Le président des Centristes au centre des Régionales. Jean-Christophe Lagarde et l’UDI peuvent servir de force d’appui et faire l’appoint dans un scrutin qui s’annonce serré dans certaines régions. Le président de l’UDI est au coeur des négociations avec Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas de tout repos. Dans l’Oise, en Bretagne mais aussi en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon des électrons libres s’agitent. Faux communiqués de presse. Réunions « pirates » et gesticulation médiatique. Jean-Christophe Lagarde doit gérer des barons locaux remuants. Le député de Seine-Saint-Denis traverse ces tumultes au volant de sa voiture et les écouteurs sur les oreilles. Le président de l’UDI multiplie contacts et déplacements sur le terrain. Le lendemain d’une visite en Corse, Jean-Christophe Lagarde livre sa vision de la réforme régionale et fait un bilan d’étape de ses négocations avec Les Républicains.
Régionales 2015- Dans un sondage publié cette semaine, 89% des français ont entendu parler de la réforme des Régions mais une majorité rejette la fusion. Vous comprenez ce rejet ? Comment l’expliquez-vous ?
Jean-Christophe Lagarde. Oui je le comprends. Car le regroupement des régions a été décidé par M. Hollande tout seul dans son bureau, sans vraie concertation, au mépris de nombreuses identités locales, sans vision cohérente, mais uniquement avec un calcul électoraliste clanique en faveur de ses camarades PS. C’est regrettable car un regroupement de régions est indispensable pour leur donner une réelle force d’entrainement et de booster économique ; pour leur permettre d’ouvrir les portes de l’Europe et du monde.
Régionales 2015-Pour vous, des régions plus grandes c’est une étape vers plus d’autonomie régionale ou un simple mecano institutionnel ?
Jean-Christophe Lagarde. A l’UDI nous sommes fédéralistes. Ce qui veut dire que nous voulons une plus grande autonomie des territoires afin de leur permettre d’adapter les règles aux particularités et aux enjeux spécifiques locaux. Nous sommes convaincus que c’est à partir de nos territoires que nous pourrons redémarrer l’économie française et inventer de nouveaux modèles efficaces, compétitifs, porteurs d’emplois et de croissance.
Régionales 2015- D’après vous, les élections régionales seront de vraies élections régionales, centrées sur les dossiers régionaux ou une consultation nationale ?
Jean-Christophe Lagarde. Elles seront naturellement les deux. Il y a tellement de colère légitime contre M. Hollande, ses mensonges et ses erreurs que ce scrutin aura évidemment aussi une signification nationale. Mais il ne faut pas que cette colère reste stérile, par exemple en se fourvoyant vers une extrême droite sans projet, qui ne fait que capitaliser toutes les frustrations de la société française. En choisissant les listes UDI-LR, nos compatriotes peuvent choisir un vrai projet de développement régional pour l’économie, les transports ou la formation de nos jeunes et en même temps sanctionner lourdement les amis de M. Hollande.
Régionales 2015- Les électeurs vont voter à quelques jours des fêtes de noël. Que vous inspire le choix de ce calendrier ?
Jean-Christophe Lagarde. Encore un bidouillage honteux du pouvoir pour essayer d’échapper à la sanction qu’il mérite. Les français n’auront évidemment pas la tête aux enjeux de création de ces grandes régions. Cela va générer une forte abstention et donc favoriser le vote de protestation, une vote négatif, au lieu de donner aux régions la force de projets ambitieux et cohérents que portent nos candidats.
Régionales 2015-Vous négociez actuellement avec Nicolas Sarkozy. Un bilan d’étape ?
Jean-Christophe Lagarde. Les négociations avancent, parfois difficilement mais rien d’anormal. Une alliance c’est mettre des idées et des projets en commun et assurer les électeurs que leurs opinions seront représentées de façon équilibrée à travers la liste des candidats.
Régionales 2015-En Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, votre candidat, en cas d’accord avec LR, sera Dominique Reynié. Il est contesté en interne. Pour vous, c’est juste un reflexe corporatiste face à un candidat issu de la société civile ou il y a un problème Reynié ?
Jean-Christophe Lagarde. Il y a toujours un peu de tensions quand une personnalité nouvelle émerge. Mais Dominique Reynié apporte du sang neuf à l’opposition dans cette région. Et vous verrez qu’une fois l’équilibre trouvé pour les compositions de liste, il sera le seul en capacité de l’emporter. Avec lui nous pouvons éviter la poursuite de l’échec d’une gauche divisée au point de ne plus assumer son triste bilan et la victoire du désespoir que porte l’extrême droite. Dominique Reynié peut ramener l’espoir dans cette nouvelle grande région.
Propos recueillis par Laurent Dubois