Le parti d’ultra-droite, « Génération Identitaire » lance une campagne d’affichage sur l’agglomération toulousaine. Qui sont les « Identitaires » ? Combien sont-ils ?
Depuis plusieurs jours, les toulousains croisent de drôles d’affiches. Le message est clair : Défendons l’Europe, Face aux Islamistes. En revanche, l’identité des auteurs est assez mystérieuse. Il faut avoir un bon œil et un peu de mémoire.Il y a quelques mois, les « Identitaires » ont connu leur heure de gloire médiatique.
Eté 2017, ils affrètent un bateau et lancent une campagne « anti-migrants’. L’aventure maritime en Méditerranée a tourné court. Le navire est immobilisé à Chypre. Au final, l’escapade navale dure une petite semaine. Mais l‘opération attire les projecteurs sur le micro-parti. Le navire est immobilisé à Chypre. Au final, l’escapade navale aura duré un mois. Mais la tempête médiatique et les remous suscités offrent une publicité « géante » à un mouvement confidentiel.
« Génération Identitaire » est fondé en septembre 2012. Il est actuellement présidé par Arnaud Delrieux.
Sur son site, Génération Identitaire, se présente comme un mouvement de résistance :
Nous appelons la jeunesse à relever la tête : face à la racaille, face à ceux qui veulent fliquer notre vie et nos pensées, face à l’uniformisation des peuples et des cultures, face au raz de marée de l’immigration massive, face à une Ecole qui nous cache l’histoire de notre peuple pour nous empêcher de l’aimer, face à un prétendu vivre-ensemble qui vire au cauchemar…
En Haute-Garonne, sur sa page Facebook, Génération Identitaire a 40606 likes. Mais, selon nos informations, le nombre de militants est d’une cinquantaine sur Toulouse. Ils ont entre 16 et 25 ans. Il s’agit majoritairement d’étudiants mais aussi de salariés. Le responsable toulousain, Adrien Dominguez, appartient, d’ailleurs, à cette dernière catégorie. Depuis plusieurs années, le mouvement essaye de se structurer et de se développer. Mais il est victime d’un important turn over. Les jeunes Identitaires sont majoritairement des étudiants, parfois des salariés.
Un connaisseur du mouvement précise : « au fur et à mesure qu’ils deviennent plus sages et prennent de l’âge, les militants prennent leur distance ».
Selon nos informations, des ex-Générations Identitaires finissent au Front National. Cela reste marginal au niveau du FN31. Moins d’une demi-douzaine d’adhérents Identitaires ont pris une carte au Front National. Il suivent l’exemple d’une figure Identitaire, Philippe Vardon. L’ex-dirigeant du Bloc Identitaire sera d’ailleurs l’invité, le 26 octobre prochain, de la fédération de la Haute-Garonne.
S’agissant des relations entre Génération Identitaire et le FN31, le secrétaire départemental du parti Frontiste, Julien Léonardelli précise :
Je connais 2 ou 3 membres de Génération Identitaire. Mais nous n’avons pas de contact et il n’y a pas de rencontres. En revanche, je l’ai dit publiquement et ouvertement. J’ai soutenu leur action en Méditerranée. C’était une action de bon sens et humanitaire. Il s’agissait d’éviter des drames humains en récupérant des migrants et en les ramenant sur leur côte.
Le départ de Florian Philippot du Front National, pourrait faire bouger les lignes. L’ancien lieutenant de Marine Le Pen s’est toujours opposé à une porosité entre les Identitaires et le parti Frontiste. Sa disparition de l’organigramme du FN peut créer un appel d’air favorable à un rapprochement.
Laurent Dubois (@laurentdub)