17 Oct

« Crise » UDI-LR : urgent d’attendre

La semaine dernière, samedi 10 octobre, les centristes de la Région ont organisé une réunion de crise à Toulouse. Philippe Folliot (député du Tarn), Philippe Bonnecarrère (sénateur du Tarn) et Pierre Médevielle (sénateur de la Haute-Garonne) ont sorti tambours et trompettes (médiatiques) pour dénoncer le mauvais comportement de leur allié LR.

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Suite à la réunion, deux jours auparavant, des instances nationales des Républicains, l’UDI est entrée en résistance. Les centristes dénonçaient des promesses non-tenues (concernant notamment des têtes de liste dans le Lot et le Gers) et menaçaient de rompre les amarres.

Lors de la réunion toulousaine, l’idée d’une liste autonome a même été brandie. Un communiqué de presse au ton menaçant fixait un nouveau rendez-vous : le samedi 17 octobre. C’était aujourd’hui. Il ne s’est rien produit. Et pour cause.

Les responsables et élus des fédérations UDI du Languedoc-Roussillon et de Midi-Roussillon ont reçu un mail indiquant une évidence qui ne date pas de la semaine dernière : les discussions sont toujours en cours au niveau national.

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Cette « renationalisation » n’a rien de surprenant.

Dans une interview accordée à Régionales 2015, Jean-Christophe Lagarde a précisé que les négociations entre le président de l’UDI et Nicolas Sarkozy avancent. Mais qu’elles ne sont pas encore terminées.

Néanmoins, du côté des instances régionales de l’UDI, cela s’appelle une « chandelle » (ou l’art de se faire intercepter en l’air). Une chandelle qui se termine par un renvoi aux vestiaires.

Au delà du casting du match (un capitaine national ou régional), les résultats, pour Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon sont au rendez-vous. L’UDI a remporté une tête de liste dans les Pyrénées-Orientales. Cet essai transformé soulève une violente grogne des Républicains 66 et suscite même une démission.

Néanmoins, Jean-Christophe Lagarde peut revendiquer une victoire.

Laurent Dubois

Louis Aliot continue son « ouverture » : un chercheur dans l’Hérault

Louis Aliot, vice-président du Front National et tête de liste FN pour les régionales

Louis Aliot, vice-président du Front National et tête de liste FN pour les régionales

Louis Aliot continue son « ouverture ». Après l’ancien directeur du Théâtre Sorano en Haute-Garonne, un syndicaliste agricole gersois et une ex-centriste de la mairie de Toulouse, c’est un chercheur montpelliérain qui intègre la liste FN pour les Régionales.

Gilles Ardinat enseigne à l’Université Paul-Valery et au Lycée Henry IV de Béziers. Agrégé en géographie, il est l’auteur d’une thèse sur la mondialisation. Une thèse primée en 2012 par « Le Monde de la recherche universitaire » et qui a servi de trame à un livre : « La Mondialisation en 10 leçons ».

A 38 ans, Gilles Ardinat est un habitué des médias. France Culture, France Inter ou encore France 24, le géographe partage son temps entre l’enseignement, des conférences et des interventions médiatiques.

Gilles Ardinat, candidat FN dans l'Hérault

Gilles Ardinat, candidat FN dans l’Hérault

Le profil semble très loin du portrait type du candidat « frontiste ».

Le cheveu est ras. Mais le front (sans jeu de mot) n’est pas bas.

Gilles Ardinat a écrit dans « Le Monde Diplomatique » et sur « Mediapart ». Dans ses vidéos (consultables sur You Tube) le géographe ne « dérape » pas quand il évoque le conflit Syrien.

Tout cela ne cadre avec l’image « traditionnelle » d’un candidat FN.

Mais, dans le même temps, Gilles Ardinat a fréquenté le plateau d’une télévision sur le net, TV Libertés, dont le slogan est sans ambiguë (« la promotion de l’esprit et de la culture française au coeur des nations européennes ») et dont le fondateur, Philippe Milliau est un ancien conseiller régional FN.

De même, il a donné des conférences dans le cadre de la NAR : la Nouvelle Action Royaliste. Il faut toutefois préciser que ce cercle (au nom qui fleure bon les réseaux de la droite conservatrice) a également reçu l’éditorialiste d’un hebdomadaire de gauche, Jacques Juilliard du Nouvel Observateur.  Et même un historien, Christophe Prochasson, qui est actuellement un conseiller de François Hollande à l’Elysée.

Gilles Ardinat incarne cette nouvelle génération « frontiste » : un « bleu, blanc, rouge » assumé mais sans touche brune.

Louis Aliot a compris, avec un sens aigu du marketing, qu’il doit mettre en avant ces profils. Le but est simple : élargir l’assise du Front National.

Laurent Dubois

 

 

 

 

Dominique Reynié répond à la Dépêche du Midi sur la question des sondages

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Dans son édition du 17 octobre, le quotidien régional « épingle » Dominique Reynié au sujet de son silence sur le sondage publié, jeudi dernier, par le groupe de presse de Jean-Michel Baylet. Après la publication de la 3ème étude de la campagne , le quotidien régional a sollicité une réaction de Dominique Reynié. Ce dernier n’a pas souhaité commenter l’étude réalisée par l’IFOP pour le groupe La Dépêche du Midi. Cette attitude lui vaut un article au vitriol. Le candidat de la Droite et du Centre a souhaité réagir :

Je n’ai pas refuser de répondre aux questions de la Dépêche du Midi. J’ai simplement précisé que je n’allais pas commenté un sondage qui me concerne. Et c’est valable pour tous les journaux. Je me concentre sur les dossiers de fond. Un sondage, c’est de l’ordre de l’opinion. La seule chose qui compte dans une élection, ce sont les résultats. Et, puis franchement, demander à des candidats de commenter leurs propres sondages, ce n’est pas un vrai sujet. En revanche, si au détour d’une interview un journaliste m’interroge sur un sondage évidemment, je ne vais pas me dérober.

 

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Laurent Dubois

 

16 Oct

Référendum du PS : rencontre et récit avec 3 militants de la section 2

Une table. Des affiches. Des bulletins de vote et une urne. Ce vendredi 16 octobre, vers 17 heures, trois militants de la section 2 du PS31 ont installé leur bureau de vote au milieu des passants et en bordure du tramway toulousain. C’est leur première opération dans le cadre du « référendum » sur l’Unité qui va se dérouler tout le week-end. Demain, Patrick Desforges, Patrick Vincourt et Bernard Rault seront à Esquirol. Dimanche ce sera le marché des Carmes. En attendant, ils sont à l’angle de la grande rue Saint-Michel et des Allées Paul Feuga. Récit.

Patrick Desforges, Bernard Rault et Patrick Vincourt

Patrick Desforges, Bernard Rault et Patrick Vincourt

La foule est celle des vendredis soirs. Elle se presse sur les trottoirs et quitte le tramway dans un froid sec. Un froid baigné de soleil et de ciel bleu. Patrick D, Bernard R et Patrick V finissent juste d’installer le « campement » : une table qui pourrait être de camping, deux affiches dont une est accrochée à un arbre par un cintre en métal, une urne en carton. Le secrétaire de section, Bernard Rault, va chercher les bulletins de vote. Il quitte le petit groupe. A peine les talons tournés, un homme s’approche. La cinquantaine, une polaire sur le dos et un sac à la main.

Le 1er votant ?

L’illusion tombe immédiatement.

Le passant qui s’est arrêté en voyant les affiches se lance dans une longue tirade contre la municipalité qu’il traite de fasciste s’agissant de sa gestion de l’urbanisme. Au passage, il parle de Jean-Christophe Cambadélis. Le 1er secrétaire du PS qui est à l’origine du référendum. Dans son enthousiasme, celui qui aurait pu être le 1er votant le transforme le patron de socialistes en…maire de Nîmes.

Seconde chance. Un jeune homme, moins de quarante ans, en vélo. Il a été stoppé dans sa course par la vision des affiches. Il engage immédiatement la conversation avec Patrick V. Il entame le dialogue avec un sourire franchement ironique : « il y a un OUI sur votre affiche. Mais on peut voter NON quand même ». Pressé par le temps, il se renseigne pour savoir si l’urne sera toujours là après 19 heures. Réponse : non.  Mais Patrick V a le bon réflexe : « vous pouvez voter sur internet ».

Le cycliste est soulagé et tourne les tallons en donnant l’impression de vouloir voter. Il le fera (peut-être) de chez lui, sur son PC. Sa question sur le « Non » n’est pas forcément bon signe. Jean-Christophe Cambadélis ne sera pas nécessairement satisfait de cet électeur.

Toujours pas de bulletin au fond de l’urne. Mais un troisième « client ». Rapidement, l’espoir tombe mais c’est pour la bonne cause. Le passant veut savoir comment adhérer au PS.

Le mouvement se calme. Un calme plat.

Au milieu des foulées qui les mènent vers la station de métro « Palais de Justice », de nombreuses personnes (hommes ou femmes, quelques jeunes mais surtout des adultes) tournent le regard vers le « bureau de vote ». Mais ils continuent leur marche vers le début du week-end.

Ce répit (sans qu’il y ait eu affluence) permet d’engager la conversation avec les deux Patrick et Bernard. Un des Patrick est agacé par une radio qui a mis en cause l’honnêteté du scrutin. Il montre le cahier d’émargement. C’est un gage de sincérité de ce scrutin « hors norme ». Patrick D a l’honnêteté et la franchise du nouveau militant. Pas de langue de bois de l’élu professionnel :  » c’est pour éviter que les gens trichent en votant plusieurs fois. On sait depuis le début qu’ils peuvent tricher ».

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Dans un geste, il fait défiler les pages entre ses doigts. Des pages nombreuses. Le cahier est épais. Patrick V ne finit pas sa phrase mais son geste parle pour lui. Pas évident que le cahier déborde de signatures. La crainte qui transpire à demi-mot  est celle d’un « pschitt ». Des objectifs ? Patrick V répond :  » non. Si nous avons 5000 votants dans toute la France, on va être ridicule. Si on atteint 200 000 ce sera bien. Mais c’est vrai que l’on a organisé le référendum dans des délais très brefs. Cela ne va pas aider ».

Les deux Patrick et Bernard se sont mobilisés. Ils sont sur le pavé toulousain. C’est donc qu’ils ont jugé le référendum utile. Mais leurs camarades ? Comment ont-ils réagi à l’initiative de Jean-Christophe Cambadélis ? Réponse de Patrick D : « au départ ils n’ont compris. Mais ensuite ils ont saisi que la question de l’unité va de soi. Le FN est très haut. L’émiettement de la gauche avec Saurel et Onesta, il y a trop d’éparpillement ».

45 minutes se sont écoulées depuis le début de la rencontre avec Patrick, Patrick et Bernard. Toujours pas de bulletin dans l’urne. Mais, pour les trois militants, ce n’est que le début du marathon. A 19 heures, ils vont démonter leur bureau de vote pour mieux le remonter (ailleurs) demain.

Laurent Dubois

 

 

Une « bombe » désarmorcée à la CCI de Toulouse

La bataille des régionales ce sont des passes d’armes dans les médias. Mais ce sont également des « compétitions » plus ou moins feutrées autour d’événementiels organisés par des syndicats professionnels ou des associations. Les candidats cherchent de la visibilité et une forme de reconnaissance. Un déjeuner « huppé » au milieu de chefs d’entreprises ou un débat avec des « cultureux » , c’est toujours bon pour l’image et les réseaux d’influence. Mais ce n’est pas forcément sans risque pour les autorités invitantes. Cette semaine, on a frôlé l’incident diplomatique avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse. 

Palais Consulaire de la CCI de Midi-Pyrénées

Palais Consulaire de la CCI de Midi-Pyrénées

Le 6 octobre dernier, la Fédération Régionale des Travaux Publics organise, à Toulouse, son Assemblée Générale. A cette occasion, Carole Delga et Dominique Reynié sont invités à débattre. Un tour de piste chez les patrons du BTP, c’est toujours bon à prendre. La truelle et la bétonnière, c’est (en terme de com) du lourd. Cela renvoie l’image de sérieux et le secteur a du poids économique.

D’après nos informations, les organisateurs ont fait le choix d’inviter les deux principaux candidats. Ceux qui (dixit une source) ont une chance de gagner. Louis Aliot, Philippe Saurel et Gérard Gnesta n’ont pas été conviés. Les trois « éliminés » n’ont pas tous garder le sourire. Louis Aliot et Philippe Saurel s’interrogent sur leur passage à la trappe.

Même « tension » autour d’une rencontre avec le milieu culturel à Montpellier.

Le 9 octobre dernier, Carole Delga (PS), Gérard Onesta (EELV), Philippe Saurel (DVG) et Christophe Cavard (ex-EELV) ont débattu face à 150 représentants du monde du théâtre, des arts de la rue et de l’audiovisuel. Dominique Reynié était invité. Mais sa chaise est restée vide.

En revanche, il n’a jamais été question de réserver une place pour Louis Aliot. On connait la nature des relations entre les professionnels de la culture et le FN. Les organisateurs ont redouté un coup de force. Mais Louis Aliot n’a jamais eu l’intention de s’inviter sans autorisation.

Les autorités invitantes ont eu de la chance.

Une chance qui a manqué faire défaut à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse. Elle doit héberger, à partir de la fin octobre, des rencontres économiques avec les têtes de liste pour les Régionales. Mais, dans un mail adressé à 5000, la CCI et ses co-organisateurs (le Medef et la CGPME) ont « oublié » la liste de Philippe Saurel.

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L’oubli est d’autant plus fâcheux que le numéro 2 de la liste haute-garonnaise de Philippe Saurel est…le vice-président de la CGPME, Thomas Fantini.

D’après nos informations, l’erreur va être réparée.

Cela évitera de poser des chaines sur les portes du Palais Consulaire.

Selon une source, Philippe Saurel était bien décidé à forcer le barrage.

Laurent Dubois

 

 

 

Aude : le parachutage d’un candidat PRG n’aura pas lieu

Dans un précédent article, Régionales 2015 a évoqué les péripéties de la liste PS-PRG dans l’Aude. Face au refus des socialistes catalans, un transfuge radical de gauche, Guy Esclopé, risquait d’atterrir chez leurs voisins audois. D’après nos informations, l’hypothèse est refermé. Carole Delga vient de l’annoncer au député de l’Aude, Jean-Claude Perez.

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Aujourd’hui, vendredi 16 octobre, le premier ministre, Manuel Valls a inauguré le musée-mémorial du camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales. En marge de la manifestation, Carole Delga vient de confirmer que Guy Esclopé ne sera pas candidat dans l’Aude.

La (farouche) résistance de la fédération audoise a porté ses fruits.

La reculade ne règle pas le problème Esclopé. Le président de la fédération PRG des Pyrénées Orientales est toujours personae non grata chez les socialistes de son département.

C’est la fin de l’épisode audois. Mais le feuilleton n’est pas terminé.

Laurent Dubois

 

 

 

 

15 Oct

[Décryptage] : la face sombre des sondages

Les sondages n’ont pas bonne presse. Tous les médias les reprennent ou les achètent. Tous les candidats sont suspendus aux chiffres et attendent fébrilement leur publication. Mais, dans le même temps, les études d’opinions sont régulièrement clouées au pilori. Leur manque de fiabilité est régulièrement mis sur la sellette. Mais cette critique est la face publique du « procès ». En coulisse, dans les états-majors politiques, c’est l’instrumentalisation des sondages qui fait, fréquemment, polémique. Les Régionales 2015 ne font pas exception. Petit coup de projecteur sur la face sombre des sondages.

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Des sondages bidonnés. Des scores injustifiables et incompréhensibles. Des échantillons téléguidés et destinés à obtenir la réponse souhaitée. Ces commentaires ne se font jamais face caméra ou en ON. Ces propos sont réservés aux confidences téléphoniques ou aux conversations en tête à tête. Ils se font entre « initiés » loin des (chastes) oreilles du grand public.

Philippe Saurel a publiquement mis en cause un sondage qu’il attribuait au PS. Les piques se sont affichées sur Twitter. En revanche, comme ses autres « camarades », Philippe Saurel n’a jamais brisé un tabou : les doutes et les accusations qui entourent quasi-systématiquement chaque sondage. Tout cela se fait en OFF.

Il y a une part de paranoïa et d’hystérie dans les soupçons de manipulation. Les instituts de sondage sont des professionnels. Dans le passé, on a connu des politiques qui achetaient des salles avec public. Mais il est totalement improbable qu’un sondage soit trafiqué avec des faux chiffres. La tension de la campagne, la fatigue et la nervosité peuvent rendre excessif et irréaliste.

On ne compte plus les remarques « sauvages » du genre : « on ne me fera pas croire que X ou Y peut faire 10 points ». Mais l’industrie des sondages est une industrie trop rémunératrice pour que le sondeur se comporte en « magouilleurs » à la solde du meilleur payeur. Le milieu est extrêment concurrentiel. Le premier qui brise la déontologie le paye « cash » par une mise hors jeu.

Chaque sondeur a ses clients privilégiés. Des clients VIP avec qui il entretient des relations commerciales suivies. Dans notre république, on bourre encore des urnes (et pas uniquement en Corse). Dans certaines élections, on téléguide des listes pour les mettre dans les « pattes » de l’adversaire. Mais on ne connait pas d’institut de sondage « corsaire » qui bidouille ses études.

Bref, les chiffres sont (toujours) vrais.

En revanche, certaines ficelles permettent d’orienter un sondage.

La plus simple est de jouer sur la liste des candidats testés.

Ainsi, pour faire baisser un concurrent, il suffit d’intégrer des listes « parallèles ». Des listes parallèles et « fictives » car elles ne seront jamais présentes sur la ligne de départ le jour du scrutin.

Le but est de faire baisser le concurrent.

Le sondeur peut éventuellement discuter l’opportunité d’intégrer un « petit candidat » dont le sérieux de la candidature n’est pas avéré . Mais le client est « roi ». Il peut dépenser son argent pour faire tester une liste « fantoche » dont la seule vocation est d’affaiblir Monsieur X ou Madame Y.

La méthode du sondage reste scientifique.

La taille de l’échantillon et la collecte se font dans les « règles de l’art ». Mais la représentativité du sondage est volontairement biaisée. Si, demain, on teste la candidature du Général de Gaulle aux Régionales on obtiendra sérieusement une réponse à une question absurde.

Pour un commanditaire qui veut émietter l’électorat de droite, la fin justifie le moyen. Peu importe l’absurdité du test, il faut simplement que des sondés se portent sur le Général de Gaulle.

Evidemment l’exemple du Général est caricatural. De manière plus réaliste, on pourrait imaginer une liste écologiste et citoyenne qui vient concurrencer une autre (vraie-fausse) liste écologiste et citoyenne. Pour un parti comme le PS, cela permettrait d’affaiblir le score de son concurrent de gauche.

Evidemment, c’est de la pure politique fiction. D’ailleurs, le dernier sondage publié n’a pas été commandé par le parti socialiste. Il a été acheté par le groupe de presse de Jean-Michel Baylet.

 En toute hypothèse, ce petit jeu n’est pas sérieux. Comme le soulignait l’ancien patron de CSA Opinion, Stéphane Rozès, dans un de nos précédents articles, les sondages n’influencent pas l’électorat.

Autant d’effort et d’argent pour, au final, que les lignes ne bougent pas. C’est cher payé. Sans parler d’une facture autrement onéreuse : le respect des électeurs.

Laurent Dubois

14 Oct

Une Malvy après Martin Malvy ?

Après 18 ans de présidence, Martin Malvy doit quitter, dans quelques semaines, l’Hôtel de Région. Et si Marie-Charlotte Malvy prenait la succession et entrait au Conseil Régional ? Le scénario court dans le Lot et parmi les rangs socialistes. Un des enfants du président sortant pourrait faire son entrée sur la liste lotoise. D’après plusieurs sources, l’hypothèse existe vraiment. Mais, pour les instances départementales, elle ne serait pas d’actualité. 

Martin Malvy sur le marché de Bretenoux dans le Lot

Martin Malvy sur le marché de Bretenoux dans le Lot

Martin Malvy est d’une extrême pudeur et d’une totale discrétion sur sa vie familiale. Des collaborateurs et des élus ont pu côtoyé, pendant des années, le président de la Région sans que jamais la moindre confidence ou une simple information ne filtre. Pourtant, depuis quelque temps, le prénom de l’un de ses enfants circule de manière insistante dans le Lot.

Le Lot, c’est le « fief » de Martin Malvy.

Conseiller général du département pendant 31 ans (1970-2001), maire de Figeac durant plus de deux décennies, les racines de Martin Malvy sont lotoises. Des racines qui lui ont donné les « ailes » pour atterrir au sommet du pouvoir national : le Palais-Bourbon, un ministère et deux secrétariats d’Etat.

Une Malvy qui débute une carrière politique dans le Lot, ce n’est pas simplement un retour au source. C’est une forme d’évidence. 

D’après une source, la tête de liste départementale pour les Régionales, Vincent Labarthe a annoncé la prochaine investiture de Marie-Charlotte Malvy à des militants socialistes.

Cette nouvelle serait fraichement accueillie :

ça « rouscaille » dans les rangs car déjà l’accord avec les radicaux passe très mal.

Bref, pour une partie du PS Lotois, pas question de laisser une place supplémentaire. ils doivent se « sacrifier »  au profit de leurs alliés radicaux. Impensable de charger la barque. Même s’il s’agit d’une Malvy.

Vincent Labarthe dément catégoriquement :

Aucun nom n’est associé à la 4ème place (NDRL : vacante depuis la démission de l’ancienne titulaire, Marie-Odile Decamp) et pas à ce nom (NDLR : celui de la fille de Martin Malvy).

Même son de cloche du côté du staff de Carole Delga :

La 4 Lot n’est pas attribuée pour l’instant. Et pas à la fille de Martin Malvy.

Contacté par SMS, le service de presse de Martin Malvy ne fait aucun commentaire. Aucune confirmation. Aucun démenti.

Cette réserve silencieuse est un (peu) troublante.

Les choses sont peut-être moins simples et évidentes que le prétendent Vincent Labarthe et l’entourage de Carole Delga. D’après nos informations, Martin Malvy serait attaché à une candidature de sa fille.

Le suspens ne devrait pas durer trop longtemps. L’annonce des listes départementales (dans le Lot comme dans le reste de la Grande Région) est prévue pour les prochains jours.

Laurent Dubois

 

 

Moins de dépenses ? Quels investissements ? Les candidats répondent

Nouveau signal d’alarme. La Cour des Comptes s’inquiète, une nouvelle fois, de la situation financière des collectivités locales. Des dépenses de fonctionnement trop importantes. Un investissement qui baisse. Les clignotants sont au rouge. Rien de neuf sous le soleil budgétaire. Mais la pente glissante risque de devenir franchement fatale. Les communes et les départements sont principalement concernées. Mais les régions ont devant elles un horizon plutôt sombre. Aucune réforme de la fiscalité régionale (qui reste toujours aussi peu dynamique) malgré le nouveau découpage de nouvelles grandes régions. Une Fusion qui va encore augmenter la charge des dépenses de fonctionnement. Dans ce contexte tendu, quelles sont les réponses des candidats à deux questions fondamentales : la maîtrise des dépenses de fonctionnement et la politique d’investissement.

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Régionales 2015-Vos engagements en matière de réduction des dépenses de fonctionnement ? Si vous jugez, évidemment, que c’est nécessaire.

Gérard Onesta. La moyenne de la situation budgétaire des collectivités territoriales relevée par la Cour des Comptes masque que si notre grande région est en situation dramatique sur le plan du chômage, elle reste en position relativement enviable sur le plan de l’endettement. Or, en période de grave crise, ne pas utiliser chaque marge de manœuvre d’intervention publique pour relancer l’activité sur des bases neuves est une vraie faute politique. Nous refusons par ailleurs d’entrer dans une logique purement comptable en séparant de façon trop technocratique fonctionnement et investissement. Seule la dynamique globale fait sens. Ainsi, aider ponctuellement au « fonctionnement » de l’économie sociale et solidaire est un vrai « investissement » générateur d’emplois rapidement pérennes et autofinancés. Nous serons extrêmement rigoureux dans la gestion budgétaire de l’Assemblée en supprimant toutes les dépenses somptuaires, en réaffectant les budgets inutiles, mais en dé-précarisant en même temps certains statuts de la fonction publique territoriale.

Carole Delga. Il faut faire la différence entre les dépenses de fonctionnement et celles d’investissement. Aujourd’hui, les dépenses de fonctionnement sont maitrisées dans la plupart des régions. Ainsi, en Midi-Pyrénées, elles n’ont augmenté que de 0,2% cette année. Elles servent à financer, entre autres, la formation professionnelle ou les dessertes ferroviaires. J’ai donc l’intention de poursuivre les grandes priorités régionales dans le cadre d’une maîtrise budgétaire constante, tout en réduisant au maximum les dépenses de l’institution, en communication par exemple.

Philippe Saurel. Comme à Montpellier et dans la Métropole : 0% d’augmentation des taux d’imposition (3 villes en France Paris, Nantes, et Montpellier). Il faut donc réduire les dépenses. Quelques exemples : la com, les cabinets pléthoriques les frais de représentation des élus les voyages …

Louis Aliot. On cherchera d’abord à savoir de combien nous disposerons pour fonctionner et à combien vont s’élever les besoins des nouvelles compétences. Qu’est que l’Etat prévoit financièrement pour réussir la fusion ? Sinon non remplacement des fonctionnaires territoriaux qui partent à la retraite et réorganisation des services et des directions.

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Régionales 2015-Votre politique en matière d’investissement ? 

Gérard Onesta. Gouverner c’est faire des choix : en ce qui concerne les investissements, les nôtres seront toujours concertés avec les citoyen(ne)s concerné(e)s (pouvant aller jusqu’à des budgets participatifs) mais également en rupture avec les grands projets inutiles qui remplissent les poches des lobbies privés mais vident, à dizaine de millions d’euros, les finances publiques. Nous amplifierons par ailleurs le mécanisme des « avances remboursables » que nous avons été les premiers à encourager, car contrairement aux subventions classiques, le même euro public peut ainsi être utile à plusieurs porteurs de projets successifs. Enfin, parce qu’on ne gère bien qu’en situation de responsabilité et de proximité, nous exigerons le retour d’une part d’autonomie fiscale régionale, supprimée par la droite et non rétablie par le PS.

Carole Delga.Il sera bien entendu nécessaire de choisir ses priorités. Notre avantage est que la dette consolidée des deux régions demeure inférieure à la moyenne des dettes régionales. Nous avons donc les moyens de financer nos priorités dans dégrader notre budget.

Philippe Saurel. Maintenir un bon niveau d’investissement pour les entreprises de toute la region. Il convient de tout repenser à l’aune d un nouveau territoire pour agir à une échelle pertinente commencer par un diagnostic territorial. C’est possible. Je l’ai fait à Montpellier

Louis Aliot. Investissent massif pour relancer les infrastructures de transports, le logement et le développement durable. Plan Marshall pour la ruralité avec mise en place des circuits courts et préservation des labels locaux. Patriotisme économique et protection des pme-pmi tpe-tpi…

Propos recueillis par Laurent Dubois

PS : Dominique Reynié a été sollicité comme les 4 autres « grands » candidats. Sa réponse sera mise en ligne dès réception.

13 Oct

Haute-Garonne, le maire de Fronton remplace le maire (démissionnaire) de Léguevin

La confection des listes départementales est un art difficile. Et même périlleux. Respect de l’équilibre des territoires, des sensibilités politiques sans parler des susceptibilités personnelles. En Haute-Garonne, Les Républicains n’échappent pas à la règle. En interne des voix dénoncent une sous représentation de l’Ouest du département, un appauvrissement des profils socioprofessionnels. Le tout sur fond d’une mise en accusation de la patronne départementale des Républicains, Laurence Arribagé. 

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne et présidente LR31

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne et présidente LR31

La 5eme circonscription de Haute-Garonne (Fronton, Grenade, Viellemur-sur-Tarn, Toulouse 14) n’est pas représentée (en place éligible) sur la liste départementale pour les régionales. Même chose sur la 6eme (Cadors, Léguevin, Saint-Lys, Colombiers, Tournefeuille) depuis la démission du maire de Léguevin, Stéphane Mirc.

Laurence Arribagé n’a pas de culture politique et de vision globale. Elle a concocté une liste qui est loin de faire l’unanimité. L’accusation est brutale. Elle intervient dans un contexte de tensions internes. La Fédération LR31 connait de multiples démissions (4 dont la dernière est celle de son Trésorier). Dans les couloirs de la rue Gabriel Peri (siège toulousain des Républicains), on compare de plus en plus la présidence Arribagé à celle de Christine de Veyrac : flottements et un transfert du pouvoir vers un lieutenant. En l’occurence, Yoan Rault-Wita l’assistant parlementaire de la députée de la Haute-Garonne.

Dans cette ambiance, impossible de ne pas être prudent. Les flèches décochées contre la liste départementale sont-elles des piques (empoisonnées) ou de vraies critiques fondées ?

D’après nos informations, il existe bien un problème de leadership au niveau de la présidence départementale. En revanche, les accusations ciblant le déséquilibre territorial de la liste départementale sont démenties par Vincent Terrail-Novès.

Vincent Terrail-Novès, maire de Balma et tête de liste départementale en Haute-Garonne

Vincent Terrail-Novès, maire de Balma et tête de liste départementale en Haute-Garonne

Pour le maire de Balma et tête de liste départementale :

« On cherche des problèmes là ou il n’y en a pas. D’ailleurs, je peux le dire, c’est un scoop. Le mairie de Fronton, Hugo Cavagnac, va remplacer Stéphane Mirc à la 17eme place. Une place éligible. La 5eme circonscription va donc être représentée. Et s’agissant du périurbain, nous aurons des représentants de Castelmaurou et d’autres communes limitrophes de Toulouse. Mais nous aurons également des candidats de Luchon, Rieumes, la 1ere adjointe de Revel « 

Laurent Dubois