Derniers jours pour la droite. Première mobilisation au PS. Dans moins d’une semaine, le dimanche 20 novembre, c’est au tour de la primaire organisée par Les Républicains. Pour le PS, l’échéance est plus lointaine : les 22 et 29 janvier 2017. Mais les socialistes de la Haute-Garonne lancent les opérations. Les soutiens d’Arnaud Montebourg organisent ce lundi 14 novembre, une rencontre avec les toulousains.
Tractage et échanges devant le métro Saint-Agne, avenue de l’URSS. Le lieu n’est pas anodin. Une sortie de métro c’est toujours l’assurance d’un flux de passants et une garantie de passage. Mais la station de métro est également située sur la 9ème circonscription de la Haute-Garonne. Une circonscription avec des élus socialistes proches d’Arnaud Montebourg.
Le député de la circonscription ne sera pas présent. Numéro 3 du PS et responsable des élections, Christophe Borgel n’est pas « montebourgien ». Le député de la Haute-Garonne est le futur organisateur de la primaire. Christophe Borgel invoque une obligation de neutralité et refuse de se positionner. Mais il n’en demeure pas moins le bras droit et parfois bras armé de Jean-Christophe Cambadélis. Christophe Borgel est sur la ligne du patron du parti : fidélité au président (sortant) de la République. Un François Hollande qui (en cas de candidature à sa propre succession) doit passer par la case « primaire » et devra donc débattre et se battre avec…Arnaud Montebourg.
Pour des raisons éminemment politiques et tactiques, Christophe Borgel ne bravera pas la pluie automnale qui arrose Toulouse. Ça tombe bien. Cela évitera à Christophe Borgel de croiser sur le pavé de sa circonscription, le représentant régional d’Arnaud Montebourg. Thierry Suaud participe à ce titre, aux réunions hebdomadaires de campagne à Paris, aux côtés de la députée Catherine Lemorton. Mais le maire de Portet-sur-Garonne et conseiller régional se voyait bien sortir le député sortant. Selon plusieurs sources, cette ambition avouée aurait susciter des éclats de voix entre le « montebourgien » et le numéro 3 (tendance Cambadelis) du PS. Mais ce n’est le sujet du jour. Du moins officiellement. Thierry Suaud va simplement distribuer des tracts et faire campagne pour son champion. A ses côtés, un conseiller municipal d’opposition, François Briançon.
Comme le précise François Briançon :
C’est une première sortie après la venue d’Arnaud Montebourg sur Toulouse
L’ancien adjoint de Pierre Cohen au Capitole explicite le sens de la démarche des montebourgiens toulousains :
C’est une première sensibilisation à la primaire. On va aller à la rencontre des toulousains pour faire connaître la liste des bureaux de vote qui sont en cours de définition. C’est l’occasion de donner des informations pratiques sur la primaire : qui peut voter et comment
Les « montebourgiens » souhaitent également parler politique. Comme le précise, François Briançon :
C’est l’occasion d’engager un débat sur le fond avec les toulousains. Sur les tracts, on reprend les propositions d’Arnaud Montebourg. Des propositions qui portent sur le système économique ou une évolution vers une République différente
Le succès de l’initiative dépend de l’accueil réservé par les usagers du métro Saint-Agne et les piétons de l’avenue de l’URSS. Mais l’essentiel n’est pas le nombre de mains serrées et de personnes rencontrées. Le simple fait d’être présent sur le terrain est un message adressé aux médias et aux « non » montebourgiens : à Toulouse, Arnaud Montebourg occupe le terrain.
Au sein de la fédération du PS31, l’ancien ministre de François Hollande dispose de nombreux soutiens. Parmi les élus et les militants, la question n’est pas savoir qui soutient Arnaud Montebourg. La seule « inconnue » est de savoir qui n’a pas encore basculé. L’opération sur la 9eme circonscription n’est pas une démonstration de force à destination des « camarades » du parti.
C’est plutôt l’affirmation d’une évidence : à Toulouse, les élus socialistes roulent pour Montebourg.
Laurent Dubois (@laurentdub)