23 Nov

La présidente de la commission des affaires sociales obligée de suspendre un débat sur l’IVG

L’IVG s’invite dans la primaire de la droite avec une passe d’arme entre Alain Juppé et François Fillon. Mais le sujet débarque également violemment à l’Assemblée Nationale. Ce matin, mercredi 23 novembre, la commission des affaires sociales devait examiner un projet punissant l’entrave à l’IVG. Suite à l’intervention brutale et aux insultes de plusieurs députés Les Républicains, la présidente (PS) de la commission a dû suspendre les débats.

La députée Cathy Lemorton (Photo : AFP)

La députée Cathy Lemorton (Photo : AFP)

« On n’a jamais vu cela, des hurlements et des insultes, c’est du jamais vu dans notre commission ». Une membre de la commission des affaires sociales, la députée de Haute-Garonne Monique Iborra n’en revient toujours et parle d’une hystérie collective. L’examen d’une proposition de loi sur l’IVG (déposée par le PS) s’est transformé en véritable bataille rangée. Le texte portait sur l’extension du délit d’entrave au droit à l’IVG. La loi prévoit des sanctions (2 ans de prison et 30 000 euros) pour les « commandos » anti-IVG et autres pressions physiques ou téléphoniques. Il s’agit d’étendre ces sanctions au sites « pro-vies » qui dissuadent, sur le terrain numérique, les femmes de pratiquer une IVG.

Le rapporteur du texte n’a pas eu le temps de rentrer dans les détails. Alain Ballay, député de Corrèze, a été interrompu par son collègue de Marseille, le député LR Dominique Tian.

La tension est montée d’un cran avec des insultes proférées par le député Denis Jacquat à l’égard du rapporteur. 

Face à ce chahut et au refus des députés de droite de débattre de l’amendement, la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton a dû intervenir pour ramener le calme. Sans succès. Face à l’ampleur de la bronca, deux suspensions ont été décidées. Entre les deux suspensions, l’emblématique candidat de la primaire, Jean-Frédéric Poisson est entré dans la danse. Le député des Yvelines  (qui assimile l’IVG à la peine de mort ou à l’euthanasie) a tenu un conciliabule avec ses collègues de la commission des affaires sociales.

Face à l’obstruction de la droite, la présidente de la commission des affaires sociales a dû clore le débat.

Sur le fond, l’attitude des députés rejoint la ligne des sénateurs. Une extension du délit d’entrave au numérique s’est heurtée à un refus de principe et le texte n’a pas été examiné, en septembre dernier au Palais du Luxembourg.

Différence de taille. Les sénateurs ont brandi des arguments juridiques. Les députés préfèrent le « coup de poing ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Accueil des migrants : Charte contre charte

Myriam Martin, conseillère régionale Nouveau Monde en Commun présentera la charte demain à l'hôtel région de Toulouse

Myriam Martin, conseillère régionale Nouveau Monde en Commun présentera la charte demain à l’hôtel région de Toulouse

Le groupe régional Nouveau Monde En Commun (EELV et Front de Gauche notamment) a décidé de proposer aux élus locaux une charte « qui s’oppose à celle du FN ». Au même titre donc que le Front National demandait aux maires refusant d’accueillir les migrants de le dire haut et fort, les représentants de « Nouveau Monde en Commun » proposent, eux, le contraire, soit signifier qu’ils veulent les accueillir.  Détail de cette charte.

En préambule au document, la riposte est claire : « Alors même que cet accueil devrait être organisé dans les meilleures conditions administratives, de logement, sanitaires, certaines formes politiques s’y opposent, au nom de prétendus risques de « troubles à l’ordre public » et de « dangers communautaristes ». Et l’engagement est clair : « il en va, pour nous Communes Solidaires, de notre honneur de citoyens ».

Il en va de notre honneur de citoyens

Les communes s’engagent donc « selon leur capacité » précise l’article 1, scolariseront les enfants (art2) et favoriseront aussi un accompagnement social (art3). Les maires signataires doivent aussi « éviter l’installation d’hébergements de fortune insalubres et dégradants sur leurs territoires », histoire de couper court à toute contestation locale mais aussi à toute récupération politique des opposants à l’accueil.

De la même manière les communes signataires s’engagent à « lutter contre la propagation de rumeurs diffamatoires et contre toutes formes de désinformation à l’encontre des migrants et réfugiés, ainsi que de ceux, institutions, collectivités, associations ou particuliers qui contribuent à leur hébergement ou leur insertion. »

L’asile est un droit, l’hospitalité est un devoir

L’article 7 de la charte fait également prendre à l’élu signataire l’engagement « d’échanger » avec ses administrés. Les « communes solidaires » s’engagent également à partager « les expériences d’accueil et d’insertion, tant positives que négatives, afin de déterminer en commun les meilleurs pratiques ». La charte s’achève par cette phrase : « L’asile est un droit, l’hospitalité est un devoir ».

Patrick Noviello

22 Nov

Législatives : qui sont les 23 candidats à l’investiture PS en Haute-Garonne ?

On connaît désormais l’ensemble des candidats qui briguent l’investiture socialiste pour les législatives dans la Haute-Garonne. Et dans certaines circonscriptions, la lutte s’annonce fratricide.

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Alors que la France a les yeux tournés vers la primaire de la droite et la bataille finale entre François Fillon et Alain Juppé, le parti socialiste organise ses « primaires » internes (réservée aux militants à jour de cotisation et ayant adhéré au plus tard le 8 juin dernier) pour les législatives de juin prochain.

Maintenant que le dépôt des candidatures est clos, on connaît les 23 candidatures (pour 10 députés dans le département). Il y a quelques surprises. Revue d’effectifs.

1ère circonscription :

La députée sortante Catherine Lemorton (suppléant : Jean-Michel Fabre) est seule en lice. Elle va donc repartir pour un troisième mandat consécutif avec face à elle comme candidat des Républicains François Chollet, l’adjoint de Jean-Luc Moudenc au Capitole.

2ème circonscription :

Ça se bouscule sur cette circonscription du nord-est toulousain. Après avoir longtemps ménagé le suspense sur sa candidature, le député sortant Gérard Bapt a finalement décidé, comme nous le révélions en exclusivité ici-même la semaine dernière, de repartir pour briguer un…. neuvième mandat (il est député depuis 1978 !). Il aura comme suppléante Sabine Geil-Gomez, la maire PS de Pechbonnieu.

Mais de nombreux autres candidats PS s’y verraient bien : Jean-Jacques Mirassou (suppléante : Céline Moretto), l’ancien sénateur et actuel conseiller départemental a longtemps hésité. Il part finalement à la bataille sur la « 2 » après avoir tenté de s’exfiltrer sur la 7ème circonscription.

Bertrand Monthubert (avec comme suppléante Stéphanie Calas) se lance aussi dans la course à l’investiture. L’ancien président de l’université Paul Sabatier et conseiller régional est actuellement le suppléant de… Gérard Bapt !

Etienne Morin (suppléante : Maryse Auger) apparaît comme le candidat « officiel » des instances départementales. Il a été conseiller municipal de Toulouse de 2008 à 2014.

En revanche, Didier Cujives, le maire de Paulhac et conseiller départemental, qui nous affirmait la semaine dernière être « plus que jamais candidat » après l’annonce de candidature de Gérard Bapt et démentait la rumeur selon laquelle il se retirait, a finalement… jeté l’éponge !

3ème circonscription :

Cette circonscription, majoritairement toulousaine mais qui court aussi dans la « campagne » jusqu’à Verfeil, a été réservée à une femme par le PS. Ce sont Isabelle Hardy (suppléant : Daniel Calas), conseillère municipale et métropolitaine de Toulouse et ancienne adjointe au maire Pierre Cohen de 2008 à 2014, et Hélène Rouch (suppléant : Frédéric Metche), présidente de la FCPE 31 et conseillère municipale de Castanet-Tolosan, qui vont s’affronter pour l’investiture PS.

La « gagnante » aura la difficile mission de tenter de reprendre la circonscription à Laurence Arribagé, la présidente de LR 31, qui a succédé à Jean-Luc Moudenc élu en 2012 sur une circo largement redessinée pour la droite.

4ème circonscription :

La députée sortante Martine Martinel est seule en lice avec son suppléant Jean-Louis Llorca.

5ème circonscription :

La sortante François Imbert ne se représentant pas, cette circonscription réservée à une femme, verra s’affronter deux élues du Conseil départemental. Ambiance ! Sandrine Floureusses (suppléant : Daniel Régis), vice-présidente du département en charge de l’emploi et de la diversification économique sera opposée à Véronique Volto (suppléant : Lionel Marquier), vice-présidente chargée de l’action sociale !

6ème circonscription :

La situation est complexe dans cette circo réservée à une femme par le PS. Car la sortante est exlue du parti socialiste : pour avoir soutenu Philippe Saurel et non Carole Delga lors de la campagne des Régionales en 2015, Monique Iborra ne peut donc briguer l’investiture socialiste. Mais elle sera tout de même candidate aux législatives, sans aucun doute sous les couleurs d’Emmanuel Macron.

Face à elle, il faut donc trouver une candidate officiellement estampillée PS. Au conseil départemental, décidément très influent dans cette distribution des cartes législatives, on pousse la candidature de Camille Pouponneau (suppléante : Fabienne Vitrice), jeune élue départementale. Elle aura face à elle, Sylvie Clarac (suppléante : Rita Di Giovani).

7ème circonscription :

Là encore, il s’agit de tenter de succéder à un sortant, Patrick Lemasle, qui ne se représente pas. Elu de ce secteur, le patron de la fédération PS de Haute-Garonne Sébastien Vincini a finalement renoncé à se présenter. Mais la concurrence va être rude.

David Olivier Carlier (suppléant : Gilles Dadou), qui vient d’être recruté au Conseil régional, est en lice, ainsi que le militant de Cugnaux Jean-Louis Dupin, celui de Muret Jacques Girma, sa collègue muretaine Elisabeth Sere et la conseillère régionale Marie-Caroline Tempesta.

8ème circonscription :

Suppléant de Carole Delga, qui ne se représente pas, et même député pendant que cette dernière était au gouvernement, Joël Aviragnet (suppléant : Marie-Claiure Uchan) est candidat à l’investiture PS. Il est clairement le choix de la présidente de la Région pour tenter de lui succéder à l’Assemblée nationale.

Mais deux autres candidats auront leur carte à jouer : Paul-Marie Blanc (suppléante : Michèle Brun) le maire de Bérat et Louis Ferré (suppléante : Maryline Soldeville), le maire de Luchon.

9ème circonscription :

« Auto-parachuté » en 2012 sur cette circonscription haut-garonnaise que le PS l’avait réservée à une femme, Christophe Borgel, numéro 3 du PS, se représente pour un deuxième mandat de député. Contrairement à d’autres sortants comme Martine Martinel, Kader Arif ou Catherine Lemorton, il aura un candidat en face de lui pour l’investiture PS.

Si Christophe Lubac, maire de Ramonville, et Thierry Suaud, maire de Portet-sur-Garonne, qui avaient envisagé un temps de briguer l’étiquette PS face à Christophe Borgel ont finalement renoncé, c’est Arnaud Mandement (suppléante : Françoise Pouget) qui s’y colle. Arnaud Mandement est militant PS à… Rodez, dans l’Aveyron !

10ème circonscription :

Enfin, Kader Arif (suppléante : Emilienne Poumirol) député sortant et ancien ministre, seul en course dans la 10ème circoncription, obtiendra l’investiture PS pour tenter de briguer un second mandat.

Les militants socialistes voteront le 8 décembre (second tour si besoin le 9) pour désigner leur candidat par circonscription, avant les investitures nationales mi-décembre. Les candidats pourront alors (enfin) se mettre en campagne, avant la primaire présidentielle de la gauche prévue en janvier, et plus de six mois après les candidats LR qui ont été investis par leur parti avant l’été, même si la probable victoire de François Fillon à la primaire de la droite pourrait conduire à revoir (à la marge) ses investitures.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

21 Nov

Les socialistes du Tarn entrent en campagne contre François Fillon

La primaire de la droite fait jaser… une partie de la droite au sujet de la participation des électeurs de gauche. Des organisateurs de la primaire dénoncent un véritable hold-up. En revanche, la gauche ne parle pas beaucoup de la primaire de la droite. Depuis dimanche et les résultats du 1er tour, c’est silence radio en Occitanie.

Les premiers socialistes a réagir publiquement sont tarnais. Le PS 81 entre dans la campagne du 2nd tour. La fédération du département de Jaurès fait circuler une affiche sur les réseaux sociaux. Une affiche en forme d’épouvantail et qui pointe (et même crucifie) le programme de François Fillon : suppression des services publics, fin des 35 heures…

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Le leitmotiv de cette campagne pourrait être « vous avez adoré détester Sarkozy, vous allez aimé maudire François Fillon ».

La primaire de la droite et du centre a mobilisé les électeurs tarnais.

Elle mobilise également les socialistes du Tarn.

En revanche, on peut s’interroger sur les limites de l’exercice. Les électeurs regardent les programmes de loin. Il ne suffit pas de dire « vos aurez du sang et des larmes » pour faire bouger les lignes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

François Fillon va-t-il remettre en cause les investitures pour les législatives ?

La primaire n’est pas terminée et les législatives sont déjà sur la table. La victoire programmée (ou du moins annoncée) de François Fillon sur Alain Juppé rebat les cartes. François Fillon a toutes les chances de remporter la primaire et il publiquement a annoncé la couleur. Le député de Paris va revoir les investitures aux législatives. François Fillon estime qu’il n’est pas tenu par le casting établi par Nicolas Sarkozy. Quel est l’ampleur du jeu de chaises musicales ? Élément de réponse

François Fillon, le soir du 1er tour de la primaire, dimanche 20 novembre. Photo MaxPPP

François Fillon, le soir du 1er tour de la primaire, dimanche 20 novembre. Photo MaxPPP

La victoire n’est pas acquise. Mais François Fillon est ultra-favori. Le second tour semble « plié » d’avance. Face à  Alain Juppé, l’ancien premier ministre dispose de deux atouts massifs : une véritable dynamique politique et une arithmétique en béton armé. Une confortable avance sur son rival et les (simples) reports de voix sarkozystes suffisent (sur le papier) à plier le match. Les élections peuvent toujours déjouer les prévisions les plus solides.

Néanmoins, à une surprise Fillon peut difficilement succéder une surprise Juppé. François Fillon sera, très probablement, le candidat de la droite pour la présidentielle de 2017. A ce titre, il revendique un droit de regard sur les investitures aux législatives. Ce point n’a pas échappé à des élus d’Occitanie. Au lendemain de l’écrasante victoire de François Fillon au 1er tour de la primaire, ils s’interrogent. Des dossards risquent de changer de « propriétaires ».

Cette interrogation (parfois teinté de crainte) repose sur une déclaration de François Fillon. Le dimanche 26 juin 2016, le député de Paris a précisé qu’il « regarderait ces investitures, en fonction notamment évidemment de l’efficacité électorale, mais aussi en fonction d’un certain nombre de critères éthiques« . La ligne de François Fillon est très claire. Le vainqueur de la primaire a un droit de regard sur les investitures. Cette revendication n’a pas échappé aux principaux concernés.

Le représentant de François Fillon en Haute-Garonne, Jean-Marie Belin confirme une réouverture des dossiers. Un nouvel examen qui est d’ailleurs (également) prévu par Alain Juppé. Du côté du représentant du maire de Bordeaux, on relativise l’influence et l’impact d’un réexamen des investitures. Pierre Esplugas estime que cela « concerne une quinzaine de cas et aucun en Haute-Garonne. Ils sont concentrés en Bretagne« . En revanche, s’agissant de François Fillon, c’est beaucoup moins évident.

Jean-Marie Belin se contente de préciser : « François Fillon n’a pas le même chiffre qu’Alain Juppé et surtout il ne se limite pas à un espace géographique (NDLR la Bretagne)« . François Fillon a sanctuarisé les investitures des sortants. Laurence Arribagé, en Haute-Garonne, ou l’Aveyronnais Yves Censi peuvent être tranquilles. En revanche, d’autres « investis » ne disposent pas de l’immunité des parlementaires.

Ainsi, en Haute-Garonne, une (très) proche de la (sarkozyste) Laurence Arribagé pourrait avoir la tête sur le billot. Il s’agit de Christine Gennaro-Saint sur la 2nde circonscription. Un « filloniste » pourrait prendre la place. Xavier Spanghero (délégué LR de la 5ème circonscription) ne croit pas à cette hypothèse : « cela reviendrait à créer un conflit et le Capitole (ndlr Jean-Luc Moudenc) ne le vivrait pas forcément bien« .

Un « fillloniste » donne des gages. Jean-Baptiste de Scorraille est élu (dans la majorité de Jean-Luc Moudenc) à la Métropole et il est le représentant de Sens Commun (émanation de la Manif Pour Tous, hostile au mariage homosexuel). Il déclare : « comme secrétaire départemental adjoint des Républicains du 31, je maintiendrai le cap pour que l’unité de notre famille ne soit pas mise en cause« .

Des « sarkozystes » repentis préfèrent ne pas prendre de risque. Les ralliements à François Fillon se multiplient. La maire de Montauban, Brigitte Barèges est investie pour les législatives de 2017. Elle a annoncé, sur le plateau de France 3 Midi-Pyrénées, son ralliement à François Fillon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Nov

Primaire de la droite : les résultats du premier tour dans la région

Le premier tour de la primaire de la droite a été marqué par la surprise François Fillon qui est arrivé largement en tête devant Alain Juppé. Les deux hommes sont qualifiés pour le second tour, dimanche prochain. Nicolas Sarkozy est éliminé et a appelé à voter pour François Fillon. Dans la région, ce résultat se confirme.

François Fillon et Alain Juppé (Photo : AFP)

François Fillon et Alain Juppé (Photo : AFP)

Dans la Haute-Garonne, à 23h30, 129 des 158 bureaux étaient dépouillés et plaçaient largement François Fillon en tête. Juppé dépasse les 30 % nettement devant Nicolas Sarkozy. Et c’est Nathalie Kosciusko-Morizet qui est quatrième (résultat partiel).

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A Balma, dans la banlieue toulousaine, à l’image de toute la région, c’est François Fillon qui fait la course en tête :

A Tarbes et dans les Hautes-Pyrénées, le tiercé d’arrivée est le même qu’au niveau national mais les scores sont plus serrés entre François Fillon et Alain Juppé (résultat définitif) :

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A Montauban et dans le Tarn-et-Garonne, François Fillon est devant mais c’est Nicolas Sarkozy qui arrive en seconde position, dans un département où le maire LR de Montauban, Brigitte Barèges, le soutenait (résultat définitif).

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En Ariège, Nicolas Sarkozy devance également Alain Juppé, loin derrière François Fillon (résultat définitif) :

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Résultats partiels en Aveyron, terre traditionnelle de la droite en Midi-Pyrénées :

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Dans le Lot, Alain Juppé dépasse les 33 % mais reste loin de François Fillon (résultat partiel) :

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Dans le Tarn, François Fillon réussit un de ses meilleurs scores dans la région (résultat définitif) :

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Enfin dans le Gers, le trio de tête est le même avec un score plus élevé pour Alain Juppé (résultat définitif) :

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Primaire de la droite : le retour de Dominique Reynié…en tant qu’électeur aveyronnais

La primaire de la droite et du centre permet le retour de deux anciens premiers ministres et d’un ex-chef de l’Etat. Mais il existe un autre come-back. Celui de Dominique Reynié. L’ancienne tête de liste pour les régionales en Occitanie a retrouvé le chemin de sa terre d’élection, Onet-le-Château dans l’Aveyron. Un tweet (posté par le politologue parisien) immortalise la scène.

Le 26 mai dernier, le Conseil d’Etat a annulé l’élection de Dominique Reynié au conseil régional. Privé de son éligibilité, le politologue reste un électeur. Un électeur qui conserve, tout de même, des réflexes d’élu. Dominique Reynié ne s’est pas contenté de poser. Il a posté l’adresse de son bureau de vote, histoire d’indiquer la voie aux autres voix de droite et du centre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Primaire de la droite : la bonne participation suscite des sentiments mitigés

C’est le premier chiffre de la (première) primaire (ouverte) de la droite et du centre : 1,1 million. Plus d’un million d’électeurs ont voté ce matin, dimanche 20 novembre. Ce niveau de mobilisation est élevé. Il devrait soulager les organisateurs. La primaire est un succès. Même s’il faut attendre la fermeture des bureaux de vote, à 19 heures, pour connaître le chiffre définitif de la participation. Néanmoins ce bon score suscite des crispations. Un éventuel détournement de la primaire de la droite par des électeurs de gauche inquiète les organisateurs de la primaire en Occitanie. Echos. 

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Dans le Tarn, le président départemental de Les Républicains et organisateur local de la primaire, tempère la bonne participation de la matinée. Bernard Carayon met en garde contre les effets d’optique : « les bureaux de vote regroupent les électeurs de plusieurs communes. C’est normal que l’on fasse la queue et cela ne veut pas dire qu’il y a un afflux d’électeurs ». Dans l’Hérault, le secrétaire départemental de LR34, Arnaud Julien ne nuance pas : « à Montpellier, nous allons arriver au 10% des inscrits sur les listes électorales. On se bouscule dans les bureaux de vote« . Dans le Comminges, en Haute-Garonne, le centriste Jean-Luc Rivière, livre le même constat et tente une explication : « cela fait très longtemps que je n’ai pas un telle mobilisation du peuple de droite et du centre. Je pense que les gens sont venus car ils ont compris que c’est ouvert avec la poussée de François Fillon dans les sondages. Mais je vois également beaucoup d’électeurs de gauche que je connais et qui viennent me saluer« .

Cette participation des électeurs de gauche donne des sueurs froides aux organisateurs de la primaire en Occitanie. Dans le Tarn, Bernard Carayon confirme la réalité du phénomène : « dans des communes on voit des socialistes et des électeurs de gauche. Ils se déplacent« .  En Ariége, le président départemental de LR, Philippe Calleja se réjouit : « On redécouvre des visages de droite et on voit arriver des gens de gauche mais par conviction et qui veulent se débarrasser de François Hollande« .  En Haute-Garonne, Xavier Spanghero est beaucoup moins satisfait. Le délégué de la 5eme circonscription confesse un certain agacement : « Je rentre du bureau d’Aussonne et on me signale que des élus socialistes ont voté. Ils signent la charte des valeurs en souriant, en regardant dans les yeux. Ils nous narguent. Tout est faussé. Sur un bureau où nous avons 200 votants, il suffit de quelques électeurs de gauche et cela fait tout de suite 6 ou 7% des voix qui faussent le scrutin ».

Ce sentiment peut être une simple impression. Seul le chiffre définitif de la participation permettra de connaître l’ampleur et l’impact du vote de gauche sur la primaire de la droite.

En attendant le verdict des chiffres et des urnes, l’inquiétude est réelle.

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Nov

Philippe Martin, député PS du Gers, renonce aux législatives

Philippe Martin, député du Gers et président du départment. Photo MaxPPP

Philippe Martin, député du Gers et président du départment. Photo MaxPPP

Série noire dans les rangs des député(e)s « roses » d’Occitanie. Après Marie-Lou Marcel en Aveyron et l’ariégeoise Fréderique Massat, c’est le député (socialiste) du Gers, Philippe Martin qui abandonne son siège à l’Assemblée Nationale. L’ancien ministre de l’Ecologie de François Hollande n’est pas candidat à sa succession. Les législatives de 2017 se dérouleront sans lui. Entre le Palais Bourbon et la présidence du département, Philippe Martin choisit le conseil départemental :

« Afin de respecter la mise en œuvre prochaine de la loi sur la limitation du cumul des mandats, je me devais de faire un choix. J’ai décidé de faire le choix du Département.

Le premier mandat législatif de Philippe Martin remonte à 2002. Le futur ex-député met donc un terme à 14 ans de vie parlementaire. Pour justifier son choix, Philippe Martin invoque l’application de la loi anti-cumul. Mais il insiste surtout sur l’action départementale qu’il souhaite poursuivre : déploiement du Haut Débit, aménagement de la RN 124 entre Toulouse et Auch…

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Primaire de la droite : y-a-t-il (encore) un risque de fraude ?

La  primaire de la droite et du centre, c’est maintenant. Dans 48 heures, ce dimanche 20 novembre, les bureaux de vote vont ouvrir. La principale inconnue est la mobilisation. Mais il existe une autre incertitude : le risque de fraude. La droite française a connu de vrais dérapages dans le passé. Ce passif est encore présent dans les esprits. Des dérapages au niveau national au moment de l’élection du président de l’UMP en 2012. Des scrutins internes, comme en Haute-Garonne en 2016, alimentent également des doutes sur la sincérité de certains votes. La primaire de 2017 peut-elle renouer avec des vieux démons ? Quelles garanties pour assurer la sécurité de la consultation ? Eléments de Réponse.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

161 bureaux de vote dans l’Hérault, 46 sur Toulouse et 59 en terre tarnaise. L’intendance est prête pour accueillir les votants. Sur le papier, la sécurité du scrutin est également garantie. Le président de bureau devra ouvrir les documents de vote (liste émargement, bulletins…) sous le regard d’un minimum de 3 assesseurs. A la fermeture des urnes, chaque assesseur devra confirmer par SMS les résultats. Une seule contestation et les résultats ne sont pas promulgués. En cas de problème lors du 1er tour, le bureau de vote « incriminé » sera fermé et exclu du 2nd tour, le dimanche 28 novembre. Des représentants des différents candidats pourront circuler et vérifier le bon déroulement des opérations.

Face à ces verrous, les représentants du parti organisateur, Les Républicains, sont confiants. En Haute-Garonne, Xavier Spanghero est optimiste : « je le sens bien. Il n’y aucun risque de fraude. Franchement, la chose qui me fait peur, c’est si plus de 20% des personnes inscrites sur les listes électorales se déplacent. Il va falloir gérer et adsorber ce flux. Mais sur le risque de fraude, aucune crainte. La fraude dans les élections ça passe généralement par les procurations et là les procurations sont interdites« .

Délégué de la 5eme circonscription de la Haute-Garonne, Xavier Spanghero écarte tout risque de favoritisme et de tripatouillage des résultats : « La consigne est de trouver au minimum 3 assesseurs pour chaque bureau de vote. Personnellement, j’ai fait appel à toutes mes connaissances. Il y a des sarkozystes, des juppéistes et des bénévoles. Les assesseurs sont mixtes. C’est une garantie. Impossible de favoriser un candidat dans ces conditions ».

Dans le Tarn, le président de Les Républicains, Bernard Carayon rejette toute idée de triche. Et pas simplement pour des raisons d’organisation. Le (très) sarkozyste maire de Lavaur déclare : « aucun risque, aucune menace. C’est une question totalement étrangère aux mœurs de notre fédération« . Le secrétaire départemental de LR 34, Arnaud Julien met également en avant des gardes-fous humains : « On connait les présidents de bureaux de vote. On connait leur probité. C’est pareil pour les assesseurs. Dans chaque bureau de vote on peut trouver 2 sarkozystes et 1 filloniste ou l’inverse. L’ambiance n’est pas du tout à la fraude. Le mot d’ordre c’est rigueur et transparence. Je pense qu’il peut y avoir comme dans tous les scrutins des erreurs mais de pas fraude« .

François Fillon est visiblement beaucoup plus prudent. L’ancien premier ministre a carrément édité un mémento anti-fraude. Les pauses déjeuner sont interdites. Sandwich obligatoire pour ne pas perdre l’urne des yeux. Attention aux mines glissées sous les ongles et qui permettent de faire invalider un bulletin à cause de gribouillages. Parmi les conseils on trouve (même) une procédure d’urgence : « en cas d’incident grave, d’esclandre ou d’agression, le premier réflexe doit être de mettre l’urne en sécurité ».

Laurent Dubois (@laurentdub)