03 Mai

Aveyron : Loi sur le non-cumul des mandats, Luche passe la main

C’est suffisamment rare pour le souligner. Un président de département en exercice annonce qu’il va démissionner de son mandat, loi sur le non-cumul oblige. Il s’agit de Jean-Claude Luche en Aveyron. Il nous explique pourquoi.

 

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l'Aveyron et Sénateur. Photo Max PPP

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l’Aveyron et Sénateur.
Photo Max PPP

Le Blog Politique : Pourquoi cette décision ?

Jean-Claude Luche : Elle a été difficile. J’avais déjà été obligé de le faire pour mon mandat de maire de Saint Geniez d’Olt. Or là, si je n’avais pas décidé, au 1er octobre 2017, c’est mon mandat le plus ancien qui sautait, autrement dit celui de sénateur.

 

LBP : Vous n’avez jamais été favorable à cette loi sur le non-cumul. Pourquoi ?

J-C L : Parce qu’avoir un mandat local rapproche du terrain. J’aime être au contact, construire. En Aveyron, je suis plus un animateur de territoire qu’un politique. D’ailleurs avec cette loi, j’ai peur que les parlementaires ne soient plus que des politiques purs et durs. Regardez par exemple sur la Loi Travail, plutôt bonne au départ, comme elle a été remaniée par des apparatchiks de parti.

 

LBP : Mais pourquoi avoir choisi le Sénat plutôt que le Département alors ?

J-C L : Une décision pas si facile que ça…. J’y réfléchis depuis 2015. Je suis élu local depuis 33 ans donc je peux amener ces compétences au Sénat. Et puis, à 64 ans, c’est un juste retour des choses. Après 9 ans de présidence, le département a aussi besoin de sang neuf.

 

LBP : Quand et comment avez-vous annoncé cette décision à vos collaborateurs ?

J-C L : Je l’ai annoncée d’abord à mes collègues puis à l’ensemble des 1700 agents. J’ai fait des réunions de personnel pour cela.

 

LBP : Ont-ils été surpris ?

J-C L : Oui et non…

Vous savez la victoire de mars 2015 n’avait pas été si simple que cela. Mais j’ai été une tête de pont pour améliorer la majorité malgré le redécoupage électoral. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mon slogan avait été « En marche avec Jean-Claude Luche ». Si vous enlevez mon nom…

 

LBP : Justement, vous qui êtes assez indépendant, quel regard portez-vous sur Emmanuel Macron et son initiative ?

J-C L : Il est brillant, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas. Les français n’ont plus confiance dans les syndicats ou les partis politiques. Ils se retrouvent sur des identités qui leur ressemblent. Macron s’éloigne du PS. Regardez le Président de la République, il gouverne avec ne coalition. Je ne prends pas tout dans ce que dit et fait Macron mais il y a des choses qui me plaisent. Peut-être une sorte de socialisme libéral…

 

LBP : Comment va se mettre en place votre succession à la tête de l’Aveyron ?

J-C L : Dans mon hémicycle, beaucoup sont capables de me succéder. Pour l’heure, personne ne se détache. On va voir s’il y aura des Primaires. Je suis moi-même d’ailleurs passé par là. Mais quoi qu’il arrive, j’aurai laissé un bon bilan et une situation financière saine.

 

LBP : Votre démission officielle c’est pour quand ?

J-C L : Entre le 1er janvier 2017 et juillet. J’ai ma petite idée personnelle…

Propos recueillis par Patrick Noviello