Une conférence. Une rencontre avec des étudiants. Une réunion publique. Un rendez-vous avec le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. La visite d’une entreprise à Colomiers. Ce vendredi 4 novembre, la journée haute-garonnaise d’Emmanuel Macron est chargée. L’ancien ministre de François Hollande continue son tour de France et à mettre en mouvement son En Marche !
Emmanuel Macron entretient le suspens sur ses intentions et une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017. Mais son déplacement toulousain, comme tous ses autres déplacements dans l’Hexagone, a un air de pré-campagne. Interview.
Le Blog Politique. Vous participez à l’édition 2016 de Futurapolis. Une édition consacrée aux voitures sans pilotes et aux drones. Qu’est ce qui vous motive cette participation ?
Emmanuel Macron. C’est l’état d’esprit de tous ceux qui y participent que je suis venu saluer et soutenir. Je pense qu’il faut mettre en valeur cette France qui ose et qui entreprend. Je souhaite contribuer à la réconcilier avec celle qui a peur de l’avenir et que je comprends tout autant car la situation est difficile pour beaucoup.
Le Blog Politique. Vous allez passer une journée dans une des nouvelles grandes régions françaises. Que pensez-vous de la réforme territoriale menée par François Hollande et de la création de super-régions ?
Emmanuel Macron. C’est un pas dans la bonne direction ! Mais le principal est pour moi de rendre le pouvoir à ceux qui font et qui sont sur le terrain, je pense notamment aux élus locaux et la route est encore longue ! Ce n’est pas qu’une question de découpage administratif : c’est un enjeu d’efficacité et de démocratie.
Le Blog Politique. Votre déplacement en Haute-Garonne ne se limite pas à Futurapolis et à une rencontre avec des étudiants. Vous allez également visiter une entreprise et tenir une réunion publique. Cela ressemble beaucoup à l’agenda d’un candidat en campagne. C’est juste une impression ?
Emmanuel Macron. Je parcours le pays sans discontinuer depuis plus de deux ans, pour mettre en valeur les belles initiatives dont on ne parle jamais assez et soutenir celles et ceux qui souffrent et pour qui on ne fait jamais assez. Je n’ai pas changé de méthode depuis que je ne suis plus ministre : je vais au contact de la réalité et des Français. C’est cela qui me plaît et cela aussi de cela que se nourrit ma réflexion sur les changements nécessaires pour le pays.
Le Blog Politique. Depuis votre départ du gouvernement, vous avez entamé une nouvelle vie. Sans regret ? Quels sont les changements les plus notables et que vous trouvez les plus appréciables dans ce nouveau départ ?
Emmanuel Macron. J’ai quitté avec tristesse une fonction que je suis honoré d’avoir exercée. Mais je n’ai aucun regret : toute mon énergie est maintenant consacrée à faire grandir le mouvement de l’espérance. Car notre pays vaut mieux que le découragement ambiant !
Le Blog Politique. Vous êtes libéré de votre agenda ministériel. A priori vous avez plus de temps pour lire. Avez-vous lu le livre qui « cartonne », au sens propre comme figuré : « un président ne devrait pas dire ça » ?
Emmanuel Macron. Non.
Le Blog Politique. Dans une autre existence, vous avez été l’assistant de Paul Ricoeur. Le philosophe établit une filiation entre le vouloir et le désir : « le vouloir serait faiblement efficace s’il n’était aiguillonné par une pointe de désir ». On voit bien votre « vouloir ». Vous participez au débat public. Vous êtes un acteur de la vie politique, mais c’est quoi la « pointe de désir » d’Emmanuel Macron ?
Emmanuel Macron. L’action. Participer au débat public, c’est bien. Mais faire, c’est mieux.
Le Blog Politique. On sent bien que vous êtes tenté par une aventure présidentielle. Il existe des indices : nombreuses réunions avec vos soutiens, déplacements dans toute la France. Qu’est ce qui pourrait vous retenir ?
Emmanuel Macron. Rien d’extérieur à En Marche ou à ma réflexion personnelle.
Le Blog Politique. Jean-Luc Mélenchon vous qualifie de « droite moderne » et d’ultra-libéral. Ce genre d’étiquette, cela vous agace ?
Emmanuel Macron. Sur ce point, je suis un vrai claustrophobe : je n’aime pas être enfermé dans une case ! Ma conviction, c’est que l’offre politique actuelle reste structurée par des oppositions anciennes qui n’ont plus lieu d’être. Aujourd’hui, les partis politiques traditionnels sont traversés par des clivages entre progressistes et conservateurs. Et par delà les partis, des gens peuvent se retrouver, sur des sujets aussi essentiels que l’Europe, l’éducation, ou la sécurité. En Marche!, en permettant la double adhésion est un mouvement qui permet à tous les progressistes de se retrouver.
Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)