La maire LR de Montauban ne digère pas la décision du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve de refuser de communiquer aux maires les listes des fichés S de leur commune.
Brgitte Barèges dénonce dans un communiqué transmis ce 13 octobre « la mise à l’écart des maires sur l’épineux sujet de la radicalisation et des fichés S, alors que dans le même temps, l’Etat demande toujours plus d’implication des communes sur la sécurité publique, notamment par le développement du volet « prévention de la radicalisation » dans les Comités Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) ».
Dans une interview au JDD dimanche dernier, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait opposé une fin de non-recevoir à la demande de certains maires qui voulaient avoir connaissance du nombre et des identités des personnes fichés S dans leur commune et soupçonnées de radicalisation. Pour le ministre, la confidentialité est nécessaire pour le bon déroulement de l’enquête et la communication des listes poserait un problème judirique.
Mais Brigitte Barèges rappelle qu’il « ne s’agit pas bien sûr de diffuser ces informations dans la presse, elles doivent rester dans un cadre confidentiel réservé à un petit nombre de personnes : le directeur des services, celui de la Police Municipale, l’adjoint à la sécurité, par exemple ».
Pour la maire de Montauban, « la Police Municipale, véritable lien de proximité, par son maillage et sa connaissance du territoire de la commune est une source majeure d’informations concernant la radicalité. Cependant, une fois les signalements faits aux services de l’Etat, la commune n’a aucun suivi des personnes signalées« .
Elle insiste aussi sur le risque encouru par le personnel municipal : « Au-delà de la Police Municipale, les agents municipaux des centres sociaux, par exemple, mais aussi de tous les services de proximité, étant du fait de leurs missions en première ligne, ne peuvent être exposés sans précaution ».
Bref, la décision de Bernard Cazeneuve ne plaît pas du tout, mais alors pas du tout à Brigitte Barèges.
Fabrice Valéry (@fabvalery)