C’est le premier chiffre de la (première) primaire (ouverte) de la droite et du centre : 1,1 million. Plus d’un million d’électeurs ont voté ce matin, dimanche 20 novembre. Ce niveau de mobilisation est élevé. Il devrait soulager les organisateurs. La primaire est un succès. Même s’il faut attendre la fermeture des bureaux de vote, à 19 heures, pour connaître le chiffre définitif de la participation. Néanmoins ce bon score suscite des crispations. Un éventuel détournement de la primaire de la droite par des électeurs de gauche inquiète les organisateurs de la primaire en Occitanie. Echos.
Dans le Tarn, le président départemental de Les Républicains et organisateur local de la primaire, tempère la bonne participation de la matinée. Bernard Carayon met en garde contre les effets d’optique : « les bureaux de vote regroupent les électeurs de plusieurs communes. C’est normal que l’on fasse la queue et cela ne veut pas dire qu’il y a un afflux d’électeurs ». Dans l’Hérault, le secrétaire départemental de LR34, Arnaud Julien ne nuance pas : « à Montpellier, nous allons arriver au 10% des inscrits sur les listes électorales. On se bouscule dans les bureaux de vote« . Dans le Comminges, en Haute-Garonne, le centriste Jean-Luc Rivière, livre le même constat et tente une explication : « cela fait très longtemps que je n’ai pas un telle mobilisation du peuple de droite et du centre. Je pense que les gens sont venus car ils ont compris que c’est ouvert avec la poussée de François Fillon dans les sondages. Mais je vois également beaucoup d’électeurs de gauche que je connais et qui viennent me saluer« .
Cette participation des électeurs de gauche donne des sueurs froides aux organisateurs de la primaire en Occitanie. Dans le Tarn, Bernard Carayon confirme la réalité du phénomène : « dans des communes on voit des socialistes et des électeurs de gauche. Ils se déplacent« . En Ariége, le président départemental de LR, Philippe Calleja se réjouit : « On redécouvre des visages de droite et on voit arriver des gens de gauche mais par conviction et qui veulent se débarrasser de François Hollande« . En Haute-Garonne, Xavier Spanghero est beaucoup moins satisfait. Le délégué de la 5eme circonscription confesse un certain agacement : « Je rentre du bureau d’Aussonne et on me signale que des élus socialistes ont voté. Ils signent la charte des valeurs en souriant, en regardant dans les yeux. Ils nous narguent. Tout est faussé. Sur un bureau où nous avons 200 votants, il suffit de quelques électeurs de gauche et cela fait tout de suite 6 ou 7% des voix qui faussent le scrutin ».
Ce sentiment peut être une simple impression. Seul le chiffre définitif de la participation permettra de connaître l’ampleur et l’impact du vote de gauche sur la primaire de la droite.
En attendant le verdict des chiffres et des urnes, l’inquiétude est réelle.
Laurent Dubois (@laurentdub)