13 Oct

Debout La France : « Nos listes sont déjà constituées ! »

Damien Lempereur, candidat tête de liste "Debout La France". Photo MaxPPP

Damien Lempereur, candidat tête de liste « Debout La France ».
Photo MaxPPP

Damien Lempereur se démultiplie entre Tarbes où il travaille, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon où il fait campagne et Paris où il est membre du bureau national de DLF. Mais à moins de deux mois du premier tour, la tête de Liste affiche une confiance assumée.

 

Il le dit en toute franchise : il ne pensait pas constituer ses listes aussi rapidement. « La nomination de Dominique Reynié nous a bien aidés » confie sans détour Damien Lempereur. « Reynié a vraiment du mal à incarner Les Républicains » poursuit-il. Le candidat de la droite et du centre serait-il trop « droite molle » ? L’ancien directeur stratégique de la campagne présidentielle de Nicolas Dupont-Aignan en 2012 acquiesce. « Reynié incarne tout ce qui rend dingues les militants du parti Les Républicains».

 

D’ailleurs le candidat DLF se targue d’avoir récupéré pas mal de déçus de chez « Les Républicains ». « Dans le Tarn, Jean-Marc Bardou nous a rejoint et avec lui 50 anciens militants UMP. En Ariège, Jean-Etienne Hannequin, ancien secrétaire départemental adjoint LR est désormais le nôtre. En Tarn et Garonne, nous recevons également beaucoup de coups de mains de personnes écartées par Reynié. Enfin dans les Hautes Pyrénées, le conseiller départemental José Marthe fera prochainement conférence de presse commune avec nous».

 

« Une alternative patriotique mais républicaine »

 

La raison de ces prises de guerre, au-delà de Dominique Reynié ? « Beaucoup d’ex-UMP se sont sentis perdus dans la reformation de leur nouveau parti qui incarne une droite trop molle et mondialiste. On commence à incarner une droite sûre de ses valeurs sans tomber dans les dérapages » analyse Damien Lempereur. « Nous offrons une alternative patriotique mais républicaine contrairement au Front National »

 

Et la tête de liste de Debout La France de s’enthousiasmer : « Vous vous rendez compte ? Pour l’heure nous sommes crédités de 4% dans les sondages sans citer « la marque » Dupont-Aignan. C’est qu’il y a quelque chose ! » Et Damien Lempereur de s’enorgueillir de ses 150 personnes présentes lors d’une réunion publique en Aveyron alors que Laurent Wauquiez tenait meeting le même soir. L’objectif visé est de recueillir 10% des suffrages au premier tour. « En Languedoc-Roussillon, nous avons toujours fait des bons scores ». « Nos listes se sont constituées rapidement. Nous les déposerons le 2 novembre et d’ici là il y aura encore des surprises… »

 

« On veut faire le ménage »

 

Alors Debout La France semble séduire militants et candidats de droite, mais que propose ce parti au juste ? « On veut faire le ménage » lance d’entrée Damien Lempereur quand on lui parle de programme.  « Je suis le seul candidat à avoir signé la charte Anticor contre la corruption et pour l’éthique en politique ». Un candidat qui propose que les élus soient indemnisés en fonction de leur présence, un candidat qui veut diviser par deux le nombre de vice-présidence et qui souhaite que tout élu condamné pour corruption soit inéligible à vie.

 

Sur le plan économique, DLF prône la priorité aux entreprises nationales et locales, qui n’emploient pas de travailleurs détachés et ce afin d’éviter le dumping social. « Une de nos premières actions si nous sommes élus sera de demander l’annulation de la cession de l’aéroport de Toulouse. C’est scandaleux que la Région n’ait pas réagi alors qu’on cède nos bijoux à nos concurrents ! »

 

Enfin concernant la réforme territoriale, Damien Lempereur rappelle que son parti s’y est opposé dès le début. « Maintenant, il faut corriger le tir car tout va aux métropoles. On appauvrit nos territoires ». Mais même avec 10% des suffrages que pourraient bien faire quelques élus DLF dans un hémicycle aussi grand ? « C’est une proportionnelle donc une chance pour la démocratie. Je ne veux pas présager que Dominique Reynié restera le chef de la droite une fois élu. Il risque d’être minoritaire au sein de la droite. Nos idées seront alors entendues. Et puis nous n’hésiterons pas à voter un projet de gauche s’il est cohérent ».

 

Patrick Noviello

 

 

Dominique Reynié : « le groupe de presse de Jean-Michel Baylet ne respecte pas le pluralisme »

Dominique Reynié, tête de liste régionale de la droite et du centre

Dominique Reynié, tête de liste régionale de la droite et du centre

Dominique Reynié place le groupe de presse de Jean-Michel Baylet sous surveillance. Le candidat de la droite et du centre lance un baromètre qui comptabilise les articles publiés sur chacun des compétiteurs en campagne. Le but est de faire apparaître une différence de traitement et de souligner (chiffres à l’appui) une distorsion de concurrence. Une distorsion et une concurrence « déloyale » entre un PS partenaire politique de Jean-Michel Baylet et le reste des candidats. En 2010, Brigitte Barèges (la tête de liste régionale UMP) dénoncait systématiquement une collusion entre le PS et la Dépêche du Midi. Cinq plus ans plus tard, Dominique Reynié ne se contente pas de tirs à boulets rouges. Il sort la calculatrice et les tableaux Excel. Dominique Reynié s’explique sur les raisons de son initiative.

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Régionales 2015-D’ou vient cette idée d’un baromètre ?

Dominique Reynié. Le projet d’un baromètre est lié à un « un deux poids, deux mesures » que je ne peux pas accepter. Même une pression d’opinion comme La Dépêche du Midi se doit de rendre compte de la réalité. Or ce n’est pas le cas. Pas un mot sur le meeting de Quint-Fonsegrives. Pas un mot sur celui d’Onet-le-Chateau. Cette absence de traitement dénote une absence de professionnalisme.

Régionales 2015-Quel va être le rythme de publication de votre baromètre ?

Dominique Reynié. Chaque semaine. Nous avons commencé par la Dépêche du Midi. Nous allons continué avec les autres titres du groupe de Jean-Michel Baylet (NDRL : Midi Libre, L’Indépendant et Centre Presse). Nous ne jugeons pas la nature du contenu des articles. On comptabilise le nombre d’articles consacrés aux déplacements de Carole Delga, ses interview, à ses réunions publiques et nous faisons la même chose pour les autres candidats. Chaque article est référencé dans un tableau Excel.

Régionales 2015-Dans quel but faites-vous cela ? 

Dominique Reynié. Je veux m’adresser le plus possible aux autres journalistes et aux autorités. Le groupe de presse de Jean-Michel Baylet touche énormément d’argent public. Il n’est pas normal qu’il ne respecte pas le pluralisme. Et, s’agissant de Jean-Michel Baylet et de son groupe de presse, j’ai envi de dire qu’il doit encore plus le respecter à partir du moment ou il appartient à un homme politique qui a, en plus, signé un accord électoral et des candidats en campagne. La fusion des régions, s’est accompagnée tout d’un coup d’une fusion de la presse régionale. C’est tout de même étonnant. Nous sommes censés vivre dans un système pluraliste et démocratique. Cette concentration pose question. Dans un autre pays cette même situation serait immédiatement critiquée et dénoncée. Dans notre région, nous sommes encore un territoire de la République. Je ne vois pas pourquoi on s’accommoderait d’une situation totalement anormale.

Propos recueillis par Laurent Dubois.

12 Oct

L’économie régionale selon Carole Delga

Samedi, la candidate socialiste a présenté les grandes lignes de son programme économique face à des chefs d’entreprise. C’était lors du Forum Forces d’Innovation pour l’Emploi dans notre région. Plus d’incantations que d’outils concrets. Mais Carole Delga a le mérite d’ouvrir enfin la bataille des propositions.

Carole Delg ttête de liste PS-PRG aux régionales

Carole Delga tête de liste PS-PRG aux régionales

« Nous allons changer d’échelle » lance en introduction de son discours l’ancienne secrétaire d’Etat en charge de l’artisanat, au cas où certains ne l’aurait pas encore compris. Elle inscrit dès le début de son allocution la région comme « chef de file pour l’action pour le développement économique ». La loi Notre était moins claire que cela sur cette compétence. Carole Delga s’en empare, comme la plupart des autres candidats.

« Dès le mois de janvier, je lancerai une large consultation auprès des acteurs économiques et de la recherche, des syndicats des réseaux consulaires et d’un spectre large de parties prenantes, afin de coproduire la stratégie régionale de développement économique et d’innovation. » Voilà de quoi mettre l’eau à la bouche de l’assistance. « Et après ? » comme aurait dit un célèbre intervieweur qui nous manque.

La commande publique ne devra pas faillir

L’ancienne ministre reconnaît une « période de crise de l’investissement ». Elle prévient donc : « la commande publique ne devra pas faillir. La nouvelle région ne devra marquer aucun temps mort. » Des mots qu’elle avait déjà du adresser aux professionnels des Travaux Publics qui l’avaient invitée la semaine dernière à leur Assemblée Générale. Et la candidate socialiste d’asseoir sa légitimité : « en raison de ma connaissance du fonctionnement régional, je serai la plus à même de remplir ces missions. Je garantirai, dans l’intérêt général, une continuité dans la mise en œuvre des dossiers ». Sous-entendu, ne pariez pas sur l’inconnu…

Et concernant ces investissements attendus, la LGV y compris Toulouse-Narbonne et Montpellier-Barcelone est clairement évoquée de même que le « numérique pour tous ». Technologie toujours, Carole Delga s’engage à créer deux « cités des start-up », l’une à Montpellier, l’autre à Toulouse. Le « pas de jaloux » est resté au cœur de l’exposé de la Commingeoise que ce soit entre les deux métropoles, entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ou entre villes et campagnes. Ces Régionales ne devront décidément oublier personne ou plutôt ne froisser aucun territoire.

L’ancienne locataire de Bercy n’a pas non plus oublié un de ses anciens domaines de tutelle, l’économie sociale et solidaire, collaborative ou circulaire « au service de nouveaux modèles d’entreprises ». Nouveauté et tendance encore, à côté des filières où « notre région est en pointe (agriculture, agro-alimentaire, santé, aéronautique et spatial), la région doit soutenir des projets d’innovation selon Carole Delga : e-santé, drones et avions du futur etc…

Défendre un patriotisme économique régional

La région compensera mais ne pourra pas tout faire, budget oblige. La candidate sollicitera donc l’Etat quand c’est possible, à l’image de l’enveloppe d’un milliard d’euro que la Caisse des dépôts vient de dégager pour l’économie littorale : « avenir des stations balnéaires, des ports, des logements à rénover, des aménagements côtiers à réaliser pour faire face à l’érosion de la côte et se protéger des catastrophes naturelles ».

Et puis on votera pour ces régionales en plein sommet international sur le climat, une nouvelle occasion donc pour démontrer que développement économique et environnement font bon ménage. Priorité aux énergies nouvelles donc dans le carnet de route éco de Carole Delga : « filière hydrogène, biogaz, biocarburants éolien, géothermie ». Bref ça ca va chauffer mais dans le bon sens du terme.

L’éolien continue à avoir le vent en poupe. Exemple concret cité : le projet off-shore au large de Gruissan. Le littoral préservé et producteur d’énergie propre mais aussi voire surtout une véritable manne touristique. Pour Carole Delga, la nouvelle région « dispose de tous les atouts pour devenir leader dans l’économie du bien-être et créer des milliers d’emplois dans l’économie touristique. »

La région aide, subventionne mais elle doit aussi « mobiliser des fonds privés et impulser la constitution de fonds d’investissements régionaux ». « La région doit favoriser la compensation et non la tutelle ( …) optimiser  financement public et financement privé ». La tête de liste PS-PRG donne un gage de réalisme en ouvrant le prisme des ressources financières au-delà de l’Etat ou des collectivités territoriales. « Trop souvent, nous ne sommes pas assez fiers de ce que nous sommes » conclue-t-elle en appelant à « défendre un patriotisme économique régional». Bref une ligne très Macron mais avec des accents de Montebourg, de quoi capitaliser des soutiens.

 

Patrick Noviello

11 Oct

Philippe Saurel et les « Citoyens du Midi » lancent leur programme

Hier, samedi 10 octobre, Philippe Saurel a réuni ses têtes de listes départementales à Toulouse. Deux jours auparavant, le maire de Montpellier et leader régional des « Citoyens du Midi » a bouclé, en Ariège, la désignation de ses 13 représentants dans les 13 départements de la Grande Région. Philippe Saurel va continuer à composer ses listes. Elles doivent être prêtes pour le 25 octobre. En attendant, les « Citoyens du Midi » lancent l’élaboration de leur programme. 

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

Demain, lundi 12 octobre, Philippe Saurel va continuer à présenter ses listes départementales. Le matin, à Montpellier, il va dévoiler les 20 premiers noms d’une liste héraultaise qui doit en comporter 32. L’après-midi, à 16 heures, ce sera au tour de la Haute-Garonne et de Toulouse : 16 candidats seront annoncés. D’après nos informations, des personnalités de premier plan seront à l’affiche.

Parallèlement à cette série d’investitures (débutée fin juillet), Philippe Saurel travaille au programme. Comme le précise le maire de Montpellier :

 » La santé, les transports, l’agroalimentaire et le tourisme vont faire l’objet de séminaires de travail. Mais avec comme fil rouge, le développement économique et sans oublier la question des villes, moyennes ou grandes

Concrètement, les 13 têtes de listes départementales vont se répartir les thématiques. Pierre Verdier (Tarn) va piloter le chantier tourisme. Régis Cailhol (Aveyron) et Rose Cambon (Tarn-et-Garonne) vont se charger de l’agroalimentaire et de l’agriculture.

Philippe Saurel se chargera des transports.

La synthèse des travaux se fera lors de la réunion (selon les mots de Philippe Saurel) « du conseil des têtes de liste ». Un conseil qui s’est déjà réuni deux fois. Des réunions qui se déroulent à Toulouse ou à Labège. Philippe Saurel insiste sur un point. Comme pour la composition des listes départementales, le maire de Montpellier « ne décide pas tout seul, c’est le conseil des têtes de liste qui co-produira le programme ».

Laurent Dubois

 

Un maire LR se retire de la liste de Dominique Reynié

Semaine noire pour Dominique Reynié. Mardi le candidat LR publie, de sa propre initiative, son casting départemental ce qui déchaine les foudres des instances nationales son parti. Le lendemain, mercredi 7 octobre, Dominique Reynié subit la colère de Nicolas Sarkozy et doit ravaler les promesses qu’il a faites à l’UDI. Deux jours plus tard, les Centristes de la Grande Région rappellent le camouflet subi par Dominique Reynié et mettent publiquement en cause ses chances de réussite. Aujourd’hui, ce dimanche 11 octobre, Dominique Reynié pouvait espérer un peu de répit. C’est loupé. Un maire retire sa candidature et écrit une lettre pour justifier sa décision.

Dominique Reynié. Tête de liste régionale de la droite et du centre

Dominique Reynié. Tête de liste régionale de la droite et du centre

Dominique Reynié peut se consoler. Une autre tête de liste régionale a connu les affres  de démissions en rase campagne. Carole Delga a vécu le scénario en Haute-Garonne. Dans le Tarn-et-Garonne, la candidate PS-PRG a même vu une de ses candidates basculer dans le camp adversaire. Ces moments sont toujours désagréables à vivre. Cela renvoie une image de tangage et révèle un malaise interne.

Dominique Reynié n’avait vraiment pas besoin de cela. Après une rude semaine, à moins de deux mois du 1er tour, c’est une goutte de plus dans le calice. D’ailleurs, le choix du moment n’est pas (forcément) innocent. Le démissionnaire, un maire de l’Hérault, est un proche du meilleur adversaire (interne) de Dominique Reynié : le sénateur Républicain, Jean-Pierre Grand. L’élu local, médecin de son état, a voté pour lui aux dernières sénatoriales et a publiquement affiché son soutien.

Les instances départementales LR justifient le retrait de sa candidature :

 » Il ne souhaite pas s’engager compte tenu de ses obligations ».

Cette version des faits ne cadre pas avec les explications fournies par…l’intéressé lui même. Dans une lettre que s’est procurée Régionales 2015 Bruno Enjalbert explique sa décision. L’ex-candidat parle d’un Dominique Reynié « qui réduit la ruralité à l’entretien des routes » et exprime son désaccord avec la composition de la liste héraultaise.

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Laurent Dubois

 

 

 

 

 

[L’interview du Dimanche] Jean-Christophe Lagarde : « les négociations avec Nicolas Sarkozy avancent »

Le président des Centristes au centre des Régionales. Jean-Christophe Lagarde et l’UDI peuvent servir de force d’appui et faire l’appoint dans un scrutin qui s’annonce serré dans certaines régions. Le président de l’UDI est au coeur des négociations avec Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas de tout repos. Dans l’Oise, en Bretagne mais aussi en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon des électrons libres s’agitent. Faux communiqués de presse. Réunions « pirates » et gesticulation médiatique. Jean-Christophe Lagarde doit gérer des barons locaux remuants. Le député de Seine-Saint-Denis traverse ces tumultes au volant de sa voiture et les écouteurs sur les oreilles. Le président de l’UDI multiplie contacts et déplacements sur le terrain. Le lendemain d’une visite en Corse, Jean-Christophe Lagarde livre sa vision de la réforme régionale et fait un bilan d’étape de ses négocations avec Les Républicains.

Jean-Christophe Lagarde. Président de l'UDI, maire de Drancy et député de Seine-Saint-Demis

Jean-Christophe Lagarde. Président de l’UDI et député de Seine-Saint-Demis

Régionales 2015- Dans un sondage publié cette semaine, 89% des français ont entendu parler de la réforme des Régions mais une majorité rejette la fusion. Vous comprenez ce rejet ? Comment l’expliquez-vous ?

Jean-Christophe Lagarde. Oui je le comprends. Car le regroupement des régions a été décidé par M. Hollande tout seul dans son bureau, sans vraie concertation, au mépris de nombreuses identités locales, sans vision cohérente, mais uniquement avec un calcul électoraliste clanique en faveur de ses camarades PS. C’est regrettable car un regroupement de régions est indispensable pour leur donner une réelle force d’entrainement et de booster économique ; pour leur permettre d’ouvrir les portes de l’Europe et du monde.

Régionales 2015-Pour vous, des régions plus grandes c’est une étape vers plus d’autonomie régionale ou un simple mecano institutionnel ?

Jean-Christophe Lagarde. A l’UDI nous sommes fédéralistes. Ce qui veut dire que nous voulons une plus grande autonomie des territoires afin de leur permettre d’adapter les règles aux particularités et aux enjeux spécifiques locaux. Nous sommes convaincus que c’est à partir de nos territoires que nous pourrons redémarrer l’économie française et inventer de nouveaux modèles efficaces, compétitifs, porteurs d’emplois et de croissance.

Régionales 2015- D’après vous, les élections régionales seront de vraies élections régionales, centrées sur les dossiers régionaux ou une consultation nationale ?

Jean-Christophe Lagarde. Elles seront naturellement les deux. Il y a tellement de colère légitime contre M. Hollande, ses mensonges et ses erreurs que ce scrutin aura évidemment aussi une signification nationale. Mais il ne faut pas que cette colère reste stérile, par exemple en se fourvoyant vers une extrême droite sans projet, qui ne fait que capitaliser toutes les frustrations de la société française. En choisissant les listes UDI-LR, nos compatriotes peuvent choisir un vrai projet de développement régional pour l’économie, les transports ou la formation de nos jeunes et en même temps sanctionner lourdement les amis de M. Hollande.

Régionales 2015- Les électeurs vont voter à quelques jours des fêtes de noël. Que vous inspire le choix de ce calendrier ?

Jean-Christophe Lagarde. Encore un bidouillage honteux du pouvoir pour essayer d’échapper à la sanction qu’il mérite. Les français n’auront évidemment pas la tête aux enjeux de création de ces grandes régions. Cela va générer une forte abstention et donc favoriser le vote de protestation, une vote négatif, au lieu de donner aux régions la force de projets ambitieux et cohérents que portent nos candidats.

Régionales 2015-Vous négociez actuellement avec Nicolas Sarkozy. Un bilan d’étape ?

Jean-Christophe Lagarde. Les négociations avancent, parfois difficilement mais rien d’anormal. Une alliance c’est mettre des idées et des projets en commun et assurer les électeurs que leurs opinions seront représentées de façon équilibrée à travers la liste des candidats.

Régionales 2015-En Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, votre candidat, en cas d’accord avec LR, sera Dominique Reynié. Il est contesté en interne. Pour vous, c’est juste un reflexe corporatiste face à un candidat issu de la société civile ou il y a un problème Reynié ?

Jean-Christophe Lagarde. Il y a toujours un peu de tensions quand une personnalité nouvelle émerge. Mais Dominique Reynié apporte du sang neuf à l’opposition dans cette région. Et vous verrez qu’une fois l’équilibre trouvé pour les compositions de liste, il sera le seul en capacité de l’emporter. Avec lui nous pouvons éviter la poursuite de l’échec d’une gauche divisée au point de ne plus assumer son triste bilan et la victoire du désespoir que porte l’extrême droite. Dominique Reynié peut ramener l’espoir dans cette nouvelle grande région.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

09 Oct

Sondage TNS-Sofres : aux programmes candidats !!!

En milieu de semaine prochaine, la presse languedocienne doit publier un sondage. Une autre étude est en cours de réalisation du côté d’un quotidien midi-pyrénéen. Ces deux publications vont relancer les commentaires sur la percée d’un Onesta et le score d’un Aliot Mais, en attendant, un autre sondage mérite vraiment un coup d’oeil. Il ne porte pas sur les intentions de vote. Il a été Réalisé par la TNS-Sofres du 2 au 7 septembre 2015 (échantillon de 1005 sondés) pour le compte de l’Institut de la Gouvernance territoriale et de la Décentralisation. La principale leçon de l’étude va à rebours d’une conviction colportée par les médias et présente chez les candidats. Les français veulent des régionales qui s’occupent des problèmes régionaux. Les électeurs ne souhaitent pas transformer les régionales en élection nationale.

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Le sondage TNS-Sofres comporte plusieurs chapitres. Le premier porte sur le jugement des français à l’égard de la fusion des Régions. Il est majoritairement négatif. 40% des sondés estiment même que c’est une très mauvaise chose. Parmi ces opinions négatives 59% estiment que la fusion va remettre en cause leur identité régionale et 56% considèrent que les grandes régions ne vont pas répondre aux besoins de la population locale. Dans les médias et les discours politiques, l’argument « des régions plus grandes sont des régions plus fortes » n’est visiblement pas entendue par l’opinion publique.

Dans une campagne qui n’en finit pas de commencer, les candidats ne se positionnent pas suffisemment sur le sujet de la Fusion. C’est comme si le sujet était réglée depuis le vote de la loi. C’est  faux. C’est même une erreur tactique.

Carole Delga parle de la « Région comme d’une Chance ». Mais le slogan semble trop léger face aux bataillons de « régio-sceptiques ». Du côté de la droite et du centre de Dominique Reynié, la Fusion est réduite à un avantage économico-économique : la compétition internationale, une meilleure adaptation aux logiques entrepreneuriales. Là encore, cet argumentaire n’est pas à la hauteur du scepticisme qui entoure la fusion des régions.

L’abstention s’annonce très forte. Dans le sondage TNS-Sofres, 55% des sondés déclarent s’intéresser peu ou pas du tout au scrutin. Ce chiffre peut se redresser et évoluer. Mais avec un calendrier qui met le père-noël au milieu des urnes, la règle « plus on s’approche du scrutin, plus on s’intéresse à l’élection » est loin d’être évidente.

Sans un travail de fond, le sentiment anti-fusion va se transformer en « vote-sanction ».

Un « vote sanction » qui défavorise Carole Delga et Dominique Reynié. En effet, déserter l’isoloir profite aux partis qui mobilisent le plus et qui sont les plus politisés : les contestataires de droite et de gauche,le FN et la « gauche de la gauche ».

A noter que le score des « regios-sceptiques » est moins élevé en Midi-Pyrénées et Languedoc et Roussillon (40%) qu’en Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine (57%). Mais il est largement supérieur à celui de la Basse et la Haute-Normandie (22%).

Autre point de fort du sondage TNS-Sofres : les sondés veulent de vraies régionales. En Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, 59% des sondés estiment que les problèmes locaux vont dicter leur vote. Ce chiffre est contradictoire avec la majorité de français (49%) qui veulent se servir des régionales pour sanctionner François Hollande. Mais le désir de régionales vraiment régionales s’impose tout de même.

A moins de deux mois du scrutin, cette attente suppose une véritable mobilisation programmatique des candidats. Pour l’instant ils ont passé beaucoup de temps et d’énergie à monter des listes. Ils ont évoqué la ruralité (Carole Delga, Louis Aliot, Gérard Onesta), la sécurité et les routes (Dominique Reynié), la démocratie régionale (Philippe Saurel, Gérard Gnesta). Aucun thème ne s’est imposé. Aucun débat de fond n’a percé.

Cette lacune risque de se payer « cash » avec une abstention lourde et historiquement forte.

Laurent Dubois

 

 

08 Oct

Républicains : nouveau coup de force en Haute-Garonne

Les Régionales 2015 sont de véritables « essoreuses » pour les deux grands partis en course. Le PS a été secoué, pendant des mois, par des négociations avec son partenaire PRG. C’est désormais réglé (au moins jusqu’aux  négociations de 2nd tour). Mais cela a chahuté sec. Du côté des Républicains, après le psychodrame de hier au soir, la machine à « tanguer » continue.

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Ce jeudi 8 octobre la liste départementale de la Haute-Garonne a « fuité » dans la presse. Problème, d’après nos informations, cette liste est une « vraie-fausse » liste. Certains des noms rendus publics pourraient ne plus figurer dans le casting final. Après le coup de force de Dominique Reynié, c’est au tour des instances départementales de LR31 de tenter un passage au « forceps ».

Contacté par téléphone, le responsable des élections LR, Ange Sitbon déclare : « les listes définitives ne sont pas encore publiées et nous ne savons pas si cela sera fait demain, après demain ou dans 10 jours ».

Cette déclaration est conforme à la « jurisprudence » du vice-président de la CNI, Alain Marleix. Ce dernier a toujours affirmé que la CNI est seule compétente pour publier les listes. L’ancien ministre a également toujours répété que les instances nationales des Républicains ont du temps pour peaufiner les listes. En effet, au regard des statuts, celles-ci ne seront pas (définitivement) validées avant le vote du « Parlement du Parti », le Conseil National. Un vote qui doit intervenir le 7 novembre.

Laurent Dubois

07 Oct

Haute-Garonne : le « vrai-faux » repêchage de Bernard Keller

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Ce mercredi 7 octobre, le comité directeur du PRG s’est réuni. S’agissant de la Haute-Garonne, les instances nationales du parti de Jean-Michel Baylet ont établi un classement. Il correspond aux places attribuées sur la liste de Carole Delga en vertu d’un accord « PS-PRG ». Une liste qui comprend 38 noms. Voici le nom des qualifiés :

Christophe Delhaye. Conseiller régional sortant.(6eme position).

Michelle Garrigues. Conseillère régionale sortante et Vice-présidente de la Région (7eme position).

Bernard Keller. Maire de Blagnac (14eme position).

Monique Fallières. Elue local (23eme position).

Ce casting ne correspond pas totalement au vote des instances départementales du PRG31. Michelle Garrigues et Bernard Keller n’étaient pas dans la liste des 3 hommes et 3 femmes issue du vote fédéral.

Ce vote était consultatif et les instances nationales ont donc « repêché » la conseillère régionale et le maire de Blagnac. Ce dernier a bénéficié du soutien des socialistes qui ont plaidé sa cause. Carole Delga a personnellement soutenu Bernard Keller. D’après nos informations, ces pressions ont été utiles et le revirement par rapport au vote des instances fédérales mécontente Jean-Michel Baylet. Le patron du PRG a quitté, de mauvaise humeur, le comité directeur avant la fin.

En toute hypothèse, la place de Bernard Keller est un siège éjectable. Il obtient une « mauvaise » place. Une 14eme position (pratiquement) inéligible. 

Carole Delga doit atteindre au 1er tour 27% des suffrages exprimés pour décrocher 13 élus en Haute-Garonne. Dans les derniers sondages, Carole Delga est créditée de 20 à 22 points. Entre les deux tours, les cartes seront rebattues et Bernard Keller pourra remonter dans la liste. Mais c’est extrêmement aléatoire. Tout est lié non seulement aux résultats de la liste « PS-PRG » mais également au score et aux revendications de Gérard Onesta. En cas (probable) de fusion au 2nd tour, Europe-Ecologie, Carole Delga va devoir intégrer les Verts, le PC et le Front de Gauche. Ces nouveaux arrivants vont « boucher » l’horizon de Bernard Keller et d’autres candidats PS-PRG qui se trouvent en milieu de liste.

En attendant, Bernard Keller figure sur une liste dont il devait être absent suite au vote de la fédération haute-garonnaise. Le maire de Blagnac a sauvé sa tête. Mais c’est un « vrai-faux » sursis.

Laurent Dubois

 

 

 

06 Oct

EELV/PC : Charles Marziani dénonce « une erreur politique » de Gérard Onesta

Charles Marziani Photo E.Grimaud

Charles Marziani
Photo E.Grimaud

Tout semblait pourtant bien ficelé quand Gérard Onesta est venu nous présenter sa liste d’union avec le Front de Gauche et les Régionalistes samedi dernier dans « La Voix est Libre ». Il semble que tout ne soit pas aussi bien réglé. Charles Marziani, actuel vice-président PC de la région Midi-Pyrénées vient d’écrire une lettre ouverte au leader d’Europe Ecologie les verts.

Au cœur de la polémique : la, seulement, 8ème place de la chef de file communiste Dominique satge, sur la liste EELV/FG en Haute-Garonne. « Il est pour le moins incompréhensible pour les communistes de constater que la force la plus importante du Front de Gauche en Haute-Garonne ne sera pas en 2ème position sur la liste » s’irrite Charles Marziani. Et le communiste de mettre dans la balance « 40 000 voix » qui auront du mal à se reconnaitre. « Ce positionnement, s’il n’est pas modifié aura des conséquences sur la mobilisation des militants ».

Accord non validé en Haute-Garonne et dans l’Hérault

Charles Marziani souligne la grogne de ces mêmes militants dans les plus importants départements de la future grande région, Haute-Garonne ou Hérault où l’accord avec les Verts n’est pas validé.

Revenant au positionnement de sa leader départementale, il avertit sèchement Gérard Onesta : « je souhaite que cette erreur politique soit corrigée dans les jours qui viennent. (…) Nous avons besoin de nous sentir respectés ».

La constitution des listes n’est donc pas un long fleuve tranquille. Cet épisode supplémentaire nous le démontre une nouvelle fois.

 

P.N