17 Juil

Le maire de Balma Vincent Terrail-Novès prend ses « distances » avec Les Républicains

Vincent Terrail-Novès, maire de Balma élu sous l’étiquette LR et conseiller régional, ne se reconnaît plus dans sa famille politique et le fait savoir.

Vincent Terrail-Novès (Photo : T. Bordas / MaxPPP)

Vincent Terrail-Novès (Photo : T. Bordas / MaxPPP)

Officiellement, il n’a pas démissionné. Mais il n’a pas renouvelé non plus son adhésion. Et s’en explique (presque) sans détours. « Mes idées sont toujours à droite et au centre mais je n’ai plus envie de cautionner ce parti » a-t-il indiqué à France 3.

Pour Vincent Terrail-Novès, il manque un projet au parti Les Républicains. « La droite est à court d’idées, de propositions. Elle n’a pas assez travaillé le projet présidentiel. Il faut maintenant des choses nouvelles et ambitieuses ».

Et qui donc pour porter ce projet ? Pas l’équipe en place en tout cas, selon le jeune maire de Balma, dans la banlieue de Toulouse.

« Il faut surtout une nouvelle équipe. Ce ne sont pas des Hortefeux, des Morano qui peuvent porter un nouveau projet. J’ai beaucoup de respect pour ces personnes mais c’était il y a vingt ans ».

Vincent Terrail-Novès va plus loin : « Ce n’est pas étonnant qu’Edouard Philippe et Gérald Darmanin aient quitté le parti ».

Est-ce à dire que lui-même serait prêt à franchi le pas et rallier le parti présidentiel ?

Pas du tout ! « Je fais mon mandat local et je n’ai pas besoin d’une étiquette. Je ne rejoins pas la République en Marche car pour moi, c’est trop flou. Ni droite, ni gauche, ok, mais qu’est-ce qu’il y a derrière ? C’est trop flou », répète-t-il, « je ne connais pas les valeurs de La République en Marche. Et pour moi, elle n’a pas d’idéologie. Donc, c’est non ».

Concrètement, la « prise de distance » de Vincent Terrail-Novès ne change rien à sa position au Conseil régional. En effet, précise le maire de Balma, il n’y a pas de groupe LR à la région mais une union des élus de la droite et du centre, qui lui « correspond tout à fait ».

Marie Martin

07 Juil

Carole Delga va intégrer la direction nationale du PS

La présidente du conseil régional d’Occitanie va intégrer, ce samedi 8 juillet, la direction nationale collégiale du parti socialiste.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Contacté par France 3 Occitanie, l’entourage de Carole Delga déclare :

Elle (ndrl : la présidente de Région) est très sollicitée tant localement que nationalement pour intégrer la direction collégiale

Un responsable du PS livre une autre version des faits  :

Carole Delga est candidate. Elle a même envoyé un courrier aux 1ers fédéraux pour qu’ils appellent à sa candidature.  Elle sera très probablement élue. Il faut assurer une représentation des territoires

Qu’il s’agisse d’une sollicitation ou d’une candidature spontanée, une chose est certaine. L’élection de Carole Delga à la tête du PS intervient dans un contexte très particulier.

A situation exceptionnelle, solution extra-ordinaire. Ce samedi 8 juillet, le conseil national du PS va élire une direction collégiale. C’est totalement inédit. La déroute historique aux législatives a conduit à la démission de Jean-Christophe Cambadélis. Pour la 1ère fois de son histoire, le parti né en 1971 à Epinay se retrouve sans secrétaire national. Face à cette « vacance » du PS, un collège de personnalités va assurer l’intérim. Cette formule est non statutaire. Mais elle n’est pas non plus contraire aux statuts. Elle va permettre d’attendre le prochain Congrès.

La date sera, d’ailleurs, fixée par la nouvelle direction collégiale. Plusieurs socialistes plaident pour le printemps prochain.

Selon nos informations, la direction du PS pourrait être composée de 14 personnes. La répartition des « portefeuilles » n’est pas encore définie.

Une intention prédomine. La volonté de faire « monter » une nouvelle génération et de renouveler les pratiques.

C’est d’ailleurs dans cette optique que le vote de ce samedi 8 juillet doit bousculer une tradition aussi vieille que le PS : la proportionnelle et la représentation des courants.

Selon un responsable socialiste, « toutes les personnalités intéressées et motivées doivent trouver leur place« .

Ce critère de sélection peut paraître étonnamment large. Mais, en pleine tempête, les volontaires ne se bousculent pas au portillon.

Du côté de Carole Delga pas d’état d’âme. La présidente de Région s’est fortement engagée dans la campagne des primaires et celle des présidentielles.  Carole Delga n’a jamais mis son drapeau PS dans sa poche. Elle le prouve une nouvelle fois en prenant des responsabilités nationales au sein du PS.

Et ce n’est peut-être qu’un début. Le prochain Congrès du PS devra élire un nouveau patron des socialistes.

Carole Delga pourrait briguer l’ancien fauteuil de Jean-Christophe Cambadélis.

Laurent Dubois (@laurentdub)

LGV Toulouse-Bordeaux : les député(e)s LREM de la Haute-Garonne entre silence gêné et mobilisation

Dimanche 1er juillet, Emmanuel Macron a annoncé la fin des grands chantiers ferroviaires. La LGV Toulouse-Bordeaux semble condamnée. Les député(e)s LREM de la Haute-Garonne réagissent.

Photo MaxPPP/De Fenoy

Photo MaxPPP/De Fenoy

L’inauguration de la LGV Bordeaux-Rennes résonne comme un requiem. La SNCF a sorti le caviar et explosé la facture des festivités. Mais le président de la République a mis les pieds dans les plats en déclarant : « l’Etat ne prendra plus de grands engagements, ne lancera plus de nouveaux grands projets ». Cette annonce a résonné comme un requiem du côté de Toulouse. 100 millions d’euros ont été dépensées en études. 15 millions d’euros ont été investis en foncier. Mais la déclaration d’Emmanuel Macron a été interprétée comme une remise en cause du chantier.

La présidente de Région Carole Delga le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc et le président du Département Georges Méric sont montés au créneau pour défendre le projet. France 3 Occitanie a contacté les 8 député(e)s « macronistes » de la Haute-Garonne pour connaître leur position. Tous n’ont pas répondu. Mais un parlementaire s’est exprimé avant d’être interrogé. Pendant dans la campagne des législatives, Jean-François Portarieu a affirmé et affiché son soutien à la LGV. La Grande Vitesse entre Toulouse et Bordeaux était dans son programme.

S’agissant des 7 autres député(e)s de la majorité présidentielle, deux se mobilisent. Jean-Luc Lagleize est clair :

Je ne veux pas interpréter (ndlr la déclaration d’Emmanuel Macron) comme un coup d’arrêt. On conçoit mal que Toulouse reste à l’écart du TGV

Le député de la 2ème circonscription siège également au conseil municipal de Toulouse. Jean-Luc Lagleize a du démissionner de son poste d’adjoint au maire en charge du développement urbanistique. Mais le nouveau député conserve sa délégation. A ce titre, il est directement impliqué dans la création de la 3ème ligne de métro et le projet LGV. Jean-Luc Lagleize ne veut pas se contenter de regarder passer (ou plutôt trépasser) la LGV sans rien faire. Le député toulousain a sollicité auprès du groupe parlementaire LREM le droit de poser une question à la ministre des Transports. Jean-Luc Lagleize ne sait pas encore si la question pourra être posée lors de la prochaine séance, mercredi 12 juillet. Mais une interpellation est dans les tuyaux.

L’autre députée LREM qui porte le dossier LGV est Monique Iborra. La représentante de la 6ème circonscription a vu la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Un rendez-vous avec le cabinet de la ministre est prévu dans les prochains jours. Monique Iborra a également rencontré le président du Conseil Economique Social et Environnemental, Jean-Louis Chauzy. La députée, vice-présidente de la commission des Affaires Sociales, est formelle : « la LGV est un dossier que je porte« .

Monique Iborra refuse de parler d’un coup d’arrêt définitif au projet. Mais la parlementaire insiste sur un point :

Le financement n’est pas bouclé et la présidente de Région veut un financement exclusivement public. Il y a un vrai problème de financement. Il va falloir réunir les différentes acteurs et se poser la question du coût-efficacité. Une chose est certaine, il ne sera pas possible de tout financer, les déplacements du quotidien, une 3ème ligne de métro et une nouvelle rocade

L’évaluation et la mise à plat défendue par Monique Iborra va pendre du temps. Le temps, c’est bien la seule chose dont ne manque pas la LGV Toulouse-Bordeaux. En 2004, le maire de Toulouse de l’époque, Philippe Douste-Blazy promettait le TGV pour…2015.

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Juil

Trois nouveaux adjoints à la mairie de Toulouse pour cause de cumul des mandats

Pour cause d’entrée en vigueur de la loi anti-cumul des mandats, 3 adjoints au maire devenus parlementaires ont démissionné de leur fonction. Trois nouveaux adjoints ont été élus ce jeudi soir.

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Les élus du conseil municipal de Toulouse qui ont l’habitude depuis 3 ans de séances marathon de plus de 10 ou 12 heures d’affilées, ont fait une simple apparition ce jeudi 6 juillet. La séance n’a duré que quelques dizaines de minutes, le temps de voter sur la nomination de trois nouveaux adjoints au maire.

Car pour cause d’entrée en vigueur de la loi anti-cumul, la sénatrice LR Brigitte Micouleau et les deux nouveaux députés LREM Elisabeth Toutut-Picard et Jean-Luc Lagleize ont démissionné de leurs responsabilités d’adjoints au maire (mais restent simples conseillers municipaux).

Pour les remplacer, petit jeu de chaises musicales… glissantes : du 1er adjoint au 7ème, pas de changement. A partir de la 8ème place, celle qu’occupait Elisabeth Toutut-Picard, tout le monde monte d’un cran. Les nouveaux venus dans l’équipe occupent donc les 3 dernières places : 24, 25 et 26ème adjoints au maire.

Le casting a été soigneusement choisi (même si c’est officiellement sur candidature) : Bertrand Serp (LR), Christine Escoulan (société civile) et Jacqueline Winnepenninckx-Kieser (MoDem) sont les 3 nouveaux adjoints.

Un dosage méticuleux au sein de la majorité de Jean-Luc Moudenc. Ils conservent leurs anciennes délégations.

Quant à la répartition des délégations des anciens adjoints, elles sont à la seule discrétion du maire. C’est donc Jean-Luc Moudenc, qui, sans doute à la fin de l’été, avant la rentrée, définira les nouvelles attributions au sein de son équipe. Dans son entourage, on affirme qu’il n’y aura pas de « révolution ».

Sans doute, mais la réorganisation d’une équipe municipale est toujours un levier important pour le maire : tel(le) ou tel(le) élu(e) en difficulté sur un dossier peut être discrètement exfiltré. Tel autre promu pour bons et loyaux services.

Réponse sans doute au coeur de l’été. Mais en douceur.

FV (@fabvalery)

Hausse de la CSG : 8 millions de retraités frappés par une baisse de revenus selon la députée (PS) Valérie Rabault

La députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, a chiffré l’impact d’une hausse de la CSG. Selon la parlementaire du Tarn-et-Garonne, 8 millions de retraités vont perdre du pouvoir d’achat.

Valérie Rabault, députée de la Tarn-et-Garonne; Photo MaxPPP

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne; Photo MaxPPP

Première séance de questions au gouvernement et première passe d’arme. Mercredi 5 juillet, la députée (PS) Valérie Rabault a interpellé le nouveau ministre des Comptes Publics, Gérald Darmanin, au sujet de la hausse de la CSG. La parlementaire a chiffré le nombre de français qui vont passer à la caisse. Valérie Rabault justifie son calcul par le soucis d’être concret :

Je chiffre toujours pour me rendre compte de l’ampleur des choses. Sur la CSG, je trouve le débat hypocrite. Le gouvernement parle toujours de 1,7% (ndlr : de hausse), c’est un chiffre qui donne l’impression que cela n’aura pas d’impact. La seule façon de prendre conscience des choses est de regarder ce que cela donne en euros sonnants et trébuchants

Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a promis un « donnant-donnant » : plus de CSG mais la suppression de la taxe d’habitation. Par un effet de vases communicants, les contribuables devaient récupérer du pouvoir d’achat. Lors de son discours de politique générale, ce mardi 4 juillet, le premier ministre a annoncé un maintien, pour une durée indéterminée, de la taxe d’habitation. Pour Valérie Rabault, cet absence de compensation va se traduire par une perte nette :

Au moins 8 millions de retraités, sur près de 14 millions, vont payer plus de CSG. Pour une retraite à 1300 euros par mois cela donne une hausse sur l’année de 265 euros, soit l’équivalent d’une facture d’eau à payer en plus. Pour 2000 euros de retraite, cela donne 408 euros de plus en payer

Selon les chiffres de l’ancienne rapporteure du Budget, plus de la moitié des retraités français sont concernés par une ponction de leur pouvoir d’achat. En Occitanie, 1,1 millions de personnes ont fait valeur leur droit à la retraite.

En revanche, les fonctionnaires et les salariés doivent échapper au coup de guillotine fiscal. Le gouvernement prévoit une réforme des cotisations sociales. Pour les « actifs » du secteur public et privé, la hausse de la CSG sera contrebalancée.

Le député (LREM) du Tarn, Jean Terlier, insiste sur ce point :

La suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie et l’assurance chômage, financée par un transfert sur la CSG, redonnera dès 2018 du pouvoir d’achat à plus de 20 millions d’actifs. Cela représente 250 euros par an au niveau du SMIC

S’agissant des retraités, le représentant tarnais d’Emmanuel Macron conteste l’analyse de Valérie Rabaut :

Une concertation sur la réforme de la taxe d’habitation aura bien lieu dans le cadre du quinquennat. Cette réforme compensera très largement la hausse de la CSG

En attendant une remise à plat, Valérie Rabault et Jean Terlier sont au moins d’accord sur un point : la hausse c’est maintenant.

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Juil

Mouvement du 1er juillet : Philippe Martin et Pierre Cohen, proches de Benoît Hamon, ne vont pas quitter le PS

Benoît Hamon, en lançant samedi son Mouvement du 1er juillet, a annoncé qu’il quittait le PS. Dans la région, ses proches, notamment Philippe Martin ou Pierre Cohen, vont adhérer au mouvement tout en restant au Parti Socialiste. Explications.

Benoît Hamon le 1er juillet. (Photo : Jacques Demarthon/AFP).

Benoît Hamon le 1er juillet. (Photo : Jacques Demarthon/AFP).

Le départ de Benoît Hamon du PS ne va pas s’accompagner d’une hémorragie de militants ou élus locaux socialistes. A la question allez-vous vous aussi quitter le Parti Socialiste, deux grands élus et proches de l’ex-candidat à la présidentielle, donnent la même réponse : non ! Il s’agit de Philippe Martin, président du conseil départemental du Gers, ancien député et ancien ministre et de Pierre Cohen, ancien maire de Toulouse, conseiller municipal et communautaire d’opposition.

« Benoît Hamon nous a réuni, explique Pierre Cohen, avant de faire cette annonce dans son discours samedi pelouse de Reuilly. Il ne demande pas que l’on quitte nous aussi le parti. Et pour une bonne raison : lui a besoin de sa liberté. Il ne veut pas créer un courant de plus au PS ou seulement rénover le parti. Il veut la reconstruction de toute la gauche. Et le PS doit y participer, de l’intérieur ».

En d’autres termes, les élus hamonistes restent au PS pour être des leviers pour l’ex-candidat qui veut recomposer la gauche. Surtout, c’est sous-entendu, en quittant le navire ils laisseraient les clés du camion à la frange la plus centriste du PS. Ce serait jeter le parti dans les bras d’Emmanuel Macron et là, toute recomposition de la gauche, avec les écologistes, les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon, le PS et une partie de la gauche serait impossible.

Les adhérents du futur Mouvement du 1er juillet auront donc la possibilité de garder leur carte dans un autre parti. Pour l’instant le mouvement n’en est qu’à ses balbutiements. Il lui faut trouver un statut juridique compatible avec l’appartenance à un parti politique, créer des émanations locales, trouver des référents départementaux. Un travail de longue haleine.

FV (@fabvalery)

30 Juin

Que devient l’ex-députée (LR) de la Haute-Garonne Laurence Arribagé ?

Laurence Arribagé a perdu son siège de députée dans une circonscription jugée imperdable pour la droite. Sa réaction face à un échec brutal et imprévu ?

Laurence Arribagé. Photo AFP J.Demarthon

Laurence Arribagé. Photo AFP J.Demarthon

C’est la première sortie de Laurence Arribagé. Après 10 jours de black-out et de spleen, l’ex-députée de la Haute-Garonne renoue avec son agenda d’élue locale. Jeudi 29 juin, Laurence Arribagé a participé à un conseil communautaire à Toulouse Métropole. En marge de la réunion, l’adjointe au Capitole a confié « aller mieux ». Cet aveu traduit la violence du choc.

Laurence Arribagé a été battue au terme de son premier mandat. Mais, surtout, sa défaite a été une vraie surprise.

Beaucoup pensaient que la circonscription était imperdable. En plus, En Marche ! a mis en face de Laurence une candidate que l’on disait faible. A droite, on pensait même que c’était un cadeau d’En Marche!

Les propos d’un responsable de la droite toulousaine explique la sidération de Laurence Arribagé. Son entourage politique tablait sur une circonscription en « béton armée ». Une circonscription découpée par un ministre de droite, Alain Marleix, pour un candidat local, Jean-Luc Moudenc. Mais Alain Marleix n’avait pas prévu une chose : la vague Macron. Une vague qui a submergé les clivages traditionnels et la vieille distinction entre la droite et la gauche.

Un cadre LR résume parfaitement la situation :

Laurence a fait une belle remontée, de plus de 7000 voix entre le 1er et le 2nd tour. Cela veut dire que notre électorat s’est remobilisé et a essayé de la sauver. Mais ça ne suffisait pas. Corinne Vigon (ndlr concurrente de Laurence Arribagé) a profité à fond de son étiquette et d’une dynamique nationale

Ce dernier point est essentiel et explique la coup de blues (post défaite) de Laurence Arribagé. L’ex-députée a dû céder son siège à Corinne Vignon. La « tombeuse » de Laurence Arribagé a été élue dans un drôle de contexte. Juste avant le 2nd tour des législatives, l’actuelle députée de la 3ème circonscription a fait l’objet d’une procédure judiciaire. Pour un cadre LR, « perdre son siège, c’est dur mais ce faire éliminer par Vignon pour Laurence, c’est juste insupportable« .

La semaine dernière, Laurence Arribagé et son équipe ont passé trois jours dans les cartons pour libérer son bureau parisien. La permanence toulousaine a également dû être vidée. Ces moments ont été éprouvants selon son plus proche collaborateur, Yoan Rault-Wita. Un collaborateur qui, d’ailleurs, envoie des CV pour retrouver un emploi dans le privé.

S’agissant de l’avenir, c’est d’abord un retour à la normale. Après un conseil communautaire ce 29 juin et un conseil municipal, Laurence Arribagé renoue avec la politique. L’élue toulousaine va participer, la semaine prochaine, à un bureau national des Les Républicains. Un bureau national au cours duquel Laurence Arribagé compte « faire entendre sa petite voix ». L’ex-députée se projette également vers la rentrée. Laurence Arribagé va lancer, en septembre, des Etats Généraux. Le but est de préparer… 2020 et les prochaines municipales. Découverte de nouveaux talents et conquête de nouvelles communes.

Laurence Arribagé est touchée. Elle confesse même avoir « beaucoup pleurer » après sa défaite. Mais elle ne sombre pas. Laurence Arribagé veut s’investir à fond dans sa présidence départementale de LR et son mandat municipal.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Mickaël Nogal, un ex-lobbyiste vice-président de la commission économique de l’Assemblée Nationale

Mickaël Nogal, député LREM de la Haute-Garonne, est un ancien lobbyste pour le groupe Orangina Suntory France. Il vient d’être élu vice-président de la commission des Affaires Economiques de l’Assemblée.

Michaël Nogal. Député de la Haute-Garonne. Photo AFP/Samson

Mickaël Nogal. Député de la Haute-Garonne. Photo AFP/Samson

Mickaël Nogal est un des benjamins de l’Assemblée Nationale. Mais le jeune député de 26 ans a une autre spécificité. De décembre 2015 à janvier 2017, c’est-à-dire pendant 1 an et 2 mois, le nouveau député de la Haute-Garonne a défendu les intérêts du groupe Orangina Suntory France. Sur son profil Linkedln, Mickaël Nogal précise sa fiche de poste : stratégie d’influence, représentation auprès des pouvoirs publics, communication corporate.

En soi cette expérience professionnelle n’est pas gênante. Un géant des boissons gazeuses a parfaitement le droit de se dépenser tous azimuts pour écouler sa marchandise. Rencontre avec des élus locaux. Calinothérapie pour écouler du soda. Le lobbying est une activité qui n’a pas bonne publicité. Les lobbyistes sont généralement présentés comme des mercenaires, prêts à tout pour leur business. Mais le lobbying existe et il a même ses entrées dans les palais nationaux.

L’Assemblée et le Sénat prévoient une réglementation « draconienne » pour éviter le trafic d’influence. Les lobbyistes sont priés de porter un badge lorsqu’ils déambulent dans les couloirs ou sont attablés avec un parlementaire. Mickaël Nogal va probablement croiser ses anciens collègues dans ses nouveaux locaux.

Le député de la Haute-Garonne a même toutes les raisons de revoir son ancien employeur… en matière de santé publique. La consommation de sodas joue notamment un rôle dans l’épidémie de diabète qui frappe la population française. Mickaël Nogal peut être amené à voter des textes portant sur la santé publique et ces textes peuvent concerner Orangina Suntory France. Mais Orangina c’est surtout un mastodonte économique. En 2015, l’entreprise a dégagé un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros. Le groupe emploie 42 000 collaborateurs sur les 5 continents. Orangina a toutes les raisons d’apparaître sur l’écran radar des Affaires Economiques de l’Assemblée. Des textes peuvent concerner le groupe multi-national.

Sans parler d’un aspect plus prosaïque mais hautement stratégique. Avoir un ancien directeur des relations publiques au cœur du réacteur économique de l’Assemblée peut faciliter les contacts. Et ouvrir des portes. Juridiquement, rien n’empêche à un ancien lobbyste de devenir vice-président de commission. Mais, politiquement, cela pose question.

Les députés sont tenus de faire une déclaration d’intérêts. Mickaël Nogal va devoir mentionner son ancien employeur et son activité de lobbyiste pour le compte d’Orangina. Cette transparence élémentaire reste toutefois symbolique. En revanche, le signal politique n’est pas anecdotique.

Emmanuel Macron et sa nouvelle Garde des Sceaux, la Toulousaine Nicole Belloubet, vont présenter, dans les prochains jours, un projet de loi pour renforcer la confiance entre les politiques et les citoyens.

En terme d’image, la nomination d’un ancien lobbyste comme numéro 2 de la commission des Affaires Economiques de l’Assemblée Nationale, ça peut étonner et détoner.

Laurent Dubois (@laurentdub)

28 Juin

Sylvia Pinel dans le groupe parlementaire de…Marine Le Pen

La présidente du PRG, Sylvia Pinel, siège dans le même groupe parlementaire que…Marine Le Pen.

Sylvia Pinel à l'Assemblée Nationale Photo : MaxPPP/Padilla

Sylvia Pinel à l’Assemblée Nationale Photo : MaxPPP/Padilla

La vie parlementaire est parfois cocasse. Sylvia Pinel et Marine Le Pen se retrouvent sous le même toit. La députée du Tarn-et-Garonne et la présidente du Front National appartiennent au même groupe parlementaire. Sylvia Pinel a été élue en battant, au second tour, un candidat du Front National. Mais l’ironie du règlement de l’Assemblée réserve à la présidente du PRG un drôle de sort. L’article 19 est formel : il faut 15 député(e)s. Le PRG n’atteint pas ce seuil et perd son groupe. La vague Macron a épargné Sylvia Pinel dans le Tarn-et-Garonne.

Mais, tous les sortants n’ont pas eu cette chance. Et, de surcroît, des transfuges sont passés dans le groupe La République En Marche.

Résultat, Sylvia Pinel se retrouve sans groupe parlementaire. Le PRG doit prochainement fusionner avec le Parti Radical Valoisien. Mais cela ne changera rien au fond.

Même réunis, les radicaux ne pourront pas constituer un groupe à l’Assemblée. Et la présidente du PRG n’a pas souhaité rejoindre le groupe majoritaire, La République En Marche, ou se réunir avec ses partenaires socialistes.

Sylvia Pinel s’est donc condamnée à une cohabitation avec Marine Le Pen, Louis Aliot, Gilbert Collard et l’ensemble des député(e)s du Front National. Eux aussi sont numériquement incapables de former un groupe. Seule consolation pour la radicale de gauche, elle peut également profiter de la présence d’un amateur de chants pyrénéens, Jean Lassalle.

Le groupe des Non-Inscrits n’est pas un véritable groupe. Il n’est pas formé par des parlementaires d’un même parti. Ce rassemblement de parlementaire ne dispose pas d’un président et le groupe n’est représenté dans le bureau de l’Assemblée ou la conférence des présidents.

Mais l’appartenance aux Non-Inscrits permet toutefois un partage du temps de parole.

L’ancienne ministre de François Hollande qui partage du temps de parole avec Marine Le Pen, c’est pas banal.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

20 Juin

Sénat : En Marche forcée ?

Le Sénat, Photo AFP.

Le Sénat, Photo AFP.

Le sénateur ex-PS François Patriat vient d’envoyer une charte fondatrice d’un futur groupe En Marche à tous les Sénateurs. Les principaux visés : ceux du groupe RDSE et les Socialistes. Réactions de nos élus régionaux au Palais du Luxembourg.

« Je vais être franche avec vous. Je pensais au départ qu’il s’agissait d’un groupe En Marche, à gauche, mais il semble que François Patriat veuille rassembler plus large » s’interroge Françoise Laborde. « Elue PRG, je me considère comme une « petite cousine du socialisme », je veux rester libre et à gauche. Je ne sais pas si je veux aller dans un groupe En Marche pour voter toutes lois systématiquement ». La sénatrice PRG de Haute-Garonne, plutôt pro-Macron depuis déjà un moment ne semble pour l’heure pas prête à franchir le pas. « J’ai eu François Patriat au téléphone, je lui ai dit que c’était un peu tôt » avoue-t-elle.

Si Françoise Laborde est affiliée au groupe RDSE, le groupe PS est aussi visé par cet appel du pied de François Patriat. « Le gros des troupes viendra de là » estime Gérard Miquel. Le sénateur socialiste du Lot est un fervent supporteur du projet d’Emmanuel Macron. « Je pense qu’on peut avoir un groupe de plus de cent élus si la logique est respectée. Pour l’instant le Président de la République fait un parcours sans faute. Je sens une volonté de se rassembler autour de lui » s’enthousiasme le maire de Saint-Cirq-Lapopie.

Chacun veut garder son groupe »

Beaucoup moins d’enthousiasme en revanche du côté de Claude Raynal. L’ancien maire de Tournefeuille se qualifie d’impossible à convaincre. « Ce n’est pas mon sujet » assène-t-il. Le sénateur socialiste a toutefois son avis sur la question : « Il faut voir quel va être le périmètre de ce groupe. Vingt, vingt-cinq membres ou plus ? Les socialistes intéressés se sont déjà manifestés. Et ceux qui voudraient se faire plaisir ou marquer une impulsion, pour la plupart, ils ne se représentent pas.  Et puis, il me semble que les RDSE et les UDI veulent garder leur groupe ».

 

Gérard Miquel va dans le même sens. « Le problème, c’est que les Présidents de groupe veulent garder leur pouvoir » affirme-t-il sans détour. « On est le plus vieux groupe du Sénat. On veut rester comme ça » annonce la RDSE Françoise Laborde. « Quand notre Président Jacques Mézard a été nommé Ministre, on lui a d’ailleurs dit». Une réunion est toutefois prévue mardi prochain pour en débattre mais les lignes semblent difficiles à bouger.

Sénatoriales en septembre »

« Maintenant, il faut voir combien nous serons à la fin » nuance Françoise Laborde. Sous-entendu si le groupe garde son nombre de membres minimum pour exister, c’est-à-dire dix. Le groupe RDSE compte actuellement 17 membres, deux sont déjà sur le départ pour rejoindre le groupe EM et quatre sont renouvelables en septembre. Quel sera l’impact de ce scrutin à grands électeurs ? Difficile de le dire pour l’instant.

 

Quant à la création d’un groupe En Marche, elle semble inévitable, peu importe sa géométrie et son agenda. « On n’est qu’au début du bouleversement » commente Claude Raynal. « Après, le Sénat n’est pas une maison de Révolution, ou alors on m’aurait trompé sur la marchandise » conclue-t-il en plaisantant.

Patrick Noviello (@patnoviello)