29 Oct

PS Haute-Garonne, pétition et tensions entre Carole Delga et les « toulousains »

Le parti socialiste a pris goût aux consultations populaires et autres manifestations publiques. La tenue du référendum sur l’Unité de la Gauche, mi-octobre, a visiblement donné des idées à la Fédération de Haute-Garonne. Le peuple de gauche a pu exprimer son opinion sur l’union entre Ecologistes, Communistes et Socialistes. Pourquoi les militants ne prendraient-ils pas la parole pour manifester leurs idées sur la composition de la liste départementale pour les prochaines régionales ?

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Vendredi 30 octobre, à l’occasion d’un meeting à Muret, le casting haut-garonnais doit être dévoilé. Mais, en amont de cette opération, une pétition (signée par 5 secrétaires de section) circule afin d’obtenir une meilleure représentation « toulousaine« . Cette interpellation, visant Carole Delga, n’émane pas d’une frange minoritaire ou d’un courant alternatif.

C’est le 1er fédéral, Sébastien Vincini et ses soutiens (Henri Matéos, François Briançon, Romain Cujives) qui sont à la manoeuvre. La frange toulousaine du PS31 estime que Carole Delga doit intégrer un des siens : Alexandre Borderies.

Sébastien Vincini, 1er secrétaire de la Fédération du PS 31

Sébastien Vincini, 1er secrétaire de la Fédération du PS 31

Conformément aux accords électoraux, Carole Delga doit insérer dans sa liste les PRG et le MRC. Il faut notamment « caser » le radical, Christophe Delahaye et le « chevènementiste » Thierry Cotelle. Cela fait glisser  Alexandre Borderies (un ancien membre du cabinet de Pierre Cohen au Capitole) à une place qui ne serait plus éligible. En langage sportif, cela s’appelle un « tacle glissant ».

Aux dernières nouvelles, Alexandre Borderies aurait dévissé de la 10ème à la 18ème place. Ce n’est pas le seul à subir un tel sort. John Palacin (élu municipal à Luchon et directeur de campagne de Carole Delga) paye également le prix des accords avec le PRG et le MRC. Ce dernier aurait, d’ailleurs, reçu comme « lot de consolation » une proposition : la direction du cabinet de la future présidente.

En toute hypothèse, l’existence d’une pétition a créé des tensions entre Carole Delga et Sébastien Vincini. D’après nos informations, la liste est désormais bouclée. Quelle que soit l’issue des pressions « amicales » exercées sur la tête de liste régionale, c’est loin d’être terminée.

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Malgré un goût amer, Carole Delga a mangé son « pain blanc ».

La préparation de la liste de 2nd tour (avec l’arrivée (probable) de « fournées » de représentants Ecolos et communistes) va être autrement difficile à (di)gérer.

La fédération du PS31 passera peut-être alors de la pétition au référendum sur la voie publique.

Laurent Dubois

28 Oct

Combien coûte une place sur une liste ?

Les Régionales, c’est une affaire de gros sous. Il faut financer une campagne. Mais il faut également pouvoir se payer une place sur les listes départementales. Etre candidat, cela peut coûter plusieurs milliers d’euros. Quels sont les tarifs ? Quel est le montant qu’il faut acquitter pour pouvoir se présenter ? Réponse en chiffres. Petite précision. Les dépenses sont remboursées. A condition, évidemment, de passer la barre des 5% des suffrages exprimés et d’avoir un compte de campagne validé. Dans l’absolu, il s’agit de simples avances de trésorerie. Mais encore faut-il avoir l’argent. Et pouvoir attendre un remboursement qui prend 9 mois.

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La liste la plus « chère » est incontestablement celle de Dominique Reynié.

En revanche, trois listes (« Nouveau Monde » de Gérard Onesta, le PS et le FN) épargnent leurs candidats. Cela va de la gratuité pure et simple, à des collectes ou des prêts personnels garantis par le parti

Dominique Reynié le 10 octobre 2008 à Paris

Dominique Reynié LR-UDI

Dominique Reynié. La tête de liste de la droite et du centre met ses pas dans ceux de Jean-Luc Moudenc. Aux municipales, le maire de Toulouse a mis ses candidats à contribution. Cela lui avait d’ailleurs « coûté » une mauvaise publicité autour du thème : une liste de riches. Dominique Reynié a affiché les tarifs dimanche dernier, lors d’une réunion.

15 000 euros pour une tête de liste départementale et la 2nde place en Haute-Garonne.

10 000 euros pour les places éligibles.

5 000 euros pour les places éligibles en cas de victoire.

A cela s’ajoute des objectifs de collecte de dons. Si le candidat ne les atteint pas, il doit compléter avec ses deniers personnels. Un candidat en place éligible doit ramener dans les caisses, sous forme de dons, 10 000 euros. S’il recueille (dans son entourage familial ou professionnel) ce montant, pas de problème. Mais si le but n’est pas atteint, la facture s’alourdit. Au ticket d’entrée (10 000 euros) s’ajoute le montant des dons non collectés. Ainsi un candidat qui ne ramène aucun don doit, au final, payer 20 000 euros. 10 000 euros de droit d’entrée + 10 000 euros correspondant aux dons non collectés.

15 000 euros de dons pour une tête de liste départementale et la 2nde place en Haute-Garonne.

10 000 euros de dons pour les places éligibles.

5 000 euros de dons pour les places éligibles en cas de victoire.

Carole PS-PRG

Carole PS-PRG

Carole Delga. En Midi-Pyrénées, les élus sortants qui se représentent ont déjà payé une contribution mensuelle prélevée sur leurs indemnités tout au long du mandat. Le prélèvement moyen est de 56 euros par mois. En Languedoc-Roussillon, la contribution des sortants qui repartent est calculée sur les ressources. Le responsable du service de presse de Carole Delga, Yvon Le Gall précise : « pour les nouveaux candidats, c’est gratuit ». C’est une tradition au PS, un système de collecte et de contribution évite de mettre à contribution le porte monnaie des candidats.

Philippe Saurel, "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, « Citoyens du Midi »

Philippe Saurel.

3000 euros pour les têtes de listes départementales.

1000 euros pour les places éligibles.

Aucune contribution pour les places non éligibles.

Gérard Gnesta "Nouveau Monde"

Gérard Onesta « Nouveau Monde »

Gérard Onesta. Directeur de campagne, Guillaume Cros précise : « il n’y a pas de droits d’entrée chez nous mais une répartition en fonction des partenaires ». Du côté d’Europe Ecologie, les apports personnels se limitent à des apports de garanties bancaires. Pour le PC, Marie-Pierre Vieu parle d’un prêt bancaire du parti qui couvre les dépenses. Les candidats peuvent toutefois, dans les départements où c’est nécessaire, contracter des prêts personnels qui sont garantis par le parti. Des collectes peuvent également mettre à contribution les candidats mais également les militants et sympathisants.

Louis Aliot Front National

Louis Aliot Front National

Louis Aliot. La tête de liste du Front National a contracté un prêt pour un montant de 650 000 euros. Les candidats frontistes ne sont pas mis à contribution.

 

Laurent Dubois

 

Carole Delga en danger pour le 3ème tour

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Tous les sondages la donne gagnante. Carole Delga est la favorite de l’élection. Malgré un pente glissante au 1er tour (avec une perte constante de points), la candidate PS-PRG finit toujours en tête au second. Néanmoins, vainqueur du scrutin, Carole Delga pourrait être vaincue, quelques jours plus tard, lors de l’élection du nouveau président. Ce scénario n’est pas de la politique fiction. C’est une véritable épée de Damoclès brandie par Gérard Onesta.

Le leader de « Nouveau Monde » est catégorique :

Si on nous sort une liste cosmétique, on fera peut-être une fusion technique avec Carole Delga au second tour si le Front National est haut. Mais une fois le second tour passé nous trouverons une autre personnalité de gauche pour la présidence de la Région.

La menace est claire. Elle n’a rien de virtuelle.

Dans les deux derniers sondages commandés par le groupe de presse de Jean-Michel Baylet sont apparus deux candidatures (Nouvelle Donne et la liste de l’ex-député EELV Cavard). Pour Gérard Gnesta, l’apparition des deux « vraies-fausses » listes est une basse manoeuvre visant à émiettier son électorat. Depuis l’apparition (providentielle) des deux « nouveaux », la liste de Gérard Onesta ne franchit plus la ligne symbolique des 15%.

Gérard Onesta

Gérard Onesta

Mais, Gérard Onesta soupçonne une manoeuvre encore plus redoutable : le téléguidage d’une liste au moment des élections. Il suffit de sortir, sous la table, un carnet de chèque et de faire tourner des rotatives pour fournir un soutien logistique. En Languedoc-Roussillon, lors des précédentes régionales, Georges Frêche a utilisé cette technique de la mine à fragmentation.

Gérard Onesta refuse de vivre un tel scénario. A différentes reprises, Carole Delga a été avertie : elle ne doit pas jouer avec le feu. Une explication de texte a eu lieu après la publication du premier sondage. Mais un second sondage (incluant encore les listes litigieuses) a été publié. La patience de Gérard Onesta est à bout.

De plus, des rumeurs circulent dans le Gard au sujet d’un soutien apporté à Christophe Cavard et à une liste « jumelle » à celle de « Nouveau Monde ». Une liste qui se revendique, comme celle de Gérard Onesta, « citoyenne et écologiste ».

A moins d’une semaine du dépôt des listes en Préfecture, l’officialisation d’une liste « corsaire » mettrait le feu aux poudres.

Du côté de « Nouveau Monde », c’est acté. Si cette hypothèse se confirme, le 3ème tour se fera contre Carole Delga.

Une alliance de  Gérard Onesta avec le PRG de Sylvia Pinel et les « Citoyens du Midi » de Philippe Saurel pourrait effectivement être fatale à la socialiste. Pour conserver la Région, le PS a besoin des voix de ses partenaires de gauche. Un front commun anti-Delga pourrait conduire à une situation paradoxale : la gauche gagne la Région mais le PS perd la présidence.

Ce scenario catastrophique pour le PS n’est pas encore d’actualité. Mais il est bien présent dans l’esprit de Gérard Gnesta. D’après nos informations, il n’est pas le seul à y penser.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

27 Oct

Jean-Pierre Grand menacé de poursuite judiciaire par Dominique Reynié.

Les régionales 2015 ne ressemblent à aucune autre. Nouvelle région avec un nouveau territoire. Mais surtout une ambiance de « soap opera ». A gauche, Un incroyable épisode estival autour d’une improbable présidence déléguée. Et maintenant, à droite, une effarante affaire Reynié qui n’en finit pas de défrayer la chronique. Dernier épisode en date, la publication par un hebdomadaire proche de Nicolas Sarkozy, « Valeurs Actuelles », des consultations juridiques du propre avocat de Dominique Reynié.

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Des révélations « stupéfiantes » et qui effarent la droite régionale. Mais ce n’est pas tout. Les ingrédients relèvent déjà d’un mauvais feuilleton. Mais on pourrait carrément basculer dans le vaudeville trash.

Dominique Reynié menace de porter plainte (pour violation de la correspondance privée) contre l’auteur des révélations : le sénateur LR Jean-Pierre Grand. Les relations entre les deux hommes sont exécrables depuis longtemps. Mais l’hostilité pourrait tourner au pugilat judiciaire.

Cette issue n’est (absolument) pas certaine.

Dominique Reynié est encore sous le choc des révélations de « Valeurs Actuelles ». La tension va retomber. Suite à la publication de notre article sur son ilégibilité, Dominique Reynié a réagi de la même façon. Mais, rapidement, les menaces de poursuites se sont évaporées.

Le candidat de la droite et du centre subit un véritable rouleau compresseur depuis quasiment une semaine. La presse nationale et régionale, s’est saisie d’une polémique qui rebondit quasiment tous les jours.

Pour Dominique Reynié, c’est pire qu’une épreuve. Une véritable « torture ».

A longueur de déclarations publiques, le médiatique politologue réaffirme sa détermination. Dans chacune de ses interviews, Dominique Reynié martèle  une conviction : il est dans son bon droit.

Mais aucun passage dans « C’ dans l’Air » (l’emblématique émission de France5) ne peut préparer à un telle lessiveuse médiatique. On peut entendre et comprendre la réaction à vif de Dominique Reynié.

Mais, comme le dit un de ses proches, « porter plainte contre Grand est une c… ».

La campagne de Dominique Reynié risque (définitivement)de sombrer dans la rubrique  « fait divers ».

Concrètement, la procédure a peu de chance d’aboutir. Jean-Pierre Grand (comme tous les sénateurs) dispose d’une immunité parlementaire. Elle doit être levée par le bureau du Sénat. C’est loin d’être évident.

Dominique Reynié peut toujours attaquer en justice l’hebdomadaire qui a publié la lettre de Jean-Pierre Grand à Nicolas Sarkozy et les deux consultations juridiques de son avocat. Dans ce cas, pas de problème d’immunité parlementaire.

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Mais le titre appartient à un consortium dirigé par l’ancien patron de TF1, Etienne Mougeotte. Il est historiquement proche d’un Figaro qui est la propriété du groupe Dassault. Quatre anciens directeurs de « Valeurs Actuelles » sont devenus directeurs du Figaro. Dont le dernier en date, Guillaume Roquette.

Juridiquement, il est plus simple de viser « Valeurs Actuelles ». Mais, un dépôt de plainte visant un hebdomadaire ancré au coeur du Gotha de la droite française est explosive. Nicolas Sarkozy n’apprécierait pas du tout qu’un membre de son parti traîne en justice ses puissants amis (Mougeotte et Dassault).

De plus, sur le fond, les consultations « révélées » circulent depuis des jours sous les manteaux ou sur les boites mails. L’avocat de « Valeurs Actuelles « pourra toujours plaider que les documents étaient publics. Ils n’ont pas été dérobés et sont entre les mains de nombreuses personnalités de la droite régionale.

Mais, en réalité, toutes ces considérations (d’opportunité et juridiques) pourraient céder face à une envie d’en découdre.

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De son côté, Jean-Pierre Grand ne se laisse pas impressionner. Au contraire. Il espère presque une confrontation :  » je suis impatient d’être au procès. On pourra parler de l’éligibilité de Dominique Reynié ».

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

26 Oct

Un week-end politique plein de piques et de polémiques

Le week-end des 24 et 25 octobre est censé être, sur le calendrier, un week-end de repos. Pour de nombreux midi-pyrénéens et languedociens, il est synonyme de vacances. Mais pour les candidats en campagne, c’est l’effervescence.

La droite et le centre sont en pleine ébullition. L’affaire Reynié a transformé le week-end en « chaudron » bouillant. Mais, pour des raisons différentes, le climat n’a pas été plus calme à Gauche. Evidemment, difficile d’atteindre sur l’échelle de Richter le niveau de séisme des Républicains. Mais il y a eu des secousses de l’autre côté de l’échiquier politique.

A Gauche, entre un candidat aux régionales PS et Cécile Duflot les tweets ont fusé. Un des colistiers de Carole Delga,Remi Demersseman-Pradel, a « vertement » réagi à la présence de la responsable « écolo » lors d’un hommage à Rémi Fraisse.

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Un an après la mort tragique du jeune manifestant à Sivens, plusieurs manifestations se sont déroulées dans la Région. Mais, aux yeux de Rémi Demersseman-Pradel, la présence de Cécile Duflot relève de la récupération politique.

Capture d’écran 2015-10-25 à 23.24.54Les Verts et le PS ont vocation à se retrouver au second tour. Mais, en attendant, la campagne n’est pas (toujours) pavée de roses. Il ne faut rien exagérer. Les relations entre Gérard Onesta et Carole Delga ne sont pas épineuses. Mais ce petit épisode (sans conséquence politique) montre que les nerfs peuvent être rapidement à vif.

Autre friction : une lettre ouverte (pas piquée des vers bien qu’elle soit en prose) adressée par la tête de liste en Haute-Garonne de Philippe Saurel à Carole Delga. Visiblement, Mathilde Tolsan a regardé notre émission de samedi. Une émission qui avait pour invitée : Carole Delga.

Les propos tenus par la tête de liste PS-PRG  sur le plateau de France 3 Midi-Pyrénées ont suscité une vive réaction de la représentante haute-garonnaise du maire de Montpellier.

Capture d’écran 2015-10-25 à 23.38.27La contre-attaque porte sur les personnes et les brevets de sincérité politique. Cela s’appelle du « ping-pong « par supports interposés. La télé d’un côté. Facebook-twitter de l’autre.

A la différence des échanges entre Cécile Dufflot et Rémi Demersseman-Pradel, le « clash » était prévisible. Depuis le début de la campagne, les tirs tendus entre le PS et le camp Saurel sont fréquents. Mais il existe un point commun entre les deux échanges.

Les adversaires du moment deviendront peut-être les alliés de demain. C’est très probable s’agissant d’Europe-Ecologie et du PS. Mais c’est également possible du côté du duel « Saurel-Delga ».

Le verdict des urnes imposera  des ralliements. Pas forcément des ralliements avec une signature au bas d’un accord. Mais au minimum des transferts de voix entre des « sauréliens » de gauche qui préféreront le rose pale de Carole Delga au bleu marine de la droite ou du FN. Du côté du PS, il faudra bien siphonner toutes les voix pour finir en tête.

Toutes ces combinaisons n’enlèvent rien à une évidence qui crève les yeux.

Les piques et polémiques entre la gauche et la gauche (sans parler de l’affligeante affaire Reynié) risquent d’alimenter un parti. Un « vrai-faux » parti qui menace de devenir le 1er parti des Régionales. Celui des abstentionnistes.

Laurent Dubois

 

25 Oct

Nouvelle turbulence pour Dominique Reynié : sa directrice de campagne démissionne

La semaine noire continue. Depuis les révélations, faites sur le site internet de France 3 Midi-Pyrénées, au sujet de son éligibilité, Dominique Reynié est au coeur d’une véritable tempête politico-médiatique. La polémique ne s’est pas calmée ce week-end. Au contraire. Suspension des opérations électorales suite à la démobilisation des militants. Réunion tendue, dimanche 25 octobre, avec les têtes de liste départementales et autour de l’avocat de Dominique Reynié. Et, ultime goutte dans le calice : une démission de la directrice de campagne en Haute-Garonne.

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Dans plusieurs « circonscriptions » des différentes fédérations  de la Grande Région, les militants ont laissé les tracts dans les cartons. Les troupes LR sont sous le choc et accusent le coup. Elles attendent des éclaircissements avant de reprendre la campagne. Demain, lundi 26 octobre, une réunion doit se tenir sur l’affaire Reynié. Le même jour, Nicolas Sarkozy a prévu des rendez-vous téléphoniques pour faire le point avec plusieurs personnalités régionales. Cette « mobilisation » va peut-être dissiper le brouillard. Mais, en attendant, dans les rangs Républicains, l’horizon est bouché.

En Haute-Garonne, une démission assombrit encore le tableau.

La directrice de campagne de Dominique Reynié, Simone Pauzin-Fournié lâche prise. En aout dernier, cette ancienne candidate aux départementales (suppléante de Marianne Lalanne-de-Laubadère) exprimait, sur Facebook, son soutien et son enthousiasme envers la candidature de Dominique Reynié.

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Visiblement, l’enthousiasme a disparu et a laissé la place à un ras-le-bol. D’après nos informations, les déboires actuels de Dominique Reynié ne sont pas seuls en cause. Des relations compliquées avec l’entourage (proche) de la présidente de la Fédération LR31, Laurence Arribagé ont également pesé dans la balance.

Selon plusieurs sources, Simone Pauzin-Fournié ne quitterait pas seulement la direction de campagne. Elle aurait également retiré sa candidature sur la liste haute-garonnaise de Dominique Reynié.

Laurent Dubois

 

21 Oct

Ariège : l’ancien maire de Saint-Girons tête de liste pour le FN

L’ancien maire de Saint-Girons a promis de revenir. Après deux mandats, Bernard Gondran a essayé de retrouver le chemin de l’Hôtel de Ville lors des dernières municipales . Il n’a pas réussi son retour aux affaires. Mais il revient à l’occasion des régionales. Bernard Gondran portera les couleurs du Front National. 

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Pour Louis Aliot, l’Ariège n’est pas un département comme les autres. Sa mère, Thérèse, est la numéro 2 du FN ariégeois (un peu comme son fils est le numéro 2 du FN national) et elle a été candidate pour les municipales. Dans les rangs de la droite départementale, certains pariaient d’ailleurs sur sa candidature.

Mais, finalement, l’ancien maire (1995-2008) et ex conseiller général (1992-1998) a été choisi. Bernard Gondran a été membre de l’UMP et il va retrouver un concurrent avec qui il a eu l’occasion de croiser le fer : Philippe Calléja. Le maire de Saverdun et conseiller régional (sortant) est la tête de liste départementale des Républicains.

Dans le passé, Bernard Gondran a publiquement ciblé le leader Républicain en le traitant, dans la presse locale, de « mou qui ne s’intéresse pas aux affaires du département  » et de cumulard. La match « Gondran-Callèja » a commencé bien avant que le ring des Régionales ne soit installé.

L’annonce de l’investiture de Bernard Gondran a, d’ailleurs, suscité un éclat de rire dans l’entourage de Philippe Callèja :

Il est incontrôlable, Louis Aliot n’a pas fini de se faire des cheveux blancs.

S’agissant de son ralliement au Front National, Bernard Gondran a précisé, dans une interview remontant à son mandat de maire qu’il ne s’occupait pas du FN et de savoir si un conseiller municipal était ou non au Front National.

Cette époque est révolue. Bernard Gondran va devoir non seulement s’intéresser au FN mais également défendre ses intérêts électoraux.

Pour le Front National, l’Ariège reste toujours (moins que l’Aveyron mais plus que le Tarn) un terre de mission. Les dernières municipales ont montré des fissures  (larges) dans ce bastion traditionnel de la gauche. Mais l’Ariège demeure un territoire difficile pour le Front National.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

20 Oct

Gérard Onesta et Philippe Saurel sur les mêmes rails

La « dure » vie d’un candidat en campagne, ce sont des kilomètres pour quelques minutes à une tribune. C’est que viennent de vivre Philippe Saurel, Dominique Reynié, Gérard Onesta et Louis Aliot. La Fédération Languedocienne des Travaux Publics a réuni les 4 principaux candidats sur une même estrade. Quatre fois deux minutes et pas d’échanges croisés. C’était le tempo imposé. Gérard Gnesta a respecté le cahier des charges. Il rentre de Montpellier avec le sentiment que son « aller-retour » a au moins permis de constater un accord avec Philippe Saurel.

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Gérard Onesta a fait un « aller-retour » Toulouse-Montpellier. Il rentre avec le sens du devoir accompli. Mais avec la conviction que le vainqueur, à l’applaudimètre, ce n’est pas lui. Hier, lors d’un exercice comparable à SciencesPo, il est sorti plutôt content. L’ambiance « potache » lui a convenu et plu. Face à la proposition, formulée par Carole Delga, d’un ordinateur pour « tous » les lycéens, il a pu répondre : « et moi je propose en plus un scooter avec deux pleins ». Gérard Onesta a « chahuté » la candidate socialiste sur la (trop) grande générosité d’une promesse électorale qui risque de faire le bonheur de familles « aisées ». Des famille dont les enfants sont déjà équipés et qui vont pouvoir revendre l’ordinateur offert par la Région sur Ebay.

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L’ambiance avec le Fédération des TP était différente. Les jeux de mots de Gérard Onesta ont été éclipsés par le succès de Louis Aliot. Gérard Onesta estime que c’est le leader du FN qui a remporté l’applaudimètre. Evidemment, cela le chagrine. Gérard Onesta regrette que les attaques contre la concurrence espagnole ou italienne aient été « plébiscité » par un public de patrons de travaux publics.

En revanche, il a apprécié une sorte d’entente cordiale et de consensus avec Philippe Saurel. Le maire de Montpellier a insisté sur les failles financières du projet de LGV Paris-Toulouse. Philippe Saurel a rencontré le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, qui lui aurait avouer une évidence : il n’existe aucun financement pour mettre sur les rails la LGV.

Gérard Gnesta est exactement sur cette ligne.

La tête de liste « Nouveau Monde » n’a pas forcément gagné des voix. Mais Gérard Onesta a pu constater qu’il partage la même voie que Philippe Saurel.

Ainsi va la campagne des Régionales. Des longues distances pour vivre, parfois, un rapprochement. Devant d’autres micros et d’autres publics, le même phénomène peut se reproduire. Mais s’il se répète de la même façon et avec le même concurrent (Philippe Saurel) cela va finir par intriger et même inquiéter.

Plus le 1er tour approche et plus les scénarios les plus improbables semblent crédibles. Evidemment, c’est un effet d’optique.

Un responsable des radicaux de gauche est prêt à parier sa chemise qu’une alliance de second tour entre Gérard Onesta et Philippe Saurel est possible. D’après lui, elle est même programmée. Cette personnalité « avisée » n’était pas dans la salle réservée par la Fédération Languedocienne des TP. Heureusement, il se serait convaincu que le « duo » Onesta-Saurel autour de la LGV préfigure une fusion.

C’est totalement irréaliste.

L’arc-en-ciel « Rouge-Vert » de « Nouveau Monde » n’est pas soluble dans le « saurelisme ». Mais, avec la te sou de la campagne, le moindre « indice » semble confirmer l’improbable.

Ainsi vont les Régionales.

Laurent Dubois

 

 

 

18 Oct

Sébastien Vincini : « 3600 votants et 96% pour le oui »

Les urnes, les cahiers d’émargements et les militants sont de retour au siège de la Fédération et dans les sections. Après trois jours de mobilisation, c’est le temps des dépouillements et des listes de recollement. En Haute-Garonne, 120 bureaux de vote étaient déployés sur tout le département. Sébastien Vincini, le 1er secrétaire du PS31, livre les premières leçons et les premiers chiffres du Référendum sur l’Unité de la Gauche.

Sébastien Vincini, 1er secrétaire de la Fédération du PS 31

Sébastien Vincini, 1er secrétaire de la Fédération du PS 31

Régionales 2015-Après trois jours de mobilisation quel bilan faites-vous ?

Sébastien Vincini. C’était sportif d’organiser en 15 jours un vote. Mais pour une fédération comme la notre avec un fort ancrage local et beaucoup de sections, cela s’est bien passé. On a pu être partout et en nombre. Je pense que l’on devrait organiser plus souvent des référendums et des pétitions. Nous avons rempli notre objectif de mobilisation avec plus de 1600 militants sur le terrain. Je mets au défi n’importe quel autre parti de mettre des urnes dans les villes et les villages avec des militants et pendant trois jour. Je mets notamment au défi ceux qui ricanent à gauche d’organiser une telle opération sur tout le département.

Régionales 2015-Tout le week-end les médias et les réseaux sociaux ont ironisé sur le fait qu’Astérix ou Nicolas Sarkozy pouvaient voter. En Haute-Garonne, il y a eu de la triche ou des votants qui ont voté plusieurs fois ?

Sébastien Vincini. Les usurpations d’identité, c’est vraiment ridicule. C’est comme venir voter avec une fausse carte d’identité le jour d’une élection, ça peut marcher une fois sur deux.

Régionales 2015-Comment avez-vous dépouillé les bulletins ? 

Sébastien Vincini. Durant les trois soirs du vote, nous avons centralisé les recollements à la fédération. Je peux le dire franchement. Vendredi soir, j’ai eu peur. Nous avons eu à peine 350 votants. Mais j’ai été rassuré les soirs suivants. Au final, c’est une belle opération. Pour le dépouillement, c’était informatisé avec des tableaux Excel. J’ai chargé Christophe Lubac (NDLR maire PS de Ramonville) de gérer les opérations. En plus, j’ai sollicité un membre de la Haute Autorité (NDLR : une instance de contrôle des opérations électorales). Marie-Laure Fages était présente.

Régionales 2015-Combien de votants au final ?

Sébastien Vincini. Tous les bureaux n’ont pas été dépouillés. Mais, à 18 heures, nous étions à 3400 et je pense que nous finirons dans les 4000 votants. S’agissant du vote internet, on doit être dans les mêmes chiffre. On connaitra le résultat exact plus tard car il y avait une procédure de validation. Les bureaux de vote qui ont le mieux fonctionné étaient sur les marchés. Certains ont eu 30 votants et d’autres 100. Je n’ai pas encore les chiffres nationaux. Mais si on est dans les 200 000 ce ne sera pas mal.

Régionales 2015-Et le résultat de la consultation ?

Sébastien Vincini. 96% de « oui ». Je suis d’ailleurs surpris que les défenseurs du « non » ne se soient pas davantage mobilisés. Nous aurons les résultats définitifs demain. Mais au delà du résultat, il y a également une mobilisation qui nous a permis de faire passer le message de l’Unité.

Propos recueillis par Laurent Dubois

[L’interview du Dimanche] Danielle Simonnet : « le PS n’a plus aucun argument à part celui du FN »

Depuis deux jours, les socialistes organisent un « référendum » sur l’Unité de la Gauche. Sympathisants et militants sont invités à déposer un bulletin dans des urnes éparpillées sur les boulevards ou les marchés. Danielle Simonnet s’exprime sur cette opération. Une opération qui suscite parfois de simples sarcasmes mais le plus souvent une vraie irritation à la gauche du PS. C’est le cas de Danielle Simonnet. La porte-parole nationale du Parti de Gauche est en colère. Elle renvoie les socialistes à leur trahison de la gauche. Et même de la République. Danielle Simonnet (une ex-socialiste qui a participé à la fondation du PG avec Jean-Luc Mélenchon) adresse un véritable avertissement au PS au sujet des régionales. Attention le péril FN ne suffira pas à sceller des ralliements au second tour.

Danielle Simonnet, porte-parole nationale du PG et Jean-Luc Mélenchon. Photo : MaxPPP

Danielle Simonnet, porte-parole nationale du PG et Jean-Luc Mélenchon. Photo : MaxPPP

Régionales 2015-Quel jugement portez-vous sur le référendum organisé, ce week-end, par le PS ?

Danielle Simonnet. Quelle mascarade. Le PS donne des leçons d’unité alors que ce sont les socialistes qui n’ont pas cessé de diviser la gauche. La loi Macron, ce n’est pas de gauche. La loi sur les retraites, ce n’est pas de gauche. La loi sur le Renseignement, ce n’est même plus la République. Le vrai référendum il aura lieu aux régionales. C’est à ce moment que le vrai référendum aura lieu : dans de vraies urnes et la sanction populaire ne fait pas de doute.

Régionales 2015-A quelles conditions une unité de la Gauche pourrait, selon vous, se produire ?

Danielle Simonnet. L’unité ne pourrait se faire que sur un programme de rupture. C’est ça qui est en jeu. L’unité, elle peut se faire dans le soutien aux salariés d’Air France (NDRL poursuivis suite à des violences commises sur des cadres d’Air France). Certainement pas en étant du côté des DRH et des patrons. Les régionales se préparent dans un contexte de rupture et c’est le PS qui l’a choisi.

Régionales 2015-Et l’argument du FN ? Une unité de toute la gauche pour faire front au Front ? 

Danielle Simonnet. Le PS n’a plus aucun argument à part celui du FN. Les socialistes ont renoncé au socialisme. Ils ne se sont jamais converti à l’écologie. Ils ont même renoncé à la République au travers de la loi sur le Renseignement. Le FN, comme le référendum, c’est juste pour discipliner l’autre gauche, la vraie gauche. Le PS essaie de culpabiliser les électeurs sur une division fautive. Mais le seul et l’unique responsable, le vraie fautif, c’est le PS.

Régionales 2015-Dans certaines régions, c’est le cas en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, vous êtes allié au 1er tour avec Europe-Ecologie. Comment cela va se passer si les Verts veulent rejoindre le PS au second ?

Danielle Simonnet. Il y aura plusieurs cas de figure. Et le premier, c’est celui où l’on est en tête au 1er tour. Cela s’est produit aux municipales à Grenoble. Et là le PS n’était plus du tout dans l’unité. Il n’a pas soutenu nos listes. Le discours des socialistes sur l’unité est à géométrie variable. Dans ce cas, évidemment, nous nous maintenons au 2nd tour. Autre cas de figure, celui ou nous obtenons un score à deux chiffres. Si on fait plus de 10 points se posera la question de se maintenir. Et bien ce seront des assemblées régionales représentatives qui décideront. Ces assemblées sont composées de militants et de citoyens. Elles se réuniront le soir du 1er tour. Il y aura des discussions et elles prendront la décision. En aucun cas, il n’y a de préalable. Les assemblées décideront en toute liberté.

Propos recueillis par Laurent Dubois