Ce vendredi 4 novembre, Emmanuel Macron est dans le Sud-Ouest, à Toulouse. Mais, avant de traverser la Loire, l’ancien ministre de l’Economie a pu profiter d’une spécialité locale : le PRG. Avant son arrivée en Haute-Garonne, la figure historique des radicaux de gauche a affirmé qu’il est prêt à rejoindre Emmanuel Macron. Selon plusieurs sources, Jean-Michel Baylet a déclaré qu’en cas d’échec de François Hollande à la primaire, son choix est fait. François Hollande éliminé, c’est l’ancien ministre de l’Economie qui deviendra le nouveau champion de Jean-Michel Baylet.
Ce ralliement conditionnel (mais très clair) ne va pas forcément plaire à l’Elysée. Jean-Michel Baylet changera de boutique uniquement en cas de dépôt de bilan du côté de François Hollande. Mais le simple fait d’évoquer l’hypothèse montre que Jean-Michel Baylet n’est pas très confiant dans les chances du président sortant. Au sein même du PRG, une conversion « macronienne » ne va pas non plus faire que des heureux. Comme le précise un proche de Jean-Michel Baylet : « je ne sais pas pourquoi, peut-être un complexe intellectuel mais Sylvia Pinel est totalement anti-Macron« .
Un cadre du PRG évoque un désaccord entre Jean-Michel Baylet et la nouvelle présidente du parti. Jean-Michel Baylet est convaincu que Sylvia Pinel doit participer à la primaire organisée par le PS. L’ancienne ministre ne souhaite pas descendre dans l’arène. Un soutien à Emmanuel Macron viendrait ajouter de la friture sur la ligne. En tout cas, Sylvia Pinel peut compter sur des alliés objectifs. La présidente du PRG n’est pas la seule à voir d’un mauvais œil un tandem Baylet-Macron. Au sein des radicaux de gauche, la perspective passe mal :
Macron a le soutien de pas mal d’élus et de parlementaires PRG. La majorité des troupes le soutient. Mais si Jean-Michel Baylet débarque certains vont dire à Macron : c’est lui ou nous. Baylet c’est pas raccord avec son image de modernité et de nouveauté ».
Un soutien de Macron va dans le même sens :
Franchement Baylet ça n’apporte rien à Emmanuel. Au contraire. C’est plutôt un épouvantail. L’intérêt du PRG c’est le réseau des élus locaux et des parlementaires. Emmanuel n’a pas besoin de Baylet pour les avoir. D’ailleurs franchement il les a déjà. Il a de nombreux soutiens au PRG ».
Pour un familier de Jean-Michel Baylet, l’hypothèse Macron n’est pas surprenante. Elle répond à une nécessité politique et correspond au tempérament du ministre de François Hollande : « Jean-Michel est ficelé et il a horreur de ça. Il s’est tellement engagé aux côtés de Hollande qu’il ne veut pas que son sort soit lié au sien« .
Laurent Dubois (@laurentdub)