06 Oct

Philippe Saurel reporte la désignation de sa tête de liste ariégeoise

Cet après-midi, Philippe Saurel devait boucler son tour de piste des têtes de listes départementales. Le maire de Montpellier et leader des « Citoyens du Midi » vient d’annuler la conférence de presse prévue dans le 13eme et dernier département : l’Ariège.

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Cette investiture était doublement symbolique. Il s’agissait de la fin du commencement. Avec Pamiers, Philippe Saurel terminait un cycle départemental entamé en juillet dernier. Cela le rapprochait du vrai début : la validation de ses listes. Pour un homme politique comme Philippe Saurel (qui ne dispose pas des réseaux et du vivier de candidats d’un parti), la seule présentation de listes est un « événement » politique. Cela mesure sa capacité à s’implanter hors de son fief montpelliérain. Mais aussi sa force d’attractivité et la capacité de « résistance » d’un PS qui est la principale « cible » de Philippe Saurel.

Mais l‘Ariège est également, en soi, un symbole. C’est une terre dans laquelle le PS est, de plus en plus, concurrencé par la « gauche de la gauche ». L’époque Bonrepaux (du nom de l’ancien président historique du département) est révolue. La carte électorale bouge (avec notamment des percées du Front National). Mais l’Ariège reste un département « verrouillé » par le PS et donc une terre inhospitalière pour Philippe Saurel. Pour les « Citoyens du Midi », le département est un (petit )challenge. La constitution d’une liste une victoire en-soi.

L’annulation, dans la dernière ligne droite, de la conférence de presse ariégeoise n’est pas simplement liée à un problème d’agenda. Mais, d’après Philippe Saurel, c’est une simple péripétie. Il déclare :

L’Ariège, ce n’est pas cuit mais ce n’est pas mur

D’après nos informations, le nom de Michel Teychenné circule et l’intéressé est prêt à franchir le pas. Mais, à la place de l’ancien député (PS) européen (proche de Lionel Jospin), Philippe Saurel préférait le profil d’une femme.

A suivre

Laurent Dubois

05 Oct

Pyrénées-Orientales : une agricultrice sur la liste de Gérard Onesta

La « Yaris » hybride, louée par Gérard Onesta, commence son périple régional. 1000 kilomètres dans la journée. Ce matin Perpignan puis, dans la foulée Nîmes et Montpellier. La première des trois conférences de presse vient de se terminer. Dans les Pyrénées Orientales, c’est une agricultrice bio (installée dans les montagnes catalanes) qui va, avec son équipe, animer la liste départementale. Judith Carmona n’est pas encarté dans l’une des composantes du « Projet En Commun » : PC, PG ou Europe Ecologie.

Judith Carmona, agricultrice

Judith Carmona, agricultrice

Mais elle est secrétaire nationale de la Confédération Paysanne. Spécialiste de la Politique Agricole Commune (PAC), elle est en charge des relations avec les institutions.

Laurent Dubois

04 Oct

Tarn-et-Garonne : un Universitaire « engagé » tête de liste pour le « ProjetCommun »

Cette semaine, le « Projet En Commun » va annoncer ses têtes de listes départementales. A partir de lundi, Gérard Onesta, Marie-Pierre Vieu et Guilhem Seyriès vont organiser 13 conférences de presse dans les 13 départements de la Grande Région. Mardi, le 6 octobre, ce sera au tour de Montauban et du Tarn-et-Garonne. D’après nos informations, la tête de liste viendra de Toulouse. ll s’agit du professeur de droit, Serge Regourd.

Serge Regourd, professeur de droit et tête de liste départementale "Projet En Commun"

Serge Regourd, professeur de droit et tête de liste départementale « Projet En Commun »

Serge Regourd a formé des générations d’étudiants à l’Université Capitole 1. Agrégé de droit public, directeur de masters et ancien doyen de la Faculté d’Administration Economique et Sociale, Serge Regourd ne découvre pas le Tarn-et-Garonne. Son père a été un maire communiste du département et il est propriétaire d’une maison sur ses terres familiales.

Serge Regourd n’a jamais été encarté au PC. C’est sa première candidature à une élection. Mais il a été toujours été un compagne de route de la gauche. Défenseur du service public, Serge Regourd est une « spectateur engagé ». Régulièrement invité dans les médias, il n’a jamais caché son agacement face à une « libéralisation » du rail ou la disparition des maisons de services publics.

A quelques encablures d’une retraite universitaire, Serge Regourd bascule dans la politique active. Des discussions avec Pierre Laurent et une proximité avec Marie-Pierre Vieu lui ouvrent les portes d’une deuxième vie.

Grand amateur de cinéma, Serge Regourd a écrit un livre sur les « seconds rôles ». Dans le Tarn-et-Garonne, son nom sera au sommet de l’affiche électorale. Sa connaissance des réseaux médiatiques et son expérience des débats vont, probablement, faire de lui une des figures de la campagne.

Laurent Dubois

 

 

 

[Décryptage] Combien de candidats dans chaque département ?

 

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Tout au long de la semaine, le « Projet En Commun » va annoncer ses listes départementales. Gérard Onesta, Marie-Pierre Vieu et Guilhem Seyriès organisent 13 conférences de presse dans les 13 départements de la Grande Région. Mercredi soir, le comité directeur du PRG doit investir ses candidats et permettre ainsi de ficeler la liste de Carole Delga. Le même jour, la Commission Nationale d’Investiture des Républicains va valider les castings départementaux de Dominique Reynié. Combien de candidats dans chaque département ? Réponse ci-dessous :

 

Extrait de la loi du 17 décembre 2014 relative à la délimitation des régions, à la modification du calendrier électoral et à l'organisation des élections régionales

Extrait de la loi du 17 décembre 2014 relative à la délimitation des régions, à la modification du calendrier électoral et à l’organisation des élections régionales.

 

Laurent Dubois

 

[L’interview du Dimanche] Henri Guaino : « on va resusciter les féodalités »

Une fibre et une plume. Conseiller spécial à l’Elysée, Henri Guaino a rédigé les principaux discours du quinquennat Sarkozy. Durant les années Chirac, l’actuel député des Yvelines a inspiré le thème de la « fracture sociale ». Tout au long de ces séquences et encore aujourd’hui sur les bancs de l’Assemblée, Henri Guaino est pétri de culture historique. Henri Guaino, c’est une voix qui prend (parfois) des accents de Malraux. Mais c’est surtout un gaulliste pour qui le gaullisme n’est un simple héritage du passé. Il doit inspirer le présent et guider l’avenir. Dans une longue interview, Henri Guaino revient sur la réforme régionale de François Hollande et exprime ses craintes quant aux conséquences négatives de la création de Grandes Régions. Il révèle son intérêt  pour une candidature en Ile-de-France. 

Henri Guaino, député des Yvelines

Henri Guaino, député des Yvelines

Régionales 2015- Pour vous, la Fusion des Régions est une vraie réforme politique ou un simple mécano institutionnel ?

Henri Guaino. La carte des régions a été redessinée avec une invraisemblable désinvolture. Quelques heures de coloriage en laissant libre cours à l’imagination, suivies de quelques semaines d’intense lobbying de la part de quelques grands féodaux locaux et de quelques experts, électoraux du parti socialiste, soucieux des prochaines échéances, voilà la véritable et scandaleuse histoire de ce redécoupage.

Il y a deux façons de faire de la politique. A partir des réalités – économiques, culturelles, historiques, géographiques, démographiques – comme disait le Général de Gaulle. A partir de rien, comme si la France était une table rase, une page blanche. La première a de la profondeur. La seconde est superficielle et dangereuse parce que les réalités finissent toujours par se venger. Avec les nouvelles régions, nous sommes clairement dans la deuxième : superficielle et dangereuse. On s’est amusé à colorier la page blanche qui exprime assez bien la façon dont les technocrates et les politiciens se représentent la France parce qu’ils ne veulent plus entendre parler de ce vieux pays façonné par des millénaires d’Histoire. Mais pour aller où ? Comment ne pas voir dans cette désinvolture vis-à-vis de la France, un dessein à peine dissimulé d’en finir avec elle ? Refaire des principautés, revenir à l’Europe du Haut Moyen-âge, celle d’avant les Etats-Nations, semer les germes de puissantes féodalités rivales d’un Etat gouverné par le renoncement et qui revendiquent déjà un pouvoir réglementaire et demain législatif, disloquer la souveraineté dans un futur fédéralisme régionaliste, en finir avec la République « Une et indivisible »,  n’est-ce pas la direction prise ? Bientôt, peut-être, la Charte des langues régionales et minoritaires : le communautarisme linguistique qui déboucherait sur le communautarisme religieux, ethnique, parce que l’on commencerait à reconnaitre des droits juridiques aux minorités, aux communautés. A la fin, le risque est grand d’avoir les principautés plus les tribus. Ce redécoupage, né de la politique la plus politicienne et la plus superficielle qui soit, n’est pas anodin. Il n’est pas insignifiant. Il aura, dans la durée, si l’on ne revient pas dessus, des conséquences beaucoup plus lourdes qu’on le pense. Sans apporter de solution à aucun des problèmes auxquels il était censé répondre. 

Régionales 2015-Les Grandes Régions, un nouveau grand « machin » ? Technocratique et lointain

Henri Guaino. Elles ne correspondent à aucune réalité économique, humaine, géographique…La grande taille n’apportera aucune économie d’échelle, aucune efficacité supplémentaire : avec la capitale à Strasbourg, il faudra des antennes régionales à Metz, à Reims… Avec la capitale à Toulouse, il faudra une antenne régionale à Montpellier… Il n’y a aucune rationalité ni économique, ni institutionnelle, à la fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon et aucun avantage à en espérer en matière de développement. A part reconstituer le Comté de Toulouse d’avant la croisade des Albigeois, à quelle logique obéit la création de cette grande région sinon une logique politicienne : essayer de conserver un fief électoral au parti socialiste ? Au-delà des conséquences à long terme de cette réforme qui va ressusciter les oppositions de jadis entre l’Etat et les féodalités, la conséquence la plus immédiate, certainement voulue par les technocrates à courte vue, sera la concentration accélérée de toutes les forces vives de la Nation dans quelques grandes capitales régionales et le déclin tout aussi accéléré du monde rural et des villes moyennes. Ainsi gaspillera-t-on deux fois : en abandonnant des pans entiers du territoire et en augmentant les coûts de congestion des grandes métropoles. Déséquilibre économique qui se doublera de profonds déséquilibres sociaux, culturels et identitaires. Les auteurs de cette carte ont joué aux apprentis sorciers avec les territoires. C’est, je le redis, grave et nullement anecdotique. Avec les grandes régions, les métropoles, les grandes intercommunalités, l’avenir programmé c’est la disparition des départements et de la plupart des communes. Lorsque tant de territoires seront privés de toute représentation politique, notre démocratie se portera-t-elle mieux ? Et la République ? Bien au contraire cette évolution est mortifère.

Régionales 2015-Selon vous, les élections régionales de décembre prochain seront d’authentiques élections (avec des idées et des programmes) ou le simple recrutement démocratique de super-gestionnaires locaux ?

Henri Guaino. Ni l’un, ni l’autre parce que personne ne s’identifie à ces nouvelles régions. Je mets à part celles qui n’ont pas changé. Ce sera une fois de plus l’occasion pour beaucoup de Français d’exprimer leur rejet, les uns en sanctionnant le pouvoir, les autres en utilisant le vote protestataire, d’autres, les plus nombreux, c’est à craindre, en restant chez eux. Dans beaucoup de cas, l’élection risque d’être une élection par défaut, ce qui n’est jamais bon parce que celui qui est élu par défaut n’a pas vraiment de mandat pour gouverner.

Régionales 2015 – L’idée d’une candidature aux régionales vous a-t-elle effleuré ? 

Henri Guaino. Oui, en Ile-de-France parce que je déplore ce qu’est devenu le projet du Grand Paris sur lequel j’ai beaucoup travaillé lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Les travaux de dix équipes internationales d’architectes avaient embrassé tout le grand bassin parisien et la vallée de la Seine jusqu’au Havre, bien au-delà des limites de la région administrative.

C’était un projet magnifique. Ce que l’on en a fait en enfermant ensemble Paris et les départements de la petite couronne dans une institution étriquée est pitoyable. L’idée de m’investir pour ressusciter ce grand dessein qui pourrait être ensuite décliné dans les autres régions m’a donc effleuré. Cette démarche s’inscrivait dans la perspective d’une politique de civilisation que j’appelle de mes vœux. Les notables coalisés qui n’aiment pas être dérangés dans leurs petits arrangements – ce n’est pas le privilège de l’Ile de France – en ont décidé autrement. Là, pas question pour eux de primaires même avec les militants, projet contre projet. Une expérience de plus des vicissitudes de la vie partisane. Un mal pour un bien : cela me laisse plus de temps pour réfléchir à l’avenir du pays.

Régionales 2015 – Pour vous le vrai échelon du Pouvoir est européen ? Régional ?

 Henri GuainoIl manque un échelon dans votre question : la Nation.La souveraineté, donc le pouvoir de décider par soi-même, s’exerce toujours avec les autres puisque personne n’est seul au monde. Cela dit, la question du pouvoir est inséparable de celle de la légitimité. Elle demeure liée à la Nation : la solidarité et la légitimité démocratiques sont nationales. Pour accepter une communauté de destins, des lois communes, un partage, il faut le sentiment fort d’appartenir à un peuple. Alors oui, le pouvoir ne peut procéder aujourd’hui, même en Europe, que de l’indépendance nationale et de la souveraineté du peuple. Vouloir dresser les régions et l’Europe contre les Nations est une folie qui nourrit la grave crise actuelle de la politique et de la démocratie et qui attise les crispations identitaires : en piétinant les Nations, on prépare l’avènement d’un nouveau nationalisme radical. Cette pente est fatale. Il faut refonder la décentralisation et la construction européenne sans faire l’impasse sur l’Etat-Nation.

Régionales 2015 -Les régionales seront-elles le premier tour des présidentielles ?

Henri Guaino. Non.

Régionales 2015-Quel rôle jouerez-vous en 2017 ?

Henri Guaino. L’avenir le dira. Mais, je me battrai pour la résurrection d’une idée gaullienne de la politique et de la France parce que jamais, depuis 1958, les circonstances et les terribles désordres du monde ne l’ont rendu autant nécessaire alors que jamais la politique française ne leur a autant tourné le dos.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

03 Oct

Montauban, capitale régionale

« On ne devrait jamais quitter Montauban ». Tout le monde connaît la phrase de Lino Ventura. Depuis ce samedi, on découvre une autre réplique : « il faut toujours aller dans le Tarn-et-Garonne ». Une réplique qui a connu un énorme succès. Aujourd’hui 4 des 5 candidats aux régionales ont parcouru les stands du concours agricole de MontaubanLe temps d’une inauguration Montauban est devenue la capitale régionale.

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Gérard Onesta a préféré une réunion de travail toulousaine à une exposition de tracteurs et à un concours de volaille. En revanche, Louis Aliot, Dominique Reynié, Carole Delga et Philippe Saurel ont emprunté l’A 20 pour se retrouver au milieu des cages à lapin et des moissonneuses batteuses.

L’inauguration s’est faite sans coup de ciseau ni ruban. C’est le meilleur moyen pour éviter d’aiguiser les susceptibilités. Dans le passé, la tradition du ruban a été respectée. Mais visiblement l’exercice est devenu trop délicat à gérer. Brigitte Barèges a tout de même offert une séance de rattrapage à Dominique Reynié. Sur le stand de la mairie, le candidat de la Droite et du Centre a pu trancher et couper.

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Avant cette séquence, la délégation officielle (renforcée par la présence de la ministre-candidate Sylvia Pinel) a écouté le discours du président de l’ADOMA (l’association organisatrice), Jean Garrigues.

Une fois le dernier mot prononcé, chaque délégation a choisi son parcours. Des croisements et des rencontres forcées se sont parfois produits. Philippe Saurel a salué le tandem Delga-Pinel au niveau des lagomorphes à grandes oreilles (lapins). De son côté, Louis Aliot (qui n’a pas assister au discours inaugural) s’est directement dirigé vers le stand des animaux afin de rencontrer des producteurs. Son passage s’est conclu par un café à la buvette.

L’étape montalbanaise était juste une étape.

Louis Aliot est parti sur Toulouse pour assister à une Cérémonie du Saint-Sépulcre (aux côtés de ses candidates hautes-garonnaises, Chantal Dounot-Sobraques et Maïté Carcalade). Philippe Saurel a pris la direction du Comminges pour présenter à la presse ses candidats.

Carole Delga et Sylvia Pinel ont continué à arpenter les stands après le départ de Philippe Saurel et Louis Aliot. En affichant, d’ailleurs, une certaine proximité. La « tarn-et-garonnaise » Pinel a joué la guide aux cotés de la « commingeoise » Delga.

Toute cette séquence est assez vide et sans saveur. Chronique ordinaire d’une campagne qui n’en finit pas de commencer et qui se cherche.

Pas de déclaration ni de phrases qui vont finir dans la presse. Des centaines de kilomètres au compteur. Au final un défilé au milieu d’un public indifférent ou d’agriculteurs incrédules. Tout un déploiement juste pour y être. Impossible de ne pas choyer les producteurs et le milieu agricole. Impossible de ne pas se montrer pour exister.

L’épisode montalbanais est anecdotique. Mais c’est une anecdote révélatrice.

Elle rappelle et révèle une évidence qui crève les yeux : la campagne des Régionales  est une rase campagne. Il reste moins de 60 jours pour lui donner du relief.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

02 Oct

Une nouvelle liste « Citoyenne et Ecologiste » ?!

Le dossier de presse vient d’arriver dans les rédactions. Une nouvelle liste se monte à gauche du PS. Le « Projet En Commun » réunissant écologistes, le parti communiste, le parti de gauche et les Occitanistes vient d’être validé par le PC. Mais le même jour, quelques heures après le vote des fédérations communistes, une liste concurrente monte sur scène. Une liste qui se situe sur le même terrain que le « Projet En Commun » : l’écologie et la citoyenneté. Capture d’écran 2015-10-02 à 21.06.47

Depuis des semaines, des rumeurs circulaient autour des deux leaders de la nouvelle venue. Christophe Cavard est le député du Gard. Il a claqué la porte d’Europe-Ecologie en juin dernier. Gérard Onesta a refusé de l’intégrer sur sa liste. Son départ du parti Ecolo est contraint et forcé. Depuis l’ombre de Christophe Cavard planait en coulisse.

Même chose pour Gérard Poujade. Le maire du Séquestre (81) et conseiller régional sortant a démissionné du PS en juin dernier. Ses (anciens) camarades parlaient, à l’époque, d’une décision qui anticipait son absence de la liste de Carole Delga. Peu importe la véritable raison, le résultat était là : Gérard Poujade (comme Christophe Cavard) se retrouvait seul dans la nature. Une rencontre, avant l’été, avec Philippe Saurel n’a pas abouti. Les deux hommes ne sont pas entendus. Le courant n’est pas passé. D’après un proche de Philippe Saurel, le maire de Montpellier s’est contenté d’écouter religieusement un Gérard Poujade qui se présentait comme la clé de la victoire.

L’annonce publique, faite ce soir, par voie de presse est donc étonnante. Mais elle n’est pas surprenante. Pour Christophe Cavard et Gérard Poujade le seul moyen pour ne pas rester en dehors du jeu était de monter une liste. Coté « Ecologistes », la réaction est brutale : « l’enfumage continue ». Pourtant Christophe Cavard affiche des listes départementales.

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Deux listes sont complètes. Dans le Gard, conformément à la loi électorale, il faut présenter 22 candidats. La liste « Cavard-Poujade » affiche 22 noms. Le compte est bon. Evidemment, le fait que ce soit le département du député n’est pas neutre. C’est forcement le territoire ou les contacts et les réseaux sont les plus faciles à nouer. Dans le Gers, le Code Electoral prévoit 7 candidats. Le « Bien Commun » livre le nom de 7 personnes.

Ces listings ne signifient  pas que le « Bien Commun » est une vraie liste. Au delà du nombre de candidats, il faut assurer les dépenses obligatoires (sans parler de la location de salles ou du défraiement des déplacements). Notamment l‘imprimerie de 4 millions de professions de foi et 8 millions de bulletins de vote. Cela représente une enveloppe de plusieurs centaines de milliers d’euros. Pour être remboursé, il faut passer la barre des 5% des suffrages exprimés.

Lundi, à Toulouse, une autre liste va s’afficher. Jean-Claude Martinez va présenter ses candidats en Haute-Garonne. Mais, que l’on soit en conflit avec le FN (Jean-Claude Martinez est en guerre ouverte contre Louis Aliot) ou en rupture de ban avec le PS et Europe-Ecologie, le nerf de la guerre est l’argent.

Il faut avoir les moyens financiers de ses ambitions.

Les Régionales 2015 sont de super-régionales. Elles sont « hors-norme » par rapport aux précédents scrutins. Elles sont taillées pour les grands partis. Des grands partis capables de mobiliser des troupes sur 13 départements et de payer les factures. Le maire de Montpellier et ses « Citoyens du Midi » est une exception. Mais une exception qui confirme le principe. Philippe Saurel parle d’une campagne « cheap ». Mais il met 250 à 300 000 euros sur la table.

Face à ces obstacles pratiques, il reste une explication.

Le jeu du billard à deux bandes : faire une tour de piste pour « monnayer » un retrait. A gauche, Jean-Christophe Cambadélis alimente cette bourse aux places. A force de parler d’unité, il peut susciter des vocations de mercenaires.

Christophe Cavard alimente lui-même cette hypothèse.

Sur le plateau de Public Sénat, lors d’une interview, le député a ouvertement dit qu’il est prêt à s’entendre avec d’autres listes.

Alors, le tandem « Cavard-Poujade » : une fausse liste ou une vraie entreprise commerciale ? Le rideau tombera forcément le 9 novembre. Date limite  de dépôt des listes en préfecture.

Laurent Dubois

 

 

 

Accord « PS-PRG » : le début de la fin

Mercredi soir, Carole Delga, Christophe Borgel et Guillaume Lacroix se son réunis à Paris. Objet de la rencontre : l’accord signé entre le parti de Jean-Michel Baylet et le PS. La rencontre entre les deux socialistes et le secrétaire général du PRG marque une étape. Les arbitrages doivent être validés par le Comité Directeur du PRG. Ce n’est pas forcément la fin des péripéties. Mais c’est le début d’un épilogue ardemment attendu dans les rangs socialistes et radicaux.

Jean-Michel Baylet

Jean-Michel Baylet

Le fameux accord est secoué depuis des semaines par des coups de force et des contretemps. Le mois de septembre est terminé. Octobre est entamé. Le 1er tour est dans 64 jours. L’arrivée des radicaux sur les listes socialistes suppose de faire de la place. Ce jeu de chaise musicale (version coupeur de tête) est toujours délicat et demande du temps pour cicatriser. En face, chez les concurrents, les troupes se mettent en ordre de bataille. La liste haute-garonnaise de Philippe Saurel est bouclée. Avec d’ailleurs des surprises de poids. Même chose dans le Tarn-et-Garonne. Du coté du « Projet En Commun » (validé ce matin par le PCF), la constitution des listes va être réglée la semaine prochaine.

Pour le PS, il était temps.Mais ce n’est pas simple. Le PRG se sert du calendrier comme moyen de pression. C’est une vieille tactique de Jean-Michel Baylet. Une tactique largement appliquée et longuement expérimentée dans son fief du Tarn-et-Garonne. D’ailleurs, pour certaines « victimes » de la méthode Baylet, le « supplice du sablier » n’est pas forcément terminé. La réunion de mercredi soir marquerait un retour aux négociations. Mais pas forcément la fin des chicanes.

A suivre

Laurent Dubois

01 Oct

LGV : risque de déraillement entre le PC et les Verts

Attention déraillement programmé. Le leitmotiv chemine. La LGV est censée faire sortir des rails le « Projet En Commun » Un « Projet En Commun » qui amarre les wagons « Ecolos » et du PC. Les Verts sont rouges de colère. A l’image de José Bové, ils entrent en résistance contre la validation, par le gouvernement, de la ligne à grande-vitesse « Toulouse-Bordeaux ». En revanche, les communistes sont historiquement proches des cheminots et ils sont présumés pro-TGV.

cdgqpqswiaazsjh_2 Les communistes sont en train de voter pour valider la démarche « rouge-verte » du « Projet En Commun ». Les résultats tomberont demain vers midi. La fédération de la Haute-Garonne actionne le sifflet et serre les freins. Dans le Tarn, ce n’est pas simple. Mais le vrai danger viendrait d’un choc frontal autour du TGV.

Guillaume Cros dément tout risque de collision :

« On attendait une explosion autour du nucléaire, ça n’a pas explosé. On attendait une explosion autour du TGV et ça n’a pas explosé non plus ».

Pour le conseiller régional EELV, les communistes sont sur la même ligne que leurs camarades écolos. La meilleure preuve est, selon lui, la signature d’une tribune commune dans les colonnes de Mediapart. Une tribune mêlant encre écologiste et plumes communistes.

Cette démarche commune est symbolique. Elle a été conçue pour afficher une unité. Mais, sur le fond, elle montre un accord entre communistes et écolos. Mais pas simplement. D’après nos informations, la « CGT Cheminot » a été associée (de très près) à la rédaction du texte.

Au PS, certains estiment que le PC va au « clash » avec une « CGT Cheminot » pro-TGV.

Marie-Pierre Vieu est catégorique :

« Je suis fille de cheminot et fille de CGTiste cheminot. Des historiques de la CGT applaudissent des deux mains. Beaucoup de syndicalistes sont contents de notre accord (avec Europe-Ecologie et les autres composantes du Projet En Commun). Ce n’est pas un accord contre nature ».

Visiblement, les espoirs de certains socialistes vont être déçus. Il va falloir attendre le 2nd tour pour (éventuellement) raccrocher la locomotive du « Projet En Commun ». Pas d’erreur d’aiguillage (fatale) autour de la LGV. C’est dommage pour Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire veut faire rentrer à quai toute la gauche. Il utilise même un énorme drapeau rouge : un référendum courant octobre.

Il va devoir entendre la deuxième semaine de décembre.

Laurent Dubois

 

 

 

 

30 Sep

[Echo de campagne] Dominique Reynié découvre la presse

En sautant d’un avion en vol, Dominique Reynié a défié les lois de l’apesanteur. Mais il découvre, sans parachute, les pesanteurs de la presse. Et l’atterrissage ne se fait pas en douceur. France 5, Europe 1, RTL. Dominique Reynié est un homme de médias. Depuis des années, il écume plateaux de télé et studios radios. Mais le commentateur est désormais un candidat en campagne. Ce grand saut lui donne visiblement un haut-le-cœur. Dominique Reynié a exprimé son malaise à Nicolas Sarkozy.

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Ce matin, mercredi 30 septembre, Dominique Reynié, Brigitte Barèges, Laurence Arribagé, Jean-Luc Moudenc et toute une délégation régionale avaient un rendez-vous parisien. Objet : les listes départementales pour les régionales. Mais un autre sujet a été mis sur la table. Dominique Reynié a exprimé son mal-être face à une maltraitance. La tête de liste régionale s’est plainte, auprès de Nicolas Sarkozy, de la presse.

« La Dépêche du Midi » et « Valeurs Actuelles » étaient dans le collimateur. Pour appuyer son agacement, un article d’un hebdomadaire pas vraiment connu pour son positionnement de gauche, aurait même été brandi. Un article (ou plutôt une brève) publié dans le dernier numéro de « Valeurs Actuelles » et qui évoque un recadrage de Dominique Reynié par Nicolas Sarkozy. Dominique Reynié ne supporte plus cette rumeur.

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D’après différentes sources, Nicolas Sarkozy a relativisé les choses et rappelé un principe de base. La presse, c’est comme les averses. Il faut laisser couler et être imperméable.

Laurent Dubois