Dominique Reynié place le groupe de presse de Jean-Michel Baylet sous surveillance. Le candidat de la droite et du centre lance un baromètre qui comptabilise les articles publiés sur chacun des compétiteurs en campagne. Le but est de faire apparaître une différence de traitement et de souligner (chiffres à l’appui) une distorsion de concurrence. Une distorsion et une concurrence « déloyale » entre un PS partenaire politique de Jean-Michel Baylet et le reste des candidats. En 2010, Brigitte Barèges (la tête de liste régionale UMP) dénoncait systématiquement une collusion entre le PS et la Dépêche du Midi. Cinq plus ans plus tard, Dominique Reynié ne se contente pas de tirs à boulets rouges. Il sort la calculatrice et les tableaux Excel. Dominique Reynié s’explique sur les raisons de son initiative.
Régionales 2015-D’ou vient cette idée d’un baromètre ?
Dominique Reynié. Le projet d’un baromètre est lié à un « un deux poids, deux mesures » que je ne peux pas accepter. Même une pression d’opinion comme La Dépêche du Midi se doit de rendre compte de la réalité. Or ce n’est pas le cas. Pas un mot sur le meeting de Quint-Fonsegrives. Pas un mot sur celui d’Onet-le-Chateau. Cette absence de traitement dénote une absence de professionnalisme.
Régionales 2015-Quel va être le rythme de publication de votre baromètre ?
Dominique Reynié. Chaque semaine. Nous avons commencé par la Dépêche du Midi. Nous allons continué avec les autres titres du groupe de Jean-Michel Baylet (NDRL : Midi Libre, L’Indépendant et Centre Presse). Nous ne jugeons pas la nature du contenu des articles. On comptabilise le nombre d’articles consacrés aux déplacements de Carole Delga, ses interview, à ses réunions publiques et nous faisons la même chose pour les autres candidats. Chaque article est référencé dans un tableau Excel.
Régionales 2015-Dans quel but faites-vous cela ?
Dominique Reynié. Je veux m’adresser le plus possible aux autres journalistes et aux autorités. Le groupe de presse de Jean-Michel Baylet touche énormément d’argent public. Il n’est pas normal qu’il ne respecte pas le pluralisme. Et, s’agissant de Jean-Michel Baylet et de son groupe de presse, j’ai envi de dire qu’il doit encore plus le respecter à partir du moment ou il appartient à un homme politique qui a, en plus, signé un accord électoral et des candidats en campagne. La fusion des régions, s’est accompagnée tout d’un coup d’une fusion de la presse régionale. C’est tout de même étonnant. Nous sommes censés vivre dans un système pluraliste et démocratique. Cette concentration pose question. Dans un autre pays cette même situation serait immédiatement critiquée et dénoncée. Dans notre région, nous sommes encore un territoire de la République. Je ne vois pas pourquoi on s’accommoderait d’une situation totalement anormale.
Propos recueillis par Laurent Dubois.