette crise étant sans précédent, d’autres actions devront peut-être envisagées. 

Le Blog Politique. Les écoles vont rouvrir dans une semaine. Êtes-vous prêts ?

Jean-Luc Moudenc. Nous le serons pour le tiers d’entre elles grâce à la mobilisation de nos agents, qui œuvrent depuis des semaines pour accueillir les enfants des personnels travaillant à la gestion de la crise et qui préparent d’ores et déjà le retour des écoliers. La condition absolue et garantie pour l’ouverture des 68 premières écoles toulousaines est l’application rigoureuse du protocole d’hygiène et de sécurité sanitaire, dans l’intérêt des enfants et des adultes travaillant dans ces établissements. Ces jours-ci, l’Education nationale informera, en lien avec nous, les parents au sujet des modalités d’accueil et de l’organisation des groupes d’élèves. Enfin, le 7 mai, la Mairie réunira le parlement éducatif municipal allégé en présence d’un parent élu par école ouverte, de représentants des CLAE, de l’Education nationale , avec pour objectif de répondre à toutes questions qui se posent. Ensuite, le dispositif montera en puissance et d’autres écoles ouvriront les semaines suivantes.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Avr

Déconfinement et masques : le « coup de gueule » d’un maire (PS) de la Haute-Garonne

Un maire (PS) de la Haute-Garonne a commandé plusieurs milliers de masques pour sa commune. Il en a reçu moins de 300.

Sébastien Vincini, maire de Cintegabelle et 1er secrétaire du PS 31

Sébastien Vincini est en colère. Le patron du PS de la Haute-Garonne est également le maire d’une commune  de 2900 habitants. Et il pousse, selon sa propre expression, « un coup de gueule » s’agissant d’une commande de masques.

3000 masques devaient être livrés. Ce mardi 28 avril, Sébastien Vincini a appris que seulement 240 exemplaires arriveront à Cintegabelle. L’élu local a fixé l’objectif de 2 masques par habitants. Deux autres commandes doivent permettre de maintenir l’apprivoisement. « Un contact direct avec une entreprise locale, va assurer 500 masques par semaine, pendant plusieurs semaines » précise Sébastien Vincini.

Mais la déconvenue de la première commande, passée par l’intermédiaire de l’Association des Maires de France, laisse un goût amer. « On nous parle de guerre (ndlr : Emmanuel Macron) mais quand on est en guerre, on doit être capable de mettre en place une économie de guerre. Ça fait deux mois que ça bricole autour du masque  » assène le maire de Cintegabelle.

Sébastien Vincini n’est pas le seul élu local (socialiste)  à être agacé par la gestion gouvernementale.

Ce mercredi 29 avril, la présidente (PS) du conseil régional a annoncé une commande de 6 millions de masques en textile tout en précisant :  » c’est pourtant de la compétence de l’Etat. On a fait à sa place. Quand l’Etat n’agit pas, ce sont les collectivités locales qui apportent des solutions ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

23 Avr

Les Municipales à Toulouse « pas la priorité du moment » pour Nadia Pellefigue

Candidate à Toulouse, Nadia Pellefigue a été qualifiée pour le second tour prévue en…mars dernier. Mais la finale des municipales a été emportée par le coronavirus et le confinement. Comment Nadia Pellefigue conçoit la suite des événements ? Quelle est l’analyse la vice-présidente du conseil régional (en charge de l’économie) sur la crise sanitaire et économique qui secoue Toulouse et sa région ?Interview.

Nadia Pellefigue. Photo : MaxPPP/PQR

Le Blog Politique. L’hypothése d’un second tour des municipales en septembre prochain existe. Que pensez-vous de cette option ?

Nadia Pellefigue. En tant qu’élue locale, ma première priorité est sanitaire comme c’était déjà le cas quelques jours avant le 1er tour des municipales, dont je considère qu’il n’aurait pas dû se tenir. J’avais été la première à transformer mon meeting en meeting virtuel et à choisir de ne pas organiser de soirée électorale pour éviter les risques de contagion. La démocratie ne peut se faire sous quelle contrainte que ce soit : quand vous ne pouvez plus échanger, discuter, débattre, cela pose problème et cela touche au fondement même de notre société. Mais encore une fois, aujourd’hui, la première des priorités, c’est la santé de la population, la gestion du déconfinement, les conséquences économiques et sociales. Concernant les municipales, le gouvernement dit attendre le feu vert du Conseil scientifique pour le mois de mai, certains ministres évoquent l’automne et d’autres le printemps. Pour moi, ce n’est clairement pas une priorité du moment.

Ma première priorité est sanitaire

Le Blog Politique. Serez vous candidate sous vos propres couleurs, en tant que tete de liste, ou allez-vous rejoindre l’autre liste de gauche qualifiée pour le 2nd tour, Archipel Citoyen ?

Nadia Pellefigue. Je répondrais à cette question très précisément lorsque je connaîtrais les modalités de vote proposées par le gouvernement. Je considère pour ma part qu’il faut, dans les communes qui n’ont pas élu leur maire au premier tour, refaire les deux tours. Avec 64% d’électeurs toulousains qui se sont abstenus, c’est la démocratie locale qui pourrait être abimée. Or je crois en sa nécessité et sa force pour trouver les solutions au quotidien de nos concitoyens. Chacun convient qu’en l’espace de quelques mois, beaucoup de choses ont basculé. Avec cette crise et ses nombreuses conséquences, celle ou celui qui va gérer demain Toulouse et sa métropole n’aura pas les mêmes priorités, les mêmes actions, ni les mêmes marges de manœuvre financière. Nous devons aux citoyens de la clarté, de la transparence. C’est de fait une autre élection, dans un contexte radicalement différent. Le projet ne peut donc pas être un copié-collé de mars. Nous ne vivons pas une parenthèse, nous avons ouvert un autre chapitre de notre histoire.

Refaire les deux tours

Le Blog Politique. Vous êtes vice-présidente en charge de l’Economie au conseil regional. Quel bilan économique dressez vous du confiment au niveau regional et à Toulouse ?

Nadia PellefigueNous avons pris rapidement la mesure de la crise avec un plan d’urgence sanitaire, économique et solidaire. L’urgence, c’est de pallier les carences de l’Etat en matière sanitaire notamment par l’achat de 10 millions de masques. C’est le soutien fort aux entreprises régionales avec un dispositif unique en France. C’est aussi un travail de fond sur la relocalisation express de productions sanitaires avec par exemple le dossier de Paul Boyé. C’est également le dispositif mis en place « former plutôt que licencier », la coopération avec les avocats de la région pour l’aide juridique aux entreprises, aux salariés, le prêt d’ordinateurs aux étudiants les plus démunis ou la création en moins de 48h d’une plateforme alimentaire pour soutenir nos producteurs, que nous avons d’ailleurs élargi aux marchés de Toulouse. Au total 22 mesure, fortes, immédiates et dans le même temps, un travail que nous poursuivons sur le nouveau modèle à mettre en place en Occitanie. La crise est forte, violente. Elle demande de l’agilité, de la détermination au quotidien, de l’expérience. Elle va durer, c’est certain, et il faudra être vigilant sur certaines filières, je pense notamment à l’aéronautique. Dans les années qui viennent, plus qu’hier, le volontarisme politique sera déterminant.

Vigilance sur l’aéronautique

Le Blog Politique. Le principal acte du deconfinement passe par la réouverture des écoles. Qu’en pensez vous ?

Nadia Pellefigue.Je comprends l’angoisse et l’inquiétude des parents. J’en suis un. Le gouvernement doit plus associer les élus locaux sur la stratégie de déconfinement et aussi les enseignants, les personnels concernés. On ne s’en sortira pas avec plus de division, mais avec plus d’unité. Ce qui veut dire plus d’écoute, de concertation qui manquent aujourd’hui. Là aussi, il faut de la transparence, des protocoles clairement identifiés et partagés par tous. Le 11 mai, ce n’est pas le défi d’un homme, en l’occurrence le Président de la république. C’est la capacité d’un pays à se relever, à recommencer à fonctionner. Cela nécessite de rassembler toutes les énergies.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

22 Avr

Confinement-Toulouse : « les quartiers populaires violemment percutés » pour l’élu Insoumis, Jean-Christophe Sellin

Pour le conseiller régional Insoumis, Jean-Christophe Sellin le confinement plonge les quartiers populaires de Toulouse dans une situation de plus en plus difficile.

Jean-Christophe Sellin, conseiller régional Insoumis

Depuis plusieurs jours, la presse régionale se fait l’écho d’incidents dans un quartier populaire toulousain. L’élu Insoumis, Jean-Christophe Sellin, ne commente pas. « Je n’ai pas réagi car je ne suis pas en mesure de recouper les infos » précise le conseiller régional.

En revanche, Jean-Christophe Sellin n’a pas apprécié le soutien aux forces de l’ordre exprimé par un des candidats de gauche aux municipales. « Antoine Maurice…s’est précipité pour être du bon côté du manche » assène l’élu régional.

Du social, pas des CRS

Pour lui, la question de la sécurité n’est pas le sujet. « Les quartiers populaires sont percutés violemment par la crise sanitaire. Ils ont besoin de social, pas des CRS » estime Jean-Christophe Sellin.

« La situation est de plus en plus difficile. La pauvreté grandit. Pour les gamins, l’école et la cantine avec un repas équilibré par jour manquent cruellement » souligne l’élu Insoumis.

Mais Jean-Christophe Sellin n’est pas pour autant favorable à la réouverture des écoles. Il se fait le porte-parole des habitants : « beaucoup de gens pensent que les conditions sanitaires de sécurité ne sont pas réunies pour une reprise le 11 mai ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

21 Avr

Déconfinement et traçage numérique à l’Assemblée : « un vote sans débat » pour le député de la Haute-Garonne, Sébastien Nadot

L’Assemblée Nationale va se prononcer sur le traçage numérique et la controversée application StopCovid. Mais, pour le député (SE) de la Haute-Garonne, ce vote va se dérouler sans (véritable) débat. En réaction, Sébastien Nadot lance une consultation citoyenne.

Sébastien Nadot. Député de la Haute-Garonne. Photo : IP3Press/MaxPPP

Sébastien Nadot n’est pas opposé à une gestion numérique du déconfinement. « J’ai bien peur que l’on soit obligé d’avoir recours au traçage et je suis pas hostile aux outils numériques. Il y a déjà plein de choses que nos téléphones délivrent à Google et compagnie » déclare le député (ex En Marche) de la Haute-Garonne.

Sans vote, on n’était plus en République

En revanche, Sébastien Nadot critique la méthode utilisée. « S’il n’y avait pas eu de vote, c’est clair, on était plus en République » souligne le député. Avec l’opposition, le député (non inscrit) a mis, selon ses mots, « la pression » pour obtenir un vote à l’Assemblée. Mais, pour Sébastien Nadot, ce n’est pas suffisant.

Ce ne sera pas un temps de débat

« On va voter. On est donc dans les clous démocratiques mais ce ne sera pas un temps de débat » assène le parlementaire.

Sébastien Nadot pointe les modalités du vote. « Chaque président de groupe aura 5 ou 10 minutes pour donner sa position puis dans la foulée on va voter. En plus on ne dispose pas d’un texte de base. Nous n’aurons pas le temps et les moyens de voter en conscience » estime le député de la Haute-Garonne.

Sébastien Nadot plaide pour une autre formule. Une formule qui serait à la hauteur d’un double enjeu :  la préservation de la vie privée et l’instauration d’un outil permettant de remonter la chaine de transmission du Covid. « Avec la création d’une commission parlementaire, composée de toutes les composantes politiques et une commission adossée à la CNIL », le député de la Haute-Garonne considère qu’il était possible de concilier démocratie et efficacité, sécurité sanitaire et liberté individuelle.

Le gouvernement et la majorité parlementaire n’ont jamais envisagé ou même évoqué l’option « commission parlementaire+Commission Informatique et Libertés ». A défaut, Sébastien Nadot lance une consultation citoyenne.

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Le député de la Haute-Garonne compte sur la contribution de ses concitoyens pour aborder dans de bonnes conditions le vote prévu ce mardi 28 avril à 16 heures.

Laurent Dubois (laurentdub)