La primaire de la droite et du centre, c’est maintenant. Dans 48 heures, ce dimanche 20 novembre, les bureaux de vote vont ouvrir. La principale inconnue est la mobilisation. Mais il existe une autre incertitude : le risque de fraude. La droite française a connu de vrais dérapages dans le passé. Ce passif est encore présent dans les esprits. Des dérapages au niveau national au moment de l’élection du président de l’UMP en 2012. Des scrutins internes, comme en Haute-Garonne en 2016, alimentent également des doutes sur la sincérité de certains votes. La primaire de 2017 peut-elle renouer avec des vieux démons ? Quelles garanties pour assurer la sécurité de la consultation ? Eléments de Réponse.
161 bureaux de vote dans l’Hérault, 46 sur Toulouse et 59 en terre tarnaise. L’intendance est prête pour accueillir les votants. Sur le papier, la sécurité du scrutin est également garantie. Le président de bureau devra ouvrir les documents de vote (liste émargement, bulletins…) sous le regard d’un minimum de 3 assesseurs. A la fermeture des urnes, chaque assesseur devra confirmer par SMS les résultats. Une seule contestation et les résultats ne sont pas promulgués. En cas de problème lors du 1er tour, le bureau de vote « incriminé » sera fermé et exclu du 2nd tour, le dimanche 28 novembre. Des représentants des différents candidats pourront circuler et vérifier le bon déroulement des opérations.
Face à ces verrous, les représentants du parti organisateur, Les Républicains, sont confiants. En Haute-Garonne, Xavier Spanghero est optimiste : « je le sens bien. Il n’y aucun risque de fraude. Franchement, la chose qui me fait peur, c’est si plus de 20% des personnes inscrites sur les listes électorales se déplacent. Il va falloir gérer et adsorber ce flux. Mais sur le risque de fraude, aucune crainte. La fraude dans les élections ça passe généralement par les procurations et là les procurations sont interdites« .
Délégué de la 5eme circonscription de la Haute-Garonne, Xavier Spanghero écarte tout risque de favoritisme et de tripatouillage des résultats : « La consigne est de trouver au minimum 3 assesseurs pour chaque bureau de vote. Personnellement, j’ai fait appel à toutes mes connaissances. Il y a des sarkozystes, des juppéistes et des bénévoles. Les assesseurs sont mixtes. C’est une garantie. Impossible de favoriser un candidat dans ces conditions ».
Dans le Tarn, le président de Les Républicains, Bernard Carayon rejette toute idée de triche. Et pas simplement pour des raisons d’organisation. Le (très) sarkozyste maire de Lavaur déclare : « aucun risque, aucune menace. C’est une question totalement étrangère aux mœurs de notre fédération« . Le secrétaire départemental de LR 34, Arnaud Julien met également en avant des gardes-fous humains : « On connait les présidents de bureaux de vote. On connait leur probité. C’est pareil pour les assesseurs. Dans chaque bureau de vote on peut trouver 2 sarkozystes et 1 filloniste ou l’inverse. L’ambiance n’est pas du tout à la fraude. Le mot d’ordre c’est rigueur et transparence. Je pense qu’il peut y avoir comme dans tous les scrutins des erreurs mais de pas fraude« .
François Fillon est visiblement beaucoup plus prudent. L’ancien premier ministre a carrément édité un mémento anti-fraude. Les pauses déjeuner sont interdites. Sandwich obligatoire pour ne pas perdre l’urne des yeux. Attention aux mines glissées sous les ongles et qui permettent de faire invalider un bulletin à cause de gribouillages. Parmi les conseils on trouve (même) une procédure d’urgence : « en cas d’incident grave, d’esclandre ou d’agression, le premier réflexe doit être de mettre l’urne en sécurité ».
Laurent Dubois (@laurentdub)