06 Oct

Accord UDI-LR : le coup de force de Dominique Reynié

Ce mardi 6 octobre, Dominique Reynié a annoncé un accord entre son parti, Les Républicains, l’UDI, le Modem et « Chasse, Pêche, Nature et Tradition ». Il a également publié les noms des têtes de listes dans les 13 départements, dont 3 à l’UDI. D’après nos informations, c’est une initiative personnelle de Dominique Reynié. Les instances nationales de son parti n’ont pas été informées. Des responsables nationaux de LR rappellent que la question de la place de l’UDI a été tranchée mercredi dernier lors d’une réunion présidée par le président des Républicains.

Dominique Reynie, tête de liste "Les Républicains", candidat de la droite du centre et de la société civile. AFP PHOTO / REMY GABALDA

Dominique Reynie, tête de liste « Les Républicains », candidat de la droite du centre et de la société civile. AFP PHOTO / REMY GABALDA

L’annonce de Dominique Reynié d’un accord entre LR et ses partenaires du centre a visiblement été faite sans l’accord des instances nationales des Républicains. Selon une source proche de Nicolas Sarkozy, Dominique Reynié n’a pas informé son parti de son initiative. Il s’occupe d’une question qui doit être tranchée mercredi par la Commission Nationale d’Investiture.

La démarche de Dominique Reynié s’apparente à un coup de force. D’après un responsable national des Républicains, deux points d’achoppement demeurent entre l’UDI et LR : le Gers et le Lot. Dans ces deux départements, Dominique Reynié souhaite voir désigner des têtes de listes UDI.

Pour un proche de Nicolas Sarkozy, il n’est pas question de laisser le Lot à l’UDI. Conformément à ce qui a été décidé, mercredi dernier, lors d’une réunion présidée par Nicolas Sarkozy, le Lot doit non seulement revenir aux Républicains mais également à Aurélien Pradié. Dominique Reynié s’oppose à l’investiture du maire de Labastide-Murat. Contacté par téléphone, un responsable national LR estime que cette opposition ne remettra pas en cause une décision qui doit être validée mercredi.

Dans le Gers, Dominique Reynié s’oppose également à l’investiture du maire de Condom (et ancien député), Gérard Dubrac. Un responsable national de LR estime, (après avoir rappeler que la question des accords électoraux n’est pas de la compétence de Dominique Reynié) que le Gers doit revenir aux Républicains. Pour cette source, pas question de revenir sur ce point.

Or dans le document publié par Dominique Reynié ce mardi (voir ci-dessous), l’UDI obtient trois têtes de listes dans le Gers (Christophe Terrain), les Hautes-Pyrénées (Catherine Corrèges) et le Lot (Michel Roumegoux).

Voici le document avec les têtes de listes annoncées par Dominique Reynié :

L’annonce de Dominique Reynié agace également du coté de Toulouse. Un responsable régional précise : « Tout cela est contraire à la Charte Moudenc (NDLR élaborée au moment de l’élection à Sète de la tête de liste régionale) signée par  Reynié. Il est écrit noir sur blanc que Reynié ne doit pas s’occuper des relations avec l’UDI ».

L’intrusion de Dominique Reynié dans l’arène des listes départementales n’est pas sans risque. La tête de liste régionale essaie d’imprimer son autorité. Mais, en cas (probable) d’invalidation de certains de ses choix par le CNI, Dominique Reynié va devoir endosser un revers.

Dominique Reynié est confronté à l’hostilité de certaines fédérations. Un camouflet ne va pas arranger les choses. En toute hypothèse, il va devoir acquitter une facture et assumer une fracture avec les instances nationales des Républicains.

Nicolas Sarkozy a appris, en milieu d’après-midi, l’initiative de Dominique Reynié. Le président des Républicains ne doit pas participer à la CNI (même s’il peut toujours se déplacer). Mais le calendrier tombe bien. Il va voir Dominique Reynié le jeudi 8 octobre lors d’un meeting à Béziers.

Il pourra lui dire, de vive voix, ce qu’il pense de son initiative.

 

Laurent Dubois